Quelques articles de presse évoquent la facilité avec laquelle Louis Alliot, chantre du RN, risque de renouveler son mandat à la mairie de Perpignan. Même pas la peine de coller des affiches ! Pourquoi, parce que dans ce cas de figure, trois listes de gauche concurrentes se présentent dont le but est de savoir laquelle sera devant les autres, pendant qu’un piètre éditeur catholique version intégriste tente de faire valoir la droite dite « classique »…
On peut créer toutes les coordinations possibles pour tenter de faire reculer la tentation totalitaire à la française, mais si elles ne sont pas accompagnées d’une responsabilité politique de ceux qui se disent garants de la démocratie sociale et culturelle sur le terrain municipal, on n’en sortira pas et les dégâts seront lourds de conséquence. Je sais qu’à leur niveau les communistes de mon département des Pyrénées-Orientales ont tenté quelque chose pour rapprocher les points de vue, mais en vain. Ils ont dû faire le choix d’un moindre mal certes, mais cela ne règle pas le problème de fond qui écarte les classes populaires du vote à gauche, même pour des élections municipales.
On ne doit pas comparer cette situation au terrain législatif d’une autre nature où nous devrions avoir la possibilité de voter pour la tendance politique que l’on veut, ce qui n’est pas le cas, les dits « gros » bataillons qui crient plus forts que leur ombre ayant une tendance récurrente à écraser les petits d’un moment d’histoire politique d’une République en dérive.
Depuis quelque temps, j’écris des billets plutôt pessimistes sur l’existant… J’espère toutefois me tromper, sachant qu’en cas de recul cuisant d’une démocratie déjà bien abîmée avec un Président qui prépare sa guerre avec la Russie sans consulter qui que ce soit pendant qu’il laisse la gouvernance gérer l’offensive austéritaire dont il a besoin pour justifier son attitude criminelle vis à vis de toutes les générations, je serai du côté de celles et ceux qui résisteront. Je ne fuirai pas.
Yvon Huet
