Appel à rassemblement : Vendredi 17 octobre 2025, le Collectif « Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » commémore le 17 octobre 1961

Un massacre colonial au cœur de Paris

1961 est une année cruciale pour l’issue de la guerre d’indépendance algérienne. Le référendum sur l’autodétermination (8 janvier) ouvre la voie aux négociations entre la France et le GPRA – Gouvernement provisoire de la République algérienne – sur fond d’exacerbation des tensions, avec notamment la création de l’OAS (11 février), le putsch des généraux (23 avril), et en métropole, la recrudescence d’actes racistes (ratonnade de Metz, 23-24 juillet, entre autres), l’intensification de la répression contre les combattants du FLN, et son corollaire, les attentats frontistes contre les forces de police.

C’est dans ce contexte que, le 5 octobre, le préfet Maurice Papon, impose un couvre-feu aux seuls « Français musulmans d’Algérie » du département de la Seine. Pour dénoncer cette mesure discriminatoire, la Fédération de France du FLN appelle à une manifestation massive et pacifique. Ainsi, le soir du 17 octobre, des dizaines de milliers d’Algériens –hommes, femmes, enfants– convergent, dans le calme et sans armes, vers le centre de Paris.

Ils se heurtent à une répression d’État d’une extrême violence relevant des logiques de la guerre subversive à l’œuvre dans le système colonial, et non de celles d’une opération de maintien de l’ordre. 12 000 manifestants sont raflés, torturés, transférés dans des centres de tri. Des dizaines sont « noyés par balle » dans la Seine, après passage à tabac… Le lendemain, la préfecture dénombre trois morts. Or, le bilan est estimé à plusieurs dizaines de morts ou disparus (jusqu’à 200, d’après de récentes recherches). La réalité de ce carnage sera dissimulée par les autorités de l’époque et restera impunie.

Longtemps occultée par l’histoire officielle, la tragédie du 17 octobre 1961 a fait l’objet d’une résolution relative à « la reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris », adoptée par l’Assemblée nationale le 28 mars 2024. La reconnaissance et la condamnation du crime d’État du 17 octobre 1961 –dont la chaîne des responsabilités est, à ce jour, établie– reste à faire.

  • 17h30 – Rassemblement sur la passerelle de l’Archipel – Perpignan (Prise de parole et lancer de fleurs)
  • 18h30 – Ciné-débat « Ici on noie les Algériens » de Yasmina Adi (90mn) Cinéma Castillet centre-ville – Perpignan

« Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, passé et présent, le film retrace les différentes étapes du 17 octobre 1961, et révèle la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l’État : manipulation de l’opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l’information afin d’empêcher les enquêtes… » (Film DOC)

Premiers signataires : ANPNPA – Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs ami.e.s ; ASTI66 – Association de solidarité avec tous les immigrés ; Fédération franco-algérienne ; L’Alternative ! Endavant ; LDH66 ; LFI ; Mouvement de la Paix ; MRAP66 ; NPA66 ; PCF66 ; Survie …

L’édito du TC par Nicole Gaspon. L’impasse

Il est très difficile de dire quelle sera la situation politique lorsque sortira ce Travailleur Catalan . Depuis quelques jours les événements s’enchaînent à grande vitesse, une machine folle est enclenchée et semble ne pouvoir s’arrêter.

Cette crise politique, ce cataclysme qui plonge le pays et ses habitants dans l’incertitude voire l’écœurement, n‘est pourtant pas venue de rien. Le responsable est connu, il siège à l’Élysée. Dissolution calamiteuse, mépris du vote des Français, du Parlement, entêtement à poursuivre une politique qui est un désastre social et écologique, refus de faire contribuer les riches, cadeaux sans contrôle aux entreprises… La liste est longue des choix gouvernementaux qui fracturent le pays, qui condamnent les premiers ministres successifs à l’impuissance. L’aboutissement en est la situation ubuesque que nous vivons aujourd’hui, l’impasse totale, un premier ministre qui démissionne quelques heures après avoir formé un gouvernement. C’est le même, cependant, que le président de la République a chargé de mener des négociations. Avec quelle légitimité ? Mystère.

La CGT vient de déclarer fort justement : « le président de la République a fait le choix du chaos institutionnel… Sébastien Lecornu n’a pas eu le courage de rompre avec la politique de l’offre. »

Tout cela sent la fin de règne, une fin lourde de menaces avec un RN qui se positionne et tend la main à la droite. Un contexte qui place la gauche devant une grande responsabilité, saura-t-elle l’assumer et ouvrir une réelle alternative ?

Alors, lorsque ce Travailleur Catalan sortira, on saura peut-être ce qu’il en est des différentes hypothèses, dissolution bis, démission du président, cohabitation. Quelle que soit celle qui sera retenue, on peut être sûr que vigilance et mobilisation populaires seront indispensables.

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4086 – vendredi 10 octobre 2025)

L’édito de Nicole Gaspon. L’impasse
Annonces
José Fort, 30 ans d’Humanité

L’événement. Les 80 ans de la Sécurité sociale

Histoire. Création de la Sécurité sociale
Ambroise Croizat, un syndicaliste, un communiste, un fondateur de la Sécurité sociale
Syndicats et partis progressistes ont fêté les 80 ans de la Sécurité sociale
Au voleur !
Cabestany. Élisabeth Croizat Ambroise
La Sécu notre affaire !
Combler « le trou de la Sécu »

Département

Perpignan – Manif du 2 octobre
Conseil départemental. Soutien aux EHPAD
Conflent. Histoire de cantine
Énergie et collectivités. ENGIE fait les poches des collectivités
Disparition prématuré de Cris Cayrol
En Català. Les cinc arques. Capitol 1 (6)

Sport

TOP 14. À la fête de la (mise en) bière
Le P.O.T Rando’ Club. Dimanche 12 octobre 2025 Le Pla de Gante – Escaro

Culture

Où sortir ?
Alénya. Au bord du gouffre
Expo. Le face à face de deux géants
Archipel. Un Dom Juan inattendu
Rivesaltes. Livres et vins
Coup de gueule. Vous avez dit wokisme

Monde

Plan de paix ? Netanyahou poursuit le génocide !
Gaza. Netanyahou crache sur la presse
Israël viole le droit international dans l’indifférence des gouvernements européens

Découvrez d’autres articles chaque semaine sur le site
N’oubliez pas chaque semaine, s’informer pour agir
Le bulletin d’abonnement
Rendez-vous également sur la page Facebook du TC, Twitter et Instagram pour suivre les actualités tout au long de l’année.

Communiqué de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité. L’exigence de répondre aux besoins de santé de la population s’affirme

Dans la situation de crise politique à laquelle nous continuons d’assister, la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité souhaite rappeler ses propositions : le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale doit répondre aux besoins de la population et l’assurance maladie ne peut être la variable d’ajustement des finances de notre pays. Une population en bonne santé est essentielle pour l’avenir de notre pays ! Face à la financiarisation du système de santé, le service public est la solution comme le propose la Coordination dans sa plaquette pour un service public territorial de soins de premier recours. Il y a besoin de personnels de santé respectés, en nombre et bien répartis comme l’explique la Coordination dans son plan d’urgence.

L’heure est à la mobilisation pour faire connaître les exigences populaires : la santé est une des premières préoccupations !

La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité se félicite de la multiplicité des initiatives de ses comités à l’occasion du 80ème anniversaire de la Sécurité Sociale : Dourdan, Sarlat, Bergerac, Aubenas, Alès, Vire, Voiron… Toutes dépassent la commémoration pour exiger des recettes supplémentaires afin que l’Assurance Maladie réponde aux besoins de santé de la population, pour en finir avec les restes à charge pour les malades, en particulier les dépassements d’honoraires et aller vers une prise en charge à 100 % des soins prescrits et de la prévention par la Sécurité Sociale. La Coordination appelle à poursuivre les campagnes de signatures de la pétition « La Sécu, c’est vital » en expliquant comment toute augmentation de salaire net, sans augmentation du salaire brut ne fait qu’appauvrir les salariés : moins de Sécurité Sociale, ce sont des dépenses supplémentaires de complémentaires à payer ou des frais de santé non remboursés.

Ce sont aussi les multiples initiatives locales auxquelles participent les comités de la Coordination qui s’ajoutent à la manifestation nationale organisée le 9 octobre à Paris devant le ministère de la santé par des organisations syndicales de la santé et de l’action sociale comme à Oloron Sainte Marie, Marmande, Rethel, Ruffec … Avec les personnels, les usagers veulent dire non à la casse du service public hospitalier !

L’édito du webzine. La flottille pour Gaza stoppé


Ce sont au total 42 bateaux en mission d’aide humanitaire de la flottille « Global Sumid » qui ont été interceptés illégalement par l’armée israélienne dans les eaux internationales. Elle avait pour objectif de briser le blocus de Gaza orchestré par Netanayahou, grand criminel de guerre.

Les forces navales de l’occupation israélienne ont intercepté illégalement 42 bateaux transportant de l’aide humanitaire.Cette flottille « Global Sumid », des volontaires détermination à briser pacifiquement le siège illégal imposé à Gaza. Plus de 400 militants ont été arrêtés. Ils ont été transférés au port d’Ashdod pour être remis à la police israélienne. Ils ont commencé à être expulsés vers l’Europe.

Global Sumud (« résilience », en arabe) a dénoncé « une attaque illégale » survenue dans les eaux internationales, l’organisation des droits humains Amnesty International déplorant un « acte d’intimidation » d’Israël. Onze participants grecs ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur « détention illégale », selon des organisateurs de la flottille.

De l’Europe au Mexique en passant par l’Afrique du Sud des dizaines de milliers de personnes ont manifesté leur soutien aux Palestiniens et à la flottille brandissant des drapeaux palestiniens scandant « Free Palestine » réclamant la fin de ce qu’ils ont qualifié de « génocide » contre les Palestiniens à Gaza. Au Mexique, des affrontements entre plus de 10 000 manifestants pro-palestiniens et forces de l’ordre ont fait des dizaines de blessés dans les deux camps.

Une mission pacifique et non violente

La flottille Global Sumud, mission pacifique et non violente d’aide humanitaire, comprenait des personnalités politiques et des militants comme Cédric Caubère, militant CGT et secrétaire général de l’UD de Haute-Garonne, la Suédoise Greta Thunberg, le journaliste de l’Humanité Emilien Urbach. La flottille était partie d’Espagne renforcée par des bateaux venues d’Italie, de Grèce… dans le but de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza et fournir « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide ».

L’Italie et l’Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter sur une partie du trajet la flottille après des « attaques par drones » dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l’ONU et l’Union européenne.

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait 66 225 morts dans ce territoire palestinien, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU. Elle a été déclenchée par l’attaque du 7-Octobre -unanimement condamné- du mouvement islamiste Hamas, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes et la prise d’otages, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.

Dominique Gerbault

Cabestany. Une motion pour la paix au conseil municipal (L’Indep)

Lors du dernier conseil municipal, mardi 30 septembre, les élus ont adopté à la majorité une motion saluant « la reconnaissance par la France de l’État de Palestine » et appelant à « une paix durable entre Israéliens et Palestiniens ». La mairie a fait flotter le drapeau de la paix lundi 22 septembre en symbole de fraternité et de solidarité face aux guerres et génocides dans le monde. La motion « condamne fermement les crimes du Hamas » et demande « la libération des otages » tout en dénonçant « la famine et les massacres à Gaza ». Cabestany réaffirme son engagement contre toute discrimination et rappelle que la paix repose sur le droit, la justice et la reconnaissance mutuelle.

La motion a suscité un vif débat : une élue d’opposition de « Cabes’avant tout », tout en approuvant l’esprit du texte, a demandé « d’y intégrer le terme de « pogrom », face à la notion de génocide à Gaza, pour qualifier les massacres du 7 octobre en Israël ». Un élu de la majorité a proposé « d’ajouter la demande d’arrêt de la multiplication des colonies israéliennes en Palestine ». Enfin, l’élue de Cabestany au cœur a dénoncé « un détournement du conseil municipal car la mairie n’est pas le local d’une association militante et cette motion porte atteinte à la neutralité attendue de l’institution ».

À l’issue de cette lecture, la maire Edith Pugnet a indiqué avoir déposé plainte pour diffamation et menaces après des accusations sur les réseaux sociaux affirmant qu’elle aurait mis en berne le drapeau tricolore lundi 22 septembre. Elle a précisé : « Ce jour-là, le drapeau n’était ni en berne, ni enlevé mais en mauvais état en raison des conditions climatiques. Il a d’ailleurs été remplacé quelques jours après ».

Patricia Vedrenne (L’Indépendant, le 5 octobre 2025)

Mémorial de Rivesaltes. Réactions en chaîne après La « fake news » du député RN Laurent Jacobelli

« On ne parle plus des harkis ! » Cette phrase de Laurent Jacobelli, à propos du Mémorial du camp de Rivesaltes, a déclenché de nombreuses réactions. Parmi elles, un communiqué de presse commun des présidentes Carole Delga (Région) et Hermeline Malherbe (Département), un autre de la Ligue des Droits de l’Homme 66 ainsi qu’une longue tribune de l’historien perpignanais Nicolas Lebourg publiée dans Libération. Ce dernier y souligne l’écart considérable entre l’affirmation du député RN et la réalité. Tout visiteur de l’exposition permanente du Mémorial constate que la période liée aux harkis y occupe une place essentielle. Chaque année, le 25 septembre, s’y déroule la journée d’hommage aux harkis. En 2024, le Mémorial a organisé une exposition consacrée aux harkis à l’Assemblée nationale et aux Invalides. Par ailleurs, Abderahmen Moumen, responsable scientifique de la partie dédiée aux harkis dans la nouvelle exposition permanente prévue pour 2026, est un chercheur reconnu sur cette question et collabore de longue date avec le Mémorial. C’est également dans ce lieu que Jean-Marie Bockel, président de la commission chargée de la « reconnaissance » et de la « réparation » des harkis, avait présenté les mesures gouvernementales en mars 2022.

« Contrairement à ce qu’affirme le député Jacobelli ce lieu participe à transmettre la mémoire des harkis et de leurs familles », affirment Carole Delga et Hermeline Malherbe, qui rappellent aussi la diversité des mémoires traitées par le Mémorial : « avant tout le témoin de l’histoire d’un camp, qui a vu passer, de 1941 aux années 1970, des républicains espagnols exilés, des juifs étrangers déportés, des Tsiganes rejetés. Autant de mémoires que nous devons honorer. » La LDH considère que ces propos « s’opposent à l’éducation citoyenne pour laquelle le Mémorial joue un rôle pédagogique fondamental »

Nicolas Lebourg le souligne également, à propos d’une phrase de la députée Michèle Martinez, qui vient de proposer la création d’une fondation de la mémoire harkie. Sur sa page Facebook, elle affirme que « le passé harkis est parfois invisibilisé par d’autres mémoires », « Elle ne les nomme pas », écrit Nicolas Lebourg, « Ouvert en 1941, le camp a interné des milliers de républicains espagnols ayant fui les exécutions franquistes, ainsi que des milliers de juifs étrangers, ensuite transférés vers Drancy puis Auschwitz Était-ce des mots si difficiles à utiliser: « juifs », « républicains »? », conclut-il.

Pierre Mathis (L’Indépendant, le 5 octobre 2025)

« Une des institutions les plus importantes de la vie de gens » (L’Indep)

Ce samedi, devant la CPAM de Perpignan, syndicats et militants ont célébré les 80 ans de la Sécurité sociale.

Hier, à l’appel de l’intersyndicale, ils étaient une cinquantaine à s’être réunis devant la Caisse primaire d’assurance maladie des Pyrénées-Orientales, rue des Remparts-Saint-Matthieu à Perpignan. Pour célébrer un anniversaire pas comme les autres : celui des 80 ans de la Sécurité sociale ou Sécu pour les intimes.

Grande conquête sociale de l’après-guerre, créée à l’initiative d’Ambroise Croizat, « la Sécu est une des institutions les plus importantes de la vie de gens » a rappelé Guillaume Sicre de la CGT CPAM « et l’instrument de tous les progrès sociaux ».

« Nous célébrons les 80 ans d’un système qui a été arraché par la lutte et qu’on doit défendre par la lutte car c’est une richesse collective », embrayait Christopher Pereira au nom de Solidaires Et Jérôme Capdevielle, pour Force ouvrière, de pointer le fait que « la Sécurité sociale n’est pas un cadeau, encore moins une charge. C’est un bien commun, un acquis social, un choix de société » qui doit continuer à être « l’amortisseur de toutes les crises, la compagne invisible mais fidèle de nos vies, et le plus beau pilier de notre République sociale ».

« On ne lâche rien »

« Nous devons collectivement la préserver, la protéger et la renforcer pour les générations futures », affirmait l’UNSA par la voix de Jean-François Virama, rappelant que « selon un sondage, près de deux travailleurs sur trois (66 %) estiment que la Sécurité sociale contribue de manière déterminante à la solidarité et à la cohésion nationale. »

Face aux attaques, dont elle est l’objet régulier, notamment dans les récents projets gouvernementaux de budget (hausse des franchises médicales ou baisse de cotisations), dénonçaient les syndicats présents, tous ont affirmé vouloir défendre la vieille dame. Un état d’esprit que résumait la formule de Géraldine Morales pour la FSU : « on ne lâche rien, pour un avenir plus Juste ».

Le cortège s’élançait ensuite en direction de la place de la Victoire, après un petit passage devant le siège du Medef 66.

Nicolas Monnet (L’Indépendant, le 5 octobre 2025)