La Vuelta perturbée par les manifestations, contrat annulé… la tension montre entre les deux pays.
Au lendemain de la fin chaotique de la Vuelta à Madrid, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a campé sur ses positions lundi, réaffirmant son « admiration » pour les manifestants pro-palestiniens ayant perturbé l’épreuve et suggérant d’exclure d’Israël des compétitions sportives « tant que la barbarie continuerait » à Gaza. Les relations entre Israël et l’Espagne, qui a reconnu l’État de Palestine en 2024, sont particulièrement tendues depuis plusieurs mois.
Elles se sont encore dégradées il y a une semaine avec l’annonce par Pedro Sánchez de nouvelles mesures pour « mettre un terme au génocide à Gaza ». Un terme rejeté par l’État hébreu.
« Génocide à Gaza »
Signe que les manifestations de dimanche ont marqué les esprits, la Fédération des communautés juives d’Espagne (FCJE) est sortie du silence, lundi. « Toute permissivité face à la violence constitue un recul démocratique et un grave risque pour la cohésion sociale », a-t-elle fustigé, jugeant « intolérable (…) qu’on sème l’hostilité envers la communauté juive », composée de 45.000 personnes dans le pays selon elle.
« Ce qu’ils est passé est totalement inacceptable », a abondé le directeur du Tour d’Espagne cycliste Javier Guillén, alors que l’Union cycliste internationale dit regretter le soutien du gouvernement espagnol aux militants pro-palestiniens qui ont perturbé l’épreuve.
Le chaos causé par les manifestations pro-palestiniennes sur la Vuelta a mis en lumière la grande vulnérabilité des courses cyclistes, très difficiles à sécuriser, et certains craignent pour les prochaines grandes échéances à venir, à commencer par le Tour de France.
« D’ici au Tour de France, espérons que le conflit à Gaza soit résolu », a déclaré lundi le directeur du Tour d’Espagne Javier Guillén, alors que les trois premières étapes de la Grande Boucle auront Lieu sur le sol espagnol l’année prochaine, au départ de Barcelone.
Mais les pressions sur Israël sont loin de se limiter au terrain sportif. Lundi matin, le ministre de la Culture, Emest Urtasun, a estimé que l’Espagne devrait également boycotter la prochaine édition du concours Eurovision de la chanson tant qu’Israël y participait.
Quelques heures plus tard, Madrid est allé plus loin en annonçant, cette fois, l’annulation d’un contrat d’armement de 700 ME pour des lance-roquettes de conception israélienne.
L’Indépendant, le 12 septembre 2025