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Communiqué du Coordination Nationale des comités de défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité. Soutien total à la journée d’action du 2 octobre
Le Premier ministre ne veut pas entendre la colère qui gronde dans notre pays. Il ne répond pas aux revendications de l’intersyndicale, largement partagées dans la population avec le succès des manifestations et actions du 10 et du 18 septembre.
La détérioration de l’accès aux soins est une des premières préoccupations de la population. La ministre démissionnaire du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a participé à l’entrevue entre l’intersyndicale et le Premier ministre sans la moindre annonce laissant espérer une quelconque amélioration.
Le doublement des franchises médicales, ce reste à payer obligatoire pour les soins, est toujours d’actualité, malgré son rejet par le conseil d’administration de la CNAM dont l’avis n’est que facultatif.
Les projets de décrets sur l’AME ont été retirés, mais avec la remise au Premier ministre d’un rapport sur le sujet, le durcissement de ce dispositif est toujours en débat. L’enjeu est idéologique et non financier, l’AME représentant moins de 0,5% des dépenses de santé. Un geste gouvernemental en faveur des fractions xénophobes de la population serait une grave faute éthique et de santé publique.
Les hôpitaux publics et les EHPAD s’enfoncent dans la crise avec une dégradation de leur situation financière ne leur permettant pas de répondre aux besoins de la population. Comment ne pas être scandalisé quand les délais d’attente pour un simple rendez-vous de consultation avec un spécialiste hospitalier sont de plusieurs mois dans des départements où seul l’hôpital public assure ce service ? Comment ne pas s’offusquer devant le développement de l’hospitalisation privée avec le soutien de nos gouvernants ?
Face à la montée des inégalités, à l’étalage des grandes fortunes, le rationnement des dépenses de santé est intolérable. De nouvelles recettes pour la Sécurité sociale sont nécessaires et possibles.
La Coordination Nationale des comités de défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité appelle à participer à la journée de mobilisation du 2 octobre décidée par l’Intersyndicale et à signer et faire signer la pétition « La Sécurité Sociale, c’est vital ! »
La Fédération Nationale des Centre de Santé (FNCS) s’oppose fermement à toute remise en cause de l’Aide Médicale d’État (AME)
Alors même qu’aucun ministre de la Santé n’a été nommé et que le Premier Ministre Sébastien Lecornu recevait hier les auteurs du rapport sur l’Aide Médicale d’Etat, la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS) renouvelle sa ferme opposition à toute réforme portant atteinte à l’AME. Une réduction du panier de soins toucherait aux fondements mêmes de notre système de santé solidaire et universel et l’exposerait à des conséquences sanitaires désastreuses.
L’AME : un impératif de santé publique
L’AME est moins une mesure humaniste qu’un outil de santé publique essentiel pour garantir l’accès aux soins des personnes étrangères en situation de précarité. Sa remise en cause entraînera pour beaucoup un renoncement aux soins, l’aggravation de nombreuses pathologies chroniques et aiguës, une désorganisation des parcours de santé et in fine une surcharge des urgences et des services hospitaliers. Contrairement à la désinformation relayée par nombre de politiques, l’AME représente une part marginale des dépenses de santé, pour un effet de prévention et de contrôle épidémiologique majeur.
Le rôle des centres de santé dans la prise en charge des publics vulnérables
Les centres de santé sont en première ligne dans l’accueil et la prise en charge des populations fragiles, souvent exclues des circuits de soins traditionnels. Ils pratiquent le tiers payant, garantissent une offre de soins pluridisciplinaire, coordonnée, accessible sans dépassement d’honoraires, et assurent la continuité des soins. Ce modèle, dont l’utilité sanitaire et sociale a été saluée par le rapport IGAS sur le modèle médico-économique des centres de santé en 2024, repose sur des équipes salariées et un fort engagement territorial. Le rapport souligne leur efficacité dans la réponse aux besoins des publics en situation de précarité, en particulier dans les zones sous-dotées. Les centres, dont certains intègrent des PASS ambulatoires(1) sont ainsi en première ligne pour assurer l’accueil des bénéficiaires de l’AME souvent victimes d’une discrimination dans l’accès aux soins. Ils sont, aux côtés des PASS hospitalières, des associations comme Médecins du Monde et le Comede, les premiers témoins des besoins de soins des populations les plus vulnérables.
Une ligne rouge éthique
Remettre en cause l’AME, c’est demander aux soignants de trier les patients, de refuser des soins, d’abandonner ceux qui vivent déjà dans l’invisibilité sociale. Les centres de santé refusent d’endosser ce rôle. Ils sont porteurs d’un principe fondamental inscrit dans le préambule de Constitution de 1946 : le droit à la protection de la santé pour toutes et tous, partout en France.
La FNCS appelle le Premier Ministre à ne pas remettre en cause l’AME et à engager enfin, une politique de santé publique ambitieuse, fondée sur l’inclusion, la prévention et l’égalité d’accès à la santé pour toutes et tous, sans aucune restriction.
(1) Permanence d’Accès aux Soins de Santé
Hôpital public : le recadrage de la Fédération Hospitalière de France
On a tous entendu les hypocrites à la télé saluer « le travail formidable des soignants » (qui aime bien, châtie bien, dit-on) suivi de « le problème de l’hôpital c’est les 30 % d’administratifs ». Comme toujours c’est suivi d’une comparaison en général faussée avec tel ou tel pays sur lequel il faudrait s’ajuster à la baisse.
La déléguée générale de la FHF a fait une mise au point.
L’hôpital public c’est 1,2 million de professionnel.les, 200 métiers.
Il réalise 80 % de l’hospitalisation – réanimation, 85 % de la permanence des soins, continuité des soins.
Il finance 69 % de dépenses des soins, 100 % des greffes, 80 % de la recherche publique.
Dans les 2 dernières décennies l’hôpital public a perdu 12 milliards.
Entre 2009 et 2019 les soins ont augmenté de 19 %, les effectifs de 4 %.
Non il n’y a pas 30 % de personnel administratifs. Il y en a 10,6 %, dont la moitié de secrétaires médicales (contre 13,6 % dans le privé)
Sur l’absentéisme (en baisse) : on compte les maternités dans les absences, or il y a 79 % de femmes.
Recrutement un peu plus facile sauf gériatrie, psy, urgences.
Les économies on devrait les faire par la prévention : gagner 1 année de vie en bonne santé c’est 1,5 Md d’économies.
L’édito du TC par Évelyne Bordet. Colère…
Rentrée scolaire 2025, une enseignante, directrice d’école se donne la mort. Fait divers ? Non … Malgré ses appels répétés, nourris, argumentés et expliqués, Caroline Grosjean n’a pas été entendue. La Justice a classé ses plaintes sans suite sans jamais qualifier un harcèlement manifeste dans le cadre de ses fonctions. Les signalements réitérés pendant des mois puis des années ont été infructueux, parce que, de fait, elle n’a pas été prise au sérieux, parce qu’elle n’a pas obtenu le soutien auquel elle avait droit.
Caroline a demandé de l’aide, elle a signalé les violences, et au lieu d’être protégée, elle a été déplacée, stigmatisée, abandonnée. La réponse de l’Institution est criminelle.
En déplaçant Caroline, elle a manifestement fait le choix de taire, d’étouffer et de réduire au silence la voix de la victime. Alors, cette rentrée scolaire-là, Caroline n’a pas pu l’affronter…
On sait que le harcèlement tue et tuera encore. L’homophobie tuera en France tant que la fonction publique ne sera pas présente à chaque signal d’alerte et d’alarme et tant qu’elle ne donnera pas suite à chaque signalement. Peut-on lutter contre les discriminations en déplaçant les victimes « pour le bien de tous » ? Suffit-il de déclarer le harcèlement « cause nationale », si l’on refuse de le regarder comme un réel fléau à combattre de front ?
En obligeant les administrations à enquêter, en dénonçant les coupables et en les condamnant, en les poursuivant systématiquement devant les juridictions, en demandant aux Parquets d’instruire, bref, en réduisant au silence les coupables, et non les victimes …
Aujourd’hui les rapaces repus coulent des jours heureux dans le petit village du Cantal…Qui sera leur prochaine proie ?
Le jour de la rentrée, une directrice d’école s’est suicidée. Ce n’est pas seulement un drame individuel, c’est le signal abject d’une société qui perd le sens de la citoyenneté, de la fraternité et de la dignité.





