Le billet d’Yvon Huet. L’avenir en résistance, il n’y a que cela de vrai

La journée d’hier a démontré à quel point le matraquage idéologique et la pression qui tétanisent les citoyens provoque ses effets. Le tableau négatif d’une gauche à 30 % dans un contexte appelant à la désespérance est lourd comme une porte de prison. Ceux qui ont manifesté le 2 décembre 2025 n’en ont que plus de mérite. Pas étonnant aussi que Sophie Binet soit attaquée frontalement par les roquets du patronat.

Le combat pour renverser le cours des choses sera long et dur. Il faut l’accepter. Les experts de la parole devront se résoudre à reconnaître que sans les luttes du monde du travail ils resteront enfermés dans la cellule confortable de leurs illusions.

Yvon Huet

L’édito du TC par Évelyne Bordet. Il bouge encore !

Martial, les jeunes au garde à vous en fond d’écran, Macron tente de redevenir audible sur la scène intérieure : « former au maniement des armes, au chant, à la marche au pas… » Tel est son projet pour la jeunesse, formulé à la base militaire de Varces, en Isère, le 27 novembre. La mise scène ne se borne pas à une simple opération de communication politique, c’est un signal inquiétant qui alimente le climat anxiogène entretenu par le chef de l’État. Cette volonté de former la jeunesse à la discipline des armes, au chant et à la marche au pas, apparaît comme une provocation pour celles et ceux qui refusent l’idée d’un avenir placé sous le signe de la logique guerrière. Une orientation qui inquiète les organisations de jeunesse et acteurs de l’éducation populaire. « C’est un projet destiné à faire avancer un agenda guerrier contre la Russie, dans un contexte où Macron n’a rien d’autre à proposer à la jeunesse », analyse Assan Lakehoul, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France.

« Ce que prépare Macron, c’est une mise au pas de la jeunesse », juge Trystan Dupont, porte-parole de Solidaires étudiant·es. Selon lui, le pouvoir « essaye de fabriquer un avenir pour la jeunesse dans la guerre, faute de pouvoir en offrir un dans la société ». Alors que le projet de loi de finances se dessine, où les jeunesses sont les grandes oubliées, où tous les moyens qui devraient soutenir leur avenir sont rabotés et redirigés vers les armées, il y a matière à s’inquiéter… C’est une attaque frontale contre une jeunesse déjà fort maltraitée. Le chef de l’État ne recule devant rien pour imposer sa vision. Il manie la peur comme une arme, brandissant la menace d’une guerre qui reste pourtant évitable, pour masquer l’absence d’alternatives et affirmer son autorité. Ce choix ne relève pas d’une posture mais témoigne d’une fuite en avant dangereuse, où l’angoisse d’un conflit armé est présentée comme unique horizon, au mépris de la paix, de la justice et de l’engagement citoyen véritable. Le président ouvre ainsi la porte à des dérives autoritaires inquiétantes. Sous prétexte de « dangerosité », il cherche à soutenir un pouvoir atrophié, testant sans vergogne les limites d’une présidence qui se rêve encore toute-puissante. Oui, il bouge encore et cette saillie iséroise interroge notre capacité collective à résister face à la confiscation progressive de nos droits et de notre avenir. Alors, Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF formule comme une évidence : « à quel moment va-t-on enfin demander aux jeunes ce qu’ils veulent vraiment ? »

Conseil national du PCF du 22 novembre 2025

Le dernier Conseil national qui se tenait exceptionnellement à Marseille avait deux points à son ordre du jour : premièrement, la situation politique nationale et les élections municipales ; deuxièmement l’engrenage guerrier en Europe et l’urgence d’agir pour la paix.

La résolution adoptée sur les élections municipales souligne le rôle essentiel des communes comme lieux de démocratie, de justice sociale et de solidarité mais elles sont menacées par l’austérité et le désengagement de l’État. Elle appelle à l’engagement le plus large aux côtés de toutes les mobilisations d’élu·es, de syndicats, d’associations citoyennes contre les choix budgétaires actuels. Pour battre la droite et l’extrême droite, elle valorise l’innovation communiste et l’enjeu du rassemblement des forces de gauche et écologistes autour de projets locaux à la hauteur de la réponse aux besoins des habitantes et des habitants.

La résolution internationale dénonce les logiques capitalistes et impérialistes qui sous-tendent la fuite en avant belliciste portée par le président de la République, l’économie de guerre et l’austérité qui l’accompagne, rappelant qu’aucune issue militaire n’existe en Ukraine. Elle appelle à une initiative indépendante de la France pour la paix fondée sur la souveraineté des peuples, la sécurité collective et le multilatéralisme, la sortie du commandement intégré de l’OTAN, premier pas vers la dissolution de l’alliance, la fin de l’économie de guerre, et la refondation d’une politique de défense nationale et populaire. Enfin, elle propose également une refonte des institutions internationales pour un nouvel ordre du monde de paix, de coopérations aux côtés des pays du « Sud global ».

À la suite du Conseil national s’est tenu un meeting national marqué par un discours de Fabien Roussel sur la paix et le travail.

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L’édito du webzine. La paix pour notre jeunesse et notre peuple

L’histoire récurrente du capitalisme est toujours la même. Pour tenter de sortir de ses crises profondes, il fait appel aux canons. La période actuelle ne fait pas exception, pour sortir de son impasse, la guerre, croit-il, lui offrirait une solution. Pour cela, il est prêts à sacrifier les enfants des peuples.

Anatole France à propos de la boucherie de 14-18 écrivait : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels » et ajoutait : « Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. » En 2025, les propos plus que centenaires du prix Nobel de littérature 1921, n’ont rien perdu de leur pertinence et impertinence.

Le discours dominant des possédants, sous couvert de patriotisme et de morale, prépare les esprits et notamment la jeunesse, à l’inéluctable de la guerre. Du chef d’état-major des Armées déclarant devant les maires réunis en congrès qu’il faut se préparer à « accepter de perdre nos enfants », à Emmanuel Macron qui annonce un service militaire « volontaire » pour grossir les régiments de réservistes, la musique est lancinante et marche au pas. Ces discours va-t-en-guerre doivent être démontés car d’autres options sont non seulement possibles mais nécessaires.

Ce sont bien les communistes que ces gouvernants craignent le plus car ils démontent sans relâche les mécanismes des causes de la crise et se battent inlassablement pour construire la paix en prônant la diplomatie, la coopération et l’intervention des citoyens. Les communistes démontent quotidiennement que la paix se bâtit dans des sociétés où doivent primer la fraternité et l’égalité et non la concurrence aveugle entre les individus, asservis par un système qui veut les opposer les uns aux autres.

Pour de nouveaux jours heureux

La paix c’est des services publics renouvelés, des écoles et la lutte sans merci contre cet aide de camp du capitalisme que sont tous les trafics, celui de la drogue en priorité. Ces mafias tuent nos enfants, tuent tout espoir pour des milliers de jeunes qui aspirent à être formés et à travailler.

La soif de paix doit être porté par toute la gauche et doit absolument s’élargir à l’ensemble du mouvement social pour infuser dans la société et faire reculer les semeurs de haine, tous ceux qui profitent du désarroi et du confusionnisme ambiant qui font le lit de l’extrême droite.

Les communistes ne céderons ni à la peur, ni aux menaces, d’où qu’elles viennent. Fabien Roussel s’en est fait le porte-parole lors de son récent meeting à Marseille en menant un discours de paix. Face à l’économie de guerre, face aux discours guerriers, il fait le serment : « Jamais nous ne voterons les crédits militaires et les pleins pouvoirs à des dirigeants prêts à envoyer nos enfants faire des guerres qui ne sont pas les nôtres. »

Face à ces sacrifices promis à la jeunesse, Fabien Roussel veut ouvrir d’autres perspectives. « Nous proposons 100 milliards d’euros par an pour relever ce pacte d’avenir pour la France et le climat », annonce-t-il. Cela pour reconstruire les services publics avec un plan de formation de soignants et d’enseignants, abroger la réforme des retraites, indexer les salaires sur l’inflation en augmentant le Smic, assurer l’égalité salariale, garantir une énergie accessible et décarbonée… Et lancer la reconquête industrielle. « Il n’y aura plus une heure de travail qui partira à l’étranger », promet-il. Alors que la richesse des 500 plus grosses fortunes a doublé en huit ans, le secrétaire national du PCF interpelle : « Nous avons assez fait de sacrifices ! Les cigares doivent changer de bouches ! »

Le peuple de France ne se laissera pas faire. Les manifestations du 2 décembre contre « le musée des horreurs » retentira dans toutes les villes de France. Les communistes seront présents dans les rassemblement pour appeler à de nouveaux jours heureux.

Dominique Gerbault

Lettre d’information du groupe CRCE.K au Sénat (n° du 28 novembre 2025)

Question d’actualité au gouvernement. On ne fait pas la guerre pour s’en débarrasser
Face aux maires de France, le chef d’état-major des armées a affirmé, je cite, « qu’il fallait accepter le risque de perdre ses enfants, de souffrir économiquement ».
Ce discours anxiogène et belliciste a laissé les maires, la nation tout entière, incrédules.
Madame la ministre, (…)
—> Lire l’intervention de Jérémy Bacchi

Motion tendant à opposer la question préalable sur le PLF 2026. Un budget à l’image de l’agonie du macronisme
Jeudi dernier, dans mon département du Val-de-Marne, j’organisais avec mon collègue et camarade député Nicolas Sansu un Atelier législatif sur le budget. Dans la Salle ? Des chauffeurs Uber, des livreurs Deliveroo, inquiets sur le seuil de TVA.
Des salariés de Sanofi Maisons Alfort. L’usine (…)
—> Lire l’intervention de Pascal Savoldelli

Débat sur le projet de loi de finances. Un PLF de va-t’en guerre
Après 38 jours de débats à l’Assemblée nationale et un rejet unanime, le PLF arrive au Sénat. Alors que nous attendions un PLF paré des ornements de l’Assemblée nationale, il nous arrive dans son état d’origine, tel qu’élaboré il y a plusieurs mois par un Premier ministre désavoué depuis. Ce PLF (…)
—> Lire l’intervention de Pierre Barros

Explication de vote sur le PLFSS 2026. « Ce PLFSS ne porte aucune vision de la société ni aucun projet cohérent »
Il est temps pour nous de faire le bilan des modifications adoptées par le Sénat.
La copie du PLFSS 2026, présentée en conseil des ministres le 14 octobre était particulièrement régressive, avec de nombreux reculs du périmètre de remboursement de la Sécurité sociale. La version, même (…)
—> Lire l’intervention de Silvana Silvani

Communiqué de presse sur le vote de l’amendement de suppression du décalage de la réforme des retraites
Nous continuons à demander l’abrogation de la scandaleuse réforme des retraites !
Le groupe Communiste Républicain Citoyen Écologiste et Kanaky s’est abstenu lors du vote de la suppression de l’article 45 bis du PLFSS 2026 prévoyant le décalage de trois mois de l’application de la réforme des retraites.
L’amendement de la droite sénatoriale portait en lui un discours de (…)
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Proposition de loi du groupe CRCE-K. Fiscalisation des rentes des grandes entreprises de la défense
La présente proposition de loi part d’un constat simple : le capitalisme, en crise permanente de valorisation, se nourrit de la guerre. Après avoir méthodiquement épuisé le monde du travail et la planète, le capital cherche aujourd’hui des débouchés alternatifs susceptibles de soutenir la (…)
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Débat sur l’avenir de la filière automobile. « En sacrifiant la logique industrielle sur l’autel de la baisse du coût du travail, on organise notre désindustrialisation »
Souveraineté, réindustrialisation et transition écologique sont dans toutes les bouches, mais dans les ateliers, les fonderies et les usines, les salariés voient les chaînes s’arrêter et les sites fermer.
En vingt ans, nous avons perdu 114 000 emplois dans l’automobile, et on anticipe 80 000 (…)
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Projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025. « Notre pays ne se gouverne ni par la peur, ni par l’austérité, ni par la résignation »
La fin de gestion est marquée par un dérapage non comptable mais politique. Le chef d’État-major des armées évoque « le prix du sang », une parole d’autorité sans légitimité démocratique. La politique budgétaire favorise le climat délétère actuel.
Le Gouvernement prétend que 2025 marquerait (…)
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Les autres interventions

Les questions orales :

Les questions écrites :

N’écrivons pas l’avenir avec le sang de nos enfants ! (national)

Ce qui devrait être un principe sacré est aujourd’hui remis en question par des discours qui préparent l’opinion à accepter l’inacceptable : l’idée que nos enfants pourraient devoir mourir pour la patrie. Lorsque le général Fabien Mandon affirme qu’il faut « accepter de perdre nos enfants », une limite morale essentielle est brisée. On demande aux familles, aux enseignants, aux grands-parents d’intégrer la mort de la jeunesse la jeunesse comme une perspective normale. Cette injonction glace et révolte : comment oser réclamer un tel sacrifice alors que ceux qui l’exigent n’ont pas su préserver la paix, alors que c’était leur responsabilité ?

La Charte des Nations Unies impose aux États de résoudre les différends par la diplomatie et de ne consacrer aux armements que le strict minimum (article 26 de la charte des Nations unies). Mais depuis des décennies, les grandes puissances — France incluse — ont trahi ces obligations. Elles ont laissé s’installer une culture de guerre, alimentée par une explosion des dépenses militaires et par la puissance du complexe militaro-industriel. Les budgets mondiaux atteignent aujourd’hui des niveaux record passant de 1000 milliards de dollars en 2000 à 2740 milliards en 2025, tandis que les peuples s’appauvrissent et que la misère fait des ravages : en 2023, plus de 61 millions de personnes sont mortes des conséquences du sous-développement, de la misère et des conséquences de la misère (voir J.Ziegler « Où est l’espoir » Le seuil). Dans le même temps, la richesse se concentre entre quelques mains, et les multinationales disposent d’un pouvoir économique financier, médiatique (et idéologique), et politique sans précédent.

Ces choix ont affaibli la sécurité internationale au lieu de la renforcer. Les grandes puissances n’ont pas su prévenir les conflits, protéger les populations ni répondre aux urgences climatiques et sociales. Elles ont violé leurs obligations en matière de désarmement nucléaire (violation de l’article 6 du TNP) et laissé s’effriter l’ordre international fondé sur le droit. Comme le souligne l’écrivain Amin Maalouf (secrétaire perpétuel de l’académie Française), le monde s’engage dans « une dérive suicidaire ».

En France, la même logique domine : réduction des dépenses sociales, fragilisation des services publics (éducation, santé, information, transports) préparation des hôpitaux à accueillir des blessés de guerre, augmentation massive des investissements militaires. On anticipe les guerres au lieu d’œuvrer à les prévenir. On accueille même à Paris des industriels de l’armement israéliens au salon de l’armement alors que le gouvernement Netanyahou a été condamné par la justice internationale pour sa politique génocidaire à Gaza. Quelle cohérence reste-t-il quand on traite la guerre comme un marché avant de la traiter comme un échec et que l’on oublie que la paix est l’objectif fondamental à gagner par des moyens diplomatiques ?

Face à cette dérive, les peuples opposent un autre message : nous aimons la paix, nous aimons la vie, et nous refusons que nos enfants deviennent de la chair à canon. Les crises écologiques, sociales et économiques montrent que l’humanité n’a qu’un seul chemin : la coopération et la paix. Aucun problème vital ne peut être résolu dans un monde livré aux rivalités armées et aux guerres.

Le 10 décembre aura lieu le débat, sur « la trajectoire d’augmentation des moyens de nos armées » à l’assemblée nationale annoncé par le ministre des armées Le cornu, l’objectif proposé est d’augmenter les moyens militaires pour répondre aux exigences des USA, de l’Otan et de l’UE d’atteindre l’objectif des 5 % du PIB pour les dépenses militaires. C’est pourquoi le Mouvement de la Paix appelle, jusqu’au 10 décembre 2025, à une mobilisation citoyenne devant les préfectures et sous-préfectures afin d’exiger le respect intégral du droit international et de la charte des Nations Unies, le respect du droit des humains à la paix, la recherche de solutions diplomatiques aux conflits et la mise en œuvre de la résolution de l’ONU portant plan d’action pour la mise en œuvre de la culture de paix. Les33 Etats du CELAC (coordination des Etats latino-américains et des caraïbes) ont choisi la mise en œuvre de cette résolution comme base pour leur sécurité commune. Comme le rappelait l’historien Georges Corm, dans son livre « pour une lecture profane des conflits » le non-respect du droit international nous conduit droit vers une guerre généralisée. Il est donc urgent de rompre avec cette spirale. L’espoir existe : il réside dans la capacité des sociétés civiles à s’unir pour défendre la paix, la justice sociale et la protection de la planète. C’est en construisant ce front commun pour la paix sur le plan national, européen et mondial que nous pourrons isoler les faiseurs de guerre et rappeler aux gouvernements leur devoir fondamental : préserver la vie et la paix. Nous refusons que l’avenir de nos enfants soit écrit dans la peur et le sang. Nous refusons que la jeunesse paie de sa vie les erreurs et les renoncements des grandes puissances. Exiger la paix, ce n’est pas un rêve naïf : c’est la condition même de l’avenir. Qui veut la paix, prépare la paix !

Le Mouvement de la Paix – 26 novembre 2025

Contact : national@mvtpaix.org ; Rejoignez le mouvement de la paix

Signez la pétition maudite soit la guerre

L’édito du TC par René Granmont. Quelle guerre ?

De l’assassinat à Marseille de Mehdi, assassinat destiné à faire taire son frère, le militant anti-narcotrafic Amine Kessaci, au coup de menton du chef d’État-major des armées nous demandant à être « prêts à perdre nos enfants », tout concourt à rendre un peu plus inquiétante une situation qui, déjà sur le plan social, est fort peu réjouissante.

Face à ces discours de guerre qui envahissent le débat public, « nous ne voulons pas d’une troisième guerre mondiale, alimentée par des chefs d’États en manque d’autorité, alimentée par des impérialismes puissants. Nous sommes autant opposés au nationaliste Poutine qu’à ceux qui voudraient nous faire entrer en guerre contre le peuple russe. » a souligné le secrétaire national du PCF à Marseille. En fait, ces proclamations martiales visent surtout à faire accepter le doublement du budget des armées au détriment des services publics, de l’éducation, de la santé… Plutôt que d’envoyer « nos » enfants se faire tuer dans des guerres qui ne sont pas les leurs, ne serait-il pas plus judicieux et plus conforme à l’esprit de la France des Lumières que notre pays prenne la tête d’une coalition en faveur de véritables négociations sur la base du droit international, en refusant de se faire tordre le bras par Poutine ou par Trump, pour obtenir une paix juste en Europe ?

Par contre, s’il est une « guerre » que le gouvernement se doit de mener, c’est bien celle contre le narcotrafic. Ce combat contre tous les trafics nécessite autre chose que de simples déplacements de ministres à Marseille, autre chose que l’annonce d’un plan anti-portables dans les prisons… Derrière ces opérations de com, derrière les discours répressifs, les moyens continuent à faire défaut pour mener des enquêtes permettant de s’attaquer aux gros bonnets plutôt que de rafler les petites mains. Il manque 60.000 agents de police, enquêteurs, douaniers après les coupes effectuées dans ces emplois par la droite !

Sans compter que la dimension sociale est toujours laissée en plan, car c’est sur le terreau de la pauvreté, de la précarité, de l’abandon de l’État que prospère l’emprise des narcotrafiquants sur les plus jeunes. L’exigence de justice est aussi celle de justice sociale. Et pourtant le gouvernement continue de creuser les inégalités, de casser les services publics, de laisser les jeunes des quartiers populaires sans espoir. « Si on laisse les jeunes en situation précaire, les seuls à leur tendre la main, c’est le trafic », ont alerté la mère de Mehdi et Amine samedi à Marseille. C’est aussi cette page qu’il faut tourner.