Municipales 2026 : Perpignan Autrement choisit sa tête de liste ce samedi, vers un brouillard dissipé ou renforcé à gauche ? (L’Indep)

Le mouvement de gauche et du centre Perpignan Autrement se réunit ce samedi 20 septembre 2025 afin d’élire son chef de file pour les élections municipales de 2026.

C’est donc ce samedi 20 septembre que les 200 adhérents du mouvement Perpignan Autrement se réunissent pour choisir leur tête de liste en vue des élections municipales des 15 et 22 mars 2026.

Cette formation de gauche, ouverte sur le centre, regroupe des représentants des partis socialiste et communiste, de Place publique, du parti radical de gauche, de Génération Écologie, de l’Après ou encore de l’association L’Alternative ! Endavant. Quatre candidats postulent pour devenir chef de file : le socialiste Mathias Blanc, parmi les initiateurs du mouvement, Olivier Romero pour Place Publique, Eric Vernis, membre de Génération Écologie et Mélina Dufrène, membre de l’Après. Mais c’est bien un duel entre Blanc et Romero qui se profile. Les électeurs voteront en évaluant tous les postulants à partir d’une échelle de valeur (très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant… par exemple). Le candidat le mieux évalué par une majorité remportera l’élection.

Agnès Langevine, candidate autoproclamée aux élections municipales de Perpignan et membre du bureau national de Place publique sera très attentive au résultat de ce scrutin. Si le socialiste Mathias Blanc arrivait en tête de liste, une union serait-elle encouragée par les bureaux nationaux du PS et de Place publique ? Quid d’une hypothétique victoire d’Olivier Romero ? Car ce conseiller régional a déjà décroché un maximum de voix lors du vote des adhérents de Place Publique pour désigner leur chef de file face à Agnès Langevine. S’il est désigné tête de liste de Perpignan Autrement, les cartes à gauche pourraient être rebattues. Le bureau national de Place publique pourrait devoir trancher. Verdict ce samedi.

Diane Sabouraud (L’Indépendant, le 20 septembre 2025)

Après le coup de semonce, l’ultimatum des syndicats (L’Indep)

L’intersyndicale pose ses conditions et attend une réponse d’ici à mercredi.

Au lendemain d’une mobilisation massive à travers la France, les organisations syndicales ont appelé, vendredi, le Premier ministre Sébastien Lecornu à abandonner l’ensemble du projet de budget 2026. Elles le jugent injuste et dangereux pour les droits sociaux et menacent d’une nouvelle journée de grève et de manifestations si leurs revendications ne sont pas entendues d’ici mercredi.

« La mobilisation massive du 18 septembre démontre que le compte n’y est toujours pas », souligne l’intersyndicale dans une déclaration commune lue devant la presse par Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.

Des demandes précises

Elle exige notamment l’abandon du doublement des franchises médicales, de l’année blanche, de la désindexation des pensions et des prestations sociales, de la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, ainsi que de la réforme de l’assurance chômage. Les syndicats déplorent également des projets « attaquant » le Code du travail et le 1ª mai. Ils réclament une fiscalité ciblant les gros patrimoines et les très hauts revenus, ainsi qu’une conditionnalité sociale et environnementale des 211 Mde d’aides publiques aux entreprises.

Parmi les autres revendications figurent: des moyens budgétaires renforcés pour les services publics, une protection sociale de haut niveau l’abandon du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, des investissements dans une transition écologique juste et une réindustrialisation du pays, des mesures contre les licenciements.

« La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre », prévient l’intersyndicale. Faute de réponse d’ici le 24 septembre, elle se réunira pour décider rapidement d’une nouvelle journée de mobilisation. Cette déclaration fait suite à celle, forte, enregistrée jeudi pour dénoncer la politique économique menée sous Emmanuel Macron et les coupes budgétaires redoutées de la part du futur gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré le renversement de son prédécesseur François Bayrou. La CGT a revendiqué plus d’un million de participants dans le pays. Les autorités en ont recensé moitié moins.

Sébastien Lecornu, qui mène depuis son arrivée à Matignon des consultations avec les forces politiques et les partenaires sociaux sur le budget, a promis, jeudi, de recevoir à nouveau les forces syndicales dans les jours qui viennent.

L’Indépendant, le 20 septembre 2025

L’actu de la CGT (n° du 19 septembre 2025)

Après le succès du 18 septembre, les syndicats lancent un ultimatum
La mobilisation contre le budget d’austérité a été massive : plus d’un million de manifestant·es et des centaines de milliers de grévistes dans le public et le privé. Le signal est clair : le gouvernement ne peut plus ignorer la colère.
—>­ Retrouvez les moments forts de la journée

Dimanche 21 septembre : marche pour la reconnaissance de l’État palestinien et l’arrêt du génocide à Gaza
­
Partout, des voix s’élèvent pour la paix et l’arrêt des massacres. La France doit agir sans attendre : reconnaître l’État de Palestine dans les frontières de 1967, pour garantir la coexistence de deux peuples dans la sécurité et le respect de leurs droits.
—> ­Télécharger le tract

Actualités

Contre l’austérité, renforçons la mobilisation
L’austérité, ce sont des salaires bloqués, des services publics sacrifiés, des vies abîmées. Ensemble, renforçons la mobilisation dans nos entreprises, nos services et nos territoires.
—>­ Voir la vidéo

La CGT soutien la flottille pour Gaza
La flottille pour Gaza tente une nouvelle fois de briser le blocus illégal imposé à la population palestinienne. La CGT, avec d’autres organisations syndicales internationales, salue cette action de solidarité internationale et rappelle l’urgence d’obtenir la levée du siège et la paix.
—>­ Lire l’appel et écouter le témoignage d’un camarade à bord

Pétition

Gaz, électricité : exigeons des factures justes
La CGT mines et énergie propose de réduire la pression sur les factures et lance une pétition pour soutenir une proposition de loi pour baisser la TVA à 5,5 % sur la facture d’énergie.
—>­ Je signe la pétition

Communiqués de presse

Répondre au million de manifestant·es : l’intersyndicale lance un ultimatum
­L’ensemble des organisations syndicales se félicite du succès de la journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire du 18 septembre avec un million de manifestant·es et de grévistes dans toute la France. Cela confirme la colère et la détermination des salarié·es, privé·es d’emplois, jeunes et retraité·es : les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !
—> Lire le communiqué unitaire

Plus d’un million pour le progrès social !
­Avec plus d’un million de manifestant·es dans plus de 250 manifestations, et des centaines de milliers de grévistes dans le privé et le public, la mobilisation unitaire de ce jeudi 18 septembre est une grande réussite. Elle envoie un avertissement clair au gouvernement : la colère sociale se renforce.
—> Lire le communiqué

Répondre au million de manifestant·es : l’intersyndicale lance un ultimatum

L’ensemble des organisations syndicales se félicite du succès de la journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire du 18 septembre avec un million de manifestant·es et de grévistes dans toute la France. Cela confirme la colère et la détermination des salarié·es, privé·es d’emplois, jeunes et retraité·es : les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! La mobilisation contre le budget d’austérité a commencé à payer, elle a obligé le pouvoir à abandonner la suppression de deux jours fériés.

La mobilisation massive du 18 septembre démontre que le compte n’y est toujours pas ! Les organisations syndicales, avec les travailleuses et les travailleurs, exigent :

  • L’abandon de l’ensemble du projet de budget et notamment le doublement des franchises médicales, l’année blanche (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, ainsi que des projets attaquant le code du travail, et le 1er mai ;
  • La justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, et contraignent le versement des dividendes ;
  • La conditionnalité sociale et environnementale des 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises privées ;
  • Des moyens budgétaires à la hauteur pour les services publics partout sur le territoire ;
  • Une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ;
  • Des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation de la France, et des mesures contre les licenciements.

La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre. Si d’ici au 24 septembre il n’a pas répondu à leurs revendications, les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations.
Les organisations syndicales pointent également la responsabilité du patronat et exigent l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et les entreprises. D’ici là, les travailleuses, les travailleurs et leurs syndicats maintiendront la pression par différentes initiatives, organisations de réunions d’information, assemblées générales du personnel, actions dans les entreprises, les services et administrations…

La réussite du 18 septembre place les travailleuses et les travailleurs en position de force. Les organisations syndicales conviennent d’ores et déjà de se revoir très régulièrement pour prendre toutes les initiatives nécessaires afin de mettre le débat budgétaire sous la pression du monde du travail et gagner enfin la justice sociale.

Le 19 septembre 2025

500 000 à un million dans la rue pour « plus de justice sociale » (L’Indep)

La mobilisation a tenu ses promesses, jeudi, pour l’intersyndicale qui a compté un million de manifestants, 506 000 selon les autorités. Les coupes budgétaires à venir et les finances du quotidien étaient au cœur des préoccupations.

1 Une mobilisation importante

Un million selon l’intersyndicale, comme au meilleur des manifestations contre la réforme des retraites. Et 506 000 pour le ministère de l’Intérieur, qui avait revu, la veille, l’estimation initiale de 400 000 manifestants à la hausse : 900 000 personnes étaient annoncées, pour 80 000 membres des forces de l’ordre déployés, avec un vaste dispositif de sécurité.
« C’est un succès », s’est félicitée la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. « Un succès et un avertissement très clair au gouvernement », dit l’intersyndicale, qui décidera, ce vendredi, des suites du mouvement.
« C’est un immense événement, qui aura des conséquences politiques », a aussi réagi le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon, présent dans les défilés à Marseille. Pour Raphaël Glucksmann, de Place publique, membre du cortège parisien, où 55 000 personnes ont défilé, selon la préfecture de police, « il faut passer à une culture de la négociation, du compromis ».

Ils étaient 15 000 à Montpellier, selon les estimations de Midi Libre. 15 000 aussi à Marseille, selon La Provence, 20 000 (syndicats) à 14 000 (préfecture) à Lyon, 20 000 (syndicats) à 11 500 à Rennes. Le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » avait réuni 197 000 (ministère de l’Intérieur) à 250 000 personnes.
« Les revendications des manifestants sont au cœur des consultations engagées », a réagi le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a annoncé qu’il recevra les syndicats « dans les jours qui viennent ».

2 Sous tension, sans incident majeur

Des milliers de personnes « viendront pour la bagarre »,s’était inquiété Bruno Retailleau. Des incidents ont émaillé les défilés: à Marseille, un policier a été filmé en train de donner des coups de pied à une manifestante. À Lyon, un journaliste de France Télévision a été blessé. A Paris, des cheminots ont pu pénétrer dans l’enceinte du ministère de l’Économie.
« La France n’a pas été bloquée », s’est félicité Bruno Retailleau, qui s’est exprimé à 20h. Le ministre de l’intérieur a signalé la présence de « 7300 individus radicalisés, dangereux, black blocks », dans les cortèges. Il recense 309 interpellations et 134 gardes à vue et mentionne que 26 agents des forces de l’ordre ont été blessés.

3 Enseignement ou énergie, les secteurs qui ont mobilisé

Selon le ministère de l’Éducation nationale, près d’un enseignant sur cinq (19,90 %) était en grève dans les collèges, 17,48 % dans le primaire, 13,72 % dans les lycées d’enseignement général et 13,08 % en lycée professionnel. 22 lycées ont été complètement bloqués. L’académie de Montpellier était bien au-delà, avec, de source officielle, 17,22 % de grévistes.
Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a comptabilisé, pour sa part, 45 % de grévistes dans les collèges et lycées.
Dans la fonction publique d’État, plus d’un agent sur dix (12,7 %) était en grève, selon le ministère de la Fonction publique.
EDF a fait état, à la mi-journée, de 4 000 mégawatts de baisses de charge dans ses centrales de production d’électricité, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires, précise BPMTV. Dans le secteur privé, les pharmaciens ont tenu leur promesse : 9 officines sur 10 étaient fermées et 20 000 d’entre eux « étaient dans la rue », selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

4 Les économies dans toutes les têtes

Lancé le 29 août en réaction aux 44 millions d’économies annoncées par François Bayrou, l’appel à manifester aurait pu faire « flop », alors que la France a changé de Premier ministre, avec un « plan » à redéfinir pour assainir ses finances. Il n’en a rien été.
La crainte de coupes drastiques dans les finances publiques et le quotidien difficile étaient au cœur des préoccupations dans les cortèges, où le « pouvoir d’achat », la « justice sociale », le blocage des salaires ou encore les petites retraites étaient souvent cités.

Sophie Guiraud (L’Indépendant, le 19 septembre 2025)

Grève du 18 septembre. « La colère est grande, le combat ne fait que commencer » (L’Indep)

Huit jours après le mouvement « Bloquons tout », une journée de mobilisation intersyndicale se déroulait aujourd’hui partout en France. A Perpignan, ce sont près de 4 000 personnes qui sont descendues dans les rues.

Près de 4 000 personnes selon la police et environ 7 000 selon les syndicats se sont retrouvées dans les rues du centre-ville de Perpignan en cette journée de grève du jeudi 18 septembre. Une mobilisation intersyndicale contre l’austérité budgétaire et pour le pouvoir d’achat qui a démarré sur la place Catalogne dès 10h30 pour se terminer devant la préfecture ou les représentants syndicaux devaient être reçus par le préfet des Pyrénées-Orientales.

Dans le cortège, syndicats (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) mais aussi jeunes salariés, retraités, regroupement pro-palestinien… « Ça m’embête de devoir travailler autant pour avoir si peu ou plus du tout à la fin du mois. Il faut se battre pour avoir ce qu’on mérite. Se lever tôt le matin, rentrer tard le soir et avoir – 400 € sur le compte à la fin du mois ce n’est pas possible. On doit montrer que la jeunesse est active. C’est notre avenir qui est en jeu », confiaient ce matin Louna et Zaynab, jeunes salariés en crèche. Parmi les milliers de personnes animées par les mêmes motivations, la CFTC, représentée par son secrétaire départemental Romain Martignoles, rappelle son « désaccord avec les propositions de budget du gouvernement Bayrou », « se satisfait des premières annonces du nouveau Premier ministre sur l’abandon de la suppression des deux jours fériés » mais précise que « ce n’est qu’un premier pas ». La CFTC insiste sur l’importance de la justice sociale, et à travers cette mobilisation, veut montrer sa détermination, ne mettant pas de côté l’hypothèse « d’une poursuite de la pression par des manifestations ou toutes formes d’actions pertinentes ». Même constat du côté des retraités de la CGT comme Andrée, Noëlle et Evelyne, qui veulent soutenir les actifs. « On n’attend rien mais on agit, on fera le bilan de la journée déjà et des suites qu’on va donner car on ne va pass arrêter la. Déjà, il faut remettre l’âge de la retraite à 60 ans, il faut militer pour la santé, le commerce… », témoignent les trois manifestantes.

« La justice sociale c’est le pain, la paix et la liberté »

De son côté, le syndicat FA-FPT 66, présent pour cette journée de grève mais sorti de l’intersyndicale car jugeant un discours de fin de manifestation « trop politisé », « d’accord sur le fond mais pas sur la forme », comme le rappelle Yohan Guillem, secrétaire départemental, ce jeudi, et réclame « que tout soit juste ». « Des réformes qu’ils veuillent en faire ok, mais ce n’est pas toujours les agents territoriaux qui doivent subir », ajoute-t-il.

Après avoir fait entendre leurs voix à travers la ville, syndicats et participants se montraient « fiers d’avoir pu rassembler autant de personnes en cette journée pour lutter contre l’austérité, la réforme des retraites, un climat injuste et brutal, dénoncer le gel des salaires, des points d’indices pour les fonctionnaires. », mais aussi adresser un message d’espoir : « La justice sociale c’est le pain, la paix et la liberté ». En ce sens, Julien Berthélémy, secrétaire départemental de la CGT, a d’ores et déjà annoncé une chaîne humaine ce samedi 20 septembre à 17h sur le parvis de la gare de Perpignan dans le cadre de la semaine de la paix. Sans oublier les 80 ans de la sécurité sociale, le 4 octobre, où une journée de mobilisation est prévue et à laquelle prendra part la CGT. « La réalité c’est qu’il y a une profonde colère qui s’exprime aujourd’hui sur le budget mais ce sont aussi des rancœurs sur la réforme des retraites. Maintenant, on veut un budget qui réponde aux besoins, arrêter les aides au patronat et aux plus riches. De l’argent il y en a, mais on demande toujours aux travailleurs de faire des efforts. Ce n’est plus acceptable », estime Julien Berthélémy, ajoutant que « ce jeudi soir, l’intersyndicale se réunit pour décider d’une nouvelle journée de mobilisation ».

Après une journée du 10 septembre réussie selon les syndicats, la satisfaction était toujours là en fin de manifestation. Mais « maintenant, il faut continuer car on est face à un gouvernement qui est totalement sourd. On veut une véritable politique qui prenne en compte le partage des richesses, on en a assez que ce soit tout le temps les mêmes qui payent. La colère est grande, on demande une union collective organisée car le combat ne fait que commencer », conclut Géraldine Morales, co-secrétaire départementale de la FSU.

Laura Morales (L’Indépendant, le 19 septembre 2025)

Sophie Binet : « S’il n’y a pas de réponse, la mobilisation ne va pas s’arrêter » (L’Indep)

La secrétaire générale de la CGT nous a accordé un entretien à la veille de la grande journée de manifestations et de grève ce jeudi.

Quelle sera l’ampleur de la mobilisation ce 18 septembre, annoncé comme un jeudi noir ?

Ça va être une grande journée de grève et de manifestations. On a recensé plus de 260 manifestations, je pense qu’on va approcher des 300. C’est le niveau de maillage de la mobilisation contre la réforme des retraites. On s’attend à une forte mobilisation parce qu’il y a une colère énorme.
Notre but est de construire une mobilisation crescendo. Ce sera donc un succès à partir du moment ou ce sera plus fort que le 10 septembre.
Le 10, c’était d’abord de la colère. Le 18 septembre, ce sera aussi un message d’avenir : on veut un budget de justice sociale qui ouvre des perspectives pour le pays et qui rompe avec la nuit sans fin du macronisme. Ça n’est plus possible que ce soit toujours les travailleurs qui passent à la caisse.
Depuis huit ans, on a subi des réformes (Code du travail, assurance-chômage, retraites…), il y en a ras le bol qu’on vienne chercher dans nos poches pour rembourser l’argent qui a été donné aux milliardaires.

Que demandez-vous concrètement ?

D’abord l’enterrement du projet de budget de François Bayrou. J’ai rencontré M. Lecomu lundi et je lui ai posé des questions très précises, la seule chose qui est clairement abandonnée, c’est la suppression des deux jours fériés. Pour le reste, il n’y a pas de rupture. Il y a toujours dans les tuyaux une réforme de l’assurance-chômage, le doublement des franchises médicales, les 3 000 suppressions de postes dans les services publics, la baisse des pensions, des prestations sociales et des salaires dans la fonction publique… Tout ça est toujours sur la table.

La taxe Zucman, que vous défendez comme solution alternative, serait-elle suffisante, sachant que des économistes remettent en cause l’ampleur des recettes qu’elle pourrait générer ?

Même si elle rapporte 6 milliards, ce sera toujours ça de pris. Nous portons aussi la nécessité de taxer les rachats d’actions et les dividendes, de rétablir l’ISF, de mettre en place une vraie progressivité de l’impôt sur le revenu.
Parce qu’aujourd’hui, le problème, c’est que les milliardaires payent deux fois moins d’impôts que le reste de la population. Et puis, il y a les 211 milliards d’aides publiques aux entreprises qui sont donnés chaque année sans condition ni contrepartie.

Le gouvernement redoute ce 18 septembre, comme lors du 10 septembre,
des débordements. Craignez-vous des violences, des dérapages ?

Moi, ce qui m’inquiète très fortement, c’est la stratégie de maintien de l’ordre du ministère de l’Intérieur. Le 10 septembre, les violences étaient marginales, mais le dispositif policier était complètement disproportionné, on n’a jamais vu ça, et ça conduit à de la répression policière, des manifestants gazés et violentés de façon « préventive ».
Heureusement, les gens étaient très majoritairement pacifiques et avaient bien compris le piège que veut nous tendre le ministre de l’Intérieur démissionnaire, qui met de l’huile sur le feu pour tenter de rendre impopulaires les mobilisations, en nous faisant passer pour des gens violents.

L’enjeu est-il, pour vous, de garder la main sur la contestation sociale, alors qu’émergent sur les réseaux sociaux des mouvements spontanés comme « Bloquons tout » ?

La CGT n’a pas de problème avec la démocratie. C’est bien que cette mobilisation ait pris dès cet été. Ça montre à quel point la colère est forte. Nous avons décidé de participer à la mobilisation du 10 et je me félicite que cette journée a été un succès parce que ça vient nourrir le 18. C’est comme ça qu’on
continuera a avancer.

Les organisations syndicales sont-elles toujours en mesure, elles, de peser sur le pouvoir, sachant que les journées d’action contre la réforme des retraites sont restées vaines ?

Le problème, ce n’est pas les organisations syndicales, c’est la Vº République et le 49.3. C’est ça qui a permis à Emmanuel Macron de passer en force sur la réforme des retraites. On avait prévenu qu’il le paierait par une profonde crise démocratique. On y est. Et s’il continue à passer en force, ça peut se traduire par une crise de régime.
Mais, aujourd’hui, nous sommes en position de force, parce que jamais un gouvernement, un Président, n’ont été aussi affaiblis.

La mobilisation va-t-elle se poursuivre au-delà du 18 septembre ?

La décision sera prise collectivement. Mais s’il n’y a pas de réponse du gouvernement sur nos revendications au lendemain du 18, la mobilisation ne va pas s’arrêter comme ça. Ça continuera à monter crescendo.
Ça fait huit ans que le disque est rayé, qu’on nous dit, matin, midi et soir, qu’il faut faire des sacrifices pour rembourser la dette. Il faudra une pression sociale tout au long de la discussion de ce budget, sinon, ce sont encore les milliardaires qui vont avoir le stylo. Nous voulons prendre le stylo et le chéquier. Et pour ça, comme on n’a pas la force de l’argent, il nous faut la force du nombre.

Propos recueillis par Manuel Cudel (L’Indépendant, le 18 septembre 2025)