« Je déclare que la France reconnaît l’État de Palestine » (L’Indep)

L’annonce historique d’Emmanuel Macron, lundi soir, a été applaudie à l’ONU, mais condamnée par Israël et son allié américain.

« Je déclare aujourd’hui que la France reconnait l’État de Palestine. » Les mots d’Emmanuel Macron ont été salués par un tonnerre d’applaudissements, lundi, à 21h21 aux Nations Unies, lors d’une Conférence pour la mise en œuvre de la solution à deux États et le règlement pacifique de la question de la Palestine, coorganisée par Paris et Ryad. Un sommet boycotté par Israël et son allié américain.

« Cette reconnaissance de l’État de Palestine est une défaite pour le Hamas comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite, nourrissent des obsessions antisionistes et veulent la destruction de l’État d’Israël », a affirmé Emmanuel Macron, une réponse a Benyamin Netanyahou qui voit dans cette initiative franco-saoudienne un cadeau fait au mouvement islamiste. Dans un discours qu’il voulait équilibré, le président a réclame la libération des 48 otages israéliens enlevés par le Hamas. Mais « aujourd’hui, rien ne justifie la poursuite de la guerre à Gaza », a affirmé Emmanuel Macron.

« Le temps de la paix est venu »

« Cette reconnaissance ouvre le chemin d’une négociation utile aux Israéliens comme aux Palestiniens. Ce chemin est celui du plan de paix et de sécurité pour tous que l’Arabie saoudite et la France ont soumis au vote de cette assemblée qui l’a adopte a une très large majorité », a expliqué le président français.

Dans son discours qui a été précédé d’un vif débat en France, où vivent les communautés juives et musulmanes les plus importantes du continent européen, Emmanuel Macron a insisté sur l’importance d’agir maintenant.

« Le temps de la paix est venu car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir », a-t-il dit. « Certains diront. trop tard, d’autres diront trop tôt. Une chose est sûre : nous ne pouvons plus attendre », a-t-il souligné alors qu’Israël a intensifié ses opérations et étendu ses colonies en Cisjordanie occupée. Ce qui a poussé des pays à agir sans al-tendre, craignant que la perspective même d’une solution à deux États s’évapore définitivement.

En réponse à ces efforts diplomatiques initiés par la France, l’État hébreu menace désormais d’annexer la Cisjordanie occupée et de prendre des mesures bilatérales contre Paris. Emmanuel Macron a souligné l’importance de parvenir à un désarmement du Hamas et conditionné l’ouverture d’une représentation diplomatique française à la libération des otages.

« Je pourrai décider d’établir une ambassade auprès de l’État de Palestine dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi », a-t-il dit avant de conclure : « La paix est beaucoup plus exigeante, beaucoup plus difficile que toutes les guerres. Mais le temps est venu. »

À la veille de la première journée de débat général de la 80 session de l’Assemblée générale de l’ONU, cinq autres États ont formellement reconnu à leur tour l’État de Palestine : la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et le Portugal. Certains pays européens comme l’Allemagne -soutien de longue date d’Israël en raison de son rôle historique dans l’Holocauste- et l’Italie ne devraient pas suivre le mouvement.

Le sommet, qui réunit à New York des dizaines de dirigeants mondiaux, se tient alors qu’Israël a lancé une vaste offensive terrestre dans la ville de Gaza, près de deux ans après le début de son siège total de la bande de Gaza en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Les négociations indirectes sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sont, elles, toujours dans l’impasse.

L’Indépendant, le 23 septembre 2025

Ligne TER Perpignan-Villefranche : le début du chantier encore retardé (L’Indep)

Un an après le déraillement qui a endommage le pont d’Eus, la ligne TER
Perpignan-Villefranche est toujours à l’arrêt. Malgré des annonces encourageantes cet été, les travaux de réouverture accusent de nouveaux retards.

Où en est-on ? Aux dernières nouvelles, c’est-a-dire le 24 juillet dernier, les usagers de la ligne SNCF Perpignan-Villefranche soufflaient une triste bougie. Celle du premier anniversaire du déraillement du train qui avait percuté le pont de la commune d’Eus. Depuis, plus aucun TER ne circule sur cet axe. Une fermeture devenue insupportable pour les usagers qui réclament inlassablement la réouverture.

Délais allongés

Fin juillet, deux annonces avaient redonné de l’espoir. D’abord, le maire d’Eus, Jean-Philippe Dorandeu, confirmait la signature d’une convention autorisant la démolition du pont accidenté par SNCF Réseau, étape indispensable avant la réfection de la voie ferrée. En-suite, un comité de pilotage réuni le 31 juillet avait défini un rétroplanning des travaux. Ils devaient commencer la première quinzaine de septembre.

Mais depuis, les délais se sont allongés. Lors du dernier comité de suivi, organisé en fin de semaine dernière, un retard de calendrier a été annoncé. Initialement prévus au 15 septembre, les travaux ne peuvent débuter qu’après une étape préalable incontournable. Car le pont n’acheminait pas seulement des trains, il transporte aussi l’eau potable vers quelques habitations.

Une entreprise doit donc, en premier lieu, installer une nouvelle alimentation en eau en provenance de Los Masos. Un chantier de trois semaines qui ne commencera que le 13 octobre.

18 mois sans train

« Tout semblait bien engagé. Trois semaines de décalage, plus dix autres pour la démolition et la réfection, auxquelles s’ajoute la trêve de Noël. On arrive fin janvier, dans le meilleur des cas », déplore Enric Balaguer, président de l’association Train en Têt.

Fin janvier, cela fera donc 18 mois sans train. « Encore une fois, on ne prend pas la mesure de l’importance de cette ligne. C’est un manque de conscience de l’urgence de la situation. Nous sommes scandalisés. Ailleurs, sur un axe plus stratégique, on n’aurait pas ces reports à répétition », poursuit-il.

Le prochain comité de suivi est prévu pour le 7 novembre prochain. Et Enric Balaguer espère bien qu’aucun nouveau contretemps ne viendra rallonger les délais.

Driss Chaï (L’Indépendant, le 23 septembre 2025)

Palestine. Recours auprès du Président de la République française

La France doit demander que l’Assemblée générale de l’ONU en cours soit convoquée en session extraordinaire d’urgence pour mettre fin au génocide en Palestine

L’assemblée générale des Nations unies est actuellement en session ordinaire alors que le génocide à Gaza se réalise dans l’horreur la plus extrême, sous les yeux du monde entier.

Si la société civile se mobilise comme elle le fait actuellement par exemple à travers les flottilles ou en Espagne, la communauté des États tarde à prendre des mesures nouvelles adaptées à cette situation pour stopper le génocide en cours.

Parmi les outils possibles existe la résolution 377(V) de l’Assemblée générale, dite « S’unir pour la paix », qui a été adoptée en 1950. Elle stipule que si le Conseil de sécurité manque à sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationale, l’Assemblée générale peut convoquer une session extraordinaire d’urgence. À ce jour, 11 sessions extraordinaires d’urgence ont été convoquées.

L’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), qui est actuellement en session ordinaire, est donc habilitée à agir en vertu de la résolution « s’unir pour la paix » . Il existe des précédents historiques. L’Urgence est là.
Alors que le 18 septembre marque l’expiration du délai d’un an fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour qu’Israël se conforme à ses exigences et à celles de la Cour internationale de Justice, sous peine de « mesures supplémentaires », il est temps d’agir.

Une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée dans le cadre de l’initiative « S’unir pour la paix » pourrait :

  1. Exiger un cessez-le-feu immédiat
  2. Appeler tous les États à adopter des sanctions globales et un embargo militaire contre le régime israélien.
  3. Décider de rejeter les lettres de créance d’Israël auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies, comme l’a fait l’Assemblée générale des Nations Unies dans le cas de l’Afrique du Sud de l’apartheid.
  4. Mettre en place un mécanisme de responsabilisation (comme un tribunal pénal) pour traiter les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, l’apartheid et le génocide israéliens. Les mandats émis par la cour pénale internationale doivent être exécutés.
  5. Réactiver les mécanismes anti-apartheid de l’ONU, longtemps en sommeil, pour lutter contre l’apartheid israélien et contre le génocide en cours.
  6. Mandater une force de protection armée multinationale de l’ONU pour la déployer à Gaza (et, à terme, en Cisjordanie), agissant à la demande de l’État de Palestine, afin de protéger les civils, d’ouvrir des points d’entrée par terre et par mer, de faciliter l’aide humanitaire, de préserver les preuves des crimes israéliens et d’aider au relèvement et à la reconstruction.

Bien sûr, les États-Unis et le régime israélien useront de tous les moyens pour essayer d’empêcher l’obtention de la majorité des deux tiers des Etats nécessaire.
Le monde a une chance, tardive, de mettre fin à un génocide et à d’autres crimes contre l’humanité. Il suffit d’en avoir la volonté.
Face à des atrocités historiques telles que celles-ci, qui menacent la survie même d’un peuple et risquent d’anéantir le droit international, tous les outils disponibles doivent être déployés.

Le succès n’est pas assuré. Mais l’échec est assuré si nous n’essayons pas. Et le temps presse. Le génocide continue de faire rage à Gaza et se propage également en Cisjordanie. La famine a été déclarée à Gaza. Israël vient de s’engager depuis deux jours dans une destruction totale de Gaza et ravage toute la Cisjordanie.

Monsieur le président de la République, nous avons porté une appréciation positive sur la reconnaissance de la Palestine par la France, nous pensons qu’il faut que vous alliez maintenant jusqu’au bout de la démarche pour stopper le génocide.

Recevez Monsieur le président de la République, l’expression de nos salutations respectueuses.

Le Mouvement de la Paix
Le 17 septembre 2025.

Hôpital public : le recadrage de la Fédération Hospitalière de France

On a tous entendu les hypocrites à la télé saluer « le travail formidable des soignants » (qui aime bien, châtie bien, dit-on) suivi de « le problème de l’hôpital c’est les 30 % d’administratifs ». Comme toujours c’est suivi d’une comparaison en général faussée avec tel ou tel pays sur lequel il faudrait s’ajuster à la baisse.

La déléguée générale de la FHF a fait une mise au point.

L’hôpital public c’est 1,2 million de professionnel.les, 200 métiers.

Il réalise 80 % de l’hospitalisation – réanimation, 85 % de la permanence des soins, continuité des soins.

Il finance 69 % de dépenses des soins, 100 % des greffes, 80 % de la recherche publique.

Dans les 2 dernières décennies l’hôpital public a perdu 12 milliards.

Entre 2009 et 2019 les soins ont augmenté de 19 %, les effectifs de 4 %.

Non il n’y a pas 30 % de personnel administratifs. Il y en a 10,6 %, dont la moitié de secrétaires médicales (contre 13,6 % dans le privé)

Sur l’absentéisme (en baisse) : on compte les maternités dans les absences, or il y a 79 % de femmes.

Recrutement un peu plus facile sauf gériatrie, psy, urgences.

Les économies on devrait les faire par la prévention : gagner 1 année de vie en bonne santé c’est 1,5 Md d’économies.

Reconnaissance de l’État palestinien par la France. « Une étape » saluée par Leila Shahid (L’Indep)

Le Président Emmanuel Macron reconnaîtra l’État de Palestine, ce lundi, à la tribune de l’ONU. Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont fait de même dimanche. Rejetée par Israël et son allié Trump, cette initiative de Paris et Ryad replace la solution à deux États au cœur du débat, attisé en France par l’appel à pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens, lancé par le socialiste Olivier Faure. Elle envoie un signal au peuple meurtri de Gaza, réveille des fractures dans nos sociétés et porte en elle de nombreux enjeux géopolitiques.

Pour Leila Shahid, ancienne déléguée générale de la Palestine en France, enracinée de longue date dans le Gard, la reconnaissance de l’État palestinien annoncée par Emmanuel Macron, marque une « étape ».

« Sur le plan personnel, j’ai été touchée », confie-t-elle, « parce que j’ai déjà entendu les présidents Mitterrand et Chirac reconnaître l’État palestinien au niveau ver-bal, mais maintenant, il faut une vraie reconnaissance que le Président Macron peut imposer en demandant un vote à l’ONU. Bien sûr, les Américains vont contrecarer ce vote par un veto au Conseil de sécurité. Alors que va faire M. Macron, va-t-il s’écraser ou prendre une autre initiative ? C’est la question qui se pose aujourd’hui L’ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne voit, déjà, dans cette reconnaissance « une très bonne initiative, pas seulement pour la France, mais pour tous les pays qu’elle peut entrainer avec elle dans une telle situation compliquée, douloureuse, un génocide à Gaza (terme utilisé par une commission d’enquête de l’ONU, mais rejeté par Israël NDLR), mais aussi des Israéliens assassinés, des familles entières, par le Hamas le 7 octobre », souligne-t-elle.

« Nous sommes dans une période vraiment effrayante, je pense à la jeunesse dans le monde qui va désespérer et aller elle-même vers la violence pour répondre à celle des États », explique-t-elle.

Aujourd’hui, « ce n’est pas sans importance de dire que les Palestiniens ont les mêmes droits que le peuple israélien », souligne Leila Shahid qui appelle à « un cessez-le-feu immédiat » et à des « élections libres » en Palestine.

Manuel Cudel (L’Indépendant, le 22 septembre 2025)

Une programmation foisonnante pour les 10 ans du Mémorial de Rivesaltes (L’Indep)

Conférence, cinéma, table ronde, concerts… Pour son dixième anniversaire, le Mémorial du camp de Rivesaltes a mis les petits plats dans les grands. Voici quelques-uns des 55 évènements programmés pour cette saison 2025-2026 qui démarre.

« Nous avons voulu une saison riche, intense et foisonnante, ou l’histoire rencontre la création, l’art dialogue avec la science. Et la mémoire se fait parole, musique, geste ou récit. Littérature, théâtre, cinéma, photographie, musique, colloques, rencontres, spectacles jeune publie : autant de formats, autant de façons de faire vibrer les mémoires du camp de Rivesaltes. »

Céline Sala-Pons, la directrice du Mémorial, s’en réjouit. Cette saison 2025-2026, à l’heure où le site franchit le cap symbolique de ses dix ans, pas moins de 55 évènements seront proposés au public. Et ce, malgré la fermeture temporaire due aux travaux de réaménage-ment. En voici 5 temps forts parmi 55 au total.

Jeudi 2 octobre: Accueillir les voix LGBT +

Cette année, le Mémorial s associe une fois encore à l’association LGBT + 66 et au festival « Et alors » pour une soirée dédiée à la lutte contre les discriminations. Ainsi, à 18h30, le film Out of Uganda sera projeté. Un ouvrage abordant la condition des homosexuels en Ouganda ou être gay ou lesbienne est passible de la peine de mort. S’ensuivra une table ronde pour « identifier et combattre les discriminations ». Un moment qui réunira notamment Mathias Ott, délégué interministériel a la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, Marie-Céline Straub, vice-procureur de Perpignan ou encore Anne-Laure Arino, directrice académique des services de l’Éducation nationale des Pyrénées-Orientales. À partir de 18h30.

Mercredi 3 décembre: Misère du IIIe Reich, hors les murs

Dans le cadre de leur partenariat, la Scène nationale Grand Narbonne et le Mémorial proposent, en territoire audois, une pièce écrite par Bertold Brecht lors de son exil en Scandinavie. Opposée au régime nazi, la dramaturge y raconte la montée du fascisme en Allemagne entre l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 et la déclaration de guerre en 1938, en montrant comment la peur d’autrui s est infiltrée dans toutes les couches de la société et a très rapidement gangrené les rapports humains. À partir de 20h.

Jeudi 26 mars: Souffles d’ancêtres, voix d’avenir nomades

Entre 1941 et 1942, près de 1 400 Tsiganes furent internés au camp de Rivesaltes. Au cours de cette soirée cinéma, le Mémorial emmènera le public à la rencontre de Pista Helmstetter, figure de la communauté sinté d’Alsace, qui a vécu la destruction des caravanes et les expulsions. « Comme un lien entre hier et aujourd’hui, les mots de Pisla se mêlent aux notes de Rallo, son petit-fils, pour évoquer l’univers du voyage et la singularité d’une population qui refuse d’être invisibilisée. » À partir de 18h30.

Mercredi 8 avril : Journée mondiale du peuple gitan en musique

À l’occasion de cette journée mondiale du peuple gitan, le Mémorial vous propose un concert pédagogique animé par Tato Garcia. Guitariste, chanteur, auteur, compositeur, interprète, Tato est maître dans l’art du fameux « ventilador ». Il est un fervent ambassadeur de la rumba catalane, musique née dans les années 60 dans les quartiers gitans de Barcelone. De 9h à 12h.

Jeudi 21 mai: Le camp Joffre, un carrefour de l’ordre colonial

Entre novembre 1964 et mars 1966, des militaires guinéens et leurs familles transitent par le camp Joffre. Environ 800 personnes en tout, venue d’Afrique pour la plupart. À travers la conférence « Des militaires guinéens et leurs familles à Rivesaltes : naufragés de la décolonisation » animée par Céline Pauthier, il s’agira de comprendre la trajectoire complexe de ces militaires. Et de rendre visible leur présence à Rivesaltes qui reste encore méconnue. À partir de 18h30.

Driss Chaït (L’Indépendant, le 22 septembre 2025)

—> Retrouvez la programmation complète de la saison culturelle et scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes

L’édito du webzine. 18 septembre, suite et sûrement pas fin !

Au grand dam de Retailleau qui a tout fait pour mettre la pression afin que cette journée dégénère, ce 18 septembre a été un des grand moment de colère et de protestations avec, dans tout le pays, des manifestations massives, colorées, inventives, déterminées et joyeuses.

Après 1 million de manifestants, l’intersyndicale a mis une pression phénoménale sur l’exécutif. Le couple Macron-Lecornu va-t-il plier, rompre avec son orientation politique rejetée par une écrasante majorité de Français ? Il serait risqué de leur part de ne pas entendre le message pour la justice sociale porté par les manifestants et grévistes qui ont exprimé leur colère et, surtout, leur désir ardent de changement.

Mais la Macronie nie depuis huit ans la question sociale. Pourtant le mouvement social ne cesse d’exiger la rupture avec ce projet de budget 2026, « le musée des horreurs » présenté par François Bayrou. Ce mouvement social avance des propositions pour la justice sociale, la justice fiscale et écologique. Il est méprisé par Emmanuel Macron qui est passé en force pour imposer deux années de travail supplémentaire aux travailleurs.

Les organisations syndicales ont lancé, ce vendredi, un « ultimatum » au nouveau Premier ministre, lui laissant jusqu’à mercredi prochain pour répondre à leurs revendications. Parmi celles-ci l’abandon de tout le contenu du projet de budget 2026 (doublement des franchises médicales, désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics, suppression de 3.000 postes de fonctionnaires, réforme de l’assurance chômage…). Les syndicats réclament également l’abandon du recul de l’âge légal de départ à 64 ans.

Une soif de justice sociale et fiscale

Par ailleurs les organisations syndicales exigent l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et les entreprises » et que ces dernières justifient les 211 milliards d’euros d’aides publiques qu’elles ont reçues.

Sébastien Lecornu s’est dit prêt à bouger, alors chiche « on attend des preuves ! » dit Marylise Léon de la CFDT. Sophie Binet, de la CGT enfonce le clou et prévient que « nous sommes en position de force et exigeons des réponses immédiates », et rajoute : « Nous ne rangerons pas les drapeaux tant que nous n’aurons pas eu gain de cause ».

Ne pas répondre à cette soif de justice et continuer sur la voie de la politique pro business, qui a asséché les finances publiques à coups de cadeaux fiscaux serait un aveu d’incapacité à gouverner le pays pour le sortir de l’ornière. Mais qu’attendre de la droite macroniste et de ses alliés du socle commun de plus en plus replié sur ses prébendes ? Seules les mobilisations sociales pourront inciter le pouvoir à plier et à faire pression sur les gauches pour qu’elles dépassent leurs divisions et soient au rendez-vous de l’histoire.

Dominique Gerbault

Le billet d’Yvon Huet. Mémorial de Rivesaltes… Un bijou de résistance culturelle

J’ai été hier, avec la délégation de la LDH66 au Mémorial de Rivesaltes pour la fête de ses 10 ans d’existence. Ce lieu concentre tous les témoignages vivants de l’indésirabilité, d’où qu’elle vienne, avec le soutien de la gauche qui, est, et doit rester, espérons-le, au pouvoir en Occitanie, ainsi que le conseil département des Pyrénées Orientales.

À noter que c’est un certain Daladier qui, en 1938, a promu une loi permettant d’enfermer dans des camps de rétention des gens sans jugement, pour se débarrasser des étrangers indésirables, d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur origine, ce que nous a rappelé l’historien Gregori Tuba, responsable du conseil scientifique du Mémorial.

À cette occasion, la LDH, par la voix de Dominique Noguères, a réitéré son attachement à l’activité efficace et enthousiasmante de ce lieu où sont passés des dizaines de milliers d’exclus, en route pour la mort pour certains, que ce soit sur place ou envoyés dans les camps nazis.

À cette occasion aussi, notre ami Georges Bartoli a été promu Chevalier des Arts et des Lettres, distinction qu’il a acceptée, non pas pour faire plaisir à la gouvernance mais en respect de sa mère, républicaine espagnole, qui lui conseilla d’accepter les honneurs de la République Française.

Une soirée magnifique…

Un conseil, pour ceux qui peuvent. Consultez le programme du Mémorial de Rivesaltes qui organise une foule d’événements culturels et artistiques et agrège autour de lui toutes les bonnes volontés, sous la houlette de sa directrice, Céline Sala-Pons qui a décoré notre reporter et journaliste chéri, Georges, neveu du grand Josep, dont les œuvres exposées ont fait briller le Mémorial récemment.

En partage, cinq photos, dont celle de l’excellente exposition de Nicole Bergé qui a transformé en pépites de mémoire les objets enfouis sur le lieu du camp de Rivesaltes…

—> Pour plus d’infos

Yvon Huet