Les repères ont sauté à l’occasion du vote du budget de la Sécurité Social qui –après 80 ans de bons et loyaux services grâce à sa mise en œuvre par la CGT et les communistes en 1945 dans le cadre du programme du CNR– se retrouve aujourd’hui privée de plusieurs milliards de ressources, budget de guerre du président Macron oblige, pour n’évoquer que cela…
Quand on fait le compte des votes qui additionnent l’abstention et le vote pour le budget de misère proposé par la gouvernance Lecornu, on s’aperçoit en fait que ce sont principalement des députés d’extrême droite et de droite qui font, de loin, le gros du score du refus, sachant que c’est pour une raison inverse à celle des gauches puisque leur obsession c’est la chasse aux migrants et aux pauvres et la privatisation de la Sécurité Sociale…
Allez expliquer cela à ceux qui ont déjà décroché de l’intérêt pour la politique… Pas simple.
Pour être plus précis, au vu des résultats que je reprends ci-dessous, nous avons 153 voix de contre issues de l’extrême droite et de la droite et 90 voix contre issues de la gauche NFP, dont 71 LFI et 10 communistes et apparentés… Côté vote pour, on en a 67 dont 63 socialistes, 1 GDR et 3 écologistes, les 176 autres venant de différents courants de droite. Reste les abstentions, essentiellement des écologistes mais pas seulement. En tout, cela fait 53 abstentions à droite et 37 à gauche + 1 non inscrit…
C’est ce que mon journal l’Humanité ne sait pas reconnaître et que LFI cache bien pour ne pas reconnaître les limites de sa marge de manœuvre à l’Assemblée nationale.
J’en ai peut-être oublié à la marge mais je pense, à un moment, qu’il faut arrêter se laisser berner par les langues de bois qui font croire au père Noël de cette assemblée maudite qui risque bien de finir comme celle de la 3e République qui a majoritairement donné ses voix à Pétain et Laval ou de la 4e qui a laissé faire un coup d’État institutionnel par un général… Les contextes sont toujours bien différents mais les républiques françaises finissent toujours dans les bras de l’autoritarisme depuis plus de deux siècles en commençant par la 1re qui a fini dans les bras de des Bourbons en 1814 après le passage tonitruant de Napoléon dont s’inspirent tous les aventuriers de la politique pendant les crises aiguës d’un capitalisme qui n’accepte le fait démocratique que lorsqu’il avantage le pouvoir des riches…
Alors que faire ? Une bonne révolution démocratique et sociale issue du mouvement social serait la meilleure solution. En attendant, chacun fait ce qu’il peut dans les chaumières de la résistance au mensonge permanent diffusé par les médias aux ordre désormais de l’extrême droite en France pour une grande majorité d’entre eux.
Je reproduis le décompte officiel fait par LCP pour éviter toute mauvaise interprétation :
Pour, contre, abstentions… Qui a voté quoi ?
Groupes de l’ex-socle commun :
- Ensemble pour la République : 91 « pour » (sur 91 députés)
- Les Démocrates : 36 « pour » (sur 36 députés) ;
- Horizons : 9 « pour », 25 abstentions (sur 34 députés) ;
- Droite républicaine : 18 « pour », 3 « contre », 28 abstentions (sur 49 députés).
Groupes d’opposition :
- Rassemblement national : 123 « contre » (sur 123 députés) ;
- La France insoumise : 71 « contre » (sur 71 députés) ;
- Socialistes : 63 « pour », 6 abstentions (sur 69 députés) ;
- Écologiste et social : 3 « pour », 9 « contre », 26 abstentions (sur 38 députés) ;
- Gauche démocrate et républicaine : 1 « pour », 10 « contre », 5 abstentions (sur 17 députés) ;
- Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires : 20 « pour », 2 abstentions (sur 22 députés) ;
- Union des droites pour la République : 16 « contre » (sur 16 députés).
Non inscrits :
- 6 « pour », 2 « contre », 1 abstention (sur 9 députés).
Yvon Huet
