Reconnaissance de l’État palestinien par la France. « Une étape » saluée par Leila Shahid (L’Indep)

Le Président Emmanuel Macron reconnaîtra l’État de Palestine, ce lundi, à la tribune de l’ONU. Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont fait de même dimanche. Rejetée par Israël et son allié Trump, cette initiative de Paris et Ryad replace la solution à deux États au cœur du débat, attisé en France par l’appel à pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens, lancé par le socialiste Olivier Faure. Elle envoie un signal au peuple meurtri de Gaza, réveille des fractures dans nos sociétés et porte en elle de nombreux enjeux géopolitiques.

Pour Leila Shahid, ancienne déléguée générale de la Palestine en France, enracinée de longue date dans le Gard, la reconnaissance de l’État palestinien annoncée par Emmanuel Macron, marque une « étape ».

« Sur le plan personnel, j’ai été touchée », confie-t-elle, « parce que j’ai déjà entendu les présidents Mitterrand et Chirac reconnaître l’État palestinien au niveau ver-bal, mais maintenant, il faut une vraie reconnaissance que le Président Macron peut imposer en demandant un vote à l’ONU. Bien sûr, les Américains vont contrecarer ce vote par un veto au Conseil de sécurité. Alors que va faire M. Macron, va-t-il s’écraser ou prendre une autre initiative ? C’est la question qui se pose aujourd’hui L’ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne voit, déjà, dans cette reconnaissance « une très bonne initiative, pas seulement pour la France, mais pour tous les pays qu’elle peut entrainer avec elle dans une telle situation compliquée, douloureuse, un génocide à Gaza (terme utilisé par une commission d’enquête de l’ONU, mais rejeté par Israël NDLR), mais aussi des Israéliens assassinés, des familles entières, par le Hamas le 7 octobre », souligne-t-elle.

« Nous sommes dans une période vraiment effrayante, je pense à la jeunesse dans le monde qui va désespérer et aller elle-même vers la violence pour répondre à celle des États », explique-t-elle.

Aujourd’hui, « ce n’est pas sans importance de dire que les Palestiniens ont les mêmes droits que le peuple israélien », souligne Leila Shahid qui appelle à « un cessez-le-feu immédiat » et à des « élections libres » en Palestine.

Manuel Cudel (L’Indépendant, le 22 septembre 2025)

Posted in International and tagged .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *