Alors que débat se poursuit à l’Assemblée nationale. Exigeons un budget 2026 pour la paix et la justice sociale

Le 10 décembre 2025 ce sera la journée internationale pour les droits de l’Homme (des humains) et donc aussi pour les droits des êtres humains à Paix. Ce même jour commencera à l’assemblée nationale un débat sur « la trajectoire d’augmentation des moyens de nos armées »

À travers ce débat l’objectif annoncé par le ministre des Armées Lecornu et par le Gouvernement, sera d’augmenter les moyens militaires pour répondre aux exigences des USA, de l’Otan et de l’UE d’atteindre l’objectif des 5 % du PIB pour les dépenses militaires.

C’est pourquoi dans une déclaration du 26 novembre le Mouvement de la Paix a appelé « à une mobilisation citoyenne devant les préfectures et sous-préfectures afin d’exiger le respect intégral du droit international et de la charte des Nations Unies, le respect du droit des humains à la paix, la recherche de solutions diplomatiques aux conflits et la mise en œuvre de la résolution de l’ONU portant plan d’action pour la mise en œuvre de la culture de paix. »

Le Mouvement de la paix dans cette déclaration indiquait «  Le non-respect du droit international nous conduit droit vers une guerre généralisée. Il est donc urgent de rompre avec cette spirale. L’espoir existe : il réside dans la capacité des sociétés civiles à s’unir pour défendre la paix, la justice sociale et la protection de la planète. C’est en construisant ce front commun pour la paix sur le plan national, européen et mondial que nous pourrons isoler les faiseurs de guerre et rappeler aux gouvernements leur devoir fondamental : préserver la vie et la paix. Nous refusons que l’avenir de nos enfants soit écrit dans la peur et le sang. Nous refusons que la jeunesse paie de sa vie les erreurs et les renoncements des grandes puissances. Exiger la paix, ce n’est pas un rêve naïf : c’est la condition même de l’avenir. Qui veut la paix, prépare la paix ! »

C’est pourquoi Le Mouvement de la paix, appelle partout en France durant cette semaine du 8 au 13 Décembre 2025, avec un moment fort le 10 décembre, à multiplier les actions d‘information et de sensibilisation incluant des délégations auprès des préfets pour exiger un Budget 2026 qui soit un budget pour la paix et la justice sociale.

Le Mouvement de la Paix – 8 décembre 2025
Contact : national@mvtpaix.org

Signez l’appel je dis non au doublement des dépenses pour les armes nucléaires, oui à une augmentation des investissements en faveur de la vie !

L’édito du webzine. Les rats quittent le navire

Les rats ont ceci de particulier : ils détestent qu’on les nomme notamment celui du navire qu’ils quittent au premier signe de menace. Sophie Binet, secrétaire nationale de la CGT utilise cet adage pour dénoncer ces patrons qui agitent le chantage fiscal.

Les patrons viennent de déclarer : « Taxez-nous davantage et nous quitterons la France. » Une manière de faire pression au moment où l’État cherche des solutions aux déficits abyssaux. Alors que les budgets sociaux sont déjà sacrifiés sur l’autel d’une austérité durcie, le grand patronat, lui, refuse tout effort.

Bernard Arnault a prophétisé une vague de délocalisations si, au regard des bénéfices réalisés, une contribution supplémentaire venait à être exigée. L’homme est coutumier des manœuvres dès qu’il s’agit de préserver les profits que lui rapportent ses 173 000 salariés.

Donald Trump a lancé sa guerre douanière tout en invitant les entreprises étrangères à produire aux États-Unis, son ami, Arnault, a aussitôt répondu présent. Résultat : plus de 20 millions d’euros investis dans une usine de maroquinerie au Texas. Et il n’est pas le seul à avoir fait allégeance au caïd de Washington.

Le groupe pharmaceutique Sanofi prévoit au moins 17 milliards d’investissements aux États-Unis d’ici 2030. Le constructeur automobile Stellantis promet plus de 10 milliards pour moderniser ses usines et lancer de nouveaux modèles là-bas. Le transporteur maritime CMA-CGM annonce un plan de 17 milliards pour construire terminaux et infrastructures logistiques… La liste pourrait encore s’allonger.

Le coup de gueule de Sophie Binet

Ces groupes s’achètent un environnement fiscal plus clément, des réglementations plus souples et des aides publiques généreuses. Ce qui n’était qu’une menace devient soudain une source de profits supplémentaires.

Le patriotisme ? Balayé. Peu importe que le navire industriel France prenne l’eau, manque d’investissements dans la recherche, l’innovation ou la production. Peu importe que l’État leur ait offert des talents formés, des infrastructures de qualité, des services publics performants et 211 milliards d’aides diverses notamment 2023 comme l’a révélé le sénateur communiste Fabien Gay. Ils n’ont même pas la reconnaissance du ventre.

Prenons Stellantis : depuis 2013, le groupe a bénéficié de 14 catégories d’aides publiques – crédits d’impôt recherche, subventions locales… Entre 2020 et 2024, ces soutiens représenteraient près de 400 millions d’euros. Et pourtant ? Cette année, 1 100 postes ont été supprimés. Dans le même temps, les actionnaires touchent 2 milliards d’euros pour l’exercice 2024-2025, et l’ex-PDG Carlos Tavares part avec 34 millions d’euros d’indemnités. Et ce n’est qu’un exemple. Dans ce monde-là, ceux qui quittent le navire ne partent ni les mains vides ni le ventre creux.

Pour avoir rappelé ces faits et utilisé une expression populaire, Sophie Binet se retrouve aujourd’hui sous le coup d’une plainte pour injure public. Cette intimidation judiciaire n’effacera ni les faits ni leurs conséquences pour le pays et pour ses citoyens.

La secrétaire nationale de la CGT est notre voix, elle mérite notre soutien.(*)

Dominique Gerbault

(*) Signez et faites signer la pétition : Soutenir Sophie Binet face à sa mise en examen.

L’actu de la CGT (n* du 5 décembre 2025)

AlloParlement.fr : interpellez vos député·es jusqu’au 9 décembre
Avec le projet de budget de la sécurité sociale, l’ensemble des travailleurs·ses vont y perdre : ce sont les plus pauvres et les services publics qui assument l’essentiel des efforts.
Ne laissons pas le gouvernement nous plonger dans l’austérité et nous faire payer une dette dont les plus fortunés et les grandes entreprises sont responsables sans jamais participer à l’effort.
—> Interpeller mes député·es

On ne fera pas taire la CGT et sa secrétaire générale !
La CGT dénonce avec force cette énième procédure-bâillon de la part d’un lobby patronal, financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Il s’agit d’une attaque d’un degré inédit puisqu’elle vise directement la Secrétaire générale d’une des plus grandes organisations syndicales du pays.
—> Lire la suite

Actualités

Le budget doit répondre à l’exigence d’une politique du logement sociale et solidaire
Nous, organisations signataires de la tribune, appelons à une réorientation profonde des choix budgétaires et des priorités pour restaurer l’investissement public et garantir un droit effectif pour toutes et tous.
—> Lire la tribune

« Camarade », le plus beau mot de la langue française
Dans « Personnage principal », l’interview hebdomadaire de Nova, la secrétaire générale de la CGT est revenue sur les sujets brûlants de l’actualité et les enjeux qui animent le syndicalisme et les travailleur·ses d’aujourd’hui.
—> Voir l’interview

Communiqué de presse

Assurance chômage : une nouvelle victoire d’étape
Cette victoire permet à 250 000 précaires (surtout des jeunes) de ne pas être privés d’allocations par un durcissement du seuil et à 750 000 autres (surtout des personnes licenciées d’un CDI) de ne pas voir raccourcir de 40% leur durée d’indemnisation maximale.
—> Lire le communiqué

Le billet d’Yvon Huet. L’avenir en résistance, il n’y a que cela de vrai

La journée d’hier a démontré à quel point le matraquage idéologique et la pression qui tétanisent les citoyens provoque ses effets. Le tableau négatif d’une gauche à 30 % dans un contexte appelant à la désespérance est lourd comme une porte de prison. Ceux qui ont manifesté le 2 décembre 2025 n’en ont que plus de mérite. Pas étonnant aussi que Sophie Binet soit attaquée frontalement par les roquets du patronat.

Le combat pour renverser le cours des choses sera long et dur. Il faut l’accepter. Les experts de la parole devront se résoudre à reconnaître que sans les luttes du monde du travail ils resteront enfermés dans la cellule confortable de leurs illusions.

Yvon Huet

L’édito du TC par Évelyne Bordet. Il bouge encore !

Martial, les jeunes au garde à vous en fond d’écran, Macron tente de redevenir audible sur la scène intérieure : « former au maniement des armes, au chant, à la marche au pas… » Tel est son projet pour la jeunesse, formulé à la base militaire de Varces, en Isère, le 27 novembre. La mise scène ne se borne pas à une simple opération de communication politique, c’est un signal inquiétant qui alimente le climat anxiogène entretenu par le chef de l’État. Cette volonté de former la jeunesse à la discipline des armes, au chant et à la marche au pas, apparaît comme une provocation pour celles et ceux qui refusent l’idée d’un avenir placé sous le signe de la logique guerrière. Une orientation qui inquiète les organisations de jeunesse et acteurs de l’éducation populaire. « C’est un projet destiné à faire avancer un agenda guerrier contre la Russie, dans un contexte où Macron n’a rien d’autre à proposer à la jeunesse », analyse Assan Lakehoul, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France.

« Ce que prépare Macron, c’est une mise au pas de la jeunesse », juge Trystan Dupont, porte-parole de Solidaires étudiant·es. Selon lui, le pouvoir « essaye de fabriquer un avenir pour la jeunesse dans la guerre, faute de pouvoir en offrir un dans la société ». Alors que le projet de loi de finances se dessine, où les jeunesses sont les grandes oubliées, où tous les moyens qui devraient soutenir leur avenir sont rabotés et redirigés vers les armées, il y a matière à s’inquiéter… C’est une attaque frontale contre une jeunesse déjà fort maltraitée. Le chef de l’État ne recule devant rien pour imposer sa vision. Il manie la peur comme une arme, brandissant la menace d’une guerre qui reste pourtant évitable, pour masquer l’absence d’alternatives et affirmer son autorité. Ce choix ne relève pas d’une posture mais témoigne d’une fuite en avant dangereuse, où l’angoisse d’un conflit armé est présentée comme unique horizon, au mépris de la paix, de la justice et de l’engagement citoyen véritable. Le président ouvre ainsi la porte à des dérives autoritaires inquiétantes. Sous prétexte de « dangerosité », il cherche à soutenir un pouvoir atrophié, testant sans vergogne les limites d’une présidence qui se rêve encore toute-puissante. Oui, il bouge encore et cette saillie iséroise interroge notre capacité collective à résister face à la confiscation progressive de nos droits et de notre avenir. Alors, Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF formule comme une évidence : « à quel moment va-t-on enfin demander aux jeunes ce qu’ils veulent vraiment ? »