Rentrée : les points de vigilance de l’association de parents d’élèves FCPE (L’Indep)

En cette rentrée, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves des Pyrénées-Orientales, Remy Landri, craint entre autres que le système de remplacement des professeurs des écoles absents n’arrive rapidement « à saturation ». Les premiers retours du terrain font aussi état d’un manque d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap. Entretien.

Quelles sont les premières problématiques qui remontent du terrain en cette rentrée ?

Rémy Landri : Essentiellement les difficultés classiques que l’on retrouve chaque année. Selon les premiers retours que nous avons, le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (ABSH) pose de gros problèmes dans beaucoup d’écoles, notamment à Terrats, Bages et Perpignan. À Terrats, par exemple, on nous alerte sur la situation de trois enfants qui se seraient retrouvés sans accompagnement à la suite de l’absence et du non-remplacement d’une ABSH.
Par ailleurs, il semblerait que les enseignants remplaçants soient quand même très sollicités. On a l’impression qu’on va très vite arriver à saturation.
Nous demandons que la continuité du service public soit assurée rapidement.
Nous avons également des collèges de plus en plus surchargés, notamment à Elne, Cabestany, Saint-Estève, Toulouges ou Canet. Nous avons plusieurs établissements ou il y a plus de 20 % de sureffectif, ce qui pose la question des bâtiments, qui ne sont pas adaptés, et du nombre d’élèves par classe.

Y a-t-il encore beaucoup d’élèves sortant de 3e qui n’ont pas obtenu d’affectation en lycée ?

Il y a un réel souci d’orientation entre la 3e et le lycée. D’après les données que nous avons, chacun des 31 collèges du département recense une dizaine d’élèves sortant de 3e qui n’auraient pas pu être affectés en 2nde. C’est vraiment problématique de revivre la même situation lors de chaque rentrée. Il faudrait qu’il y ait une brigade qui puisse travailler pendant l’été sur ces situations. Là, ces élèves vont perdre un mois…

D’autres inquiétudes ?

En fin d’année dernière, nous avons constaté une augmentation des phénomènes de violences et de harcèlement. Il y a un gros travail à poursuivre. Tous les acteurs doivent rester vigilants. Nous avons aussi des inquiétudes par rapport aux réseaux sociaux et au téléphone portable. Sur ce dernier point, les annonces de la ministre nous semblent hors sujet. Les règles sont déjà claires: les portables sont interdits au collège sauf cas particuliers. Les élèves doivent respecter le règlement et les équipes éducatives agir en ce sens.

Recueilli par Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025)

« Des salaires inférieurs de 18 % à la moyenne nationale » dans les P.-O. (L’Indep)

Ce mercredi 3 septembre 2025, lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt les indicateurs sociaux « alarmants » que présentent les Pyrénées-Orientales. Et défendu dans la foulée les 10 propositions que la formation politique met sur la table au niveau national pour redresser le pays.

Le constat est sans appel. Et traduit les difficultés que rencontrent de nombreux habitants des Pyrénées-Orientales. Un taux de chômage de 12%, « Supérieur de 5 points à la moyenne nationale », des salaires « inférieurs de 18 % à cette même moyenne », 25.000 personnes au RSA… Lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt « des indicateurs sociaux alarmants ». « Et en parallèle, la construction de logements sociaux décroît, alors que la population augmente deux fois plus vite qu’au niveau national », déplore l’un des porte-parole de la fédération, Michel Coronas. « Face à cela, l’accent est mis sur des projets qui tournent autour de l’immobilier de rapport (investissement locatif, NDLR) ou du tourisme de luxe et confortent une économie de paillettes avec des emplois saisonniers, mal payés et précaires. »

Le ton est donné. Et les doléances ne s’arrêtent pas là. Manque d’enseignants, agriculture en péril, ligne ferroviaire à l’arrêt depuis plus d’un an entre Perpignan et Villefranche. : aux yeux des responsables locaux du PC, la situation est critique. « Et le plan d’économie de paix. 44 milliards annoncé par Bayrou ne ferait qu’aggraver la situation », s’énerve Michel Coronas. « On nous dit qu’il n’y a pas d’autre choix, mais rien n’est plus faux. La production de richesses n’a pas diminué. Elle est juste accaparée par une minorité. »

En cette rentrée, le PC a donc décidé de prendre le contre-pied. En mettant sur la table, au niveau national, 10 propositions pour favoriser entre autres le travail, le renouveau industriel, la transition écologique et la paix. « Ce ne sont pas les restrictions budgétaires qui vont sauver le pays, mais la dépense publique », estime l’une des cosecrétaires de la fédération, Marie-Françoise Sanchez. « Nous sommes dans la même logique qui a produit les grands services publics et engendré un développement formidable de la France après la Seconde Guerre mondiale. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025

L’édito du Travailleur Catalan par Michel Marc. Les questions sont posées

Il y a d’un côté le projet de budget 2026 dont chacun, peu à peu, en mesure l’iniquité. Travailler plus, gagner moins, des services publics affaiblis, des privés d’emploi moins indemnisés, des retraités nouveaux soumis à l’impôt, des assurés sociaux bousculés par les augmentations du reste à payer, des entreprises d’État malmenées (EDF, SNCF, La Poste…), des collectivités territoriales corsetées par l’austérité. Pendant ce temps, les dividendes versés aux actionnaires sont en constante augmentation. Les patrimoines, pour un petit nombre (quelques centaines), grossissent et les inégalités se creusent. Le seuil de pauvreté voit, chaque jour, ses rangs augmenter. Le tout, dans son contenu, approuvé par la droite, le « centre » et l’extrême droite. Bref, les ingrédients d’une récession sociétale sont là. Les conditions du déploiement du populisme, de la démagogie, des mensonges et de la violence, elles aussi, sont là. Le responsable d’une organisation de jeunesse communiste écrivait, il y a trois jours : « Le 10 septembre, on ne se mobilise pas par réflexe. Ce jour-là, comme tant d’autres, nous serons dans la rue parce que nous n’en pouvons plus. Parce que nous savons que demain risque d’être pire qu’hier. Parce que, pour des millions de jeunes, de travailleurs, de lycéens, d’étudiants, de précaires, il n’y a plus de promesse de progrès. Ce déclassement n’est pas une fatalité. Il est le fruit d’un système : le capitalisme ». Il poursuivait : « Notre tâche est immense, mais elle est claire : réparer ce qui est cassé. (…). Reconstruire une conscience de classe, pour que chacun se rappelle qu’ensemble, nous sommes plus forts que le patron et le pouvoir ».

Alors. Un nouveau premier ministre ? De nouvelles élections ? La démission éventuelle de Macron ? Ou plutôt un large mouvement à construire patiemment, une grande mobilisation, le 10 et le 18, qui puisse devenir une force de propositions incontournable, consciente, et qui commence à inverser décisivement le rapport des forces en faveur de la majorité. La question est posée.

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4081 – vendredi 5 septembre 2025)

L’édito de Michel Marc. Les questions sont posées

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L’actu vu par Delgé

Focus

  • L’université d’été du PCF à Montpellier. J’y étais avec cinq autres camarades des P.-O.
  • PCF. Un pacte pour la France

L’événement. Rentrée(s)

  • La riposte syndicale. Un accord intersyndical offensif
  • Rentrée scolaire 2005. « Le système éducatif est à l’os »
  • Mouvement social. Des obstacles à surmonter ; parmi d’autres…

Département

  • École;66. Le premier degrés de nouveau affaibli
  • Secours populaire 66. « Journée de ouf ! »
  • Élections municipales dans les P.-O. Tout faire pour construire, …, et gagner
  • Canton Perpignan III – Cabestany. Les élus s’adressent aux habitants
  • Amélie-les-Bains. Fermeture du bureau de poste annoncé
  • Cours de français pour réfugiés
  • Distribution de fournitures scolaires aux enfants de réfugiés
  • En Català. « En català » canvia ! Les cinc arques
  • Alénya. Le festival des Afro-descendants

Sport

  • Après les J.O., le problème, c’est l’héritage
  • Rugby au féminin. Que du bonheur !

Culture

  • Où sortir ?
  • Visa. Un tour du monde en vingt-six expositions
  • Gaza
  • Livre. La civilisation judéo-chrétienne : anatomie d’une imposture
  • Film. En première ligne jusqu’au bout de la nuit

France

  • Forcing gouvernemental. Le plan d’économie de Bayrou ne doit pas passer

Monde

  • Trump menace. L’impérialisme américain à l’offensive
  • Libye. Les garde-côtes libyens attaquent Océan-Viking
  • Gaza. Le massacre des journalistes

Humeur

  • La rage au ventre

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Rentrée scolaire. FSU et SNUipp se rallient aux mobilisations du 10 et 18 septembre (L’Indep)

À l’approche imminente de la nouvelle année scolaire, FSU et SNUipp s’inquiètent d’un climat « tendu » pour cette rentrée et annoncent rejoindre les mobilisations du 10 et 18 septembre.

À l’aube de cette rentrée scolaire 2025-2026, la FSU-SNUipp (Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC) 66 s’est réunie ce vendredi 29 août 2025 dans ses locaux pour pointer du doigt les conditions de cette nouvelle année. Et le sentiment partagé par Audrey Corrège, Frédéric Traby et Jean-François Nogues, co-secrétaires du syndicat n’est autre que de l’« inquiétude ».

Tout d’abord, l’inquiétude face au constat que « plus de 400 élèves sont sur listes d’attente pour intégrer des établissements spécialisés et pourraient donc se retrouver en milieu ordinaire ».

« Nous n’avons pas la même notion de priorité »

Mais aussi celle qui impacte les classes Ulis et le manque de places pour le passage des élèves au collège. A cela, s ajoute la problématique des moyens.

« La ministre annonce vouloir faire du 1er degré une priorité puisqu’ils sont un investissement pour l’avenir mais quand on voit les restrictions avec les coupes budgétaires, nous n’avons pas la même notion de priorité », expose Audrey Corrège.

Avec des classes de 27 élèves en moyenne dans les écoles, la FSU-SNUipp rappelle que dans un contexte de baisse démographique, c’était l’occasion, « même avec un budget constant d’avoir moins d’élèves. Ils ne profitent même pas de ce moment-là. Encore une occasion ratée », poursuivent les co-secrétaires.

15 démissions dans le 1er degré en 2024

Dans le même sac, ils évoquent « une brigade de remplaçants forcés de prendre des postes de titulaires pour combler le manque de moyens », « une revalorisation salariale qui n’a pas abouti », « un métier non attractif pour les jeunes », « les 15 démissions du 1er degré en 2024 dans le département »… Entre autres. Concluant sur des sujets qu’ils ne négligeront pas pour cette année : l’inclusion, la souffrance au travail et le côté déficitaire de titulaire, remplacés par des contractuels.

Des constats qui amènent à une date de mobilisation, celle du 18 septembre à l’initiative de l’intersyndicale pour dénoncer « les choix de budget et l’effort des 44 milliards ». Mais avant ça, le 10 septembre sera aussi un point de ralliement : « On soutient et on appelle à participer aux mobilisations », conclut le syndicat.

Laura Morales (L’Indépendant, le 30 août 2025)

L’édito du Travailleur Catalan par Nicole Gaspon. Le coup de Poker

L’annonce par le Premier ministre d’un vote de confiance le 8 septembre prochain aura bien été la seule nouveauté de la conférence de presse qu’il a tenue mardi dernier.

D’un ton lénifiant, il s’est borné à ressasser toujours les mêmes antiennes : la gravité de la situation (« c’est une question de survie »), la dette insupportable, le nécessaire effort de tous… L’ensemble se résumant à une seule idée : la politique menée est la seule possible, il n’y a pas d’alternative. On fait ça depuis huit ans, ça mène au désastre, il faut donc continuer !

Le tout avec une bonne dose de culpabilisation (« les Français n’ont pas conscience de la gravité de la situation ») et une dramatisation outrancière. Bien sûr pas un mot sur la recherche de nouvelles recettes auprès des plus riches et des entreprises, sur l’énormité des inégalités dans notre pays, sur les difficultés de vie qui s’aggravent pour le plus grand nombre.

On touche le fond, c’est l’échec d’une politique menée par un gouverne-
ment illégitime, majoritairement rejetée.

La colère qui gronde n’aura pourtant pas échappé à François Bayrou, c’est la raison de son coup de poker du 8 septembre, deux jours avant le blocage annoncé. Un coup de poker dont il est probable qu’il ne va pas se relever tant il se trouvera peu de monde pour lui faire confiance. Les réactions entendues depuis l’annonce du 8 laissent peu de suspense.

La gauche, sur ce coup, semble parler d’une seule voix. Après la cacophonie des universités d’été, c’est une note d’espoir. L’annonce de François Bayrou signerait-elle la relance du rassemblement ?

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4080 – vendredi 29 août 2025)

L’édito de Nicole Gaspon. Le coup de poker
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Université du PCF

Focus

La Fête de l’Humanité. La 89e !

L’événement. Mobilisation, blocages, manifestations, grève… Que se passera-t-il le 10 septembre ?

Humeur de rentrée. Pas de formule magique !
Quand la colère gronde…
CGT 66. « Il faut une grande mobilisation de rentrée ! »
Réseaux sociaux. 10 septembre, les réseaux se préparent

Département

Ça s’est passé cet été !

  • Perpignan. L’hommage des communistes à Jaurès
  • Canohès
  • Péage de l’autoroute
  • La mémoire ne faiblit pas. Valmanya – hommage aux résistants et message de paix
  • Rentrée scolaire. Le syndicat Éduc’Action CGT 66 accuse

Perpignan. Un projet qui ne passe pas
En Català. « En català » canvia !
Faire mumuse !
Elne. Baptême républicain de la salle des fêtes
Société. Question autour d’un procès
Témoignage. Yvelise, non voyante a gravi le Canigou

Culture

Exposition Catalogne septembre 2025
Estagel. Beau succès du 17e jour de théâtre
Paroles Révoltées. « El pueblo unido jamás será vencido »
Où sortir ?
Festival Musique et orgue de Vinça. Deuxième week-end en clôture de cette 50e édition
Cattlar. Rencontres culturels du Mas Riquer
Prades. Les 50 ans de l’Agram
Jazz en Tech. Un festival qui a du souffle

France

Plan Bayrou. Des millions de retraités spoliés

Monde

Bolivie. La gauche battue dès le 1er tour de la
Gaza. L’agonie d’un peuple

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Cabestany. « Le sport, c’était ma soupape et la leur » (L’Indep)

Surpopulation chronique, conditions de détention difficiles, violence et insécurité, manque de moyens pour la réinsertion et taux en hausse de récidive: l’univers carcéral est actuellement confronte a plusieurs défis majeurs. Stéphane Quintin, ancien surveillant pénitentiaire, apporte son témoignage sur 34 ans de carrière derrière les murs.

Vous souvenez-vous de votre premier jour en prison ?

Oui, comme si c’était hier. C’était à Fresnes, en 1986. J’avais 22 ans. Je n’avais jamais travaillé, et me retrouver là a été un véritable choc. J’ai encore l’image de cette immense grille qui s’ouvre, du long couloir de parquet grinçant menant au quartier disciplinaire. On avait l’impression d’avancer vers l’enfer. J’étais seul dans ma division, avec plus d’une centaine de détenus à gérer. La nuit surtout, c’était terrible: des cris étouffés, des agressions, mais la loi du silence régnait.

Vous étiez entré dans la pénitentiaire pour le sport ?

Exactement. A l’origine, je voulais être prof de sport. Comme j’avais raté le concours du Creps, j’ai tenté celui de surveillant. Mon espoir, c’était de devenir moniteur de sport en prison. Et j’y suis arrivé. Le sport a tout changé, pour moi comme pour les détenus. J’étais celui qui les sortait de leurs cellules pour souffler un peu. Je voyais des gars se détendre, retrouver un peu d’humanité. C’était une soupape pour eux, mais aussi pour moi. J’ai eu des moments d’émotion, des regards, des mercis silencieux. C’était ma récompense.

Comment décririez-vous vos relations avec les prisonniers ?

Ambiguës. On nous teste, on nous provoque parfois. Certains détenus cherchaient la faille, comme une sorte de bizutage. Mais j’ai aussi noué des rapports respectueux, voire amicaux. Les grands bandits, eux, savaient gérer leur détention. J’ai toujours eu plus d’affinité avec eux qu’avec les petits malfrats. Ils assumaient leur peine, s’organisaient, souvent de façon intelligente. Mais il ne faut pas se tromper : malgré ces échanges humains, chacun reste à sa place. Un détenu d’Action directe à l’époque m’avait prévenu : « On s’entend bien, mais si un jour je m’évade et que tu es sur mon chemin, je ne te ferai pas de cadeau ».

Quelle était la plus grande difficulté de votre métier ?

La surpopulation, sans hésiter. Trois détenus dans neuf mètres carrés, sans intimité, c’est une poudrière. Ajoutez à cela des profils totalement différents enfermés ensemble : niveau de délinquance, âge et milieu aux antipodes. Les tensions étaient permanentes. Et puis, il y a les drames : deux suicides dans ma carrière. On s’endurcit, on met une carapace pour tenir. L’uniforme, c’est aussi ça : on l’enfile le matin avec l’autorité qu’il impose, et on le laisse a la porte le soir pour retrouver une vie normale.

Avec le recul, que vous reste-t-il de ces années ?

Une vision de l’humain, dans tout ce qu’il a de plus dur, mais aussi de plus intense. La prison sécurise la société, mais elle ne réinsère pas. Beaucoup sortent pires qu’ils n’étaient entrés. Pourtant, j’ai vu des hommes s’accrocher, profiter d’un ballon ou d’un terrain de foot pour retrouver un souffle. Moi, c’est ce qui m’a sauvé aussi : le sport m’a permis de rester humain. Si c’était à refaire, oui, je le referais. Parce que malgré tout, j’ai vu des étincelles d’humanité dans un univers où tout est puissance dix.

Patricia Vedrenne (L’Indépendant, le 24 août 2025)

De Fresnes à Perpignan

Stéphane Quintin a quitté l’administration pénitentiaire en 2020, après 34 ans de service. De Fresnes à Perpignan, en passant par Moulins et Fleury-Mérogis, il a connu l’évolution des prisons françaises, mais aussi leurs échecs récurrents : la surpopulation, le manque de moyens, l’absence de réelle réinsertion. Syndicaliste CGT, il s’est engagé pour garantir de meilleures conditions du statut des surveillants par des mouvements sans cesse renouvelés. Pourtant, dans ce monde clos et dur, il garde en mémoire les instants de respiration qu’il a pu offrir grâce au sport. « Une bulle d’air », dit-il, qui lui a permis de traverser sa carrière sans se déshumaniser.