Le monde vacille. Et ce n’est pas une crise passagère. Une bascule historique est à l’œuvre sous l’impulsion d’un capitalisme mutant, plus agressif, sous l’égide d’une nouvelle internationale réactionnaire et d’une cohorte masculiniste d’autocrates et de néofascistes.
Austérité, militarisme, surexploitation des ressources, marchandisation des vies, mise en cause des droits sociaux et environnementaux, remise en cause du droit international, menace de guerre généralisée. Dans sa fuite en avant, un capitalisme de prédation sans limite et la résurgence des formes impériales entraînent l’humanité vers l’apocalypse.
Il est urgent de réagir, de résister, de s’unir, de brandir à nouveau le flambeau de la paix, de la coopération, de l’amitié entre les peuples et d’un nouveau mode de développement humain, social, écologique, féministe et pacifique.
Dans cet essai, Patrick Le Hyaric met en débat des éléments d’appréciation sur ces basculements historiques et les inquiétantes forces à la manœuvre. Il appelle à empêcher l’irréversible, à conjurer le pire et fait valoir la force des peuples qui cherchent sans attendre les chemins de nouvelles émancipations et de la construction d’une mondialité commune. « Le monde à la renverse » appelle à imaginer ensemble l’après-capitalisme.
À lire pour comprendre et agir.
Patrick Le Hyaric, Directeur de L’Humanité 2000-2021, Député européen: 2009-2019.
Comment la Russie de Poutine peut-elle à la fois « nourrir la même ambition » que « l’internationale réactionnaire », et s’opposer à elle au sein des BRICS en s’alliant avec la Chine et le sud global anti impérialiste ?
Lors de la seconde guerre mondiale et dans la lutte contre l’axe fasciste, l’URSS s’est alliée à Churchill, DeGaulle et Roosvelt. Quelle était alors « l’internationale réactionnaire » ? C’était l’axe fasciste et non ces trois réactionnaires.
D’autre part notre pays est quasiment en guerre contre la Russie, et sa vision de la Russie, de la Chine, de Cuba, etc. est celle d’un pays qui pratique la propagande de guerre. Mais nous avons très rarement sous les yeux les positions de la Russie, de la Chine, de Cuba, du Vietnam, de la Corée du nord, et des BRICS en général.
Peut-on parler de « concurrence interne » entre la Russie et les USA ? Ou bien d’hégémonie US, de destruction du COMECON et du bloc soviétique, de la colonisation de ses républiques par l’Europe et de l’expansion vers l’est de l’OTAN ? Ceci n’empêche pas que la guerre de la Russie constitue effectivement une agression contre un pays par ailleurs nullement indépendant et dont le régime est maintenu sous perfusion financière et militaire par l’OTAN.