Category Archives: National
L’édito du TC par Évelyne Bordet. Le bal des vampires
Au cœur du capharnaüm politique et moral, l’entrée au panthéon de Robert Badinter aurait pu marquer une pause dans le tourbillon d’une semaine de folie, un temps pour penser, panser notre République meurtrie. Mais, dès la première image, le président de la République avançant d’un pas ferme vers l’événement solennel qu’il avait lui-même initié, alors que derrière lui, hésitant, Lecornu tentait d’habiter le costume d’un Premier ministre, ex Premier ministre, futur Premier ministre voire futur-ex… Image pathétique d’un régime à l’agonie… La soirée, comme le révélateur d’une société en perte de repères, et l’on oscille entre catalepsie et malaise.
Et puis, vinrent les interviews des hommes politiques invités. Darmanin, garde des sceaux alors démissionnaire, disserte sans vergogne sur tout ce qu’il a appris de Badinter, étrange démonstration de l’influence supposée d’un héritage politique, mais surtout de sa dénaturation. Un cauchemar !
Et là, une question troublante s’impose : comment a-t-on pu passer de Badinter à Darmanin ? On s’interroge alors sur l’inexorable mutation des valeurs et des pratiques politiques au sein de notre République. Une forme de désillusion collective, où les repères idéologiques s’effacent au profit d’une communication cynique et désincarnée. Bayrou, avec sa morgue coutumière, invoquant les valeurs humanistes du grand Homme, ajoutait à cette impression de trouble et de dissonance.
« Les morts nous écoutent ! » scandait à plusieurs reprises Macron, s’appropriant ainsi une formule puissante sans en rappeler l’origine. Cette phrase, prononcée par Robert Badinter lors de son discours au Vel’ d’Hiv, portait toute la charge de la colère et de la honte ressenties face au comportement de l’auditoire ce jour-là. Badinter, dans un élan d’émotion, avait lancé à l’assemblée : « j’ai honte pour vous » ! Alors oui, la honte est bien présente quand Macron n’a rien à nous offrir qu’une parole politique dévoyée, rien de plus !
Digne dans son silence, Elisabeth Badinter, regarde tristement ce bal des vampires infligé et force le respect…
À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4087 – vendredi 17 octobre 2025)
L’édito d’Évelyne Bordet. Le bal des vampires
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C’est fou… en sortir…
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Lycées professionnels, il y a urgence !
Toutes et tous mobilisé·es, par la grève et les manifestations, le 14 octobre
Les conditions d’études et de travail continuent de se dégrader d’année en année dans les lycées professionnels. Le manque de moyens et les réformes qui s’accumulent empêchent les établissements de remplir correctement leur mission de formation et d’émancipation de la jeunesse. La nouvelle terminale bac pro en est une parfaite illustration.
Le fiasco du parcours différencié dit Y est incontestable : élèves moins bien préparé·es aux examens, établissements complètement désorganisés, absentéisme catastrophique… Malgré le rétablissement de deux semaines de cours, maintenir le principe du parcours différencié sur quatre semaines, ne fera qu’accentuer les mêmes dysfonctionnements au mépris des élèves comme des personnels des lycées professionnels.
Suppressions d’heures de cours, remplacements d’enseignements par des dispositifs peu opérants, affaiblissement des contenus professionnels, les réformes s’empilent, sans qu’aucun état des lieux exhaustif et partagé ne soit jamais réalisé. La transformation des Brevets des métiers d’art au pas de charge pour créer une voie d’orientation spécifique et supprimer une année de formation est une étape supplémentaire dans l’affaiblissement de la formation professionnelle initiale. Si aujourd’hui les lycées professionnels tiennent, c’est uniquement grâce à l’engagement des personnels, malgré les entraves à l’exercice de leur métier et la perte de sens dans leur travail.
Le refus d’ouvrir de nouvelles formations répondant à la demande d’orientation des élèves et de leur famille a pour conséquence des classes surchargées dans plus de la moitié des lycées professionnels. Faute de places, des élèves se voient refuser l’entrée en CAP ou 2de pro.
Nos organisations FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE demandent un changement de cap pour les lycées professionnels avec un véritable dialogue social.
Dès à présent, nos organisations exigent :
- l’abandon de tout parcours qui se fait au détriment des enseignements (abrogation du parcours personnalisé) ;
- le rétablissement des examens de bac-pro sur la seconde quinzaine de juin dès cette année ;
- un plan d’urgence pour les lycées professionnels publics répondant aux besoins des élèves : ouvertures de formations de CAP et bac pro, création des postes nécessaires (PLP, CPE, AESH, AED…), rénovation du bâti scolaire, notamment des ateliers.
Dès maintenant, elles appellent à organiser des réunions d’information syndicale pour faire un état des lieux de la voie professionnelle en cette rentrée, informer les collègues sur la poursuite des contre-réformes et débattre des exigences à revendiquer pour les lycées professionnels.
Pour que ces exigences aboutissent, nos organisations FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE appellent à se mobiliser par la grève et les manifestations le mardi 14 octobre.
Rassemblement devant la SEP Charles Blanc du lycée Picasso à 17h
Le PCF censurera Lecornu et se prépare à la dissolution (La Marseillaise)
La direction communiste, réunie samedi 11 octobre, a adopté à 88% une résolution appelant à construire « l’alternative pour le progrès et la paix ».
Pour les communistes, la censure est une évidence après la reconduite de Sébastien Lecornu à Matignon en dépit de son échec et de celui de ses prédécesseurs. « Nous censurerons, nous appelons à retourner aux urnes », a indiqué Fabien Roussel, secrétaire national, en ouverture du conseil national du PCF, qui se tenait à Paris, ce samedi. Pour le dirigeant communiste, il faut prendre la mesure du « dégoût de la politique », provoqué par l’attitude du président de la République, dont une majorité de Français souhaite le départ.
Les communistes ne doutent pas qu’une dissolution interviendra rapidement, peut-être d’ici vendredi prochain, car si le chef de l’État et son Premier ministre veulent à tout prix présenter le projet de budget ce lundi, c’est pour permettre à un texte d’austérité d’être lancé dans les délais constitutionnels et de servir de base de discussion, quelle que soit la suite des événements.
Périmètre du rassemblement
Au regard de la dislocation du socle commun et de l’inflexibilité présidentielle, la direction communiste table sur l’hypothèse de l’adoption d’une motion de censure dans la semaine suivie d’une dissolution. Dans cette optique, Fabien Roussel liste trois objectifs : « empêcher l’extrême droite de l’emporter, faire gagner la gauche et renforcer le PCF partout en France comme à l’Assemblée nationale ».
Dans la discussion, la question du périmètre du rassemblement a été posée, certains intervenants souhaitant renouer avec le périmètre du Nouveau front populaire, d’autres rappelant qu’il n’avait pas permis d’être majoritaires et que le PCF ne s’était vu attribuer qu’une cinquantaine de circonscriptions. Des limites qui avaient été pointées lors d’une conférence nationale du PCF après les dernières législatives.
Stéphane Peu, président communiste du groupe GDR a indiqué : « le groupe m’a donné explicitement mandat : aller partout où se discutent les conditions d’une alternative progressiste sans se substituer à la responsabilité exclusive du parti qui est de négocier un accord électoral. » Son homologue du Sénat, Cécile Cukierman, a fait part de son scepticisme sur un accord « à quatre, car dans les quatre, il y en a deux qui n’en veulent pas : le PS et la FI ».
Dans une résolution adoptée par 86 voix pour, 12 contre et 7 abstentions, les communistes lancent « un appel aux travailleurs et travailleuses, aux forces syndicales et associatives du pays et à toutes les forces de gauche, à débattre des propositions de rupture que nous portons, à s’unir pour obtenir le changement de politique tant attendu et pour battre la droite et l’extrême droite. » Le texte souligne aussi l’importance des municipales « pour protéger les habitants et développer les services publics locaux ».
Léo Purguette (La Marseillaise, le 13 octobre 2025)
Lettre publique de Canigou-Conflent-Santé à l’attention de M Jallat, Président de la Communauté de Communes Conflent Canigou
Copie à M Le Sous Prefet, M Le Président de l’ARS, M Le Président du CPTS, aux Maires et élus communautaires de Conflent Canigou
Monsieur,
La problématique concernant la santé dans notre territoire est criante. Vous le savez, nous sommes dans un désert médical et la situation va s’aggraver dans les prochaines semaines. Nous savons que le seul médecin généraliste sur la commune de Vernet-les-bains doit prendre sa retraite dans les prochains jours et que plusieurs médecins ont d’ores et déjà annoncé leur départ de la maison de santé de Prades.
La Communauté de Commune a pris la décision de lancer la création d’un centre de santé lors de son conseil communautaire du 5 juin 2025, ce qui semble être, dans le contexte actuel, une des meilleures solutions possibles pour répondre aux problématiques auxquelles nous sommes confrontés. L’association Canigou-Conflent-Santé se félicite de cette décision et remercie l’ensemble des élus qui ont voté pour cette décision.
Nous sommes particulièrement attentifs à l’évolution de ce projet. Depuis trois mois, les contacts que nous avons eus avec des élus nous emmènent à des interrogations. Nous sommes notamment inquiets vis-à-vis du dimensionnement du centre et sur l’implantation géographique des futurs praticiens. On nous a présenté comme prioritaire l’implantation de nouveaux médecins dans des zones déjà dotées ou à proximité d’offre médicale existante. Il apparait au contraire que les besoins les plus criants sont dans les parties hautes du territoire de la Communauté de Communes.
De plus, il semblerait que d’autres dépenses sont encore envisagées pour des solutions non garanties et non abouties comme un médecin itinérant ou des aides exceptionnelles à l’implantation. Ne pensez vous pas que cela puisse donner un sentiment d’éparpillement et risque d’obérer les moyens financiers disponibles pour la création d’un grand centre de santé qui apparait non seulement une solution plus pérenne mais également plus cohérente sur un plan purement économique ?
Nous demandons par la présente une rencontre avec Le Président de la,Communauté de Communes et nous vous demandons de bien vouloir nous informer des différentes évolutions.
Nous comptons sur les élus, pour s’assurer que l’offre médicale future soit à la hauteur des attentes ; ce qui commence par une présence prioritaire là où le besoin est le plus criant.
Le bureau de l’association Canigou Conflent Santé
M Jallat
Communauté de Communes Conflent Canigou
Château Pams – Route de Ria – 66500 Prades
M Didier Carponcin
Sous Préfecture de Prades
177 Av. du Général de Gaulle – 66500 Prades
ARS – Occitanie
26-28 Parc club du Millénaire
1025, rue Henri Becquerel – 34067 Montpellier
CPTS Prades
Maison de santé du Conflent
2 Avenue du Général Roques – 66500 Prades
L’édito du webzine. Macron, l’entêté
D’un côté l’idée que la majorité sorti des urne soit le Nouveau Front populaire est incongrue au yeux du Président Macron ; le NFP se dit pourtant prêt à gouverner. De l’autre, la macronie de déchire, sa marge de manœuvre se réduit de jour en jour obligeant Macron à renommer son ultime rempart, son fidèle soldat Lecornu.
Sans surprise, la rupture promise n’aura pas eu lieu, le président de la République choisit la continuité, quitte à enfoncer le pays dans la crise. À la sortie des 2h30 de réunion à l’Élysée, seuls la gauche et le président des députés Liot ont pris la parole sur le perron du palais présidentiel.
Ils ont conspué la teneur des échanges. « Nous sortons de cette réunion sidérés », lance la patronne des Écologistes Marine Tondelier. « Nous n’avons eu aucune réponse, si ce n’est que le Premier ministre qui sera nommé dans les heures prochaines ne sera pas de notre camp politique », prédit elle. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, poursuit « si le nouveau Premier ministre est dans le camp macroniste, nous ne pourrons pas l’accepter », prévient-il. Les Socialistes menacent : « il n’y a aucune garantie de non-censure notre part », tranche Olivier Faure, Premier secrétaire du parti. Laurent Panifous, député Liot, a estimé qu’il aurait fallu un net bougé sur les retraites.
Une débâcle annoncée
Aucun des membres des partis censés former ce qui était jusqu’alors nommé « socle commun » ne s’est exprimé. Pour Bruno Retailleau, « l’expression “socle commun” est morte dimanche soir, faute de confiance ». Pour lui, « s’il doit y avoir un avenir en commun, ce sera sur le fond, par une plateforme programmatique », a avancé le président des LR devant Emmanuel Macron.
Avec qui Sébastien Lecornu va-t-il former le gouvernement censé plancher sur le budget dès lundi en Conseil des ministres ? Son camp a implosé. Et la réforme des retraites, totem du second quinquennat d’Emmanuel Macron, semble être l’un des points de crispation majeur. Pourtant Élisabeth Borne, qui a imposé au pays une réforme des retraites injuste, illégitime et anti-démocratique, s’est dite ouverte à la suspension du texte. Cette simple évocation provoque l’ire de la droite et d’une partie du camp présidentiel. « Il n’y aura pas de ministre Horizons dans un gouvernement qui revient sur la réforme des retraites », indique Arnaud Péricard, porte-parole du parti d’Édouard Philippe sur BFMTV ce vendredi soir.
Les oppositions promettent la censure. Le « socle commun » se fracasse. Le Premier Ministre « le plus faible de l’histoire de la Ve République » présentera un budget lundi. Combien de jour va durer le troisième Premier ministre bis depuis la déroute de la macronie des dernières législatives ? Dissolution ? Démission de Macron ? Et après ? Dans quel état ils nous ont laissé la société française !!!
Dominique Gerbault






