Le PCF refusera tout budget de recul social

Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation et au rassemblement autour d’un « pacte d’avenir pour la France » pour préparer l’après-Bayrou. Un congrès se tiendra les 3, 4 et 5 juillet 2026.

Alors que le gouvernement Bayrou devrait tomber ce lundi, la direction communiste se réunissait samedi place du Colonel Fabien. À l’ordre du jour : les initiatives à prendre dans cette période d’instabilité politique, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, mais aussi l’adoption d’un cahier thématique sur la Sécurité sociale du XXIe siècle, 80 ans après sa création.

Dans son introduction, Fabien Roussel ne retient pas ses coups contre le gouvernement Bayrou et son budget qu’il qualifie de « déclaration de guerre sociale ». Les députés communistes et leurs partenaires d’Outre-mer voteront donc contre la confiance demandée par l’hôte actuel de Matignon.

« Nous n’accepterons aucune ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, aucun compromis sur ce sujet. Pas touche à la santé, aux salaires, aux pensions, aux allocations », affirme le secrétaire national du PCF avant de prévenir : « Nous sommes prêts à voter une nouvelle censure, à faire tomber un nouveau gouvernement s’il s’entête à taper sur les Français et donc nous sommes prêts à une nouvelle dissolution même si nous ne souhaitons pas qu’il y en ait une. »

Pacte d’avenir pour la France

Décidé à « travailler sur un budget alternatif », il rappelle, à la veille des mobilisations des 10 et 18 septembre, que « l’ADN du PCF est d’être une force au service du monde du travail et des rassemblements les plus efficaces ».

Dans la discussion, Pierre Lacaze, responsable national en charge des élections, souligne la nécessité pour les communistes d’être prêts à des candidatures dans l’ensemble des circonscriptions législatives, tout en recherchant un accord avec les autres forces de gauche. « Nous ne voulons plus d’un accord réduit à 50 circonscriptions qui ne tienne pas compte de notre implantation et de nos combats », avait insisté avant lui, Fabien Roussel.

Dans la résolution finale, adoptée par 67 voix pour et une abstention, le PCF « met en débat un pacte d’avenir pour la France avec un plan de dépenses publiques, de formation, d’embauches et d’investissement à 500 milliards d’euros pour les cinq prochaines années grâce à un fonds d’avances alimenté par le pôle public bancaire existant », tout en « remettant à plat les 211 millions d’euros d’aides publiques aux entreprises selon des critères sociaux et environnementaux et de nouveaux pouvoirs des salariés ».

Le texte appelle tous les communistes « à organiser partout, avec nos concitoyens et concitoyennes, les forces syndicales et associatives et les forces politiques de gauche, le débat sur la politique du pouvoir, l’alternative à y opposer » mais aussi à amplifier la préparation des élections municipales et les mobilisations pour la paix.

Par ailleurs, la direction communiste donne rendez-vous « aux salariés, à toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens » à la Fête de l’Humanité les 12, 13 et 14 septembre et fixe la date du prochain congrès national du PCF les 3, 4 et 5 juillet 2026.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 8 septembre 2025)

L’édito du webzine. Le 8, le 10 et le 18

Même si le sort semble en être jeté pour François Bayrou et son « musée des horreurs », la mise en place d’un nouveau budget répondant à la volonté justice sociale est très loin d’être acquise. Les mobilisations citoyennes le 10 septembre et, le 18 l’intersyndicale sont là pour le rappeler et mettre la pression.

Le ras-bol de s’en prendre toujours aux mêmes grandit. L’aspiration de vivre autrement monte. La réalité sur les caractéristiques de « la dette » vient au grand jour. Les riches sont toujours plus riches, ce sont eux qui sont responsables de cette dette. La réalité n’est pas trop de dépense comme on veut nous le faire croire mais pas assez de recettes. Ces recettes liées aux valeurs produites dans notre pays sont détournées par une petite minorité, les amis de Macron, choyés depuis qu’il est élu Président de la République en 2017 (suppression de l’ISF, remises fiscales, mise en place des crédits d’impôt recherche sans contrepartie…). Tout cela éclate au grand jour. La dette, c’est eux, ce n’est pas nous.

Bayrou va tomber demain lundi mais ce n’est pas pour autant que sa politique pour les riches va être écartée et c’est là, que les citoyens devront agir en force et en masse. La pression doit monter pour la mise en place d’un premier ministre de gauche pour engager une politique à l’opposée de celle des riches, une politique pour le peuple et pour la planète dans l’esprit du programme élaboré par le Nouveau front populaire l’an dernie. Cet esprit, cet engouement provoqué la naissance de ce NFP est petit à petit en train d’être retrouvé.

Pour une véritable justice sociale

Les premiers à lancer la rentrée sociale sont les énergéticiens en grève reconductible depuis le 2 septembre à l’appel de la CGT. Leurs deux priorités sont les salaires et le coût de la vie. Pendant que leur pouvoir d’achat diminue (un jeune débute avec une rémunération de 9 % inférieure au Smic), les entreprises de l’énergie se gavent et rémunèrent leurs actionnaires. Pour l’usager, l’abonnement bondit car la TVA est passée de 5,5 % à 20 % depuis le 1er août.

Cette aspiration à la justice sociale va connaître deux premiers ses rendez-vous : le 10 septembre à l’appel de citoyens et le 18 septembre à l’appel de l’intersyndicale. Dans ce cadre, la diversion politicienne fomentée par Bayrou et Macron, les tractations en coulisses pour maintenir, coûte que coûte leurs orientations néfastes, ne joueront pas longtemps les écrans de fumée.

Mais attention si la colère gronde et qu’elle n’a pas de perspective, elle pourrait accoucher du pire tant les apprentis sorciers, notamment à l’extrême droite, se nourrissent de ce climat délétère. Gageons que le mouvement social ne perdra pas sa boussole et portera haut les valeurs d’égalité et de partage des richesses.

Dominique Gerbault

L’actu de la CGT (n° du 2 septembre 2025)

Industrie : plusieurs mobilisations sociales en cours
Les mobilisations se multiplient en cette rentrée, y compris dans l’industrie contre la casse des droits des salarié·es, des conditions de travail et des emplois.
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Grève massive dans le secteur de l’énergie
Mardi 2 septembre, plus de 250 piquets de grève et 30 000 grévistes ont été recensés dans toute la France à l’appel de la CGT des entreprises des Industries électriques et gazières.
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Simulateur : calculez l’impact du budget Bayrou
La CGT met à votre disposition un simulateur qui calcule le coût global des mesures du budget Bayrou sur votre quotidien
—> Lancer le simulateur

Tract CGT : en grève pour gagner !
Enterrons le musée des horreurs du budget Bayrou ! Nous sommes déterminés à renverser le rapport de force pour transformer la colère en victoires !
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Plateforme unitaire contre le Budget Bayrou
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Communiqués de presse

Doublement des franchises médicales et participations forfaitaires : nos organisations dénoncent un passage en force du gouvernement et votent contre.
Communiqué commun de la CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA, UNAF, FNATH et France Assos Santé.
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Palestine, ne détournons pas le regard !
Communiqué commun CFDT, CGT, Solidaires et FSU :
Manifestons le 6 septembre pour un cessez-le-feu immédiat et pour une paix juste et durable !
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Budget Bayrou

La carte des mobilisations
De nombreuses mobilisations ont lieu sur tout le territoire pour s’opposer au projet austéritaire du budget Bayrou 2026. Trouvez un lieu de manifestation et informez vous sur les luttes en cours près de chez vous.
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La CGT mobilisée pour un budget qui réponde aux exigences sociales
Invitée de l’émission les 4 V sur France TV mardi 2 septembre, Sophie Binet a rappelé la nécessité d’un autre budget pour 2026, répondant aux exigences de justice fiscale et à l’urgence sociale.
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Appel de la CE de l’UCR-CGT. L’heure est à la mobilisation !

Depuis plusieurs mois, à grand renfort de communiqués, conférences de presse, le gouvernement et le patronat accusent les retraité∙es d’être les principaux responsables de la situation financière de la France.

Elles et ils auraient asséché les comptes de la Sécurité sociale et creusé le déficit public en « abusant » des conquis sociaux issus du Conseil National de la Résistance.

Elles et ils seraient détentrices et détenteurs d’un patrimoine immobilier, d’une épargne « indécente » qu’il faudrait mettre à contribution pour renflouer les caisses de l’État.

Les retraité∙es n’ont rien volé !

55 % des 17 millions de retraité∙es ont une pension inférieure au SMIC, 60 % des retraité∙es ne partent jamais en vacances, beaucoup sont contraint∙es de faire des arbitrages dans les dépenses de logement, santé, énergie, nourriture…

Le 15 juillet dernier, le Premier ministre a annoncé qu’il souhaitait faire porter sur les retraité∙es une grande partie des 43,8 milliards d’euros d’économies. 90 % des 17 millions de retraité∙es vont connaitre une baisse de leurs revenus par le gel et la désindexation de l’ensemble des pensions de base et complémentaires jusqu’en 2030, la suppression de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraité∙es, le doublement des franchises et forfaits médicaux, la remise en cause des ALD, l’augmentation de la CSG…

Notre système de protection sociale, dont la Sécurité sociale est un pilier important, n’est pas en déficit, mais est confronté à un manque de recettes dû aux politiques d’exonérations et de cadeaux faits aux plus riches. Mais le gouvernement refuse de mettre à contribution les plus hauts revenus, de remettre en cause les aides publiques (211 milliards d’euros, selon un rapport sénatorial) et les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises sans contreparties, ni contrôle.

Nous sommes face à un plan d’austérité et d’appauvrissement des retraité∙es sur plusieurs années.

La commission exécutive de l’UCR-CGT, réunie le 04 septembre 2025, a apprécié positivement les initiatives mises en œuvre autour de notre campagne de reconquête de la Sécurité sociale, de la signature de notre carte pétition.

Elle appelle l’ensemble des USR et UFR à poursuivre, à amplifier le plan de travail et à tout mettre en œuvre pour réussir les échéances revendicatives à venir et gagner la mobilisation massive des retraité∙es en territoire dans ces journées d’action :

  • le 10 septembre en portant notre carte pétition,
  • le 18 septembre dans le cadre de l’appel interprofessionnel unitaire,
  • le 21 septembre, journée internationale pour la paix,
  • le 25 septembre en réunissant 300 militantes et militants à Montreuil,
  • le 09 octobre sur l’accès aux soins à l’appel des fédérations de la Santé et de l’Action sociale, des Services publics, des Organismes sociaux et la FNIC,
  • le 14 octobre, le jour du conseil d’administration de l’AGIRC-ARRCO.

La commission exécutive propose de poursuivre notre processus de mobilisation par une action spécifique des retraité∙es, début novembre 2025. Cette action sera proposée aux organisations syndicales et associatives du Groupe des neuf, le 09 octobre 2025.

Montreuil, le 4 septembre 2025

Une rentrée universitaire plus chère que jamais pour les étudiants (L’Indep)

Un élève non boursier devra débourser cette année 3.227 €, soit une hausse de 2 % en un an, selon la Fage qui dénonce un « coup de massue » et demande une reforme du système des bourses.

C’est un record. Un étudiant non boursier devra débourser cette année 3.227 € pour sa rentrée universitaire, soit une hausse de près de 70 € en un an (+ 2 %), selon les calculs de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), qui dénonce « un coup de massue supplémentaire » pour les jeunes. Le coût grimpe même à 4.503 € pour les étudiants ultra-marins.

Ces montants doivent « choquer et alerter », ils « représentent un réel frein à l’émancipation de nombreux jeunes, qui doivent choisir quotidiennement entre avoir un logement décent, se nourrir ou étudier », dénonce la première organisation étudiante dans son rapport annuel.

Se loger ou se nourrir

Pour beaucoup, le choix est vite fait. L’an dernier, près de 20 % des étudiants interrogés par la Fage déclaraient ne pas manger à leur faim. Depuis, le prix du budget alimentation a encore grimpé de 2 % Il sert donc souvent de variable d’ajustement pour des étudiants qui préfèrent parfois sauter des repas, asphyxiés financièrement par des loyers élevés.

Les étudiants doivent débourser en moyenne 581 € par mois pour se trouver un toit (+ 3 %). Selon la Fage, contactée par notre rédaction, la facture est un peu moins salée à Perpignan (443 €), Nimes (466 €) et Montpellier (573 €), tout en restant importante. Elle grimpe à près de 691 € en Ile-de-France.

En prenant en compte aussi l’alimentation, ou encore la téléphonie, entre autres dépenses du quotidien, l’association évalue les frais de la vie courante à 1.238 € chaque mois pour un étudiant en licence non boursier qui vit seul.

Auxquels s’ajoutent 1 986 € à débourser spécifiquement pour la rentrée (inscription, matériel…).

« Vivre en tant qu’étudiant n’a jamais coûté aussi cher », résume la Fage qui appelle à un encadrement des loyers « exorbitants », à la construction massive de logements étudiants et demande une réforme du système des bourses, car « l’écrasante majorité des bénéficiaires de l’aide alimentaire étudiante » n’y est pas éligible.

L’association demande aussi l’élargissement du nombre de boursiers à un million de bénéficiaires, ainsi que l’indexation des plafonds d’accès aux bourses sur le smic, avec une revalorisation du montant de l’aide en fonction de l’inflation.

« La bourse la plus haute que peut toucher un(e) étudiant(e) est deux fois inférieure au seuil de pauvreté », déplore la Fage. « Rien ne peut justifier une telle inaction face à des milliers d’étudiants en détresse », dénonce l’association étudiante.

L’Indépendant, le 4 septembre 2025

Mouvement du 10 septembre : la CGT appelle à la mobilisation dans les Pyrénées-Orientales (L’Indep)

En soutien au mouvement citoyen annonce pour ce mercredi 10 septembre 2025, l’union départementale de la CGT a décidé d’appeler ses militants à organiser ce jour-là des assemblées générales dans les entreprises et à se rassembler à 11 heures sur la place de la Victoire à Perpignan. Le syndicat Solidaires et la fédération locale du Parti communiste appellent également à se joindre a la contestation, à l’instar de La France insoumise.

« Si on n’appelait pas à la mobilisation le 10 septembre, ça ne serait pas compris. » Pour le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, il sagit d’une évidence: « La colère sur la question du budget est là et la mobilisation du 10 septembre (un mouvement citoyen né sur les réseaux sociaux, NDLR) prend dans les entreprises. On ne pouvait pas faire l’impasse. » Après avoir réuni les syndicats qui la composent ce mardi, l’union départementale de la CGT a donc finalement décidé d’appeler elle aussi à se mobiliser le 10 septembre prochain.

L’organisation a plus précisément demandé à ses militants de tenir ce jour-là des assemblées générales dans toutes les entreprises où elle a déposé des préavis de grève, puis de se rassembler à 11 heures sur la place de la Victoire à Perpignan.

« Mais pour nous, le 10 n’est qu’une étape », précise Julien Berthélémy. « Nous nous mobiliserons aussi le 18, avec une intersyndicale la plus large possible, contre les restrictions budgétaires et pour réclamer des revalorisations salariales, l’abrogation de la réforme des retraites et la fin des aides aux entreprises sans contreparties. »

Une première réunion du collectif « Indignons-nous »

Côté syndical, les enseignants de la FSU-SNUipp et l’union Solidaires prévoient également de se retrouver dans la rue le 10 septembre. « Nous appelons à la mobilisation car Bayrou propose un budget qui demande des efforts toujours aux mêmes, aux classes moyennes, à ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, alors qu’il y a d’autres solutions », résume Christine Mirroir, de Soldaires. À l’inverse, d’autres organisations préfèrent se focaliser sur la préparation du 18. C’est notamment le cas de FO. « Après, chacun est libre de participer au mouvement du 10 septembre à titre de citoyen », précise le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle.

Côté politique, la fédération départementale du Parti communiste a annoncé qu’elle soutiendrait le mouvement à l’instar de La France insoumise. « Nous entendons participer à toutes les initiatives qui vont s’organiser », assure l’un des porte-parole locaux du PC, Michel Coronas.

Pour ce qui est du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales, né d’un groupe de discussion sur une application de messagerie, il a organisé une première assemblée générale qui aurait réuni plusieurs dizaines de personnes à Perpignan fin août. Une nouvelle réunion devrait se dérouler d’ici peu.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025)