Les syndicats préparent une journée d’action le 2 octobre, le patronat un meeting le 13 octobre.
Une journée d’action intersyndicale le 2 octobre et un meeting patronal le 13 : telles ont été les annonces des partenaires sociaux mercredi, au sortir de leurs entretiens respectifs avec le Premier ministre, Sébastien Le-cornu, toujours à l’œuvre pour bâtir le budget 2026.
Selon les informations de BFMTV, le Premier ministre pourrait faire des propositions d’ici la fin de la semaine.
Mais le chef du gouvernement veut mettre les partenaires sociaux à contribution, en leur adressant un courrier pour les sonder sur divers thèmes économiques et sociaux (financement de la protection sociale, ré-industrialisation, souveraineté économique, conditions de travail, renforcement du paritarisme, modernisation du marché du travail). Il souhaite aussi les revoir « dans les prochains jours » pour évoquer plus précisément le futur budget, a fait savoir Matignon. Sébastien Lecornu affirme ne pas vouloir « passer en force » et se serait même présenté, mercredi, devant les syndicats, comme « le Premier ministre le plus faible de la Ve République ».
« Le compte n’y est pas »
Mais les syndicats estiment ne pas avoir été entendus jusqu’ici par le Premier ministre. Six jours après la journée d’action du 18 septembre, qui a réuni entre 500 000 et un million de manifestants dans tout le pays, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires ont| échangé mardi matin pendant| plus de deux heures avec lui à Matignon, sans résultats probants. « Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs », a affirmé, face à la presse, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. « C’est une occasion manquée, le compte n’y est pas » Il n’y a eu « aucun élément précis » en matière de justice fiscale et de moyens pour les services publics, a abondé la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet.
Alors que l’abrogation de la réforme des retraites, réclamée par les syndicats, reste une ligne rouge, pour le chef de l’État. A la sortie de son entretien avec Sébastien Lecomu, le président du Medef, Patrick Martin, a confirmé, lui, la tenue d’un « énorme meeting » patronal le 13 octobre. Espérant peser ainsi dans le débat et contrebalancer l’influence des syndicats et de la gauche, favorables à la ponction des gros patrimoines. Installé à Matignon depuis le 9 septembre, en quête d’un compromis parlementaire pour valider un budget et lui éviter la censure, Sebastien Lecornu tente déjà d’incarner une rupture sur la forme avec son prédécesseur François Bayrou, en consultant plus largement.
Dans un entretien accorde mardi à BFMTV, le président Emmanuel Macron a apporté son soutien aux efforts du Premier ministre, dont le discours de politique générale se fait attendre. « Il est normal que Sébastien Lecornu prenne le temps, il a raison », a commenté le chef de l’État. Les sondages semblent lui donner raison. Selon une enquête Odoxa-Backbone/Le Figaro, publiée le 18 septembre, 52 % des Français jugent ses débuts à Matignon réussis.
L’Indépendant, le 25 septembre 2025