Sophie Binet à Perpignan: « Une autre politique sociale est possible » (L’Indep)

La secrétaire générale de la CGT était en visite à Perpignan ce vendredi 5 septembre, pour célébrer les 130 ans de la Confédération et inaugurer la 30e exposition que présente le syndicat en marge du festival Visa. Elle a évoqué a cette occasion les mobilisations annoncées pour les 10 et 18 septembre prochains.

Agenda chargé ce vendredi 5 septembre pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, de passage à Perpignan. Visite au mémorial de Rivesaltes, vernissage de la 30e exposition que présente le syndicat dans le cadre du festival Objectif image (ex-festival Off), célébration des 130 ans de la Confédération au palais des rois de Majorque : de nombreux rendez-vous jalonnaient la journée.

L’un des gros temps forts du programme restait cependant l’inauguration de l’exposition du photographe perpignanais Daniel Deixonne sur La Jeunesse engagée que l’organisation donne à voir à la Bourse du travail en marge de Visa. « Je suis très frère que la CGT fasse ça », indique Sophie Binet. « Les images ont un poids important dans les luttes, mais elles jouent aussi un grand rôle dans la montée de ce nouveau fascisme. On assiste à une instrumentalisation des images pour les faire mentir. »

Concernant le 10 septembre, la secrétaire générale de la CGT annonce « plus de 600 actions sur les lieux de travail (débrayage, etc.) » aux quatre coins de France. « Nous avons décidé d’accompagner cette mobilisation citoyenne car nous partageons ses revendications, cette colère contre le budget Bayrou qui fait les poches des travailleurs pour remplir celles des rentiers et des actionnaires », explique-t-elle. « Pour nous, Il s’agit d’une étape pour construire la mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre. »

Pour Sophie Binet, la mobilisation s’impose d’autant plus que le rapport de force est en faveur des travailleurs. « Ce budget, qui ne tombera pas forcément avec le Premier ministre, est un véritable musée des horreurs. Nous voulons un budget qui permette la justice fiscale, pour donner des moyens aux services publics et abroger la réforme des retraites », détaille la syndicaliste. « En Espagne, on a un gouvernement qui, grâce à la mobilisation, a augmenté les salaires, diminue les contrats précaires et va bientôt diminuer le temps de travail. Et l’Espagne n’a jamais été en aussi bonne santé ! Sa dette baisse. On voit qu’une autre politique sociale est possible. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)

Mouvement du 10 septembre: ce qui se prépare dans les Pyrénées-Orientales (L’Indep)

Blocage du péage autoroutier du Boulou ou d’autres axes stratégiques, « révolution du caddy »… : lors de la deuxième assemblée générale du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales, qui a réuni plus de 100 personnes ce jeudi 4 septembre 2025 au parc Maillol, de nombreuses propositions d’actions ont émergé en vue du mouvement du 10 septembre.

18 heures, ce jeudi 4 septembre, a Perpignan. Plusieurs dizaines de personnes sont déjà réunies devant le parc Maillol, en face du lycée du même nom. Objectif: définir les modalités d’actions du mouvement du 10 septembre, qui vise notamment à protester contre les restrictions budgétaires annoncées par le Premier ministre en juillet.

Un jeune membre du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales est le premier à prendre le micro. « Je crois que l’idée d’avoir un représentant ou des porte-parole est écartée, a-t-il mis au point d’emblée. L’idée, c’est qu’on discute, qu’on s’entende. Je viens avec mes colères citoyennes, mes envies de changement. J’ai vu l’échec des mobilisations qui ont précède. Il faut trouver d’autres moyens de se faire entendre. Ce dont on a envie, c’est d’une démocratie qui fonctionne. » Le débat était lancé.

Grandes surfaces en ligne de mire

Au plus fort de l’assemblée générale, une bonne centaine de personnes était présente. Soit 3 à 4 fois plus que lors de la précédente réunion, qui s était tenue le 23 août. Dans la foule : des jeunes et des moins jeunes, des citoyens non encartés, mais aussi un certain nombre de militants syndicaux, politiques ou pro-palestiniens. Le mouvement se veut « apartisan » mais la plupart des prises de parole avaient une tonalité de gauche. Plusieurs intervenants ont notamment souligné la nécessité de « sortir du système néo-libéral ».

Pour « tout bloquer », certains sont favorables à des actions permettant d’agir sur la consommation. « Ce qui me parait intéressant, c’est ce jour-là de ne pas consommer dans les grandes surfaces ou sur internet. Ça pénaliserait les grands patrons », a par exemple plaidé un ancien syndicaliste. « Moi, j’avais pense à faire une « révolution du caddy ». Le but, c’est d’aller nombreux dans un supermarché, de tous prendre un caddy et de se promener dans le magasin sans rien acheter », a renchéri un deuxième orateur.

D’autres plaident pour des opérations de blocage plus classiques. C’est notamment le cas d’un jeune participant, coiffeur de son état : « La pierre angulaire du mouvement, c’est la détestation de Macron. On a tous fait des manifs qui n’ont eu aucun impact. Ils ne comprennent que la force. Il faut bloquer le péage du Boulou, le flux des camions qui alimentent Saint-Charles. »

Un ancien gilet jaune a mis sur la table une autre proposition. « Les différentes actions devront être actualisées le jour même avec tout le monde, a-t-il souligné. Mais il nous faut dès maintenant des propositions de blocage. Pour ma part, je propose de bloquer le pont Arago et la voie sur berges. »

Plusieurs militants syndicaux sont également intervenus dans le débat. Le porte-parole de la CGT, qui appelle avec Solidaires et la FSU à se rassembler le 10 septembre à 11 heures sur la place de la Victoire, a estimé que « pour bloquer l’économie, il faut mettre le maximum de salariés en grève ». Tandis que des militants de la Confédération paysanne ont profité de l’occasion pour annoncer que celle-ci rejoignait le mouvement.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)

« Il manque au moins un poste d’enseignant dans 1 collège sur 2 » (L’Indep)

Le syndicat de professeurs de collège et lycée Snes-FSU estime qu’il est nécessaire en cette rentrée de lancer un plan d’urgence, avec recrutements à la clé, pour redorer le blason de l’école républicaine.

« Tant qu’il n’y aura pas un enseignant devant chaque classe, il sera difficile de parler d’école républicaine: il y a une rupture d’égalité. » Aux yeux du co-secrétaire départemental du Snes-FSU Ignacio Valenzuela, le premier problème en cette rentrée dans les établissements secondaires des Pyrénées-Orientales reste bien le manque de professeurs.

« Il manque au moins un poste d’enseignant dans un collège sur deux », précise l’un des autres responsables départementaux du Snes, Marc Moliner. « Et si on effectue la comparaison avec le reste de l’académie, rien qu’en collège, il nous manque vingt postes de professeurs pour atteindre le taux d’encadrement moyen. »

Le Snes émet également de vives inquiétudes quant au nombre de jeunes sortant de 3e qui n’ont pas encore d’affectation en lycée. Selon le syndicat, ils seraient « autour de 300 ». Sans oublier la centaine d’enfants en situation de handicap sortant du CM2 qui n’auraient pas pu être affectés dans des sections adaptées en 6e, ni les 400 autres qui sont sur les listes d’attente des établissements spécialisés et qui pourraient eux aussi se retrouver scolarisés en milieu ordinaire.

Pour le Snes : « Ces élèves sont victimes de la politique d’austérité. » Audrey Mathias-Joly, la représentante FSU des assistants d’élèves en situation de handicap (ASH), acquiesce. Et renchérit : « Par ailleurs, entre les départs à la retraite et les contrats non renouvelés, on se retrouve sous-dotés en termes d’AESH. Cette année, nous allons devoir accompagner entre 4 et 15 élèves chacune. » Pour remédier à ces diverses problématiques, le Snes préconise un « plan d’urgence ». Avec notamment des embauches de professeurs et d’AESH.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)

Aspres-Têt du PCF. Remise de vignettes de la Fête de l’Huma à la JC

Comme chaque année, la section Aspres-Têt a remis aux jeunes communistes cinq vignettes offertes pour la Fête de l’Huma. Elles et ils sont nombreux à participer au stand des P.-O. ! Ce geste a pour objectif de les aider financièrement pour leur engagement militant, dans un contexte économique de plus en plus difficile pour la jeunesse.

Rentrée : les points de vigilance de l’association de parents d’élèves FCPE (L’Indep)

En cette rentrée, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves des Pyrénées-Orientales, Remy Landri, craint entre autres que le système de remplacement des professeurs des écoles absents n’arrive rapidement « à saturation ». Les premiers retours du terrain font aussi état d’un manque d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap. Entretien.

Quelles sont les premières problématiques qui remontent du terrain en cette rentrée ?

Rémy Landri : Essentiellement les difficultés classiques que l’on retrouve chaque année. Selon les premiers retours que nous avons, le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (ABSH) pose de gros problèmes dans beaucoup d’écoles, notamment à Terrats, Bages et Perpignan. À Terrats, par exemple, on nous alerte sur la situation de trois enfants qui se seraient retrouvés sans accompagnement à la suite de l’absence et du non-remplacement d’une ABSH.
Par ailleurs, il semblerait que les enseignants remplaçants soient quand même très sollicités. On a l’impression qu’on va très vite arriver à saturation.
Nous demandons que la continuité du service public soit assurée rapidement.
Nous avons également des collèges de plus en plus surchargés, notamment à Elne, Cabestany, Saint-Estève, Toulouges ou Canet. Nous avons plusieurs établissements ou il y a plus de 20 % de sureffectif, ce qui pose la question des bâtiments, qui ne sont pas adaptés, et du nombre d’élèves par classe.

Y a-t-il encore beaucoup d’élèves sortant de 3e qui n’ont pas obtenu d’affectation en lycée ?

Il y a un réel souci d’orientation entre la 3e et le lycée. D’après les données que nous avons, chacun des 31 collèges du département recense une dizaine d’élèves sortant de 3e qui n’auraient pas pu être affectés en 2nde. C’est vraiment problématique de revivre la même situation lors de chaque rentrée. Il faudrait qu’il y ait une brigade qui puisse travailler pendant l’été sur ces situations. Là, ces élèves vont perdre un mois…

D’autres inquiétudes ?

En fin d’année dernière, nous avons constaté une augmentation des phénomènes de violences et de harcèlement. Il y a un gros travail à poursuivre. Tous les acteurs doivent rester vigilants. Nous avons aussi des inquiétudes par rapport aux réseaux sociaux et au téléphone portable. Sur ce dernier point, les annonces de la ministre nous semblent hors sujet. Les règles sont déjà claires: les portables sont interdits au collège sauf cas particuliers. Les élèves doivent respecter le règlement et les équipes éducatives agir en ce sens.

Recueilli par Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025)

« Des salaires inférieurs de 18 % à la moyenne nationale » dans les P.-O. (L’Indep)

Ce mercredi 3 septembre 2025, lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt les indicateurs sociaux « alarmants » que présentent les Pyrénées-Orientales. Et défendu dans la foulée les 10 propositions que la formation politique met sur la table au niveau national pour redresser le pays.

Le constat est sans appel. Et traduit les difficultés que rencontrent de nombreux habitants des Pyrénées-Orientales. Un taux de chômage de 12%, « Supérieur de 5 points à la moyenne nationale », des salaires « inférieurs de 18 % à cette même moyenne », 25.000 personnes au RSA… Lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt « des indicateurs sociaux alarmants ». « Et en parallèle, la construction de logements sociaux décroît, alors que la population augmente deux fois plus vite qu’au niveau national », déplore l’un des porte-parole de la fédération, Michel Coronas. « Face à cela, l’accent est mis sur des projets qui tournent autour de l’immobilier de rapport (investissement locatif, NDLR) ou du tourisme de luxe et confortent une économie de paillettes avec des emplois saisonniers, mal payés et précaires. »

Le ton est donné. Et les doléances ne s’arrêtent pas là. Manque d’enseignants, agriculture en péril, ligne ferroviaire à l’arrêt depuis plus d’un an entre Perpignan et Villefranche. : aux yeux des responsables locaux du PC, la situation est critique. « Et le plan d’économie de paix. 44 milliards annoncé par Bayrou ne ferait qu’aggraver la situation », s’énerve Michel Coronas. « On nous dit qu’il n’y a pas d’autre choix, mais rien n’est plus faux. La production de richesses n’a pas diminué. Elle est juste accaparée par une minorité. »

En cette rentrée, le PC a donc décidé de prendre le contre-pied. En mettant sur la table, au niveau national, 10 propositions pour favoriser entre autres le travail, le renouveau industriel, la transition écologique et la paix. « Ce ne sont pas les restrictions budgétaires qui vont sauver le pays, mais la dépense publique », estime l’une des cosecrétaires de la fédération, Marie-Françoise Sanchez. « Nous sommes dans la même logique qui a produit les grands services publics et engendré un développement formidable de la France après la Seconde Guerre mondiale. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025

L’édito du Travailleur Catalan par Michel Marc. Les questions sont posées

Il y a d’un côté le projet de budget 2026 dont chacun, peu à peu, en mesure l’iniquité. Travailler plus, gagner moins, des services publics affaiblis, des privés d’emploi moins indemnisés, des retraités nouveaux soumis à l’impôt, des assurés sociaux bousculés par les augmentations du reste à payer, des entreprises d’État malmenées (EDF, SNCF, La Poste…), des collectivités territoriales corsetées par l’austérité. Pendant ce temps, les dividendes versés aux actionnaires sont en constante augmentation. Les patrimoines, pour un petit nombre (quelques centaines), grossissent et les inégalités se creusent. Le seuil de pauvreté voit, chaque jour, ses rangs augmenter. Le tout, dans son contenu, approuvé par la droite, le « centre » et l’extrême droite. Bref, les ingrédients d’une récession sociétale sont là. Les conditions du déploiement du populisme, de la démagogie, des mensonges et de la violence, elles aussi, sont là. Le responsable d’une organisation de jeunesse communiste écrivait, il y a trois jours : « Le 10 septembre, on ne se mobilise pas par réflexe. Ce jour-là, comme tant d’autres, nous serons dans la rue parce que nous n’en pouvons plus. Parce que nous savons que demain risque d’être pire qu’hier. Parce que, pour des millions de jeunes, de travailleurs, de lycéens, d’étudiants, de précaires, il n’y a plus de promesse de progrès. Ce déclassement n’est pas une fatalité. Il est le fruit d’un système : le capitalisme ». Il poursuivait : « Notre tâche est immense, mais elle est claire : réparer ce qui est cassé. (…). Reconstruire une conscience de classe, pour que chacun se rappelle qu’ensemble, nous sommes plus forts que le patron et le pouvoir ».

Alors. Un nouveau premier ministre ? De nouvelles élections ? La démission éventuelle de Macron ? Ou plutôt un large mouvement à construire patiemment, une grande mobilisation, le 10 et le 18, qui puisse devenir une force de propositions incontournable, consciente, et qui commence à inverser décisivement le rapport des forces en faveur de la majorité. La question est posée.

À lire dans Le Travailleur Catalan (n° 4081 – vendredi 5 septembre 2025)

L’édito de Michel Marc. Les questions sont posées

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