Amélie-les-bains. Fermeture du guichet de la Poste

Le bureau de Poste (rue coste) sera fermé les samedis 23,30 août, 20 septembre et le mardi 2 septembre après-midi (facebook-mairie 18/8) « pour absence de moyens de remplacement (fermé tous les lundis) ».

Cette situation a été souvent dénoncée par le collectif « Pour un véritable bureau de poste » auprès des responsables de la Poste, des autorités gouvernementales (Sous-préfête, président du la Commission Départementale de Présence Postale Territoriale -CDDP66-), politiques ; aucune réponse, non respect des 500 signataires de la pétition lancée début 2025).

Le collectif citoyen ne compte pas rester sans réaction, il se réunira début septembre pour définir de nouvelles actions, voir manifestations publiques. Les Amélien.nes méritent respect, considération , d’autant qu’ils connaissent les résultats financiers du Groupe LaPoste au1er semestre 2025.

Les bénéfices s’élèvent à 719 Millions d’€ (+ 225 millions de plus que le 1er semestre 2024) pour un chiffre d’Affaires à 16.962 milliards d’€, tout cela sur le dos des postiè.res et des citoyen.nes pour un service public postal sans cesse dégradé. Les moyens financiers existent pour un vrai service public postal qui passe par le maintien et le développement du réseau de bureaux de poste. Le groupe Laposte, l’État peuvent assurer leur responsabilité.

Quant à l’achat des anciens locaux du Crédit Lyonnais (av du Vallespir) quelque 200.000 € tout est possible ; une goutte d’eau quand on sait que depuis le 26 mai 2025 Philippe Wahl et Philippe Bajou partagent le poste de Président Directeur Général du Groupe La Poste, le premier Président du Conseil d’Administration, le second mandataire social en tant que Directeur Général Délégué, avec la rémunération fixe maximale de 450.000 € prévue pour les entreprises publique… la fonction de PDG à 900.000 € ! Philippe Wahl touché par la limite d’âge, devait être remplacé avant le 25 juin 2025 ! On ne sait combien de temps va durer cet intérim, la nomination devant être précédée d’un passage par la voie parlementaire ?

Le collectif réaffirme avec force que les Amélien.nes ne peuvent pas se « passer des services au guichet du bureau de Poste » comme du distributeur de billets

Nota : l’agence de la Société générale (rue docteur Bouix) quitterait Amélie-les-bains en octobre prochain ! rentabilisation, rentabilisation.

Prades. Les 60 ans de Terra nostra et 50 ans de l’Agram fêtés (L’Indep)

Des revues, photos et 33 tours sont exposés.

Mardi 19 août, à l’espace Martin-Vivès, 81 bis rue du Palais-de-justice, Ramon
Gual, président de l’association Terra nostra, retrace dans une exposition magistrale les 60 ans de recherches et de publications de la revue Terra nostra et les 50 ans du groupe musical l’Agram. Les ouvrages rédigés en catalan ou version bilingue (catalan-français) constituent une référence précieuse pour la connaissance de l’histoire locale et du patrimoine catalan. Des albums originaux (33 tours) de l’Agram sont aussi exposés, ainsi que de très nombreuses photographies. Des cartes géographiques expliquent les différentes périodes historiques. Le dernier magasine Terra nostra 1965-2025 est proposé à la vente sur place, ainsi que plusieurs autres titres. Le samedi 30 août à 11 h et le samedi 20 septembre à 16 h 30 (dans le cadre des journées du patrimoine), Ramon Gual sera présent pour faire une visite commentée de son exposition. Entrée libre, à voir jusqu’au vendredi 26 septembre, du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h.

Contact au 04 68 05 22 43.

Serge Andreu (L’Indépendant, le 22 août 2025)

Elne. De jeunes palestiniens accueillis en mairie (L’Indep)

En la salle des fêtes, la commune a accueilli 16 adolescents palestiniens de 14 à 16 ans étudiants en français d’Hebron et de Jérusalem, en présence des associations et des familles françaises dans le cadre d’une coopération linguistique et culturelle franco-palestinienne. Ces rendez-vous sont organisés par Jeunes reporters, les Francas avec le soutien de divers organismes dont le conseil départemental, représenté par Françoise Fiter, vice-présidente. Des témoignages émouvants d’enfances volées par la guerre. Des jeunes pleins d’espoirs et de confiance dans le peuple français.

L’Indépendant, le 22 août 2025

Elne. Hommage à Esther Senot, rescapée de la Shoah (L’Indep)

La ville a dévoilé une plaque en l’honneur de cette grande dame.

Fidèle à ses principes de justice, de solidarité et de lutte contre toutes les formes de haine, la ville a rendu un vibrant hommage à Esther Senot, l’une des dernières survivantes de la Shoah, en nommant en son honneur la salle des fêtes de l’hôtel de ville.

Déportée à l’âge de 15 ans à Auschwitz-Birkenau, Esther Senot a survécu à l’enfer des camps nazis. Depuis, elle consacre sa vie à témoigner, à transmettre, à sensibiliser les jeunes générations à travers les écoles, les associations et les lieux de mémoire.

Un combat de tous les instants pour que « cela ne se reproduise jamais ». Ce lundi 18 août, la commune s’est mobilisée pour honorer cette grande dame. La cérémonie a débuté par la projection du documentaire Esther Senot, rescapée d’Auschwitz, en présence de l’intéressée, de sa famille, du réalisateur illibérien Cyril Tricot et d’un public nombreux et ému.

Cette œuvre bouleversante retrace le parcours d’Esther, sa déportation, sa survie et son engagement sans faille pour la mémoire.

À 18h30, la salle des fêtes a officiellement été renommée en son honneur, en présence du maire Nicolas Garcia, des élus municipaux, d’Esther Senot, de la présidente du département Hermeline Malherbe de nombreux citoyens. Une plaque apposée à l’entrée de la salle rappelle désormais le combat et les valeurs portés par cette survivante hors du commun.

Dans son discours, le maire a insisté sur l’importance de préserver la mémoire, notamment en ces temps troublés où le fascisme et la haine sont aux portes du pouvoir, au niveau national comme local. Des propos partagés par Esther Senot elle-même, qui a déclaré avec force et émotion: « Ils ont changé de nom, mais pas d’idées », soulignant la nécessité de rester vigilant face aux résurgences de l’extrême droite. Cette cérémonie a été bien plus qu’un hommage: un acte citoyen, un rappel historique et un message d’espoir.

L’Indépendant, le 21 août 2025

Note de lecture de Jean-Michel Galano. Aragon – Les communistes : plus qu’un roman, un livre de pleine actualité

Une remarque de James Joyce qui porte loin

Frank Budgen rapporte, dans son livre James Joyce et la création Ulysse, un jugement original du grand écrivain irlandais sur les mérites comparés des différentes langues parlées en Europe et la façon dont elles se prêtent à la création littéraire. Éminent linguiste lui-même (il lisait couramment une trentaine de langues et parlait quasiment sans accent le français, l’allemand et l’italien (dont il connaissait plusieurs dialectes). Joyce considérait que la langue française constituait, comparée à ses voisines, « un instrument assez pauvre ». Mais il complétait immédiatement cette appréciation négative en soulignant que les grands écrivains français avaient su tirer le meilleur parti possible de ce moyen d’expression limité.

Rien n’indique que Joyce, mort en 1941, ait connu les premiers écrits d’Aragon. Rien ne permet non plus d’affirmer le contraire. Mais le jugement que l’auteur d’Ulysse et de Finnegans Wake porte sur la littérature française m’a toujours paru s’appliquer de façon particulièrement adapté à un certain type de poésie, celle que travaille la musicalité, de Racine à Aragon lui-même, en passant par Verlaine et Apollinaire. Poésie où la puissance imaginative se lie à une rythmique toute personnelle, et à un travail permanent pour faire entendre au-delà des mots et des phrases banales une ligne mélodique et une sorte d’anoblissement. Mais pour Aragon, il ne s’agit pas seulement de poésie, et son lyrisme s’articule selon des voies originales à une volonté de réalisme social, de témoignage historique et de prise de position politique. Cette volonté de « tout dire », et de toutes les façons possibles, et plus encore de porter un regard critique dans les milieux sociaux les plus divers et les périodes les plus improbables se retrouve aussi dans l’œuvre romanesque, et au premier chef das cet étonnant roman, inachevé, remanié, qu’est « Les Communistes ».

Une période historique traditionnellement escamotée

Le cadre temporel de ce très long roman est en fait une période assez brève, celle qui va de la fin de la guerre d’Espagne jusqu’à la confirmation de la défaite de la France et aux premières tractations en vue de l’armistice. Autrement dit, de la « drôle de guerre » à la guerre effective, dont Aragon décrit avec minutie, cartes à l’appui, les moindres déroulements, croisant les décisions politiques et stratégiques, souvent cyniques et parfois aberrante, avec la réalité vécues sur le terrain tant par les armées que par les populations. Des temporalités se contredisent. Des dogmes se durcissent jusqu’à l’absurde. Des vieux généraux se racontent des histoires. La manipulation de l’opinion publique, déjà engagée à l’occasion du pacte de non-agression germano-soviétique et de la guerre entre l’URSS et la Finlande, trouve son prolongement dans les fausses nouvelles délibérément données aux troupes en recul, soi-disant pour les galvaniser, comme quoi l’armée française aurait envahi la Bavière…

Cette manipulation des hommes et des faits est de nos jours attestée et documentée. Pour autant, la période où elle s’est produite est le plus souvent évoquée comme un épisode, certes peu glorieux mais éphémère de notre histoire. On parle de la défaite de 1940 comme de notre « déculottée », dont la responsabilité incomberait essentiellement à un état-major incompétent et à des élites politiques dépassées. C’est là dissimuler l’essentiel. Et l’essentiel, Aragon le montre en braquant le projecteur tant sur les décideurs économiques que sur leurs commis politiques voire leurs hommes de main, c’est la volonté de revanche sur le Front Populaire.

Cette bourgeoisie si velléitaire quand il s’agissait de combattre le nazisme et l’extrême-droite en France se montre d’une surprenante efficacité pour mener la chasse aux diffuseurs de L’Humanité clandestine, avec une police qui n’hésite pas à torturer des enfants, à interroger des heures durant des personnes suspectes de communisme, à passer des heures en filature… La Résistance commence là, avec des stratégies de camouflage, de cloisonnement, d’anonymat.

Des gens prêts à risquer leur liberté

Rien d’hagiographique dans l’approche des communistes, militants, sympathisants, responsables, avec pour chacun la singularité d’une histoire personnelle. Des subjectivités qui se sont chacune construites différemment, selon des parcours de vie parfois sinueux. Avec pourtant trois traits en commun : le désintéressement, le sens de l’organisation et le partage d’une valeur forte, qui est justement ce que « communisme » veut dire : quelque chose qui dépasse les destins individuels, fait que la vie vaut la peine d’être vécue, c’est-à-dire au besoin risquée. Certains adversaires en sont conscients, par exemple ce député des Pyrénées Orientales Visconti, qui observe que « des gens prêts à risquer leur liberté pour ce à quoi ils croient » sont d’une autre étoffe que les opportunistes.

Or, au premier rang des valeurs pour lesquelles les communistes se battent et autour desquelles ils rassemblent y compris des chrétiens des étrangers et des personnes non politisées, il y a une certaine idée de la patrie. Cette France qui est déjà l’objet de marchandages abjects alors même que les soldats continuent de se battre, ils veulent la mettre sous la protection du peuple. Le centre de gravité politique du texte, c’est cette prise de position demandée au comité central clandestin par ce personnage ambigu et retors que fut le ministre Anatole de Monzie, et pour la transmission duquel Georges Politzer et Jacques Solomon servirent d’intermédiaires : le texte est cité deux fois dans le roman, une redite volontaire. « Le Parti Communiste considère comme une trahison d’abandonner Paris aux envahisseurs fascistes. Il considère comme le premier devoir national d’organiser sa défense. Pour cela il faut : 1- Transformer le caractère de la guerre, en faire nationale pour l’indépendance et la liberté. 2- Libérer les députés et les militants communistes ainsi que les dizaines de milliers d’ouvriers emprisonnés ou internés. 3- Arrêter immédiatement les agents de l’ennemi qui grouillent dans les Chambres, dans les Ministères, et jusqu’à l’Etat-Major, et leur appliquer un châtiment exemplaire. 4- Ces premières mesures créeraient l’enthousiasme populaire et permettraient une levée en masse qu’il faut décréter sans délai. 5- Il faut armer le peuple, et faire de Paris une citadelle inexpugnable. » À la lecture de ce texte, De Monzie, débarqué du gouvernement mais qui votera dans quelques jours les pleins pouvoirs à Pétain, déclare : « C’est un point de vue… Je crains que le point 3 suffise à le faire considérer comme pas très sérieux. »

Comment mieux illustrer le fait que la bourgeoisie française, au-delà de postures destinées à désorienter l’opinion, n’a jamais cherché à combattre Hitler ni le fascisme ?

Le roman le montre encore avec l’épisode presque surréaliste de l’interrogatoire musclé auquel est soumis pendant un bombardement Gaillard, sympathisant critique mais époux d’une militante internée, sommé de désavouer sa femme, et qui avant qu’une bombe les écrase tous a le temps de dire à ses supérieurs qu’ils n’ont jamais cherché d’autre victoire que contre le peuple.

Un qui ne s’y trompe pas, d’ailleurs, c’est Weygand, qui pousse le gouvernement à demander l’armistice, mais refuse de capituler au nom de ce qu’il appelle « l’honneur », et de la « nécessité » d’obtenir des Allemands une armée susceptible de « maintenir l’ordre » dans la capitale.

En d’autres termes, ce qui met les communistes au centre de cette période politique, ce n’est pas seulement le courage (d’autres en ont eu) mais la lucidité politique et la hauteur de vue que leur permet un sentiment d’appartenance collective et de responsabilité historique.

Un roman écrasé par les circonstances, mais un roman

« Les Communistes », c’est aussi un roman de formation un roman d’émancipation et un roman d’amour. Formation de Jean, étudiant en médecine et qui est un espèce de Candide, ingénu ballotté avec ses compagnons d’une unité de secours aux blessés, qu’Aragon présente comme son « enfant». Émancipation de la belle Cécile Wismer, amenée à la réflexion sociale et politique par l’écœurement que lui inspire le milieu de haute bourgeoisie dans lequel elle a baigné toute sa vie, et avec lequel contraste la droiture et la sérénité de cet ouvrier communiste horriblement mutilé qui se trouve être le frère de sa bonne. Amour enfin entre Cécile et Jean, avec la volonté de vivre, malgré tout. Une volonté dont ils ont trouvé l’exemple dans le monde réel autour d’eux.

Ce roman est écrit au présent, le présent de l’histoire en train de se faire, avec ses balbutiements et ses opacités. On serait tenté de dire qu’Aragon joue de tous les registres de l’écriture, épique, ironique, tragique romanesque, journalistique… Mais il ne s’agit pas d’un jeu. De loin en loin, l’auteur intervient en première personne, pour donner une précision ou émettre un jugement. Jamais on ne se trouve en présence d’un exercice de style. Par contre, à la manière de certaines écritures musicales et notamment celle de Schubert, un rythme travaille les récits les plus factuels, les plus arides en apparence, et les oriente tous, au-delà de leur contenu souvent atroce comme la vie réelle, vers la dimension du futur possible. « La défaite ne signifie rien. Il n’y a de sens que dans la victoire », médite le communiste Raoul Blanchard. « Cette rage d’être le plus fort. Avoir raison. Pas soi, bien sûr. Nous. Ensemble.. Ce que c’est, cette rage… Mais c’est le sens même de la vie… Rejoindre. Il a toujours été au front, Raoul. »

À l’heure où les semeurs de confusion tiennent le haut du pavé, où certains appellent vérités alternatives les mensonges les plus éhontés, où l’on démonétise les mots les plus sacrés, à commencer par ceux de « patrie » et de « résistance », où le narcissisme singe l’héroïsme, la lecture de ce grand roman, inachevé comme la vie elle-même, riche en figures dignes et fortes, est un formidable encouragement à la lutte et à la solidarité.

Le billet d’Yvon Huet. La grande trumperie


Le mégalomane du bureau ovale de la Maison Blanche est un grand accordéoniste luciférien, qu’on se le dise. Il convoque ses valets de l’OTAN, distribue les bons et mauvais points en toute impunité tout en laissant la gouvernance israélienne continuer son activité méthodique de génocide du peuple palestinien.

Il semblerait que cette situation inédite dans laquelle l’ONU a été quasiment rayée de la carte géopolitique tétanise la solidarité internationale. Chacun y va de son interprétation avec ses préférences, ses expertises sorties d’un chapeau souvent troué par une réalité qui dément toute logique prospective.

Trump jouerait-il au Monopoly en flattant la Russie pour essayer de la dégager de ses liens avec la Chine ? Disons plutôt qu’il essaie de saper les bases d’une volonté de ce que certains appellent « le reste du monde » de s’émanciper de la dépendance tant vis à vis de la puissance US que de l’Europe qui semble revenir à ses vieux démons coloniaux en menant une politique anti-migratoire brutale et mortifère toute aussi toxique que celle des USA.

Une chose est sûr. Dans un monde interdépendant, l’essentiel, aujourd’hui, c’est que les peuples se mobilisent pour la paix et la coopération dans un contexte où il faut tout faire pour prévenir les effets d’un réchauffement climatique dans lequel les USA sont les premiers responsables, donc aujourd’hui totalement irresponsables avec leur politique de fuite en avant face aux dangers qui risquent de mettre un point final à l’humanité, et dans un temps plus court que prévu. Dans ce contexte, les gouvernances européennes, particulièrement la française, se conduisent comme des valets de chambre de sa majesté Trump. Avec toutes mes excuses aux valets de chambre, les vrais, qui doivent faire preuve de courage à nettoyer les chaussures imbibées de sang des prédateurs de l’humain.

Yvon Huet