Blocage du péage autoroutier du Boulou ou d’autres axes stratégiques, « révolution du caddy »… : lors de la deuxième assemblée générale du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales, qui a réuni plus de 100 personnes ce jeudi 4 septembre 2025 au parc Maillol, de nombreuses propositions d’actions ont émergé en vue du mouvement du 10 septembre.
18 heures, ce jeudi 4 septembre, a Perpignan. Plusieurs dizaines de personnes sont déjà réunies devant le parc Maillol, en face du lycée du même nom. Objectif: définir les modalités d’actions du mouvement du 10 septembre, qui vise notamment à protester contre les restrictions budgétaires annoncées par le Premier ministre en juillet.
Un jeune membre du collectif citoyen Indignons-nous des Pyrénées-Orientales est le premier à prendre le micro. « Je crois que l’idée d’avoir un représentant ou des porte-parole est écartée, a-t-il mis au point d’emblée. L’idée, c’est qu’on discute, qu’on s’entende. Je viens avec mes colères citoyennes, mes envies de changement. J’ai vu l’échec des mobilisations qui ont précède. Il faut trouver d’autres moyens de se faire entendre. Ce dont on a envie, c’est d’une démocratie qui fonctionne. » Le débat était lancé.
Grandes surfaces en ligne de mire
Au plus fort de l’assemblée générale, une bonne centaine de personnes était présente. Soit 3 à 4 fois plus que lors de la précédente réunion, qui s était tenue le 23 août. Dans la foule : des jeunes et des moins jeunes, des citoyens non encartés, mais aussi un certain nombre de militants syndicaux, politiques ou pro-palestiniens. Le mouvement se veut « apartisan » mais la plupart des prises de parole avaient une tonalité de gauche. Plusieurs intervenants ont notamment souligné la nécessité de « sortir du système néo-libéral ».
Pour « tout bloquer », certains sont favorables à des actions permettant d’agir sur la consommation. « Ce qui me parait intéressant, c’est ce jour-là de ne pas consommer dans les grandes surfaces ou sur internet. Ça pénaliserait les grands patrons », a par exemple plaidé un ancien syndicaliste. « Moi, j’avais pense à faire une « révolution du caddy ». Le but, c’est d’aller nombreux dans un supermarché, de tous prendre un caddy et de se promener dans le magasin sans rien acheter », a renchéri un deuxième orateur.
D’autres plaident pour des opérations de blocage plus classiques. C’est notamment le cas d’un jeune participant, coiffeur de son état : « La pierre angulaire du mouvement, c’est la détestation de Macron. On a tous fait des manifs qui n’ont eu aucun impact. Ils ne comprennent que la force. Il faut bloquer le péage du Boulou, le flux des camions qui alimentent Saint-Charles. »
Un ancien gilet jaune a mis sur la table une autre proposition. « Les différentes actions devront être actualisées le jour même avec tout le monde, a-t-il souligné. Mais il nous faut dès maintenant des propositions de blocage. Pour ma part, je propose de bloquer le pont Arago et la voie sur berges. »
Plusieurs militants syndicaux sont également intervenus dans le débat. Le porte-parole de la CGT, qui appelle avec Solidaires et la FSU à se rassembler le 10 septembre à 11 heures sur la place de la Victoire, a estimé que « pour bloquer l’économie, il faut mettre le maximum de salariés en grève ». Tandis que des militants de la Confédération paysanne ont profité de l’occasion pour annoncer que celle-ci rejoignait le mouvement.
Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)