« Nous voulons une meilleure redistribution des richesses » (L’Indep)

Ce mercredi, dans le cadre du mouvement « Bloquons tout », entre 2 200 et 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Perpignan à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Dans la foulée, l’opération « caddies vides » planifiée par le collectif citoyen Indignons-nous a engendré la fermeture du Carrefour Château Roussillon durant une partie de l’après-midi. Par contre, l’opération de blocage de 1’A9 au Boulou prévue dans la matinée a finalement échoue.

Le rendez-vous était fixé à 11 heures au pied du Castillet. Et ils étaient nombreux à avoir répondu a l’appel. Très vite, la place de la Victoire s’est révélée trop petite pour accueillir tout le monde. Un petit défilé en centre-ville s’imposait. Ce sont les syndicats à l’initiative du rassemblement qui ont donné le top départ. Direction : le siège local du Mouvement des entreprises de France (Medef) via le boulevard Clemenceau, pour ensuite poursuivre vers la préfecture. « Nous sommes là pour obtenir un nouveau projet de société, un budget qui réponde aux besoins des salariés. Toutes les politiques publiques menées par les gouvernements successifs ont visé à satisfaire le patronat, qui accapare les richesses créées par les travailleurs. Il faut changer tout ça par la mobilisation », a déclaré le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, pour galvaniser les troupes.

La mobilisation était bel et bien au rendez-vous ce mercredi matin. Entre 2 200 et 3 000 personnes ont défilé à Perpignan, selon les estimations respectives de la préfecture et des syndicats. Lycéens, retraités, fonctionnaires, salariés du privé, travailleurs indépendants, précaires…

Les manifestants venaient d’horizons divers. Mais leurs revendications se recoupaient souvent. « Plutôt que de distribuer 211 milliards d’euros de subventions aux entreprises, il vaudrait mieux mettre de l’argent dans les services publics et l’écologie. Nous voulons une meilleure redistribution des richesses », résume Nathalie, une masseuse de 34 ans.

Bemat, un retraité perpignanais de 73 ans, n’en pense pas moins : « On nous dit que le libéralisme est la seule solution, mais ce n’est pas vrai. Je pense qu’il faudrait au moins mitiger un peu le système dans lequel nous vivons, y remettre du social. La paupérisation de la société est effrayante. Et dans le même temps, en France, 500 familles possédent 44 % du produit intérieur brut. Ce n’est pas normal. » Gaëtan, un électricien perpignanais de 36 ans, réclame pour sa part un changement de constitution. « Celle de la Ve République donne trop de pouvoir au gouvernement. Il y a une centralisation du pouvoir qui empêche la démocratie de s’exprimer », estime-t-il.

De nombreux lycéens ont également manifesté en tête de cortège. Ils ont notamment scandé, avec d’autres, des slogans tels que « Taxez les riches ! » devant les stores d’acier baissés des locaux du Medef. « Notre objectif est de protester contre Macron et contre la politique qu’il mène. On veut un Premier ministre de gauche ! », martèle Tristan, le responsable fédéral de l’Union syndicale lycéenne.

Louise, élève de première au lycée Lurçat, renchérit : « Nous avons un sentiment d’injustice. On se bouge, on demande des choses, mais rien n’est fait. Pire : on nous met en difficulté. Il y a trop de professeurs absents qui ne sont pas remplacés. On a besoin de plus de profs et de meilleures conditions d’étude. »

Petit épilogue: dans la foulée de la manifestation, à l’appel de l’intersyndicale des postiers et du collectif Indignons-nous, autour de 150 personnes ont prolongé la mobilisation en bloquant la circulation sur le cours Escarguel, au niveau de la place de Catalogne, entre 12h30 et 14 heures.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

Mouvement « Bloquons tout » : des propositions sur la table pour la suite (L’Indep)

Ils étaient environ une centaine à s’être réunis ce mercredi en fin d’après-midi au pied du Castillet pour une nouvelle assemblée générale du collectif citoyen « Indignons-nous, bloquons tout ». Les participants ont commencé par effectuer un petit débriefing de la journée. Dans le cadre d’une séance de « micro ouvert » où tous ceux qui le souhaitaient pouvaient prendre la parole, alors que dans le même temps, chacun était libre d’écrire sur des post-it ses propositions d’actions pour la suite.

« Au Boulou, nous n’étions pas assez nombreux ». Lors des prises de parole, la plupart des orateurs ont estimé que le nombre de participants à la manifestation perpignanaise et l’opération « caddies vides » menée au Carrefour de Château-Roussillon constituaient de véritables réussites. Plusieurs intervenants ont également évoqué l’échec de la tentative de blocage de l’A9 au Boulou. « Nous n’étions pas assez nombreux », a résumé l’un d’entre eux.

Une nouvelle action « caddies vides » dans les tuyaux. Après ce débriefing, l’une des animatrices de l’assemblée générale a procédé à la lecture des propositions d’actions effectuées par post-it interposés. Parmi celles-ci figurait sans surprise l’organisation d’une nouvelle opération « caddies vides » (samedi à 10 heures au centre commercial de la Porte-d’Espagne). Mais aussi le « blocage du rond-point du Boulou ». Pour ce qui est des nouvelles idées qui ont émergé, il y avait entre autres celle d’un blocage du marché international Saint-Charles. Reste à savoir quelles propositions vont aboutir.

Et pendant ce temps-là du côté des syndicats… Les organisations syndicales restent pour leur part focalisées sur la journée de mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre prochain. Grosse différence avec la mobilisation de ce mercredi : ce ne sont plus seulement 3 syndicats, mais bien 8 (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, CFTC, Solidaires et CFE-CGC) qui appellent à descendre dans la rue, notamment contre l’austérité budgétaire. À Perpignan, une manifestation est d’ores et déjà calée ce jour-là, à partir de 10 h 30, au départ de la place de Catalogne.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

Gymnascore médiocre dans les P.-O. selon la FSU (L’Indep)

Alors que Sébastien Lecornu a succédé à François Bayrou au poste de Premier ministre, le groupement de syndicats FSU 66 a établi un bilan de la rentrée scolaire et sociale dans les Pyrénées-Orientales, ce mercredi 10 septembre.

Les membres du syndicat FSU 66 ne se font pas « d’illusion » sur le récent changement de Premier ministre. La date du 10 septembre pour effectuer leur conférence de presse n’a d’ailleurs pas été choisie par hasard. Alors que l’opération « bloquons tout » était menée, le FSU annonce que ce n’est qu’une première étape. « Nous avons l’impression d’être spectateur face à cette politique. On la subit notamment dans l’éducation et l’emploi », estime Geraldine Morales, co-secrétaire du groupement.

Des classes à près de 30 enfants à Pia, Pollestres ou Alénya

Côté éducation, les syndicats du premier comme du second degré ne sont pas satisfaits. 10 jours après la rentrée, plus de 400 élèves attendent encore d’être placés en établissements spécialisés, en école maternelle et élémentaire. Dans des communes comme Pia, Pollestres et Alénya, les classes approchent les 30 enfants par classe.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (ABSH) ne sont quant à eux toujours pas suffisants, selon la FSU.

Un « gymnascore » très médiocre

Les professeurs d’EPS, sont eux aussi mis de côté. Un « gymnascore » a été créé pour évaluer les salles de sport du second degré, de A à E. Résultat : 77 % des établissements sont classés entre C, D et E. « La majorité des aménagements classés E sont situés dans des quartiers déjà dégradés, c’est une double peine pour certains élèves de Perpignan », indique Pierre Leveil, membre du SNEP (syndicat national de l’éducation physique).

Dans l’un des départements les plus précaires de France, ce début de mois de septembre n’est pas encourageant, selon Christelle Lara, déléguée syndicale FSU emploi à France Travail. Avec un taux de chômage toujours élevé à 12 % et la moitié de la population bénéficiant d’aides sociales.

« On pense évidemment qu’une autre politique est possible. Aujourd’hui la fraude fiscale est de 80 millions d’euros et la fraude sociale d’environ 4 millions d’euros dans le département. Il y a donc des choses à faire, mais on ne va pas chercher du bon côté », considère Christelle Lara.

Emma Lemaire (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

« Au nom des luttes des femmes dans le monde pour la Paix » (L’Indep)

La 3e édition de la Semaine de la Paix déclinera la thématique de la lutte des femmes pour la paix, du 15 au 21 septembre. « Une paix qui n’a jamais été aussi fragilisée et menacée qu’en ce moment », estime l’association.

Parmi les temps forts déjà évoqués dans nos colonnes, cet apéritif et rencontre autour du « retour sur la délégation au Japon » lors de la commémoration du 80e anniversaire du bombardement nucléaire de Hiroshima et Nagasaki devrait donner lieu à de passionnants échanges. Notamment avec le jeune Bastien, revenu depuis peu du Japon et qui témoigne. « Au contact de celles et ceux, très âgés aujourd’hui, qui ont réchappé et survécu à l’enfer atomique, j’ai ressenti une énorme souffrance pas seulement physique, mais aussi psychologique. Ce sont des personnes traumatisées à vie et ce mal-être s’est transmis aux générations qui ont suivi. Leurs descendants ne s’en sortent pas indemnes non plus ». D’autres rendez-vous à ne pas manquer émailleront cette semaine dédiée à la paix. Douze rencontres culturelles prendront place dans cinq communes du département, à Perpignan bien sûr, au siège du Travailleur Catalan, où sera lancé lundi la semaine de la Paix, 3e édition. Mais également à Cabestany, Céret, Escarro et Thuir où auront lieu des conférences, des visites guidées, des séances de cinéma, une rencontre littéraire, un café citoyen sur la Palestine, et quelque temps forts.

Tout cela initié par Cultures de Paix, l’association présidée par Hervé Bégué qui tient à préciser « avec notre association, nous avons comme principe de centrer notre action pour mettre la question de la paix dans le monde et du désarmement au centre des débats, par seulement en termes d’opposition à la guerre, mais comme mode de rapport entre les peuples ».

Valérie Pons (L’Indépendant, le 10 septembre 2025)

Contact : culturesdepaix@outlook.fr
Attention: le 16 septembre est la date limite d’inscription au Banquet pacifiste du dimanche 21 septembre à Thuir, salle municipale. Tel : 06 83 93 61 64.

« Ce n’est pas en pillant les retraités qu’on va réduire la dette » (L’Indep)

Plusieurs organisations de retraités du département appellent a se joindre au rassemblement qui se tiendra ce mercredi matin au pied du Castillet Pour réclamer un budget de « justice fiscale ».

« Les retraités sont une cible facile, mais ce n’est pas en les pillant qu’on va réduire la dette. » Pour Chantal Argence, de la FSU retraités, il s’agit là d’une évidence. Et ce n’est pas le secrétaire départemental des retraités CGT, Eugène Rios, qui dira le contraire : « Il n’est pas question qu’on paye une note qui n’est pas de notre ressort. Bayrou est tombé, mais le prochain Premier ministre risque de nous présenter le même budget. »

Plusieurs mesures d’austérité évoquées récemment sont tout particulièrement dans le viseur des retraités. Dont notamment la suppression de l’abattement fiscal de 10 %, dont ils bénéficient au même titre que les salariés « par mesure d’équité ». « Avec la suppression de cet abattement, certains retraites deviendraient imposables et n’auraient plus droit à certaines aides. Des personnes qui étaient à la limite vont basculer dans la précarité », alerte Chantal Argence.

L’idée de voir certains médicaments déremboursés suscite également une forte opposition. « 30 % de la population hésite déjà à se soigner. Si on dérembourse des médicaments, il y en aura encore plus », fustige Eugène Rios. Le gel des pensions et les « coupes sombres » dans les services publics, dont ils sont parmi les premiers usagers, ont également le don de mettre les ainés en colère. Sans compter les propos du Premier ministre démissionnaire sur les « boomers », qui ont encore rajouté de l’huile sur le feu.

« On en a marre d’être agressés en permanence », résume Ginette Kesraoui, de la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP). Pour toutes ces raisons, les sections retraités de la CGT et de la FSU, ainsi que la FGR, l’association LSR et l’union des retraités et des personnes âgées (UNRPA) appellent à descendre dans la rue ce mercredi 10 septembre. Et à remettre le couvert le 18.

A. A. (L’Indépendant, le 10 septembre 2025)

Laissez-nous accueillir nos confrères et consœurs palestinien.nes de Gaza

Nous sommes plus de 400 journalistes et professionnels des médias français et francophones apportant notre soutien, depuis le mois de juillet, à la constitution de dossiers d’évacuation et à l’accueil de nos confrères et consœurs palestiniens de Gaza, qui entretiennent pour la plupart des liens avérés avec la France. Parmi eux, certains collaborent avec de grandes rédactions comme Le Monde, BFM TV, l’Agence France Presse ou encore LCI. Ces journalistes, au péril de leur vie, permettent aux Français d’accéder à l’information malgré le « black-out » médiatique imposé par Israël, qui a transformé Gaza en une véritable « zone létale » pour la profession.

De notre côté, nous nous plions aux conditions drastiques de constitution des dossiers de nos confrères et consœurs. Nous récupérons leurs documents d’identité, nous rassemblons les attestations de travail auprès des organes de presse français ou étrangers pour lesquels ils ont travaillé, nous réunissons des promesses d’embauche, des attestations d’hébergement et de soutien financier, nous leur trouvons des logements pour les accueillir dignement. Nous les connaissons : ce sont des journalistes méritants, intègres, qui font honneur à leur profession, loin de l’image que leur attribuent les campagnes de propagande visant à les assimiler à des militants du Hamas. En août, un média israélien a ainsi révélé l’existence d’une « cellule de légitimation » de l’armée, chargée de fabriquer de faux dossiers liant les journalistes au Hamas pour tenter de justifier leur exécution.

Selon les derniers décomptes d’ONG reconnues, 220 d’entre eux ont déjà été tués dans des frappes israéliennes, faisant de Gaza le conflit le plus meurtrier de l’histoire pour la presse. Or depuis la suspension des évacuations, onze journalistes ont été tués ; l’ONU a déclaré l’état de famine à Gaza ; l’IAGS (International Association of Genocide Sholars) a adopté une résolution inédite qui reconnaît que les actions d’Israël à Gaza répondent à la définition du crime de génocide ; Israël a lancé l’invasion de Gaza-ville, et l’administration Trump a proposé un plan assimilable à un projet de nettoyage ethnique.

Le sort de ces journalistes tués pourrait être celui de ceux que nous aidons, de ceux figurant déjà sur la liste du ministère des Affaires Étrangères. « En tant que journaliste travaillant sur le terrain, j’ai commencé à avoir peur de sortir, de me déplacer. J’ai peur d’être tué et de n’être qu’une simple brève oubliée après quelques heures », nous écrit un journaliste dont le processus d’évacuation a été suspendu.

Pourtant, depuis plus d’un mois, toutes les évacuations de Palestiniens de Gaza, sans exception, sont suspendues par les autorités françaises. Cette suspension fait suite à la découverte d’une ancienne publication antisémite, sur les réseaux sociaux, d’une étudiante gazaouie évacuée vers la France, ce qui a entraîné l’ouverture d’une enquête interne. Quelles ont été les conclusions de cette enquête ? Comment une seule publication a-t-elle pu conduire à la suspension de toutes les évacuations, y compris celles des malades, des blessés, et des familles relevant du regroupement familial ? Et ce, alors que chaque évacuation est soumise à des procédures de sécurité et d’investigation menées en premier lieu par le Cogat, unité militaire israélienne rattachée au ministère de la Défense. Pour nous, cette décision s’apparente à une punition collective.

Cette suspension frappe aussi des universitaires et des étudiants, dont la rentrée de septembre est désormais compromise, des artistes, et des familles qui devaient être réunies au titre du regroupement familial. Elle rappelle le sort tragique d’Ahmed Shameia, architecte et professeur d’ingénierie, décédé en mai dernier faute de soins, alors qu’il devait être accueilli en France grâce au programme PAUSE – aujourd’hui suspendu ; ou celui de Omar Harb, universitaire renommé, mort de maladie et de malnutrition le 5 septembre.

De nombreuses rédactions, des syndicats et sociétés de journalistes, ainsi que RSF, se sont mobilisés afin que le ministère des Affaires Étrangères lève la suspension de ces évacuations. Après vingt-deux mois à subir des conditions de travail inhumaines, aggravées par la famine, ces journalistes n’ont désormais plus même la force de survivre. Nous, journalistes français et francophones, réaffirmons notre solidarité avec nos confrères et consœurs palestinien.nes qui, jour après jour, documentent la destruction de la société palestinienne de Gaza. C’est pourquoi nous voulons leur offrir un accueil digne de leurs nombreux sacrifices.

Et la France gagnerait à appliquer les principes humanitaires et de protection de la presse qu’elle met en avant partout ailleurs. « Pourquoi n’avons-nous pas de protection internationale, comme les autres journalistes dans le monde ? Ou bien notre sang est-il sans valeur ? », interpelle un journaliste figurant sur la liste d’évacuation.

Il est aujourd’hui essentiel que la France mobilise ses moyens pour contribuer à prévenir le génocide et les crimes contre l’humanité en cours, afin que les Palestiniens puissent vivre dignement sur leur terre. Son rôle diplomatique devrait être déterminant pour garantir l’accès de journalistes internationaux à Gaza e t s o u t e n i r l a reprise des évacuations de leurs confrères gazaouis, dont les dossiers sont déjà constitués ou en cours.

Enfin, une simplification des procédures et la création d’un programme spécifique dédié aux journalistes est indispensable pour faciliter le départ de celles et ceux qui ne peuvent plus rester sur place.

Premiers signataires

Allan Kaval, journaliste Le Monde, prix Bayeux et prix Albert Londres ; Agnès Briançon-Marjollet, journaliste et première secrétaire du SNJ ; Annette Gerlach, journaliste ARTE ; Ariane Lavrilleux, journaliste Disclose ; Antoine Chuzeville, journaliste et premier secrétaire du SNJ ; Aurélie Charon, journaliste et documentariste France Culture ; Aziza Nait Sibaha, rédactrice en chef France 24, vice-présidente de la SDJ France 24 ; Benjamin Barthe, journaliste Le Monde ; Christophe Boltanski, journaliste, écrivain, chroniqueur ; Dominique Vidal, journaliste et historien ; Edith Bouvier, journaliste et réalisatrice ; Edwy Plenel, journaliste Mediapart ; Elise Descamps, secrétaire générale de CFDT- journalistes ; Hélène Lam Trong, journaliste réalisatrice, prix Albert Londres ; Hervé Kempf, journaliste, Reporterre ; Inès Léraud, journaliste et autrice ; Mona Chollet, journaliste essayiste, cheffe d’édition Monde Diplomatique ; Nicolas Hénin, auteur, ancien journaliste ; Nicolas Vescovacci, journaliste-réalisateur indépendant ; Pablo Aiquel, journaliste, sec. général du SNJ-CGT, vice-président de la FEJ ; Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de Regards ; Paul Moreira, journaliste réalisateur Premières Lignes ; Pierre Jacquemain, rédacteur en chef Politis ; Rosa Moussaoui, rédactrice en chef à L’Humanité ; Sophie Nivelle-Cardinale, journaliste, Prix Albert Londres ; Véronique Gaymard, journaliste RFI ; Zoé Cottin, journaliste ;

L’édito du TC par Évelyne Bordet. Colère…

Rentrée scolaire 2025, une enseignante, directrice d’école se donne la mort. Fait divers ? Non … Malgré ses appels répétés, nourris, argumentés et expliqués, Caroline Grosjean n’a pas été entendue. La Justice a classé ses plaintes sans suite sans jamais qualifier un harcèlement manifeste dans le cadre de ses fonctions. Les signalements réitérés pendant des mois puis des années ont été infructueux, parce que, de fait, elle n’a pas été prise au sérieux, parce qu’elle n’a pas obtenu le soutien auquel elle avait droit.

Caroline a demandé de l’aide, elle a signalé les violences, et au lieu d’être protégée, elle a été déplacée, stigmatisée, abandonnée. La réponse de l’Institution est criminelle.

En déplaçant Caroline, elle a manifestement fait le choix de taire, d’étouffer et de réduire au silence la voix de la victime. Alors, cette rentrée scolaire-là, Caroline n’a pas pu l’affronter…

On sait que le harcèlement tue et tuera encore. L’homophobie tuera en France tant que la fonction publique ne sera pas présente à chaque signal d’alerte et d’alarme et tant qu’elle ne donnera pas suite à chaque signalement. Peut-on lutter contre les discriminations en déplaçant les victimes « pour le bien de tous » ? Suffit-il de déclarer le harcèlement « cause nationale », si l’on refuse de le regarder comme un réel fléau à combattre de front ?

En obligeant les administrations à enquêter, en dénonçant les coupables et en les condamnant, en les poursuivant systématiquement devant les juridictions, en demandant aux Parquets d’instruire, bref, en réduisant au silence les coupables, et non les victimes …

Aujourd’hui les rapaces repus coulent des jours heureux dans le petit village du Cantal…Qui sera leur prochaine proie ?

Le jour de la rentrée, une directrice d’école s’est suicidée. Ce n’est pas seulement un drame individuel, c’est le signal abject d’une société qui perd le sens de la citoyenneté, de la fraternité et de la dignité.

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4082 – vendredi 12 septembre 2025)

L’édito d’Évelyne Bordet. Colère…
Annonces : Semaine de la Paix

L’événement. Culture de Paix

Paix et désarmement. Urgence pour la planète !
Foutez-nous la paix !
L’horreur des chiffres
La paix est l’affaire de toutes et de tous
Escaro. Urgence Gaza – Palestine
Interview. Culture de Paix, cette année a pour thème : Les luttes des femmes dans le monde pour la Paix
Nicole Rey propose…
Cinéma de Paix. Des femmes qui luttent pour la Paix
Dernière minute. Pour défendre les journalistes à Gaza

Département

Sophie Binet à Perpignan. Un appel dynamique aux luttes et aux rassemblements
Livres. Grand angle pour la mémoire sociale
Conférence de presse PCF 66. Le débat public, nous voulons l’investir
FCPE – Occitanie. Un projet ambitieux pour l’école
Rentrée second degré dans les P.-O. Vite, un plan d’urgence !
En Català. Les cinc arques

Sport

TOP 14. Quand on croit que c’est fini ça continue

Culture

Visa 2025. Clap de fin
Coup de gueule. Dans le caniveau…
Le programme des conférences pour l’Université Populaire du Travailleur Catalan (UPTC)
Où sortir ?
Vinça. L’orgue de l’église a repris ses couleurs

France

Bye bye Bayrou. Une première victoire…

Monde

Mercosur. Le retour !

Humeur

Les pensées de Lou Bayrou

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Communiqué de presse de la CGT. Après la chute du gouvernement, mobilisons-nous pour gagner l’enterrement de son budget !

Ce lundi 8 septembre une large majorité de députés ont décidé de ne pas voter la confiance au gouvernement de François Bayrou, du fait de de l’injustice de son projet de budget.

Pour la troisième fois en un an la France n’a plus de gouvernement. Une situation inédite sous la 5e République, résultat de la stratégie d’Emmanuel Macron et du patronat qui préfèrent fragiliser les institutions plutôt que de changer de politique. Les organisations syndicales l’avaient annoncé : le passage en force d’Emmanuel Macron sur la réforme des retraites se payerait par une profonde crise démocratique. Nous y sommes. La CGT appelle solennellement le président de la République à cesser sa stratégie de passage en force et à tirer des leçons de l’impasse dans laquelle il s’est enfermé. Son entêtement et celui du patronat mettent aujourd’hui en danger notre pays d’un point de vue social, économique et géopolitique. Les licenciements et les inégalités explosent, les services publics sont à l’os et la colère sociale est immense. Pas question de changer encore le casting pour garder la même politique ! Il n’y aura pas de stabilité sans justice sociale !

La CGT appelle les travailleuses et les travailleurs à se mobiliser pour gagner l’enterrement du projet de budget Bayrou et la mise en place de mesures d’urgence autour de 5 priorités :

  • La justice fiscale : la taxation des patrimoines, des dividendes et des rachats d’action, la remise à plat des 211 Mds d’aides publiques aux entreprises, le rétablissement de l’ISF et la mise en place d’une vraie progressivité de l’impôt sur le revenu,
  • La justice sociale par l’abrogation de la réforme des retraites, première étape pour gagner la retraite à 60 ans et une sécurité sociale répondant aux besoins,
  • Le financement de nos services publics, de l’argent pour nos hôpitaux, nos écoles, nos universités, nos infrastructures et notre politique culturelle,
  • L’augmentation des salaires, des pensions, des minimas sociaux, l’égalité F/H et des mesures contre la vie chère dans les outre-mer,
  • La réindustrialisation, la transformation environnementale de notre économie et l’arrêt des licenciements.

La CGT alerte : pas question que le gouvernement démissionnaire ne tente de faire passer des régressions en catimini par décret : le doublement des franchises médicales et la réforme de l’Aide Médicale d’État doivent être immédiatement abandonnées !

La chute du gouvernement Bayrou le confirme : les travailleuses et les travailleurs sont en position de force ! C’est donc maintenant qu’il faut se mobiliser pour gagner la réponse aux exigences sociales. La CGT a recensé plus de 700 appels à la grève dans les entreprises et les administrations pour le 10 septembre. Le 18 septembre, l’ensemble des organisations syndicales appellent à faire grève et manifester partout en France. La CGT appelle les travailleuses et les travailleurs à s’en emparer massivement pour faire entendre leurs revendications !

Montreuil, le 08 septembre 2025