À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4083 – vendredi 19 septembre 2025)

L’édito de René Granmont. L’exigence démocratique
Annonces
Hommage à José Fort

Focus. Fête de l’Humanité 2025

Un énorme rassemblement de lutte, de paix et de fraternité
L’événement. Mobilisation nationale
Gouvernement. Et de cinq !
Bloquons tout. Mobilisation du 10, réussite ? Échec ?
Mouvement social. L’appel à la grève
Du côté des politiques

Département

La FSU dénonce
Conseil départemental. Tourisme en pleine mutation
Céret. L’art du verre
Courts circuits 66. Les atrocités du franquisme
En Català. Les cinc arques Capitol (3)

Sport

TOP 14. Pas de miracle à Toulouse

Culture

Alénya. C’est parti pour les Vendanges d’Octobre
Où sortir ?
Céret. Livres et éditeurs en fête
Jazzèbre. L’Afrique au cœur
Théâtre Aux croisements. Solidarité, mutualisation, partage, diversité
Festival de cinéma. Et alors ?

France

Fraude. Le grand détournement, véritable hold-up !

Monde

Espagne. Viva l’esquerra esoanyola
Politique. Des JO sous tension

Humeur

Lecornu ou Macron bis, ter, etc

Découvrez d’autres articles chaque semaine sur le site

N’oubliez pas chaque semaine, s’informer pour agir → Le bulletin d’abonnement
Rendez-vous également sur la page Facebook du TC, Twitter et Instagram pour suivre les actualités tout au long de l’année.

Grève du 18 septembre : écoles, bus, trains… À quoi s’attendre ce jeudi (L’Indep)

Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) appelle à se mobiliser contre l’austérité budgétaire et pour le pouvoir d’achat. De nombreux préavis de grève ont été déposés dans les Pyrénées-Orientales. Le point sur les perturbations a prévoir dans les secteurs clés.

Écoles. Selon nos informations, environ un professeur des écoles sur cinq prévoirait de se mettre en grève ce jeudi dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, dans le cadre du sondage qu’il effectue avant chaque mouvement de ce type, le syndicat FSU-SNUipp, qui a pris la température dans 40 écoles du département, en recense déjà une dizaine qui annoncent qu’elles seront purement et simplement fermées ce jeudi. En incluant les enseignants qui ne sont pas tenus de déclarer à l’avance qu’ils comptent participer à la journée d’action (réseaux d’aide, etc.), l’organisation table sur un taux de grévistes compris entre 35 et 40 %.

Collèges et lycées. Selon le Snes-FSU, les heures d’information syndicale se multiplient depuis quelques jours dans les établissements pour préparer le mouvement. « On sent qu’il y a une colère qui monte », confie l’un des co-secrétaires départementaux de l’organisation, Ignacio Valenzuela. « Après, on ne peut pas prédire le taux de grévistes. Contrairement aux professeurs des écoles, les collègues des collèges et lycées n’ont pas à se déclarer grévistes en amont. »

Bus. Des préavis de grève ont été déposés à la régie des bus de la Région
(liO), ainsi que chez Keolis (réseau de transport urbain Sankeo de Perpignan) et chez certains de ses sous-traitants, comme Gep-Vidal ou Pagès (cars interurbains de l’Agglo). Cependant, pour l’heure, il est encore difficile d’évaluer l’ampleur de la mobilisation. Les prévisions de circulation devraient être publiées dans la journée de mercredi.

Trains. Le représentant CGT des cheminots de Perpignan, Lucas Mas, semble plutôt optimiste : « Le 10 septembre, un cheminot sur quatre était en grève alors que seuls la CGT et Sud Rail appelaient. Or, pour le 18, tous les syndicats représentatifs de la SNCF appel-lent. Mais on ne saura que le jour J si les cheminots se mobilisent massivement. » Quoi qu’il en soit, le mouvement devrait comme d’habitude surtout impacter les TER.

Services publics. Le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, rajoute que des préavis de grève ont aussi été déposés à La Poste et « dans la plupart des services publics ». Selon lui, la mobilisation s’annonce « largement plus suivie que celle du 10 septembre ».

Manifestation à Perpignan. A noter également : un cortège intersyndical partira ce jeudi vers 10 h 30 de la place de Catalogne pour défiler dans les rues de Perpignan, ce qui compliquera sans nul doute la circulation en centre-ville.

Opération « caddies vides ». Le collectif citoyen « Indignons-nous, bloquons tout » des Pyrénées-Orientales annonce une nouvelle opération « caddies vides » ce jeudi à 15 heures à l’hypermarché Leclerc de Perpignan Sud. Dans la foulée, une assemblée générale du collectif est prévue à 18 heures au pied du Castillet.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 17 septembre 2025)

Journée d’action du 18 septembre : « L’austérité n’est pas une fatalité » (L’Indep)

Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale appelle salariés du public et du prive a manifester a Perpignan dans le cadre d’une journée d’action entre autres destinée à s’opposer à l’austérité budgétaire et à réclamer la « justice fiscale ». Dans la lignée des revendications exprimées ce mercredi lors du mouvement citoyen « Bloquons tout ».

L’intersyndicale réunie lors du mouvement contre la réforme des retraites est de retour. CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa, CPE-CGC : pas moins de huit organisations appellent à battre le pavé à Perpignan ce jeudi 18 septembre 2025. Entre autres pour s’opposer aux restrictions budgétaires annoncées, tout en réclamant une véritable « justice fiscale » et un meilleur partage des richesses. Le rendez-vous est fixé à 10h30 sur la place de Catalogne.

« Pas un syndicat ne manque à l’appel », se félicite le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Selon lui, cette unité est toute naturelle compte tenu de la situation : « Le budget annoncé par Bayrou est injuste, dans la continuité de ce qu’on a vécu en 2023 avec la réforme des retraites. On a pris acte de la démission de Bayrou et de l’arrivée de Lecornu en tant que Premier ministre, mais on se fout du nom de celui qui est à Matignon. Ce qu’on regarde, c’est la politique menée. Faire payer l’ardoise aux seuls salariés est inadmissible. Il faut que l’effort soit partagé. »

Du « musée des horreurs » à la « chambre de torture »

Sur ce coup, le porte-parole départemental de la CGT, Julien Berthélémy, est sur la même ligne. « 44 milliards rognés sur les finances publiques, 2 jours fériés supprimés, la monétisation de la 5e semaine de congés payés: le budget annoncé est un véritable musée des horreurs », juge-t-il. « Nous réclamons la justice fiscale. On donne 211 milliards d’euros au patronat sans contreparties, alors qu’avec la réforme de l’assurance-chômage, on va encore prendre plus aux précaires. »

« Et en plus du musée des horreurs, on a l’impression d’être dans la chambre de torture », renchérit Géraldine Moralès, de la FSU66. « Il y a une souffrance qui est sur le point d’exploser : On s’attaque aux services publics mais derrière, il y a des hommes et des femmes. »

Omar Belguellaoui, de la CFDT 66, se veut également offensif. « On tape toujours sur les mêmes, les travailleurs, les demandeurs d’emploi, les retraités, comme s’ils étaient responsables de la dette », déplore-t-il. « Depuis 2017, on a eu 7 premiers ministres, mais c’est toujours le même braquet. »

Cependant, au-delà de la critique, l’intersyndicale propose également des solutions pour sortir le pays de l’ornière. « L’austérité n’est pas une fatalité. La dette peut être réduite autrement », assure l’un des co-secrétaires départementaux de Solidaires, Christopher Pereira. « Pour nous, le mieux serait de mettre à contribution les grands patrimoines », rebondit Laurent Fourcade, de la CFTC. Pierre Grousset, de l’Unsa, acquiesce. Et appelle, comme Solidaires, à l’instauration de la taxe Zucman de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.

Jérôme Capdevielle estime quant à lui qu’au lieu de miser sur l’austérité, le gouvernement devrait également favoriser le pouvoir d’achat et par ricochets la consommation des ménages « qui pèse 60 % du produit intérieur brut ». Quand la CGT met notamment l’accent sur la nécessité de parvenir à l’égalité salariale entre hommes et femmes, qui permettrait aussi de renflouer les caisses grâce aux cotisations générées.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 12 septembre 2025)

Montagne catalane. Bloquons tout : le haut canton mobilisé (L’Indep)

Hier, un barrage filtrant était dressé lors d’une action spontanée à l’occasion du mouvement « Bloquons tout le 10 septembre ». Une trentaine de personnes a commencé à se rassembler devant la citadelle de Mont-Louis à partir de 12h30 pour un barrage filtrant.

La montagne a voulu montrer « qu’ici en zone rurale, encore plus qu’ailleurs, on est mécontents de ce gouvernement On est les oubliés des oubliés. Nous faisons une manifestation non déclarée car le gouvernement et Macron ne sont tellement pas dans les clous qu’il n’y a pas de raison qu’on le soit ! », explique une manifestante. Une trentaine de personnes avait dressé un barrage filtrant sur le passage piéton devant la citadelle de Mont-Louis avec distribution de tracts aux automobilistes. « Nous nous sommes retrouvés spontanément entre gens qui ne connaissaient pas forcément mais qui cherchaient un lieu de protestation sur la montagne. » Quelques anciens Gilets jaunes étaient de la partie, n’ayant pas digéré « la répression et la non-prise en compte du cahier de doléances pour plus de justice sociale et de démocratie. » Ce que nombre de manifestants veulent, « le Référendum d’initiative citoyenne avec une Ve République car on veut décider des lois à mettre en place pour l’intérêt commun. Les revendications sont toujours les mêmes mais beaucoup plus criantes tant le gouvernement est allé trop loin, notamment sur les retraites, la loi Duplomb. Nous ne pouvons pas accepter d’être tondus indéfiniment, on est étouffés par une profonde injustice, une grosse indignation et beaucoup de détresse. Nous avons de plus en plus le sentiment d’être gouvernés par une caste qui défend son intérêt et pas celui du peuple français. On veut que la politique change. Le président de la République ne respecte pas la démocratie et ce déni de démocratie est assez insupportable. La nomination de Lecornu, Premier ministre, la veille du mouvement a exacerbé encore plus les tensions ! »

L’action, encadrée par les gendarmes s’est déroulée pacifiquement. Elle s’est achevée sur une assemblée générale toute aussi spontanée que le barrage filtrant « pour se fédérer car on se donne le droit de décider au dernier moment d’une action. C’est un mouvement citoyen et on ne veut être récupérés par aucun parti politique ».

Frédérique Berlic (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

« Nous voulons une meilleure redistribution des richesses » (L’Indep)

Ce mercredi, dans le cadre du mouvement « Bloquons tout », entre 2 200 et 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Perpignan à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Dans la foulée, l’opération « caddies vides » planifiée par le collectif citoyen Indignons-nous a engendré la fermeture du Carrefour Château Roussillon durant une partie de l’après-midi. Par contre, l’opération de blocage de 1’A9 au Boulou prévue dans la matinée a finalement échoue.

Le rendez-vous était fixé à 11 heures au pied du Castillet. Et ils étaient nombreux à avoir répondu a l’appel. Très vite, la place de la Victoire s’est révélée trop petite pour accueillir tout le monde. Un petit défilé en centre-ville s’imposait. Ce sont les syndicats à l’initiative du rassemblement qui ont donné le top départ. Direction : le siège local du Mouvement des entreprises de France (Medef) via le boulevard Clemenceau, pour ensuite poursuivre vers la préfecture. « Nous sommes là pour obtenir un nouveau projet de société, un budget qui réponde aux besoins des salariés. Toutes les politiques publiques menées par les gouvernements successifs ont visé à satisfaire le patronat, qui accapare les richesses créées par les travailleurs. Il faut changer tout ça par la mobilisation », a déclaré le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, pour galvaniser les troupes.

La mobilisation était bel et bien au rendez-vous ce mercredi matin. Entre 2 200 et 3 000 personnes ont défilé à Perpignan, selon les estimations respectives de la préfecture et des syndicats. Lycéens, retraités, fonctionnaires, salariés du privé, travailleurs indépendants, précaires…

Les manifestants venaient d’horizons divers. Mais leurs revendications se recoupaient souvent. « Plutôt que de distribuer 211 milliards d’euros de subventions aux entreprises, il vaudrait mieux mettre de l’argent dans les services publics et l’écologie. Nous voulons une meilleure redistribution des richesses », résume Nathalie, une masseuse de 34 ans.

Bemat, un retraité perpignanais de 73 ans, n’en pense pas moins : « On nous dit que le libéralisme est la seule solution, mais ce n’est pas vrai. Je pense qu’il faudrait au moins mitiger un peu le système dans lequel nous vivons, y remettre du social. La paupérisation de la société est effrayante. Et dans le même temps, en France, 500 familles possédent 44 % du produit intérieur brut. Ce n’est pas normal. » Gaëtan, un électricien perpignanais de 36 ans, réclame pour sa part un changement de constitution. « Celle de la Ve République donne trop de pouvoir au gouvernement. Il y a une centralisation du pouvoir qui empêche la démocratie de s’exprimer », estime-t-il.

De nombreux lycéens ont également manifesté en tête de cortège. Ils ont notamment scandé, avec d’autres, des slogans tels que « Taxez les riches ! » devant les stores d’acier baissés des locaux du Medef. « Notre objectif est de protester contre Macron et contre la politique qu’il mène. On veut un Premier ministre de gauche ! », martèle Tristan, le responsable fédéral de l’Union syndicale lycéenne.

Louise, élève de première au lycée Lurçat, renchérit : « Nous avons un sentiment d’injustice. On se bouge, on demande des choses, mais rien n’est fait. Pire : on nous met en difficulté. Il y a trop de professeurs absents qui ne sont pas remplacés. On a besoin de plus de profs et de meilleures conditions d’étude. »

Petit épilogue: dans la foulée de la manifestation, à l’appel de l’intersyndicale des postiers et du collectif Indignons-nous, autour de 150 personnes ont prolongé la mobilisation en bloquant la circulation sur le cours Escarguel, au niveau de la place de Catalogne, entre 12h30 et 14 heures.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

Mouvement « Bloquons tout » : des propositions sur la table pour la suite (L’Indep)

Ils étaient environ une centaine à s’être réunis ce mercredi en fin d’après-midi au pied du Castillet pour une nouvelle assemblée générale du collectif citoyen « Indignons-nous, bloquons tout ». Les participants ont commencé par effectuer un petit débriefing de la journée. Dans le cadre d’une séance de « micro ouvert » où tous ceux qui le souhaitaient pouvaient prendre la parole, alors que dans le même temps, chacun était libre d’écrire sur des post-it ses propositions d’actions pour la suite.

« Au Boulou, nous n’étions pas assez nombreux ». Lors des prises de parole, la plupart des orateurs ont estimé que le nombre de participants à la manifestation perpignanaise et l’opération « caddies vides » menée au Carrefour de Château-Roussillon constituaient de véritables réussites. Plusieurs intervenants ont également évoqué l’échec de la tentative de blocage de l’A9 au Boulou. « Nous n’étions pas assez nombreux », a résumé l’un d’entre eux.

Une nouvelle action « caddies vides » dans les tuyaux. Après ce débriefing, l’une des animatrices de l’assemblée générale a procédé à la lecture des propositions d’actions effectuées par post-it interposés. Parmi celles-ci figurait sans surprise l’organisation d’une nouvelle opération « caddies vides » (samedi à 10 heures au centre commercial de la Porte-d’Espagne). Mais aussi le « blocage du rond-point du Boulou ». Pour ce qui est des nouvelles idées qui ont émergé, il y avait entre autres celle d’un blocage du marché international Saint-Charles. Reste à savoir quelles propositions vont aboutir.

Et pendant ce temps-là du côté des syndicats… Les organisations syndicales restent pour leur part focalisées sur la journée de mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre prochain. Grosse différence avec la mobilisation de ce mercredi : ce ne sont plus seulement 3 syndicats, mais bien 8 (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, CFTC, Solidaires et CFE-CGC) qui appellent à descendre dans la rue, notamment contre l’austérité budgétaire. À Perpignan, une manifestation est d’ores et déjà calée ce jour-là, à partir de 10 h 30, au départ de la place de Catalogne.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

« Ce n’est pas en pillant les retraités qu’on va réduire la dette » (L’Indep)

Plusieurs organisations de retraités du département appellent a se joindre au rassemblement qui se tiendra ce mercredi matin au pied du Castillet Pour réclamer un budget de « justice fiscale ».

« Les retraités sont une cible facile, mais ce n’est pas en les pillant qu’on va réduire la dette. » Pour Chantal Argence, de la FSU retraités, il s’agit là d’une évidence. Et ce n’est pas le secrétaire départemental des retraités CGT, Eugène Rios, qui dira le contraire : « Il n’est pas question qu’on paye une note qui n’est pas de notre ressort. Bayrou est tombé, mais le prochain Premier ministre risque de nous présenter le même budget. »

Plusieurs mesures d’austérité évoquées récemment sont tout particulièrement dans le viseur des retraités. Dont notamment la suppression de l’abattement fiscal de 10 %, dont ils bénéficient au même titre que les salariés « par mesure d’équité ». « Avec la suppression de cet abattement, certains retraites deviendraient imposables et n’auraient plus droit à certaines aides. Des personnes qui étaient à la limite vont basculer dans la précarité », alerte Chantal Argence.

L’idée de voir certains médicaments déremboursés suscite également une forte opposition. « 30 % de la population hésite déjà à se soigner. Si on dérembourse des médicaments, il y en aura encore plus », fustige Eugène Rios. Le gel des pensions et les « coupes sombres » dans les services publics, dont ils sont parmi les premiers usagers, ont également le don de mettre les ainés en colère. Sans compter les propos du Premier ministre démissionnaire sur les « boomers », qui ont encore rajouté de l’huile sur le feu.

« On en a marre d’être agressés en permanence », résume Ginette Kesraoui, de la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP). Pour toutes ces raisons, les sections retraités de la CGT et de la FSU, ainsi que la FGR, l’association LSR et l’union des retraités et des personnes âgées (UNRPA) appellent à descendre dans la rue ce mercredi 10 septembre. Et à remettre le couvert le 18.

A. A. (L’Indépendant, le 10 septembre 2025)

Sophie Binet à Perpignan: « Une autre politique sociale est possible » (L’Indep)

La secrétaire générale de la CGT était en visite à Perpignan ce vendredi 5 septembre, pour célébrer les 130 ans de la Confédération et inaugurer la 30e exposition que présente le syndicat en marge du festival Visa. Elle a évoqué a cette occasion les mobilisations annoncées pour les 10 et 18 septembre prochains.

Agenda chargé ce vendredi 5 septembre pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, de passage à Perpignan. Visite au mémorial de Rivesaltes, vernissage de la 30e exposition que présente le syndicat dans le cadre du festival Objectif image (ex-festival Off), célébration des 130 ans de la Confédération au palais des rois de Majorque : de nombreux rendez-vous jalonnaient la journée.

L’un des gros temps forts du programme restait cependant l’inauguration de l’exposition du photographe perpignanais Daniel Deixonne sur La Jeunesse engagée que l’organisation donne à voir à la Bourse du travail en marge de Visa. « Je suis très frère que la CGT fasse ça », indique Sophie Binet. « Les images ont un poids important dans les luttes, mais elles jouent aussi un grand rôle dans la montée de ce nouveau fascisme. On assiste à une instrumentalisation des images pour les faire mentir. »

Concernant le 10 septembre, la secrétaire générale de la CGT annonce « plus de 600 actions sur les lieux de travail (débrayage, etc.) » aux quatre coins de France. « Nous avons décidé d’accompagner cette mobilisation citoyenne car nous partageons ses revendications, cette colère contre le budget Bayrou qui fait les poches des travailleurs pour remplir celles des rentiers et des actionnaires », explique-t-elle. « Pour nous, Il s’agit d’une étape pour construire la mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre. »

Pour Sophie Binet, la mobilisation s’impose d’autant plus que le rapport de force est en faveur des travailleurs. « Ce budget, qui ne tombera pas forcément avec le Premier ministre, est un véritable musée des horreurs. Nous voulons un budget qui permette la justice fiscale, pour donner des moyens aux services publics et abroger la réforme des retraites », détaille la syndicaliste. « En Espagne, on a un gouvernement qui, grâce à la mobilisation, a augmenté les salaires, diminue les contrats précaires et va bientôt diminuer le temps de travail. Et l’Espagne n’a jamais été en aussi bonne santé ! Sa dette baisse. On voit qu’une autre politique sociale est possible. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)

Mouvement du 10 septembre: ce qui se prépare dans les Pyrénées-Orientales (L’Indep)

Blocage du péage autoroutier du Boulou ou d’autres axes stratégiques, « révolution du caddy »… : lors de la deuxième assemblée générale du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales, qui a réuni plus de 100 personnes ce jeudi 4 septembre 2025 au parc Maillol, de nombreuses propositions d’actions ont émergé en vue du mouvement du 10 septembre.

18 heures, ce jeudi 4 septembre, a Perpignan. Plusieurs dizaines de personnes sont déjà réunies devant le parc Maillol, en face du lycée du même nom. Objectif: définir les modalités d’actions du mouvement du 10 septembre, qui vise notamment à protester contre les restrictions budgétaires annoncées par le Premier ministre en juillet.

Un jeune membre du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales est le premier à prendre le micro. « Je crois que l’idée d’avoir un représentant ou des porte-parole est écartée, a-t-il mis au point d’emblée. L’idée, c’est qu’on discute, qu’on s’entende. Je viens avec mes colères citoyennes, mes envies de changement. J’ai vu l’échec des mobilisations qui ont précède. Il faut trouver d’autres moyens de se faire entendre. Ce dont on a envie, c’est d’une démocratie qui fonctionne. » Le débat était lancé.

Grandes surfaces en ligne de mire

Au plus fort de l’assemblée générale, une bonne centaine de personnes était présente. Soit 3 à 4 fois plus que lors de la précédente réunion, qui s était tenue le 23 août. Dans la foule : des jeunes et des moins jeunes, des citoyens non encartés, mais aussi un certain nombre de militants syndicaux, politiques ou pro-palestiniens. Le mouvement se veut « apartisan » mais la plupart des prises de parole avaient une tonalité de gauche. Plusieurs intervenants ont notamment souligné la nécessité de « sortir du système néo-libéral ».

Pour « tout bloquer », certains sont favorables à des actions permettant d’agir sur la consommation. « Ce qui me parait intéressant, c’est ce jour-là de ne pas consommer dans les grandes surfaces ou sur internet. Ça pénaliserait les grands patrons », a par exemple plaidé un ancien syndicaliste. « Moi, j’avais pense à faire une « révolution du caddy ». Le but, c’est d’aller nombreux dans un supermarché, de tous prendre un caddy et de se promener dans le magasin sans rien acheter », a renchéri un deuxième orateur.

D’autres plaident pour des opérations de blocage plus classiques. C’est notamment le cas d’un jeune participant, coiffeur de son état : « La pierre angulaire du mouvement, c’est la détestation de Macron. On a tous fait des manifs qui n’ont eu aucun impact. Ils ne comprennent que la force. Il faut bloquer le péage du Boulou, le flux des camions qui alimentent Saint-Charles. »

Un ancien gilet jaune a mis sur la table une autre proposition. « Les différentes actions devront être actualisées le jour même avec tout le monde, a-t-il souligné. Mais il nous faut dès maintenant des propositions de blocage. Pour ma part, je propose de bloquer le pont Arago et la voie sur berges. »

Plusieurs militants syndicaux sont également intervenus dans le débat. Le porte-parole de la CGT, qui appelle avec Solidaires et la FSU à se rassembler le 10 septembre à 11 heures sur la place de la Victoire, a estimé que « pour bloquer l’économie, il faut mettre le maximum de salariés en grève ». Tandis que des militants de la Confédération paysanne ont profité de l’occasion pour annoncer que celle-ci rejoignait le mouvement.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)