Liste de revues permettant d’alimenter l’action et la réflexion

Économie & Politique

500 milliards pour sortir de l’austérité : que financer en priorité (investissements matériels ou emploi et formation) ? Quels moyens pour résister au chantage à la dette ? La seule fiscalité (taxe Zucman) ou des avances apportées par un pôle financier public ? Le dossier d’Économie & Politique présente le détail chiffré des propositions communistes pour le développement des services publics dès le budget 2026.

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La Pensée

Face aux faux arguments de Macron dans la Convention citoyenne sur les rythmes scolaires et les temps de l’enfant, voici un contre-argumentaire : à partir de recherches parues dans la revue La Pensée et dans l’ancienne revue du PCF L’École et la nation, publié par la Fondation G. Péri. Un entretien dédié sur la plateforme scientifique Cairn : accès gratuit jusqu’au 7 novembre.

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Recherches Internationales

Les grands réseaux mondiaux d’échange sont au cœur de la rivalité sino-américaine. Energie, finance, internet, 5G, aucune des infrastructures internationales n’échappe désormais aux affrontements de puissance. Le dernier numéro de Recherches Internationales analyse l’ensemble des aspects de cette dynamique qui transforme la mondialisation. Disponible ici.

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Cahiers de Santé publique et de protection sociale

Après les numéros précédents consacrés à l’alternative à l’austérité et à la guerre commerciale de Trump, voici un dossier « municipales » qui propose un ensemble d’analyses, de diagnostics et de propositions pour mettre en cohérence, dans les communes et leurs regroupements, objectifs sociaux et écologiques, moyens financiers et prise de pouvoir par les citoyen.ne.s, salarié.e.s, agent.e.s des services publics territoriaux.

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Humanité – Hors série

Miroir du cyclisme Après 31 ans de mise en sommeil, la mythique revue revient dans les kiosques ! Dans ce numéro : Thomas Voeckler, l’académie Remco Evenepoel, Juliette Labous et Lucien Aimar, Jeannie Longo et Marc Madiot, Guillaume Martin-Guyonnet et Arthur Hay, secrétaire CGT des coursiers à vélo, Bernard Hinault….

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L’édito du webzine. Le prix Nobel de la Paix 2025 à une va-t-en guerre

Cette année 2025, le comité Nobel s’est ridiculisé non pas en décernant le prix Nobel de la Paix à Donald Trump comme il le réclamait mais à une de ses fidèles soutien María Corina Machado appelant à l’insurrection contre le gouvernement vénézuélien.

Normalement le prix Nobel de la Paix devrait être décerné à quelqu’un qui fait œuvre de paix dans le monde mais cette année les cinq membres du comité ont choisi une voie antinomique, à l’opposé de la paix, celle des tensions. Sont-ils tombés sous le charme de Donald Trump ?

María Corina Machado, figure de l’ultra droite sud-américaine est plus connue pour ses visées bellicistes que pacifique. Elle applaudit à tout rompre aux propos outranciers de Trump dès lors qu’il s’agit du Venezuela. Toutes ces déclarations se résument par des appels à la violence, à la spirale guerrière contre le gouvernement d’Hugo Chavez. Depuis le début de ce siècle, selon les spécialistes de l’histoire politiques récentes du continent sud-américain, « il n’y a pas un chapitre de violence politique à laquelle elle n’a pas participé ». Elle a à son actif, la participation au coup d’état contre Hugo Chavez et sa participation aux manifestations anti gouvernementales particulièrement violentes.

Le prix Nobel de la guerre anti-sociale

Le projet politique de cette dame prévoit l’abandon des politiques sociales, éducatives, économiques que tente dans les pires adversités de maintenir le gouvernement actuel. Son projet politique est de privatiser les ressources pétrolières très conséquentes du Venezuela au profit des grandes majors étasuniennes. Elle est favorable à une intervention militaire des armées des États-Unis.

Tout ceci est une bien curieuse conception de la Paix pour son propre peuple. Elle est trumpiste. Et qu’à défaut de brader à son mentor le Prix, celui-ci lui a été accordé tout comme si celui-ci en était déjà le maître. D’ailleurs elle s’est empressée, en tout premier lieu de remercier Trump pour ce Prix.

Par ailleurs, elle soutient le Likoud de Benyamin Netanyahou et qu’elle a des liens plus qu’étroit avec VOX, le parti espagnol d’extrême droite.

C’est un message de plus de la dérive du monde. Au plus haut niveau l’extrême droite est récompensée, adulée, défendue, promue, à visage découvert. Les choix sont faits, les jeux le sont-ils pour autant ? Les pacifistes du monde doivent faire entendre leur voix avec fermeté et assurance, sans violence, et être les porteurs de tous les espoirs du monde.

Dominique Gerbault

L’édito du webzine. La flottille pour Gaza stoppé


Ce sont au total 42 bateaux en mission d’aide humanitaire de la flottille « Global Sumid » qui ont été interceptés illégalement par l’armée israélienne dans les eaux internationales. Elle avait pour objectif de briser le blocus de Gaza orchestré par Netanayahou, grand criminel de guerre.

Les forces navales de l’occupation israélienne ont intercepté illégalement 42 bateaux transportant de l’aide humanitaire.Cette flottille « Global Sumid », des volontaires détermination à briser pacifiquement le siège illégal imposé à Gaza. Plus de 400 militants ont été arrêtés. Ils ont été transférés au port d’Ashdod pour être remis à la police israélienne. Ils ont commencé à être expulsés vers l’Europe.

Global Sumud (« résilience », en arabe) a dénoncé « une attaque illégale » survenue dans les eaux internationales, l’organisation des droits humains Amnesty International déplorant un « acte d’intimidation » d’Israël. Onze participants grecs ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur « détention illégale », selon des organisateurs de la flottille.

De l’Europe au Mexique en passant par l’Afrique du Sud des dizaines de milliers de personnes ont manifesté leur soutien aux Palestiniens et à la flottille brandissant des drapeaux palestiniens scandant « Free Palestine » réclamant la fin de ce qu’ils ont qualifié de « génocide » contre les Palestiniens à Gaza. Au Mexique, des affrontements entre plus de 10 000 manifestants pro-palestiniens et forces de l’ordre ont fait des dizaines de blessés dans les deux camps.

Une mission pacifique et non violente

La flottille Global Sumud, mission pacifique et non violente d’aide humanitaire, comprenait des personnalités politiques et des militants comme Cédric Caubère, militant CGT et secrétaire général de l’UD de Haute-Garonne, la Suédoise Greta Thunberg, le journaliste de l’Humanité Emilien Urbach. La flottille était partie d’Espagne renforcée par des bateaux venues d’Italie, de Grèce… dans le but de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza et fournir « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide ».

L’Italie et l’Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter sur une partie du trajet la flottille après des « attaques par drones » dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l’ONU et l’Union européenne.

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait 66 225 morts dans ce territoire palestinien, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU. Elle a été déclenchée par l’attaque du 7-Octobre -unanimement condamné- du mouvement islamiste Hamas, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes et la prise d’otages, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.

Dominique Gerbault

Appel pour la protection des flottilles humanitaires

Interception des bateaux de la flottille humanitaire pour Gaza :

La France doit protéger les ressortissants français arrêté illégalement par l’État d’Israël.

En début de soirée, les membres de la mission humanitaire des flottilles de la « Global Sumud Flotilla » viennent d’être arrêtés par les autorités israéliennes dans les eaux internationales.

Les flottilles de la « Global Sumud Flotilla » sont strictement humanitaires et pacifiques, elles transportent des denrées alimentaires et des médicaments, besoins urgents pour le peuple palestinien en raison du génocide commis par l’armée israélienne.

Nous naviguons dans les eaux internationales avec un objectif clair : dénoncer le blocus et le génocide, et ouvrir un corridor humanitaire. Or, le droit international et le droit de la mer sont sans ambiguïté : un blocus est illicite dès lors qu’il prive une population civile des biens indispensables à sa survie.

Références juridiques :

  • L’article 33 de la IVe Convention de Genève (1949) interdit les punitions collectives.
  • L’article 54-1 du Protocole additionnel I (1977) prohibe l’affamement.
  • Le droit coutumier de la mer en temps de guerre condamne tout blocus visant à affamer une population.

La protection de l’aide humanitaire est inscrite noir sur blanc dans le droit :

  • L’article 23 de la IVe Convention de Genève impose le libre passage de médicaments et matériel sanitaire destinés à la population civile ;
  • L’article 59 oblige la puissance occupante à accepter et faciliter l’entrée de secours humanitaires (vivres, médicaments, vêtements) ;
  • L’article 71 du Protocole additionnel dispose que le personnel humanitaire doit être respecté et protégé.

La France a un devoir d’action :

Des citoyennes et citoyens français, dont des député.e.s viennent d’être arrêté.e.s. La France doit les protéger, en vertu de l’article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et de la jurisprudence constante du Conseil d’État.

Nous demandons à l’État français de prendre, sans délai, des mesures de protection concrètes et effectives :

  • D’exiger la libération immédiate des personnes arrêtées et leur protection consulaire effective ;
  • De mettre en place des mesures diplomatiques et opérationnelles pour empêcher toute poursuite d’agression contre les équipages des flottilles humanitaires ;
  • De garantir la sécurité juridique et physique des citoyen.ne.s français.es impliqué.e.s dans cette mission humanitaire.

Un moment de vérité pour la diplomatie française :

Alors que la France a reconnu l’État de Palestine, que l’ONU réclame un cessez-le-feu et que la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU a qualifié la situation à Gaza de génocidaire, notre pays doit assumer ses responsabilités au regard du droit international et de la protection des droits humains.

Chaque heure compte : des membres de la flottille « Global Sumud Flotilla » viennent d’être arrêtés. L’inaction ne serait pas seulement une faute morale : elle met directement en danger des vies et compromet une mission humanitaire vitale.

Nous appelons donc le président de la République et le gouvernement français à agir immédiatement pour obtenir la libération des personnes détenues et garantir la sécurité de l’ensemble des flottilles, à ces femmes et hommes qui, à son bord, défendent la vie et la dignité.

Signataires : associations, personnalités politiques, citoyen·ne·s engagé·e·s

Pour le succès des actions du 4 octobre : Oui à tous les plans de paix sincères et crédibles ! Solidarité avec les flottilles

Tout faire partout pour le succès des manifestations du 4 octobre 2025, pour le cessez-le-feu immédiat à Gaza et la fin du génocide en cours. Oui à tous les plans de paix sincères et crédibles ! Solidarité avec les flottilles pour la paix et la liberté.

Le Mouvement de la paix appelle à contribuer au succès des manifestations du 4 octobre 2025 sur la base du texte du collectif national pour une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens.

Dans le cadre de la journée internationale de la paix le dimanche 21 septembre, il a participé à la marche pour la paix à Paris et a son succès sur la base de l’appel.

Pour le Mouvement de la paix, toutes les initiatives qui peuvent permettre d’avancer vers la paix, d’aller vers un cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages et des prisonniers politiques palestiniens, la reprise de l’aide humanitaire aux populations civiles, l’arrêt de la colonisation et des violences de toutes sortes en Cisjordanie sont les bienvenues, car elles sont sources d’espoir et favorisent les mobilisations populaires en faveur de la paix.

Dans ce contexte, Le Mouvement de la Paix rappelle qu’il a dénoncé immédiatement le massacre commis par le Hamas le 7 octobre 2023. Mais la dénonciation de ce massacre en tant que crime contre l’humanité ou crime de guerre ne peut justifier la mise en œuvre d’un massacre de masse des populations civiles à Gaza (ce que la CIJ et l’ONU ont dénoncé comme un génocide en cours).

Le Mouvement de la paix a pris connaissance du plan Trump avec espoir mais aussi bien des doutes. « Si un accord du Hamas sur ce plan permet la cessation immédiate des combats et la reprise de l’aide humanitaire, nous nous en réjouirons. Mais ce plan suscite aussi doutes et interrogations. Comment peut-on, comme le prévoit le plan Trump, construire un avenir de paix entre Palestiniens et Israéliens en réduisant les Palestiniens à un rôle de figurants puisque le « conseil de la paix » chargé de mettre en place le plan de reconstruction de Gaza est placé sur la présidence de Trump avec comme directeur des opérations Tony Blair ?

De plus pour le plan Trump, c’est le Hamas qui représente le peuple palestinien et non l’autorité palestinienne, ce qui fait dépendre la survie de milliers de Palestiniens de la réponse du Hamas au plan de Paix de Trump, c’est-à-dire de ceux qui ont décidé les massacres du 7 Octobre.

Par ailleurs ce plan a éliminé toute référence à un État palestinien et Netanyahou a affirmé que pour lui il n’y aurait jamais d’Etat Palestinien (Voir débat sur arte).

Pour le Mouvement de la paix, on ne peut construire une paix juste et durable en niant les droits des Palestiniens, dans un déni du droit international et des résolutions des Nations Unies.

L’important aujourd’hui c’est de contribuer partout en France au succès des mobilisations populaires du 4 octobre autour de l’appel du collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, d’obtenir des actes concrets de la France pour un cessez-le-feu immédiat et le rétablissement de l’aide humanitaire, le soutien aux initiatives de la société civile incluant la protection des flottilles de la paix qui sont actuellement l’objet de violences de la part de l’armée israélienne en violation du droit international et pour ce qui nous concerne, pour la mise en place d’un État de Palestine viable et assuré d’une protection internationale sous la responsabilité de l’assemblée générale de l’Onu, assemblée générale qui doit se réunir en assemblée générale extraordinaire afin de contrecarrer le véto des USA au conseil de sécurité.

Le Mouvement de la paix apporte par ailleurs son soutien à tous les Israéliens et Israéliennes qui luttent pour la paix, et à quelques jours de la commémoration des massacres du 7 octobre, il apporte aussi son soutien aux initiatives citoyennes israélo-palestiniennes comme celles initiées par Standing together.

Le Mouvement de la paix
Le 1er octobre 2025

Lire le plan de paix intégral

Attaque de La Global Sumud Flotilla par l’armée israélienne. Courrier de Fabien Gay, directeur de l’Humanité, à Sébastien Lecornu, Premier ministre

M. Lecornu Sébastien
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
57 rue de Varenne
75007 Paris

Saint-Denis, le 24 septembre 2025

Monsieur le Premier ministre,

La Global Sumud Flotilla, composée d’une dizaine de bateaux en route vers Gaza, a été attaquée cette nuit au large de la Crète.

Deux bateaux ont été attaqués et endommagés par des engins explosifs largués par drones. Ces attaques qui assument d’agresser délibérément les équipages sont contraires au droit international et au droit maritime. Elles ont pour but d’intimider des militants et militantes de la paix.

Depuis le 31 août 2025, date de départ de cette flottille pacifique, non armée et tout à fait légale, les intimidations et tentatives de sabotage sont nombreuses. Il est à craindre que dans quelques jours l’armée israélienne procède au kidnapping et à la détention illégale des membres d’équipage, comme cela a été le cas des précédentes flottilles.

La délégation française est composée de médecins, de juristes, de journalistes qui appellent à briser le blocus à Gaza, en vigueur depuis 2007 et illégal au regard du droit international.

L’heure n’est plus au débat. Grâce à un mouvement populaire, large et d’ampleur, la France a enfin fait le choix de reconnaître l’État de Palestine et dénoncé les opérations militaires israéliennes à Gaza, que de nombreuses institutions et ONG qualifient de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide en cours.

À l’aune de cette nouvelle situation géopolitique et internationale, et en cohérence avec le discours formulé par le président de la République à l’assemblée générale de l’ONU le 22 septembre dernier, je vous demande donc solennellement de placer de toute urgence sous protection diplomatique et consulaire les ressortissants français qui voguent vers Gaza, parmi lesquels figure Émilien Urbach, journaliste de l’Humanité.

Ces hommes et ces femmes sont en danger alors qu’ils n’ont qu’une vocation : apporter de l’aide humanitaire pour mettre fin à la famine et au massacre des populations civiles.

Pour notre part, nous restons déterminés et aux côtés de celles et ceux qui veulent mettre fin au génocide, obtenir un cessez le feu, faire entrer en masse l’aide humanitaire, obtenir la libération de tous les otages israéliens détenus par le Hamas et celle des prisonniers politiques palestiniens et la fin de la colonisation pour pouvoir voir un État palestinien exister aux côtés d’un État israélien dans les frontières de 1967.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie, Monsieur le Premier ministre, d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.

Fabien Gay
Directeur de l’Humanité
Sénateur de Seine-Saint-Denis

« Je déclare que la France reconnaît l’État de Palestine » (L’Indep)

L’annonce historique d’Emmanuel Macron, lundi soir, a été applaudie à l’ONU, mais condamnée par Israël et son allié américain.

« Je déclare aujourd’hui que la France reconnait l’État de Palestine. » Les mots d’Emmanuel Macron ont été salués par un tonnerre d’applaudissements, lundi, à 21h21 aux Nations Unies, lors d’une Conférence pour la mise en œuvre de la solution à deux États et le règlement pacifique de la question de la Palestine, coorganisée par Paris et Ryad. Un sommet boycotté par Israël et son allié américain.

« Cette reconnaissance de l’État de Palestine est une défaite pour le Hamas comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite, nourrissent des obsessions antisionistes et veulent la destruction de l’État d’Israël », a affirmé Emmanuel Macron, une réponse a Benyamin Netanyahou qui voit dans cette initiative franco-saoudienne un cadeau fait au mouvement islamiste. Dans un discours qu’il voulait équilibré, le président a réclame la libération des 48 otages israéliens enlevés par le Hamas. Mais « aujourd’hui, rien ne justifie la poursuite de la guerre à Gaza », a affirmé Emmanuel Macron.

« Le temps de la paix est venu »

« Cette reconnaissance ouvre le chemin d’une négociation utile aux Israéliens comme aux Palestiniens. Ce chemin est celui du plan de paix et de sécurité pour tous que l’Arabie saoudite et la France ont soumis au vote de cette assemblée qui l’a adopte a une très large majorité », a expliqué le président français.

Dans son discours qui a été précédé d’un vif débat en France, où vivent les communautés juives et musulmanes les plus importantes du continent européen, Emmanuel Macron a insisté sur l’importance d’agir maintenant.

« Le temps de la paix est venu car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir », a-t-il dit. « Certains diront. trop tard, d’autres diront trop tôt. Une chose est sûre : nous ne pouvons plus attendre », a-t-il souligné alors qu’Israël a intensifié ses opérations et étendu ses colonies en Cisjordanie occupée. Ce qui a poussé des pays à agir sans al-tendre, craignant que la perspective même d’une solution à deux États s’évapore définitivement.

En réponse à ces efforts diplomatiques initiés par la France, l’État hébreu menace désormais d’annexer la Cisjordanie occupée et de prendre des mesures bilatérales contre Paris. Emmanuel Macron a souligné l’importance de parvenir à un désarmement du Hamas et conditionné l’ouverture d’une représentation diplomatique française à la libération des otages.

« Je pourrai décider d’établir une ambassade auprès de l’État de Palestine dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi », a-t-il dit avant de conclure : « La paix est beaucoup plus exigeante, beaucoup plus difficile que toutes les guerres. Mais le temps est venu. »

À la veille de la première journée de débat général de la 80 session de l’Assemblée générale de l’ONU, cinq autres États ont formellement reconnu à leur tour l’État de Palestine : la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et le Portugal. Certains pays européens comme l’Allemagne -soutien de longue date d’Israël en raison de son rôle historique dans l’Holocauste- et l’Italie ne devraient pas suivre le mouvement.

Le sommet, qui réunit à New York des dizaines de dirigeants mondiaux, se tient alors qu’Israël a lancé une vaste offensive terrestre dans la ville de Gaza, près de deux ans après le début de son siège total de la bande de Gaza en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Les négociations indirectes sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sont, elles, toujours dans l’impasse.

L’Indépendant, le 23 septembre 2025

Palestine. Recours auprès du Président de la République française

La France doit demander que l’Assemblée générale de l’ONU en cours soit convoquée en session extraordinaire d’urgence pour mettre fin au génocide en Palestine

L’assemblée générale des Nations unies est actuellement en session ordinaire alors que le génocide à Gaza se réalise dans l’horreur la plus extrême, sous les yeux du monde entier.

Si la société civile se mobilise comme elle le fait actuellement par exemple à travers les flottilles ou en Espagne, la communauté des États tarde à prendre des mesures nouvelles adaptées à cette situation pour stopper le génocide en cours.

Parmi les outils possibles existe la résolution 377(V) de l’Assemblée générale, dite « S’unir pour la paix », qui a été adoptée en 1950. Elle stipule que si le Conseil de sécurité manque à sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationale, l’Assemblée générale peut convoquer une session extraordinaire d’urgence. À ce jour, 11 sessions extraordinaires d’urgence ont été convoquées.

L’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), qui est actuellement en session ordinaire, est donc habilitée à agir en vertu de la résolution « s’unir pour la paix » . Il existe des précédents historiques. L’Urgence est là.
Alors que le 18 septembre marque l’expiration du délai d’un an fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour qu’Israël se conforme à ses exigences et à celles de la Cour internationale de Justice, sous peine de « mesures supplémentaires », il est temps d’agir.

Une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée dans le cadre de l’initiative « S’unir pour la paix » pourrait :

  1. Exiger un cessez-le-feu immédiat
  2. Appeler tous les États à adopter des sanctions globales et un embargo militaire contre le régime israélien.
  3. Décider de rejeter les lettres de créance d’Israël auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies, comme l’a fait l’Assemblée générale des Nations Unies dans le cas de l’Afrique du Sud de l’apartheid.
  4. Mettre en place un mécanisme de responsabilisation (comme un tribunal pénal) pour traiter les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, l’apartheid et le génocide israéliens. Les mandats émis par la cour pénale internationale doivent être exécutés.
  5. Réactiver les mécanismes anti-apartheid de l’ONU, longtemps en sommeil, pour lutter contre l’apartheid israélien et contre le génocide en cours.
  6. Mandater une force de protection armée multinationale de l’ONU pour la déployer à Gaza (et, à terme, en Cisjordanie), agissant à la demande de l’État de Palestine, afin de protéger les civils, d’ouvrir des points d’entrée par terre et par mer, de faciliter l’aide humanitaire, de préserver les preuves des crimes israéliens et d’aider au relèvement et à la reconstruction.

Bien sûr, les États-Unis et le régime israélien useront de tous les moyens pour essayer d’empêcher l’obtention de la majorité des deux tiers des Etats nécessaire.
Le monde a une chance, tardive, de mettre fin à un génocide et à d’autres crimes contre l’humanité. Il suffit d’en avoir la volonté.
Face à des atrocités historiques telles que celles-ci, qui menacent la survie même d’un peuple et risquent d’anéantir le droit international, tous les outils disponibles doivent être déployés.

Le succès n’est pas assuré. Mais l’échec est assuré si nous n’essayons pas. Et le temps presse. Le génocide continue de faire rage à Gaza et se propage également en Cisjordanie. La famine a été déclarée à Gaza. Israël vient de s’engager depuis deux jours dans une destruction totale de Gaza et ravage toute la Cisjordanie.

Monsieur le président de la République, nous avons porté une appréciation positive sur la reconnaissance de la Palestine par la France, nous pensons qu’il faut que vous alliez maintenant jusqu’au bout de la démarche pour stopper le génocide.

Recevez Monsieur le président de la République, l’expression de nos salutations respectueuses.

Le Mouvement de la Paix
Le 17 septembre 2025.

Reconnaissance de l’État palestinien par la France. « Une étape » saluée par Leila Shahid (L’Indep)

Le Président Emmanuel Macron reconnaîtra l’État de Palestine, ce lundi, à la tribune de l’ONU. Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont fait de même dimanche. Rejetée par Israël et son allié Trump, cette initiative de Paris et Ryad replace la solution à deux États au cœur du débat, attisé en France par l’appel à pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens, lancé par le socialiste Olivier Faure. Elle envoie un signal au peuple meurtri de Gaza, réveille des fractures dans nos sociétés et porte en elle de nombreux enjeux géopolitiques.

Pour Leila Shahid, ancienne déléguée générale de la Palestine en France, enracinée de longue date dans le Gard, la reconnaissance de l’État palestinien annoncée par Emmanuel Macron, marque une « étape ».

« Sur le plan personnel, j’ai été touchée », confie-t-elle, « parce que j’ai déjà entendu les présidents Mitterrand et Chirac reconnaître l’État palestinien au niveau ver-bal, mais maintenant, il faut une vraie reconnaissance que le Président Macron peut imposer en demandant un vote à l’ONU. Bien sûr, les Américains vont contrecarer ce vote par un veto au Conseil de sécurité. Alors que va faire M. Macron, va-t-il s’écraser ou prendre une autre initiative ? C’est la question qui se pose aujourd’hui L’ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne voit, déjà, dans cette reconnaissance « une très bonne initiative, pas seulement pour la France, mais pour tous les pays qu’elle peut entrainer avec elle dans une telle situation compliquée, douloureuse, un génocide à Gaza (terme utilisé par une commission d’enquête de l’ONU, mais rejeté par Israël NDLR), mais aussi des Israéliens assassinés, des familles entières, par le Hamas le 7 octobre », souligne-t-elle.

« Nous sommes dans une période vraiment effrayante, je pense à la jeunesse dans le monde qui va désespérer et aller elle-même vers la violence pour répondre à celle des États », explique-t-elle.

Aujourd’hui, « ce n’est pas sans importance de dire que les Palestiniens ont les mêmes droits que le peuple israélien », souligne Leila Shahid qui appelle à « un cessez-le-feu immédiat » et à des « élections libres » en Palestine.

Manuel Cudel (L’Indépendant, le 22 septembre 2025)