Monsieur Sébastien LECORNU
Premier Ministre
Hôtel Matignon
57, rue de Varennes
75007 PARIS
Monsieur le Premier ministre,
L’Union confédérale des retraité·e·s CGT (UCR-CGT) sollicite une rencontre, afin d’évoquer avec vous la situation des retraité·e·s dans notre pays, à l’aune des discussions en cours sur les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale 2026.
En effet, ces projets, encore en discussion au Parlement, portent des mesures qui sont de nature à appauvrir les retraité·e·s et leur famille : gel des pensions de retraite, doublement des franchises médicales et participations, suppression de l’abattement fiscal de 10 %, …
Nous assistons, depuis plusieurs mois, à une stigmatisation des retraité·e·s et à des tentatives d’opposition entre les générations.
Les retraité·e·s seraient des privilégié·e·s car bénéficiant de pensions de retraite supérieures au SMIC. C’est vite oublier que, pour 60 % d’entre elles et eux, leur pension est inférieure au SMIC, et pour 31 % inférieure à 1 000 € (dont 74 % sont des femmes).
Il leur est aussi reproché d’être propriétaires de leur logement pour plus de 70 % d’entre elles et eux. C’est souvent le résultat d’années de sacrifices pour acquérir une maison ou un appartement. Être propriétaire de son logement ne signifie nullement être à l’abri de difficultés en termes d’entretien, de chauffage ou de choix budgétaire.
Aujourd’hui, nombre de retraité·e·s sont contraint·e·s de vendre leur logement pour financer leur entrée en EHPAD, sans le faire supporter à leur famille.
Les propositions contenues dans les projets de loi de finances 2026 vont aggraver la situation, déjà précaire, de millions de retraité·e·s, notamment dans l’accès aux soins, avec un risque accru de renoncement à se soigner.
Plus de 700 000 retraité·e·s ne peuvent, aujourd’hui, financer une complémentaire santé. L’augmentation de la contribution des complémentaires santé, inscrite dans le PLFSS 2026, va nécessairement les conduire à augmenter leur cotisation, et donc exclure encore plus de retraité·e·s du système, car n’ayant pas les moyens de payer.
Dans vos projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, les hauts revenus et les profits générés par les entreprises sont épargnés. Il n’est pas prévu de remettre en cause les dizaines de milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, ni de conditionner les centaines de milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises. Ce sont pourtant bien ces dispositifs qui privent notre système de protection sociale des ressources nécessaires pour répondre aux besoins grandissants de la population.
L’UCR-CGT a lancé, depuis plusieurs mois, une campagne revendicative pour exiger un autre financement de notre système de protection sociale, basé sur la cotisation sociale.
