Alors que Sébastien Lecornu a succédé à François Bayrou au poste de Premier ministre, le groupement de syndicats FSU 66 a établi un bilan de la rentrée scolaire et sociale dans les Pyrénées-Orientales, ce mercredi 10 septembre.
Les membres du syndicat FSU 66 ne se font pas « d’illusion » sur le récent changement de Premier ministre. La date du 10 septembre pour effectuer leur conférence de presse n’a d’ailleurs pas été choisie par hasard. Alors que l’opération « bloquons tout » était menée, le FSU annonce que ce n’est qu’une première étape. « Nous avons l’impression d’être spectateur face à cette politique. On la subit notamment dans l’éducation et l’emploi », estime Geraldine Morales, co-secrétaire du groupement.
Des classes à près de 30 enfants à Pia, Pollestres ou Alénya
Côté éducation, les syndicats du premier comme du second degré ne sont pas satisfaits. 10 jours après la rentrée, plus de 400 élèves attendent encore d’être placés en établissements spécialisés, en école maternelle et élémentaire. Dans des communes comme Pia, Pollestres et Alénya, les classes approchent les 30 enfants par classe.
Les accompagnants des élèves en situation de handicap (ABSH) ne sont quant à eux toujours pas suffisants, selon la FSU.
Un « gymnascore » très médiocre
Les professeurs d’EPS, sont eux aussi mis de côté. Un « gymnascore » a été créé pour évaluer les salles de sport du second degré, de A à E. Résultat : 77 % des établissements sont classés entre C, D et E. « La majorité des aménagements classés E sont situés dans des quartiers déjà dégradés, c’est une double peine pour certains élèves de Perpignan », indique Pierre Leveil, membre du SNEP (syndicat national de l’éducation physique).
Dans l’un des départements les plus précaires de France, ce début de mois de septembre n’est pas encourageant, selon Christelle Lara, déléguée syndicale FSU emploi à France Travail. Avec un taux de chômage toujours élevé à 12 % et la moitié de la population bénéficiant d’aides sociales.
« On pense évidemment qu’une autre politique est possible. Aujourd’hui la fraude fiscale est de 80 millions d’euros et la fraude sociale d’environ 4 millions d’euros dans le département. Il y a donc des choses à faire, mais on ne va pas chercher du bon côté », considère Christelle Lara.
Emma Lemaire (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)