Lisa Ribeaud. « Ce budget de la Sécu inverse les solidarités »

Lisa Ribeaud, nouvelle présidente de Solimut Mutuelle de France, répond à « La Marseillaise » à propos du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, alors que son vote a lieu ce mardi.

La Marseillaise : L’instabilité politique conduit, cette année, à une élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale assez chaotique. Est-ce que cela vous inquiète en tant que responsable mutualiste ?

Lisa Ribeaud : Oui, on assiste à des allers-retours incessants entre le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat. Des mesures sont annoncées puis retirées. Des parties de textes sont créées puis supprimées puis réintroduites, des compromis de dernière minute sont passés… Encore à l’heure où on se parle. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux. On ne parle pas d’ajustement technique, mais de l’accès aux soins, de l’hôpital, des restes à charge… Bref, de la vie quotidienne de millions de personnes. Je suis outrée que le budget de la Sécurité sociale fasse l’objet d’un marchandage permanent.

La Marseillaise : Plusieurs acteurs du mouvement social ont qualifié ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale de « musée des horreurs ». Partagez-vous ce constat ?

Lisa Ribeaud : Totalement. S’agissant du texte initial qui a posé le cadre de la discussion, l’analyse que je fais, c’est qu’il inverse les solidarités fondées par la Sécurité sociale il y a 80 ans. On passe d’un système où la maladie était prise en charge collectivement, à un système où – de plus en plus – on demande aux personnes fragiles, aux personnes malades de payer pour générer des recettes qu’on n’est pas capable de trouver par ailleurs. C’est insupportable et c’est d’une grande violence. Il y a plusieurs mesures qui méritent leur entrée au musée des horreurs. Premièrement, le doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires. Ce sont ces petites sommes qui restent à la charge des patients lorsqu’ils vont chez le médecin ou à la pharmacie. On sait que ces franchises, qui ne sont pas d’un montant spectaculaires, constituent néanmoins des barrières financières à l’accès aux soins, surtout lorsque les personnes malades doivent s’en acquitter de manière répétitive. Ça va finir par peser très très lourd.

La Marseillaise : Le gouvernement parle de responsabiliser les patients. Vous n’êtes pas d’accord ?

Lisa Ribeaud : Par ailleurs, politiquement, le message est assez détestable : on parle de responsabiliser les patients, mais les patients ne sont pas responsables de leurs maladies. On ne choisit pas d’être malade. Les patients ne sont pas responsables de ce qu’un médecin met sur l’ordonnance. Pour moi, en revanche, c’est le gouvernement et les décisions politiques qui ont été prises ces dernières années qui sont responsables de la situation actuelle de la Sécurité sociale et du manque de financements pour combler son déficit. Plutôt que d’aller chercher de nouvelles recettes, on pointe les personnes malades, je trouve assez insupportable d’inverser les responsabilités de cette manière.

La Marseillaise : On pourrait vous dire que des restes à charge importants, c’est plutôt un argument pour développer des mutuelles.

Lisa Ribeaud : Ce n’est pas du tout notre conception. Nous, aux Mutuelles de France, on se positionne en complémentarité de la Sécurité sociale. Plus elle transfère des charges sur les mutuelles, plus on est obligé d’augmenter les cotisations et notre vocation, c’est que la population puisse être couverte pour une Sécurité sociale de haut niveau et par des mutuelles qui restent accessibles financièrement. Le combat de Solimut et des Mutuelles de France, c’est que la santé soit un droit pour tout le monde. Pour cela, il n’y a rien de mieux que la Sécurité sociale, qui a une base de mutualisation extrêmement forte puisqu’elle couvre l’ensemble de la population. En tant que mutuelle héritière des mutuelles ouvrières, on n’a aucun intérêt à rembourser de plus en plus de dépenses. Ce n’est pas soutenable financièrement pour nos adhérents. La seule chose qui se passe avec ce type de logique, c’est que les personnes ne prennent plus du tout de mutuelle.

La Marseillaise : Au-delà du doublement des franchises médicales, quelles sont les mesures qui vous choquent dans le projet de budget de la Sécurité sociale ?

Lisa Ribeaud : Il y a une mesure qui peut sembler administrative sur le papier, c’est de pousser les personnes qui ont une maladie chronique qu’on appelle « stabilisée » à sortir du dispositif des affections de longue durée. Il faut être extrêmement vigilants à la façon dont cela va se mettre en place. Il y a 14 millions de personnes en affection de longue durée. Une personne qui a un diabète stabilisé, elle reste diabétique. De même, une personne qui a le VIH et dont la charge virale est indétectable, reste porteuse du VIH. Si leur maladie est stabilisée, c’est parce que ces personnes ont pu avoir un accès aux soins, remboursés à 100%. Le risque, c’est que sans cela, elles recourent de moins en moins aux soins et donc que leur maladie chronique soit aggravée. À titre individuel c’est dramatique et à titre collectif, on sait qu’une maladie mal prise en charge ensuite coûtera plus cher et contribuera à désorganiser le système de soins.

Encore une fois, plutôt que d’aller chercher des recettes supplémentaires, on s’en prend à des personnes malades qui sont considérées comme « plus assez malades ». C’est une logique très dangereuse. Ensuite, pour moi, le dernier élément qui mérite son entrée au musée des horreurs, c’est l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam). C’est le chiffre qu’il ne faut pas dépasser. Son augmentation était fixée dans le texte à 1,6%, alors qu’on sait que l’augmentation naturelle des besoins de santé est de 4 à 5% avec le vieillissement de la population, les maladies chroniques et l’innovation médicale. Donc, si on applique ce taux-là, on va demander un effort insoutenable à notre système de santé. On décide de volontairement sous-financer la Sécurité sociale et, ensuite, on se sert de cela pour fermer des lits voire des services à l’hôpital…

La Marseillaise : Après avoir été supprimée en première lecture, les députés ont réintroduit en séance, vendredi 5 décembre, la taxe d’un milliard d’euros sur les cotisations mutualistes. Vous vous y opposez, mais les mutuelles n’ont-elles pas leur part d’effort à faire ?

Lisa Ribeaud : Répétons-le : quand une taxe augmente, elle finit inéluctablement par peser sur le bénéficiaire final. Au-delà de la mesure financière lourde pour les adhérents, ce sont les « arguments » invoqués avec désinvolture qui nous alertent et nous révoltent. Plus d’une heure durant, nous avons entendu, de la part des députés en séance, des propos fallacieux, insensés, insultants, qui remettent en cause l’intégrité du mouvement mutualiste. Mettre en cause l’intégrité des mutuelles, c’est attaquer le système de protection sociale solidaire que nous défendons. Nos entreprises relèvent de l’économie sociale et solidaire, sont à but non lucratif et à gouvernance démocratique. Ce sont les adhérents, élus par leurs pairs, qui ajustent les tarifs au strict nécessaire pour garantir les équilibres, payer les prestations et assurer les services aux populations que nous protégeons. Nous ne pouvons pas laisser s’installer ce discours. Nous ne pouvons laisser sans rien dire les mutuelles se faire insulter avec leurs adhérents, leurs militants, leurs salariés. Nous ne pouvons pas accepter que les mutuelles deviennent les boucs émissaires de décisions prises par les mêmes députés depuis des années, comme les transferts de dépenses vers les complémentaires, ou le définancement organisé de la Sécurité sociale, qui sont les véritables causes du niveau des cotisations mutualistes. Personne n’est dupe sur les jeux politiques en cours. Une partie des députés a sacrifié délibérément le pouvoir d’achat des ménages au profit d’un accord tactique pour faire passer un texte quel qu’en soit le contenu.

La Marseillaise : Votre prédécesseure avait déjà lancé une carte-pétition contre la taxation « habituelle » des mutuelles en expliquant que les hamburgers étaient moins taxés que les cotisations mutualistes. Où en êtes-vous ?

Lisa Ribeaud : Cette campagne produit ses effets auprès d’une partie des députés, nous continuons à dire que ces taxes sont profondément injustes parce qu’elles visent la santé et pénalisent les personnes âgées, fragiles ou qui ne sont pas salariées et qui ne bénéficient pas de l’aide de leur employeur. Nous poursuivons ce combat en mobilisant nos militants mutualistes pour interpeller les pouvoirs publics et aussi expliquer les enjeux dans la population avec un message fort : stop à la casse de la Sécurité sociale et stop à la taxation des mutuelles. Dans le cadre des 80 ans de la Sécurité sociale, nous avons mené plusieurs initiatives à Marseille, en Île-de-France, à Nice… qui ont été des moments de rassemblement populaire pour penser ensemble un autre avenir pour la Sécurité sociale.

La Marseillaise : Comment faire autrement ? Quand on dit qu’il n’y a pas d’argent, vous n’y croyez pas ?

Lisa Ribeaud : De l’argent il y en a ! Il y a beaucoup de déconstruction de discours à faire autour du financement de notre système de Sécurité sociale. Il y a tout un discours gouvernemental qui consiste à dire que la dépense sociale est trop élevée en France et du coup qu’il faudrait la maîtriser pour « sauver notre modèle ». Des économistes qui travaillent à évaluer notre dépense sociale, comme Anne-Laure Delatte, démontrent que quand on compare avec d’autres pays européens, on est dans la moyenne par habitant d’autres grands pays comparables. C’est un premier élément important à rappeler. Deuxième élément fondamental : ce n’est pas la dépense le sujet. L’augmentation des dépenses est inévitable, l’enjeu, c’est comment la financer. Qui contribue ? À quelle hauteur ? Sous quelle forme ? Notre système de Sécurité sociale souffre d’un sous-financement chronique. Pourquoi ? Parce qu’on parle de 80 milliards d’euros d’exonération de cotisations imposées par le gouvernement à destination des entreprises. Le gouvernement fait ce choix politique, mais il demande à la Sécurité sociale de le financer puisqu’il ne compense pas les montants. Il y a aussi toute une part des richesses produites qui ne contribue pas au financement de la Sécurité sociale. Ce serait aussi un levier important pour financer correctement notre modèle de protection sociale.

La Marseillaise : Si on vous suit bien, vous appelez les parlementaires à rejeter le projet de budget de la Sécurité sociale dans son état actuel. N’y a-t-il pas un risque de chaos ?

Lisa Ribeaud : Moi, j’appelle surtout les parlementaires à construire un budget à la hauteur des besoins, qui finance correctement notre Sécurité sociale, qui protège les plus malades et ne les pénalise pas, qui fasse fonctionner la solidarité collective. Je pense que c’est cela qu’on attend d’un débat parlementaire de haut niveau. La Sécurité sociale est trop importante pour être l’objet de marchandages. C’est ce qui permet à notre société de rester unie, c’est un socle de cohésion. Il faut aussi avoir cela à l’esprit quand on est parlementaire et que l’on vote sur l’avenir de la Sécurité sociale.

Entretien réalisé par Léo Purguette (La Marseillaise, le 9 décembre 2025)

Pierre Ouzoulias : « La loi de 1905 est menacée par des forces réactionnaires » (La Marseillaise)

Estimant la laïcité menacée, Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine, vice-président PCF du Sénat, appelle à rebâtir un cadre législatif autour de la loi de 1905.

La Marseillaise : La laïcité est-elle menacée aujourd’hui ?

Pierre Ouzoulias : Profondément. Il faut se replonger dans le contexte de 1905. On dit aujourd’hui que c’est une loi qui permet la liberté de conscience, de culte, etc. C’est aussi une loi qui permet de libérer les esprits du dogme religieux qui pèse sur eux. Dans les discours et surtout les articles de Jean Jaurès, il explique qu’on ne peut pas libérer le prolétariat s’il reste complètement enchaîné dans ses traditions. Pour lui, l’émancipation devait concerner toute la sphère sociale, à la fois le domaine économique mais aussi intellectuel avec la religion. On voit bien qu’en ce moment, montent chez les musulmans et les catholiques, partout, des pensées politiques qui utilisent la religion pour faire avancer une forme de néo-conservatisme, ayant pour conséquence le recul des libertés individuelles, des femmes surtout et la promotion d’un ordre social conservateur. Finalement, je trouve que 120 ans après, la situation que nous vivons n’est pas aussi éloignée que ça de celle de 1905.

La Marseillaise : Cette notion est instrumentalisée ?

Pierre Ouzoulias : C’est un principe qui n’est plus compris, utilisé par les uns et les autres, à gauche comme à droite, avec des objectifs qui n’ont pas été ceux de 1905. Cette loi arrive très peu de temps après l’affaire Dreyfus, qui a été le moment paroxysmique où l’armée et l’Église se sont entendues pour faire avancer une vision très nationaliste de la Nation et antisémite. C’est l’époque où on explique que les juifs ne seront jamais de bons Français, qu’ils sont des Français de papier. On retrouve parfois aujourd’hui, dans la façon dont les Français de confession musulmane sont montrés du doigt, quelque chose de similaire. En 1905, c’est au contraire le moment où la République affirme que tous les Français sont des citoyens de plein exercice, indépendamment de leur origine, de leur couleur de peau, de leur confession ou de leur non-confession. La loi de 1905 donne sa pleine puissance au projet républicain d’émancipation du citoyen. Elle est, à ce titre, tout à fait d’actualité car on sent monter des forces réactionnaires avec le développement d’un islam politique très inspiré de ce qui se passe au Proche-Orient, notamment de la pensée religieuse du wahhabisme ou du Qatar, avec des éléments profondément rétrogrades et conservateurs. De la même façon, il y a une forme de catholicisme identitaire comparable à celui de Trump, qu’utilisent tous les moyens de Bolloré et de Stérin, qui est profondément conservateur et anti-républicain. Par rapport à ces deux mouvements la loi de 1905 est menacée, et donc, essentielle.

La Marseillaise : Quel rôle joue l’éducation ?

Pierre Ouzoulias : Il est fondamental. La loi de 1905 arrive après les grandes lois de Jules Ferry sur l’école publique, laïque et obligatoire. Le principe est le même : émanciper les esprits, donner une éducation qui permette à chacun et à chacune de se faire sa libre opinion sur tous les sujets qui le concerne, y compris la religion. La loi de 1905 permet la critique de la religion. Il n’y a pas de blasphème en France et c’est quelque chose de fondamental. On voit bien en relisant Jaurès qu’en 1905, il avait l’ambition de libérer l’Église contre elle-même, ayant conscience que les forces progressistes qui visaient à plus d’égalité sociale entre les individus étaient sous la domination d’un épiscopat extrêmement rétrograde. Aujourd’hui, c’est la même chose. Il y a dans le catholicisme, l’islam et le judaïsme des voies progressistes, modernistes, qui sont critiques par rapport à un certain nombre de pratiques religieuses.

La Marseillaise : Quel est le cadre législatif à rebâtir autour de cette loi ?

Pierre Ouzoulias : La loi de 1905 n’est pas allée jusqu’au bout de ce qu’elle devait réaliser. Un certain nombre de territoires qui étaient à l’époque des colonies n’ont pas eu le droit à son application. Je pense notamment à la Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le concordat d’Alsace-Moselle est une incongruité, une espèce de fossile qui n’a plus de sens. La première chose, ça serait qu’elle puisse s’appliquer partout, dans les territoires ultramarins et métropolitains. Nous devons trouver une façon pour que le principe de laïcité soit plus affirmé, plus précisé dans la Constitution, donc à un niveau supérieur de celui de la loi.

Entretien réalisé par Laureen Piddiu (La Marseillaise, le 9 décembre 2025)

Alors que débat se poursuit à l’Assemblée nationale. Exigeons un budget 2026 pour la paix et la justice sociale

Le 10 décembre 2025 ce sera la journée internationale pour les droits de l’Homme (des humains) et donc aussi pour les droits des êtres humains à Paix. Ce même jour commencera à l’assemblée nationale un débat sur « la trajectoire d’augmentation des moyens de nos armées »

À travers ce débat l’objectif annoncé par le ministre des Armées Lecornu et par le Gouvernement, sera d’augmenter les moyens militaires pour répondre aux exigences des USA, de l’Otan et de l’UE d’atteindre l’objectif des 5 % du PIB pour les dépenses militaires.

C’est pourquoi dans une déclaration du 26 novembre le Mouvement de la Paix a appelé « à une mobilisation citoyenne devant les préfectures et sous-préfectures afin d’exiger le respect intégral du droit international et de la charte des Nations Unies, le respect du droit des humains à la paix, la recherche de solutions diplomatiques aux conflits et la mise en œuvre de la résolution de l’ONU portant plan d’action pour la mise en œuvre de la culture de paix. »

Le Mouvement de la paix dans cette déclaration indiquait «  Le non-respect du droit international nous conduit droit vers une guerre généralisée. Il est donc urgent de rompre avec cette spirale. L’espoir existe : il réside dans la capacité des sociétés civiles à s’unir pour défendre la paix, la justice sociale et la protection de la planète. C’est en construisant ce front commun pour la paix sur le plan national, européen et mondial que nous pourrons isoler les faiseurs de guerre et rappeler aux gouvernements leur devoir fondamental : préserver la vie et la paix. Nous refusons que l’avenir de nos enfants soit écrit dans la peur et le sang. Nous refusons que la jeunesse paie de sa vie les erreurs et les renoncements des grandes puissances. Exiger la paix, ce n’est pas un rêve naïf : c’est la condition même de l’avenir. Qui veut la paix, prépare la paix ! »

C’est pourquoi Le Mouvement de la paix, appelle partout en France durant cette semaine du 8 au 13 Décembre 2025, avec un moment fort le 10 décembre, à multiplier les actions d‘information et de sensibilisation incluant des délégations auprès des préfets pour exiger un Budget 2026 qui soit un budget pour la paix et la justice sociale.

Le Mouvement de la Paix – 8 décembre 2025
Contact : national@mvtpaix.org

Signez l’appel je dis non au doublement des dépenses pour les armes nucléaires, oui à une augmentation des investissements en faveur de la vie !

L’actu de la CGT (n* du 5 décembre 2025)

AlloParlement.fr : interpellez vos député·es jusqu’au 9 décembre
Avec le projet de budget de la sécurité sociale, l’ensemble des travailleurs·ses vont y perdre : ce sont les plus pauvres et les services publics qui assument l’essentiel des efforts.
Ne laissons pas le gouvernement nous plonger dans l’austérité et nous faire payer une dette dont les plus fortunés et les grandes entreprises sont responsables sans jamais participer à l’effort.
—> Interpeller mes député·es

On ne fera pas taire la CGT et sa secrétaire générale !
La CGT dénonce avec force cette énième procédure-bâillon de la part d’un lobby patronal, financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Il s’agit d’une attaque d’un degré inédit puisqu’elle vise directement la Secrétaire générale d’une des plus grandes organisations syndicales du pays.
—> Lire la suite

Actualités

Le budget doit répondre à l’exigence d’une politique du logement sociale et solidaire
Nous, organisations signataires de la tribune, appelons à une réorientation profonde des choix budgétaires et des priorités pour restaurer l’investissement public et garantir un droit effectif pour toutes et tous.
—> Lire la tribune

« Camarade », le plus beau mot de la langue française
Dans « Personnage principal », l’interview hebdomadaire de Nova, la secrétaire générale de la CGT est revenue sur les sujets brûlants de l’actualité et les enjeux qui animent le syndicalisme et les travailleur·ses d’aujourd’hui.
—> Voir l’interview

Communiqué de presse

Assurance chômage : une nouvelle victoire d’étape
Cette victoire permet à 250 000 précaires (surtout des jeunes) de ne pas être privés d’allocations par un durcissement du seuil et à 750 000 autres (surtout des personnes licenciées d’un CDI) de ne pas voir raccourcir de 40% leur durée d’indemnisation maximale.
—> Lire le communiqué

2 décembre 2025. Les retraité.es en action

Alors que le débat parlementaire sur les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale se poursuit en ce moment au Sénat, l’UCR CGT appelle à nouveau les retraité.es à se mobiliser massivement le 2 décembre prochain.

Pourquoi ?

Certes, des mesures telles que la suppression du gel du barème de la CSG, de la contribution supplémentaire des complémentaires santé, de l’élargissement des franchises médicales ou encore l’augmentation de la taxe sur les retraites chapeaux ont été validées par l’Assemblée nationale.

Mais, un certain nombre de dispositions néfastes pour la population, et plus particulièrement les retraité.es, demeurent :

  • maintient du taux de la contribution tarifaire d’acheminement prélevé sur les factures de gaz et électricité et dont les excédents vont continuer à financer la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. Ce sont donc les usager.es, via leur facture de gaz et d’électricité, qui vont continuer à compenser les exonérations de cotisation sociale ;
  • le doublement des franchises médicales et participations forfaitaires existantes est maintenu. Le reste à charge pour les patient·es sera donc doublé en 2026 et pourrait atteindre 200€ alors que 30% de la population a renoncé à des soins en 2024 faute de moyens ;
  • baisse du budget des hôpitaux de 6 milliards d’€ alors que les besoins de santé n’ont jamais été aussi importants. Cette mesure va entraîner des conséquences dramatiques sur la prise en charge des malades et les conditions de travail des personnels hospitaliers.

Les textes sont actuellement en discussion au Sénat dont la majorité des membres a, d’ores et déjà, annoncé vouloir revenir sur les bougées actées par l’Assemblée nationale.

Dans un contexte où le taux de pauvreté des retraité.es est en hausse, où 60% ont une retraite inférieure au SMIC.

Non les retraité.es ne sont pas des privilégié.es et ne sont pas responsables du déficit de la sécurité sociale.

En revanche, les 70 à 80 milliards d’€ d’exonérations de cotisations sociales annuelles accordées aux entreprises, les 211 milliards d’€ d’aides publiques versées aux entreprises sont la cause du déficit de la sécurité sociale.

Seule la mobilisation massive de la population et, plus particulièrement, des retraité.es, sur lesquels les mesures d’austérité budgétaires vont principalement peser, peut faire bouger les lignes.

L’UCR-CGT appelle l’ensemble des retraité.es :

  • à poursuivre la signature de la pétition pour exiger un autre financement de la sécurité sociale ;
  • à être présent.es massivement dans les manifestations le 2 décembre 2025, partout en France, aux côtés des salarié.es, des précaires et privé.es d’emploi ;
  • à se réunir pour construire une nouvelle mobilisation au cours du 1er trimestre 2026.

Montreuil, le 27 novembre 2025

Courrier de l’Union confédéral des retraités CGT au Premier ministre

Monsieur Sébastien LECORNU
Premier Ministre
Hôtel Matignon
57, rue de Varennes
75007 PARIS

Monsieur le Premier ministre,

L’Union confédérale des retraité·e·s CGT (UCR-CGT) sollicite une rencontre, afin d’évoquer avec vous la situation des retraité·e·s dans notre pays, à l’aune des discussions en cours sur les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale 2026.

En effet, ces projets, encore en discussion au Parlement, portent des mesures qui sont de nature à appauvrir les retraité·e·s et leur famille : gel des pensions de retraite, doublement des franchises médicales et participations, suppression de l’abattement fiscal de 10 %, …

Nous assistons, depuis plusieurs mois, à une stigmatisation des retraité·e·s et à des tentatives d’opposition entre les générations.

Les retraité·e·s seraient des privilégié·e·s car bénéficiant de pensions de retraite supérieures au SMIC. C’est vite oublier que, pour 60 % d’entre elles et eux, leur pension est inférieure au SMIC, et pour 31 % inférieure à 1 000 € (dont 74 % sont des femmes).

Il leur est aussi reproché d’être propriétaires de leur logement pour plus de 70 % d’entre elles et eux. C’est souvent le résultat d’années de sacrifices pour acquérir une maison ou un appartement. Être propriétaire de son logement ne signifie nullement être à l’abri de difficultés en termes d’entretien, de chauffage ou de choix budgétaire.

Aujourd’hui, nombre de retraité·e·s sont contraint·e·s de vendre leur logement pour financer leur entrée en EHPAD, sans le faire supporter à leur famille.

Les propositions contenues dans les projets de loi de finances 2026 vont aggraver la situation, déjà précaire, de millions de retraité·e·s, notamment dans l’accès aux soins, avec un risque accru de renoncement à se soigner.

Plus de 700 000 retraité·e·s ne peuvent, aujourd’hui, financer une complémentaire santé. L’augmentation de la contribution des complémentaires santé, inscrite dans le PLFSS 2026, va nécessairement les conduire à augmenter leur cotisation, et donc exclure encore plus de retraité·e·s du système, car n’ayant pas les moyens de payer.

Dans vos projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, les hauts revenus et les profits générés par les entreprises sont épargnés. Il n’est pas prévu de remettre en cause les dizaines de milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, ni de conditionner les centaines de milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises. Ce sont pourtant bien ces dispositifs qui privent notre système de protection sociale des ressources nécessaires pour répondre aux besoins grandissants de la population.

L’UCR-CGT a lancé, depuis plusieurs mois, une campagne revendicative pour exiger un autre financement de notre système de protection sociale, basé sur la cotisation sociale.