« La protection maternelle et infantile est en train de mourir et on la regarde » (L’Indep)

La protection maternelle et infantile « se porte au plus mal », dénoncent ses agents dépités par le manque de moyens mais également le défaut de pilotage stratégique de ce service crucial dans la prévention sanitaire au plus près des territoires.

La protection maternelle et infantile (PMI), créée aux côtés de la Sécurité sociale en 1945 pour « assurer la protection médicale de toutes les femmes enceintes, des jeunes mères et des enfants de moins de 6 ans de façon universelle, gratuite et inconditionnelle », est au plus mal selon ses agents. « Aujourd’hui, dans les Pyrénées-Orientales, la PMI est en train de mourir et on la regarde mourir », alertent ce mercredi 19 novembre des sages-femmes, infirmières puéricultrices et médecins du conseil départemental.

Ce que ces fonctionnaires territoriaux dénoncent d’abord, depuis 2023, c’est la baisse des moyens alloués à ce service crucial dans le deuxième département le plus pauvre de France métropolitaine, ce qui les empêche d’accomplir leurs missions obligatoires pour la santé des enfants et de leurs mères. La PMI ne représente que 0,1 % du budget départemental (1 million d’euros sur 737 en 2025), alors qu’elle doit couvrir les besoins de tous les bébés catalans (environ 4 000 par an) et de leurs familles. Ces agents déplorent ainsi le manque d’effectifs, avec par exemple seulement 8 postes de
médecins pourvus, à temps partiel, sur les 14 existants. Résultat : visites en crèches et dépistages en écoles maternelles non assurés, délais de consultation allongés et retards dans les vaccinations.

La deuxième problématique relevée par ces agents du conseil départemental est « le défaut de pilotage, de stratégie ». « Puisque nous ne pouvons plus accomplir toutes nos missions, nous aimerions, à tout le moins, qu’on nous dote d’une vraie gouvernance et d’une organisation pour prioriser certaines actions. Il manque une réflexion politique et un projet de territoire. » Conséquence de ce manque d’anticipation: pendant 9 mois, de mai 2024 à mars 2025, les nouveau-nés des Pyrénées-Orientales n’ont pas reçu de carnet de santé, compromettant ainsi la continuité des soins.

« La protection maternelle et infantile est une compétence départementale obligatoire », rappelle Jean-François Laffon, secrétaire général de la CGT du Département, qui pointe les choix de l’institution : « Le conseil départemental des Pyrénées-Orientales est en bonne santé financière, mais à quel prix ? »

Nicolas Monnet (L’Indépendant, le 27 novembre 2025)

Pour marquer le 80e anniversaire de la PMI et pointer les problématiques rencontrées dons les Pyrénées-Orientales la CGT accueille une exposition, à la maison des syndicats au 8 rue de la Garrigole à Perpignan.

« L’augmentation de la précarité a accentué les difficultés »

« L’augmentation de la précarité a accentué les difficultés rencontrées par les professionnels de la PMI dans leurs missions d’accompagnement », répond le Département mis en cause par ses agents. Il estime que « dons un contexte national marqué par la hausse de la pauvreté et la dégradation de plusieurs indicateurs sanitaires (…) il continue son action en matière de prévention ». Et de conclure : « Nous soutenons pleinement nos équipes de terrain et œuvrons pour développer l’accès aux soins, aux conseils et à l’accompagnement pour toutes et tous, malgré des baisses significatives de budgets alloués de l’État »

Agriculture. « Une concurrence déloyale avec des importations illégales (L’Indep)

La Confédération paysanne a surpris hier matin la plateforme logistique Azura de Saint-Charles à Perpignan avec une opération coup de poing. Elle s’est introduite dans ses locaux pour récupérer des barquettes de tomates et prouver qu’elles sont « mal étiquetées ». Les paysans dénoncent une « concurrence déloyale et illégale de leurs importations ». Ils ont ensuite pris la route vers une grande surface pour vider les rayons de ces tomates.

C’est sur la jonction de deux histoires que la Confédération paysanne a décidé de mener des actions hier matin dans les Pyrénées-Orientales. « Nous sommes là pour la défense de l’autodétermination du peuple sahraoui et le combat des producteurs français qui vivent une concurrence déloyale face à des importations prétendument marocaines, comme là chez Azura, alors que clairement les tomates qui arrivent ici sont produites au Sahara occidental », introduisait Fanny Metrat, porte-parole de la Confédération paysanne nationale.

C’est donc dans la zone Saint-Charles à Perpignan, à la plateforme logistique Azura, entreprise franco-marocaine, qu’a démarre le mouvement. Une soixantaine de paysans ont réussi à s’introduire dans les locaux afin de récupérer une barquette de tomates pour vérifier ses étiquettes. « On est allé chercher à l’intérieur pour avoir la preuve, on a trouvé une barquette étiquetée « Maroc », alors que depuis des années nous nous battons juridiquement, et nous avons gagné l’année dernière le procès, pour dire que l’étiquetage de ces produits-là n’était pas conforme. En fait, il devrait y avoir écrit « Sahara occidental ». Ces entreprises passent outre toutes les règles commerciales mondiales », poursuit la porte-parole.

Chassés en dehors des locaux après des échanges tendus avec les salariés, ils ont ensuite pris place devant les entrées pour bloquer l’accès aux camions et donc au déchargement de marchandises.

Aujourd’hui la Confédération porte plainte contre Azura, puisqu’en fait elle ne respecte pas l’accord de libre-échange qui a été signé entre l’Union européenne et le Maroc, puisque les produits importés par Azura sont des produits issus du Sahara occidental qui est un territoire non autonome. On attend depuis des années avec le peuple sahraoui qu’il y ait un référendum(*), mais du coup on bafoue le droit international, on bafoue les revendications portées par l’ONU, et on importe des produits qui ne sont clairement pas marocains », expriment les porte-parole.

Un combat mené pour la solidarité de tous les peuples mais aussi pour tenter d’éradiquer cette « concurrence déloyale ». Pour exemple, les représentants du syndicat rapportent que des tomates qui arrivent à moins de 4 € le kilo sont affichées sur le territoire français 8 à 10 € minimum le kilo, donc « une concurrence déloyale sur des importations illégales ».

Les actions se sont poursuivies en fin de matinée dans la grande surface Carrefour ou le syndicat a pu « constater d’énormes stocks de barquettes de tomates mal étiquetées ». « On les a récupérées et chargées dans des chariots. C’est bien la preuve que le consommateur est trompé », explique Jean Thevenot, délégué de la Confédération paysanne à la Via Campesina, mouvement paysan international. Cet agriculteur du Pays Basque dénonce notamment les questions des conditions de production socio-environnementales au Sahara occidental, « avec des salaires au minimum dix fois plus bas, typiquement sur la tomate cerise, qui est le produit principalement importé par Azura ».

Le combat est clair et ne semble pas s’arrêter là pour la Confédération paysanne. « On va continuer à s’attaquer aux accords, continuer les actions s’il le faut, même si on doit aller en justice », poursuit Jean Thevenot. « Ce qu’on dénonce aujourd’hui, c’est la concurrence à son paroxysme, vraiment la pièce la plus sombre peut-être du libre-échange qui met en compétition nos productions, avec celles issues de territoires occupés, qui sont produits par des salariés payés à très bas coût. C’est un cri d’alarme, parce qu’on n’arrive pas à vivre de notre métier ».

Laura Morales (L’Indépendant, le 27 novembre 2025)

(*) Comme le relate la Confédération paysanne, « Le Maroc est censé organiser un référendum d’autodétermination pour que le peuple sahraoui décide s’ils veulent rejoindre le Maroc ou s’ils veulent devenir un État indépendant. Ce référendum n’a jamais eu lieu. Donc aujourd’hui, le Maroc considère que le Sahara occidental est marocain, mais le droit international ne le considère pas. Du coup, quand le Maroc signe un accord de libre-échange avec l’Europe, avec l’Union Européenne, c’est un accord consacré au Maroc ».

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4093 – vendredi 28 novembre 2025)

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« La laïcité, ce n’est pas une lutte contre les croyances » (L’Indep)

La laïcité est à l’honneur dans les Pyrénées-Orientales a l’occasion des 120 ans de la loi de 1905. Des animations variées, dont une journée de sensibilisation pour 450 enfants, sont prévues pour renforcer la sensibilisation à ce principe fondamental.

À l’occasion des 120 ans de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, le comité Laïcité République 66 et le Grand Orient de France s’unissent. Pour commémorer cette date importante, diverses animations sont prévues à partir du 27 novembre prochain, en partenariat avec le conseil départemental et le conseil régional.
Lors d’une conférence de presse, donnée ce mardi 25 novembre à Perpignan par Pascal Farines, membre du Grand Orient de France et Élie Puigmal, président du comité Laïcité République des Pyrénées-Orientales, les bases et définitions de ce mot ont été rappelées. « Ce n’est pas une lutte contre les croyances. C’est une garantie pour que chacun puisse croire, ne pas croire, changer de religion et vivre ensemble sans pression ni privilège religieux. Ce mot ne doit pas être adjectivé », développent-ils. Ajoutant que les Pyrénées-Orientales sont l’un des départements où les mobilisations sont les plus importantes.

Sensibiliser la jeunesse

Durant plusieurs jours, des actions seront menées dans le département. Par exemple ce 27 novembre, avec une journée de sensibilisation au Palais des Rois de Majorque pour 450 enfants. « On s’est aperçu qu’en particulier chez les jeunes, il y a un déficit de connaissance de la laïcité », souligne Pascal Farines. Le comité Laïcité République a ainsi créé un diaporama « pour les amener à cheminer, à réfléchir et à débattre ».

Des projections au cinéma sont également prévues. En particulier, le film « Le procès de Viviane Amsalem », le samedi 29 novembre au Clap Ciné de Canet-en-Roussillon. « C’est l’histoire d’une femme israélienne qui ne peut pas divorcer. Il montre l’inconvénient du poids de la religion dans la société », indique Pascal Farines.

Un autre, au Castillet à Perpignan le 4 décembre et au Puigmal à Osséja le 5 décembre : « Laïcité, Liberté, Égalité, Fraternité », le premier film sur l’histoire de la laïcité, animé par le réalisateur Georges Bringuier.

Une exposition composée de 17 panneaux explicatifs sera mise en place au Hall Guy Malé au siège du département à Perpignan du 9 au 12 décembre. Et les événements seront clôturés par une conférence publique avec débat, le 17 décembre à l’espace Christian Bourquin à Perpignan.

Emma Lemaire (L’Indépendant, le 26 novembre 2025)

372 bracelets connectés pour alerter sur les violences faites aux femmes (L’Indep)

À l’occasion de la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la préfecture et les différents acteurs institutionnels et associatifs ont renforcé ce mardi 25 novembre 2025 leur partenariat autour du dispositif « App-elles ». Une application avec bracelets ou boutons connectés permettant aux détentrices d’alerter face à une situation de détresse, de danger ou d’urgence.

Les chiffres de progression des violences intra-familiales, notamment celles faites aux femmes, sont sans appel. « Et assez préoccupants » plante Pierre Regnault de la Mothe, préfet des Pyrénées-Orientales, un département qui, à la mesure du phénomène, se distingue par un taux d’utilisation très supérieur à la moyenne nationale du dispositif « App-Elles ».

Depuis 2019, France victimes 66 équipe toutes les femmes en difficulté volontaires de cette application gratuite, créée par l’association Résonantes, avec bracelets et boutons connectés. Elle permet d’envoyer une alerte immédiate aux contacts de confiance, la transmission d’éléments utiles comme la localisation ou l’enregistrement sonore (servant de preuve officielle pour les procédures) et la mobilisation rapide des professionnels. Le projet s’est aussitôt agrégé la collaboration de la préfecture, de partenaires institutionnels (conseil départemental, justice, forces de sécurité intérieure) et d’acteurs associatifs spécialisés dans l’accompagnement des victimes (Mouvement français pour le planning familial, ACAL, AFFED, UDAF, APEX). Le réseau vient d’être renforcé ce mardi par l’entrée du CIDFF et par une coopération accrue avec la police et la gendarmerie détenteurs désormais des noms des personnes bénéficiant de cet outil, afin d’être aussitôt sensibilisés à la situation et mener au besoin une intervention adaptée et plus efficace.

« Retrouver un sentiment de liberté »

Sur cinq années, 372 femmes ont été dotées du dispositif dans le département pour une durée moyenne de 9 à12 mois. En 2024, 86 nouveaux appareils ont été délivrés à des femmes en difficulté élevant le nombre à 155. En 2025, on compte déjà 73 nouvelles détentrices pour 144 accompagnements en cours. Mais ce projet ne se limite pas au matériel, il s’accompagne d’entretiens psychologiques et juridiques (400 effectués en 2024). « Nous avons permis à des femmes bat-tues, harcelées, menacées de retrouver un sentiment de liberté, de reprendre presque normalement leur vie professionnelle, sociale, familiale », précisent les responsables de France victimes 66. « C’est une forme de béquille. Mais aussi l’occasion d’apporter d’autres réponses et d’orienter vers l’ensemble des structures partenaires en fonction des problèmes rencontrés et identifiés. »

Laure Moysset (L’Indépendant, le 26 novembre 2025)

Violences faites aux femmes. Ils ont marché pour Nathalie, Zaïa, Elodie, Adeline, Béatrice, Eva… (L’Indep)

Brandissant ce mardi soir, place de la République à Perpignan, des pancartes blanches où seuls les prénoms de victimes de féminicide étaient écrits en noir, d’autres des slogans, ils étaient environ 250 à déambuler jusqu’au Castillet, au nom des 149 victimes, en 2025 en France, de violences sexuelles et sexistes. Une marche lumineuse digne et émouvante.

Elles s’appelaient Lucie, Mélina, Nathalie, Adeline, Martine, Béatrice… D’autres sont restées anonymes, mais toutes ces femmes sont tombées sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-conjoint, depuis le 1er janvier 2025. Leurs prénoms sont venus au fil des mois grossir les rangs d’une liste insupportable, inadmissible.

Toutes victimes de féminicides, -elles sont à ce jour 149 en 2025- les 250 personnes qui ont défilé ce mardi soir dans les rues du cœur de ville de Perpignan ne les ont pas oubliées.

Dans cette foule rassemblée place République en silence et s’éclairant à la lampe torche, avec un flambeau ou un portable suivant les consignes données, se trouve Bryann, 18 ans. Le jeune confie sans hésitation : « J’ai depuis toujours eu la fibre féministe. Pour moi la défense des femmes face à la violence de l’autre partie de l’humanité n’est pas qu’un vague concept, ni un argument électoral.. Enfant, j’ai côtoyé des gens violents, j’en ai souffert et j’ai vu les miens en souffrir aussi. D’où ma présence solidaire ce soir ».

Non loin de lui, Laurence, 35 ans, est venue seule braver le froid. Elle se dit « habituée à défiler pour des causes nobles et évidentes comme la lutte contre les violences faites aux femmes ». Elle écoute d’une oreille attentive les paroles prononcées au micro par Katia Mengo, co-organisatrice de cette marche lumineuse qui mènera plus tard le cortège jusqu’au pied du Castillet. D’un hochement de tête, elle approuve, et frémit lorsque Katia Mengo égrène ces chiffres terribles mais si réels : ceux des féminicides commis en France depuis janvier 2025. D’autres personnes autour ont le visage crispé ou du mal à retenir leurs larmes.

Félix, un Perpignanais de 31 ans, a lui la gorge serrée. « Je me devais d’être là ce soir, en mémoire des 149 victimes en France et de celles du monde entier, où une femme est tuée toutes les 10 minutes par son compagnon », souffle-t-il. « J’ai horreur de la violence sous toutes ses formes et celle à l’encontre des femmes, et des enfants, me débecte. C’est à nous les jeunes de ma génération de montrer l’exemple et d’en finir avec ce machisme, ce virilisme, ce masculinisme… Qui se répand dans toutes les couches de la société comme un virus ».

Le mot de la fin à un petit bonhomme d’à peine 6 ans. Il s’appelle Maël, est venu marcher avec sa mère et sa grande sœur de 10 ans. Tout fier, il tient bien fort leurs mains et crie, « moi aussi je suis féministe ! ». La nouvelle génération est en marche.

Valérie Pons (L’Indépendant, le 26 novembre 2025)

« La laïcité fait partie des valeurs que nous portons » (L’Indep)

La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État fête cette année ses 120 ans.
L’occasion pour le Département des Pyrénées-Orientales de rappeler l’importance de la laïcité et de présenter les actions menées tout au long de l’année pour sensibiliser a ce principe.

Le 9 décembre prochain marquera les 120 ans de la loi de 1905, concernant la séparation des Églises et de l’État. Hermeline Malherbe, présidente du Département des Pyrénées-Orientales, a ainsi souhaité célébrer « ce bel anniversaire ».

Mais comme la laïcité ne se fête pas que pour sa date d’anniversaire, des actions sont menées toute l’année par les associations locales et l’Éducation nationale, soutenues par le Département. « Des initiatives ont été portées, mettant en avant à la fois le respect et l’écoute, à travers la laïcité. Ça me semble vraiment important de pouvoir le relayer et être à la disposition du monde associatif », développe Hermeline Malherbe.

31 collèges publics des Pyrénées-Orientales ont été sensibilisés. Le Département a d’ailleurs lancé un appel à projet visant à soutenir des actions éducatives en lien avec l’affirmation du principe de la laïcité et la défense des principes de la République. Des actions qui s’adressent aux élèves de la 6e à la 3e. « La laïcité fait partie des valeurs que nous portons », ajoute la présidente. Elle rappelle qu’il ne s’agit pas d’une « lutte contre les religions », mais d’un « respect de toutes les religions et de tous ceux qui ne croient pas ».

Ateliers, concours, expositions…

Le Département et ses partenaires organisent plusieurs événements à partir de ce jeudi 27 novembre. Tout d’abord avec l’atelier « Laïcité j’écris ton nom », à destination des élèves des écoles, collèges et lycées, par le collectif Laïque. Un concours d’éloquence « Robert Badinter. Humanité, diversité, fraternité » est organisé par le Mémorial du Camp de Rivesaltes et l’Union des jeunes avocats des Pyrénées-Orientales, le samedi 6 décembre.

Pour la « journée de la laïcité », le 9 décembre, le groupe d’études sociétales et actions et la direction des services départementaux de l’Éducation nationale prévoient divers événements, tels que la plantation d’un arbre de la laïcité et le dévoilement d’une nouvelle plaque.

Les animations continuent jusqu’au 16 décembre, avec notamment une dictée pour les élèves et une journée portes ouvertes « La laïcité en question ».

Emma Lemaire (L’Indépendant, le 25 novembre 2025)

Le programme détaillé des animations est à retrouver sur le site leDépartement66.fr

Une marche lumineuse pour ne pas oublier les 149 victimes de féminicide (L’Indep)

Ce mardi à 18h à Perpignan, femmes et hommes marcheront côte à côte au nom des 149 femmes mortes en France sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint et penseront aussi très fort à toutes ces femmes et jeunes filles victimes de violences de toutes sortes.

Toujours en première ligne de la lutte contre toutes les violences faites aux femmes au sein de leur collectif et/ou association respectifs, Katia Mengo, Monique Hernandez, Camille Ferrer, soutenues par SUD Solidaires et la Ligue des droits de l’homme, ont uni leurs voix en organisant, ce mardi 25 novembre 2025 à 18h à Perpignan, une manifestation lumineuse, « éclairée par tout ce qui est possible : portables, flambeaux, bougies, loupiotes, lampes torches, etc. Le but est de rendre hommage aux 149 féminicides en France depuis le fer janvier 2025. Soit 11 % de plus qu’en 2024 ».

403 victimes de tentatives de viol en France en 2024

Cette marche solidaire mise en place dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, partira de la place de la République pour se rendre jusqu’au tribunal judiciaire ou sera organisé un sit in accompagné de prises de parole. Un concert donné au Théâtre de la Complicité clôturera la manifestation. La veille, Katia, Monique et Camille rappelaient à bon escient quelques chiffres et statistiques qui font froid dans le dos. Ainsi en France en 2024, le nombre de viols intrafamiliaux dont 98 % de femmes ont été les victimes, a augmenté de 9 % par rapport à 2023.

1 132 affaires de violences par conjoint dont 52 dossiers de viols intrafamiliaux ont été traités en 2025. Au niveau des agressions sexuelles commises au sein du foyer 85 % des victimes étaient des femmes, 58 % des mineurs. Toujours en 2024, « 403 femmes âgées de 18 ans et plus ont été victimes de tentatives de viol. 47 % l’ont signalé aux forces de l’ordre (gendarmerie, police) et 81 % ont déposé plainte », résume sobrement
Camille Ferrer. Déplorant, « mais 80 % de ces plaintes ont été classées sans suite ».

20 TGD affectés en 2025 par le parquet de Perpignan

Enfin, dans les Pyrénées-Orientales 20 téléphones (portables) grave danger (TGD) ont été attribués en 2025 par le parquet à des femmes victimes de violences intraconjugales, contre 3 seulement en 2024. Également par décision de justice, 7 auteurs réels ou présumés de violences envers leur conjointe ont dû porter à la cheville un bracelet anti-rapprochement (BAR).

Valérie Pons (L’Indépendant, le 25 novembre 2025)

La Ligue de l’enseignement continue d’agir malgré l’incertitude budgétaire (L’Indep)

Alors que l’incertitude règne autour du budget de l’État, et donc des crédits qui lui seront alloués pour l’an prochain, la Ligue de l’enseignement, «premier diffuseur associatif de spectacles vivants dans le département», a fait le point sur son bilan et ses projets en matière d’activité culturelle.

Favoriser l’accès à la culture sur l’ensemble du territoire. Telle est l’une des principales missions que s’est fixée la Ligue de l’enseignement des Pyrénées-Orientales. « Premier diffuseur associatif de spectacles vivants dans le département », la structure, qui emploie entre 150 et 170 salariés, organise aussi des interventions dans les écoles, collèges et lycées afin de sensibiliser les plus jeunes au théâtre, à la musique, à la danse, ou encore au cirque. « Nous sommes dans une logique de défense des droits culturels, même dans les secteurs éloignés des grandes infrastructures », résume le responsable du service culturel de l’association, Pierre Habet.

Dans cet objectif, la Ligue a passé des conventions avec plusieurs collectivités du pays catalan. En 2024-2025, 150 représentations ont été organisées dans ce cadre aux quatre coins du département. « Pour nous, la Ligue est un partenaire essentiel, explique la responsable du service culture de la commune d’Alénya, Martine Solère. Elle nous fournit un appui technique important pour organiser des représentations et nous permet notamment de mutualiser le matériel. » La chargée de mission développement culturel de la communauté de communes Pyrénées-Cerdagne, Axelle Soubielle, acquiesce : « Grâce à notre partenariat avec la Ligue, les enfants n’ont plus à faire 1h30 de bus pour aller voir un spectacle de 40 minutes. »

2.500 élèves inscrits pour le théâtre en catalan

Par ailleurs partenaire de l’Éducation nationale et du conseil départemental, qui gère les collèges, la Ligue organise également spectacles et rencontres entre artistes et jeunes en milieu scolaire. Sans oublier les représentations de théâtre en catalan. « Elles remportent un succès fou », confie Pierre Habet. « L’an dernier, nous avons accueilli 2.500 élèves, mais nous en avons refusé tout autant. » La prochaine session, qui se tiendra entre décembre et janvier, affiche déjà complet.

Reste qu’en cet automne, comme beaucoup d’associations, la Ligue des P.-O. navigue à vue. « Pour l’heure, on ne connaît pas l’enveloppe qui nous sera allouée en 2026, déplore son secrétaire général, Patrick Marcel. Mais si le projet de loi de finance est adopté tel quel, l’ensemble du monde associatif sera touché. »

Pierre Habet reste néanmoins positif : « Nous avons commencé à travailler sur plusieurs projets, dont notamment un avec le mémorial du camp de Rivesaltes. Il faut qu’on y aille, malgré l’incertitude. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 24 novembre 2025)