Le billet d’Yvon Huet. La grande trumperie


Le mégalomane du bureau ovale de la Maison Blanche est un grand accordéoniste luciférien, qu’on se le dise. Il convoque ses valets de l’OTAN, distribue les bons et mauvais points en toute impunité tout en laissant la gouvernance israélienne continuer son activité méthodique de génocide du peuple palestinien.

Il semblerait que cette situation inédite dans laquelle l’ONU a été quasiment rayée de la carte géopolitique tétanise la solidarité internationale. Chacun y va de son interprétation avec ses préférences, ses expertises sorties d’un chapeau souvent troué par une réalité qui dément toute logique prospective.

Trump jouerait-il au Monopoly en flattant la Russie pour essayer de la dégager de ses liens avec la Chine ? Disons plutôt qu’il essaie de saper les bases d’une volonté de ce que certains appellent « le reste du monde » de s’émanciper de la dépendance tant vis à vis de la puissance US que de l’Europe qui semble revenir à ses vieux démons coloniaux en menant une politique anti-migratoire brutale et mortifère toute aussi toxique que celle des USA.

Une chose est sûr. Dans un monde interdépendant, l’essentiel, aujourd’hui, c’est que les peuples se mobilisent pour la paix et la coopération dans un contexte où il faut tout faire pour prévenir les effets d’un réchauffement climatique dans lequel les USA sont les premiers responsables, donc aujourd’hui totalement irresponsables avec leur politique de fuite en avant face aux dangers qui risquent de mettre un point final à l’humanité, et dans un temps plus court que prévu. Dans ce contexte, les gouvernances européennes, particulièrement la française, se conduisent comme des valets de chambre de sa majesté Trump. Avec toutes mes excuses aux valets de chambre, les vrais, qui doivent faire preuve de courage à nettoyer les chaussures imbibées de sang des prédateurs de l’humain.

Yvon Huet

L’édito du webzine. Le plan Bayrou menace des millions de retraités

L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) annonce, dans sa dernière publication que le plan Bayrou entraînerait la baisse de pouvoir d’achat de près de 90 % des retraités.

François Bayrou a promis de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici à deux ans. Pour y parvenir, le gouvernement table sur 43,8 milliards d’euros d’économies. Les pensions de retraite figurent parmi les cibles prioritaires. Deux mesures sont particulièrement scandaleuses : le gel total de l’indexation des pensions sur l’inflation en 2026, une première depuis la Ve République, et la refonte de l’abattement fiscal de 10 % appliqué aux pensions, remplacé par un forfait unique de 2.000 € par foyer.

Ce double coup fiscal et social réduira le revenu net de la quasi-totalité des retraités. Dans un contexte inflationniste, le gel des pensions équivaudrait la perte de revenu réel qui pourrait atteindre entre 200 et 400 € pour une pension moyenne. Quant à la réforme de l’abattement, elle augmentera l’impôt dû pour tous ceux dont les revenus dépassent 20.000 € par an, amputant encore davantage leur budget.

La double peine pour les seniors

Pour de nombreux ménages, la retraite représente la principale source de revenus. Toucher à la fois au pouvoir d’achat et à la fiscalité revient donc à rogner sur des dépenses essentielles : alimentation, énergie, santé, loisirs… Dans certaines zones rurales ou petites villes, où les retraités soutiennent largement l’économie locale, la baisse de consommation pourrait aussi condamner commerces et services.

Ce plan aggravera l’isolement, les difficultés financières et l’accès aux soins pour une population déjà vulnérable. Les associations caritatives, déjà sollicitées, pourraient faire face à une demande accrue, tandis que les solidarités familiales seraient davantage mises à contribution.

Après des années de débats sur les retraites, une nouvelle tempête s’annonce. Présenté comme l’outil phare pour redresser les comptes publics, le plan de François Bayrou va frapper de plein fouet les 17 millions de retraités français.

Dominique Gerbault

Elne. La salle des fêtes portera le nom d’Esther Senot (L’Indep)

La commune fidèle a son engagement en faveur de la mémoire et du devoir
de transmission, met à l’honneur celles et ceux qui se sont battus ou ont
survécu aux drames de la Seconde Guerre mondiale. Le lundi 18 août, Nicolas Garcia, maire, et l’ensemble des élus ont choisi de rendre hommage à l’une des dernières survivantes de la Shoah, Esther Senot, déportée à l’âge de 15 ans au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Depuis de nombreuses années, Esther Senot consacre sa vie à témoigner de l’horreur de la Shoah dans les établissements scolaires, les associations et les lieux de mémoire. Par ses paroles, elle œuvre à maintenir vivant le souvenir de cette tragédie humaine pour qu’elle ne se répète jamais.

Ce lundi 18 août, sera inaugurée, en sa présence, la plaque nommant la salle des fêtes de son nom. À travers ce geste symbolique, la municipalité réaffirme son attachement aux valeurs d’humanisme, de transmission et de mémoire. Le film documentaire Esther Senot, rescapée d’Auschwitz, réalisé par Cyril Tricot, sera projeté à 17 h 30 au cinéma Vautier. La cérémonie d’inauguration se déroulera ensuite à 18 h 30 devant la salle des fêtes de l’hôtel de ville, suivie d’un vin d’honneur dans le hall de la mairie.

L’Indépendant, le 16 août 2025

L’édito du webzine. Le Conseil constitutionnel corrige la loi Duplomb

La charte de l’environnement fait partie de la Constitution française, c’est ce que le Conseil constitutionnel a rappelé au législateur en retoquant l’article 2 de la loi Duplomb.

Le sénateur Duplomb soutenue par la macronie a balayé d’un revers de main la charte environnemental en accédant à la volonté de la FNSEA de réintroduire le pesticide tueur d’abeille, l’acétamipride, dans l’agriculture. Il faut dire que ce monsieur Duplomb est un ancien dirigeant de ce puissant syndicat de l’agro-alimentaire.

À l’heure du dérèglement climatique impliquant la sécheresse et les mégafeux de forêt, les multinationales agro-industrielles tenants de la mal-bouffe rejoignent les climato-sceptiques de tout poil. Ils veulent passer en force. La droite, son extrême soutenue par la macronie assoiffée par l’appât du gain jettent par dessus bord les recommandations des spécialistes du climat et de l’environnement.

Alors que le gouvernement Bayrou remet en cause les budgets dédiés à l’écologies, les juges constitutionnels en retoquant l’article 2 de la loi Duplomb n’ont certes pas renversé la table mais ils remettent la France sur les rails.

La France fait figure d’exemple en Europe en interdisant l’acétamipride quand d’autres membres de l’UE l’autorisent. C’est aussi un des enjeux que pose ce débat sur la loi Duplomb, qui a suscité un mouvement citoyen d’ampleur : l’Union européenne doit impérativement harmoniser par le haut les règles pour une agriculture saine, expurgée de l’agrochimie et de la loi de la jungle.

Une victoire pour les progressistes

En recourant au Conseil constitutionnel, la gauche avait bloqué la promulgation de la loi. Les Sages censurent « les dispositions de l’article 2 de la loi qui permettaient de déroger par décret à l’interdiction d’utiliser des produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes ou autres substances assimilées ». Ils appuient leur décision sur les « exigences de la Charte de l’environnement ». Cette charte a une valeur constitutionnelle depuis son inclusion, en 2005, dans le bloc de constitutionnalité du droit français. Elle consacre les devoirs fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement.

Dans la foulée de la décision du conseil, l’Élysée a annoncé que le président Emmanuel Macron promulguera la loi, mais sans la disposition censurée par les Sages. Autant dire que c’est une victoire pour les opposants au texte. L’article 2 de la loi Duplomb vient d’être censuré. Plus de deux millions de citoyens mobilisés par la pétition lancée par une jeune étudiante en Master QSE et RSE (Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises ont été entendus par les Sages du Conseil constitutionnel. Le sénateur communiste Ian Brossat se réjouit de cette « excellente nouvelle pour la santé publique et l’environnement ». Il dénonce une « loi absurde et dangereuse ».

La bataille n’est pas gagnée pour autant puisque le sieur Duplomb sous pression de la FNSEA prépare un nouveau projet pour réintroduire par la fenêtre ce que le Conseil a jeté par la porte. La pétition a encore de beaux jours devant elle !

Dominique Gerbault

Valmanya. Commémorer pour ne pas oublier (L’Indep)

Sous la présidence de Didier Carponcin, sous-préfet de Prades, accompagné des autorités civiles et militaires, le maire Jean-Mare Monserrat a ouvert le cortège du souvenir. L’assemblée s’est dirigée et recueillie devant la crypte honorant le sacrifice des victimes, Julien Panchot et les combattants de la Résistance, les civils fusillés ou déportés.

Trois chants

Après la levée des couleurs, trois chants ont rythmé la cérémonie.

Tout d’abord, El cant dels ocells de Pablo Casals, interprété par Maëlle Rouifed. Cette mélodie catalane est un espoir pour la paix, pour retrouver la liberté op-pressée. Ce sont les oiseaux qui portent cette partition car ils n’ont de cesse de chanter chaque jour et de façon universelle au-delà des bruits de la fureur et des éteignoirs.

Le deuxième, Le chant des parti-sans, entonné par la foule pré-sente, a rendu hommage aux combattants. Ils se sont engagés, pour cette même liberté, de leur propre libre arbitre, et pour certains, comme Julien Panchot et les résistants, jusqu’au terme ultime. Enfin La Marseillaise pour laquelle tous les participants ont uni leur voix dans la volonté d’exprimer leur fierté républicaine et de défendre ses valeurs si fortes et fragiles: la liberté, l’égalité et la fraternité. La cérémonie se poursuivait au centre du village avec les discours du maire, du sous-préfet, du représentant de l’Association nationale des Anciens combattants de la Résistance, du maire de Malleval-en-Vercors. Elle s’est conclue par un poème lu par R. Maeso, petit-fils de Barthélémy Panchot. Tous ont rappelé avec rigueur et émotion la valeur d’exemple de la mobilisation de la Résistance et des civils face au fascisme et à la barbarie. Le sacrifice de ces combattants, des civils espagnols et français, l’incendie et la destruction du village de Valmanya en sont un témoignage poignant. Enfin, les autorités se sont recueillies avec salut aux drapeaux au monument aux Morts pour honorer toutes les victimes des conflits.

Commémorer pour ne pas répéter. Commémorer pour résister.

L’Indépendant, le 9 août 2025

Canohès. Une cérémonie en hommage à Julien Panchot (L’Indep)

Julien Panchot, résistant antifasciste, ainsi que ses frères Barthélémy et Aristide, ont été honorés. Chaque année, une cérémonie se tient au cimetière de Canohès rassemblant des membres de la famille Panchot, des élus locaux, des représentants d’associations d’Anciens combattants, des porte-drapeaux et des militants du Parti communiste français (PCF).

Julien Panchot, né en 1901 à Canohès, s’est engagé très tôt dans la lutte contre le fascisme. Il a participé à la guerre d’Espagne, puis a rejoint la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Membre des Francs-tireurs et partisans (FTPF), il a été capturé, torturé et exécuté par les nazis en août 1944 lors de l’attaque du maquis Henri-Barbusse à Valmanya. La cérémonie de commémoration s’est déroulée en deux temps : les discours avec le dépôt de gerbes, ainsi que les chants tels que Le chant des partisans et La Marseillaise, suivi d’une nouveauté cette année à la demande des membres de la famille, la diffusion d’un extrait d’un documentaire de 2021 rappelant le déroulé de cette guerre.

La municipalité a offert un pot de l’amitié. Cette cérémonie vise à rappeler l’engagement des frères Panchot et à transmettre leur mémoire aux générations futures.

En reconnaissance de leur sacrifice, plusieurs lieux portent le nom de Julien Panchot, notamment l’école élémentaire et une salle communale à Canohès.

Y. D. (L’Indépendant, le 8 août 2025)

CGT Éduc’Action. L’éducation et l’ensemble des services publics sacrifiés, l’armée et le monde de l’entreprise sanctuarisés

Le 15 juillet, François Bayrou a dévoilé ses orientations pour faire des économies dans le cadre du prochain budget présenté à l’automne. Alors qu’E. Macron avait la veille, lors du défilé du 14 juillet, annoncé « faire de la Défense une priorité » (une augmentation de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards supplémentaires l’année suivante), François Bayrou a, quant à lui, égrainé ses recettes pour éponger la dette à travers l’objectif de son plan « stop à la dette », avec comme seul leitmotiv la baisse de la dépense publique.

« Tout le monde devra participer à l’effort ». La plupart des ministères devront se serrer la ceinture et consentir à des efforts budgétaires avec in fine des coupes dans les services publics (dont 3.000 postes de fonctionnaires). C’est bel et bien une casse sociale qui est annoncée et qui touchera davantage les plus précaires et les plus modestes.

Par ailleurs, ce sont surtout les travailleuses et travailleurs qui devront faire des efforts avec la prévision de deux jours fériés en moins. Non content de faire travailler le monde du travail 2 ans de plus avec la dernière réforme des retraites, le gouvernement s’en prend une nouvelle fois à ceux et celles qui produisent les richesses de ce pays. C’est aussi la protection sociale qui est visée : une année blanche avec de surcroît, des contrôles renforcés pour les arrêts maladies. De contrôles, en revanche, il n’en est pas question pour les entreprises : après leur avoir donné des subventions à foison à hauteur de 211 milliards, sans aucune contrepartie, le gouvernement parle de les réduire de façon marginale mais leur promet des marges de « liberté » par ordonnance. Traduction, moins de contrôles. Et que le patronat se rassure ! 900 millions de financement sont prévus pour l’investissement.

Quant à notre secteur, alors que l’Éducation manque de tout et que le service public de l’Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels, la situation ne va pas s’améliorer. En effet, François Bayrou s’est voulu rassurant, avec notamment une augmentation du budget pour financer la réforme de la formation initiale. Pourtant avec la suppression de 3.000 postes puis le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, le nombre de personnels va décroître inévitablement alors qu’il faudrait, à contrario, des créations de postes pour toutes les catégories de personnels. En effet, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader pour l’ensemble du secteur de l’Éducation, le manque d’attractivité pour tous les métiers et en particulier pour les enseignantes et enseignants devient de plus en plus prégnant.

Pour la CGT Éduc’action, l’Éducation nationale et l’ensemble des services publics, ne peuvent être sacrifiés sur l’autel de l’austérité à l’heure où tant de chantiers seraient à finaliser et à financer comme la réduction des effectifs par classe en créant massivement des postes, la titularisation des AESH, la rénovation du bâti… La liste est longue et l’urgence est bel et bien là au risque de voir l’Institution dysfonctionner encore davantage dans son rôle qui est le sien : former toute la jeunesse de ce pays en lui offrant une éducation solide et émancipatrice. Ces mesures annoncées par le 1er ministre sont brutales et inacceptables.

À nous d’imposer d’autres choix !

À Montreuil, le 16 juillet 2025