Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale appelle salariés du public et du prive a manifester a Perpignan dans le cadre d’une journée d’action entre autres destinée à s’opposer à l’austérité budgétaire et à réclamer la « justice fiscale ». Dans la lignée des revendications exprimées ce mercredi lors du mouvement citoyen « Bloquons tout ».
L’intersyndicale réunie lors du mouvement contre la réforme des retraites est de retour. CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa, CPE-CGC : pas moins de huit organisations appellent à battre le pavé à Perpignan ce jeudi 18 septembre 2025. Entre autres pour s’opposer aux restrictions budgétaires annoncées, tout en réclamant une véritable « justice fiscale » et un meilleur partage des richesses. Le rendez-vous est fixé à 10h30 sur la place de Catalogne.
« Pas un syndicat ne manque à l’appel », se félicite le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Selon lui, cette unité est toute naturelle compte tenu de la situation : « Le budget annoncé par Bayrou est injuste, dans la continuité de ce qu’on a vécu en 2023 avec la réforme des retraites. On a pris acte de la démission de Bayrou et de l’arrivée de Lecornu en tant que Premier ministre, mais on se fout du nom de celui qui est à Matignon. Ce qu’on regarde, c’est la politique menée. Faire payer l’ardoise aux seuls salariés est inadmissible. Il faut que l’effort soit partagé. »
Du « musée des horreurs » à la « chambre de torture »
Sur ce coup, le porte-parole départemental de la CGT, Julien Berthélémy, est sur la même ligne. « 44 milliards rognés sur les finances publiques, 2 jours fériés supprimés, la monétisation de la 5e semaine de congés payés: le budget annoncé est un véritable musée des horreurs », juge-t-il. « Nous réclamons la justice fiscale. On donne 211 milliards d’euros au patronat sans contreparties, alors qu’avec la réforme de l’assurance-chômage, on va encore prendre plus aux précaires. »
« Et en plus du musée des horreurs, on a l’impression d’être dans la chambre de torture », renchérit Géraldine Moralès, de la FSU66. « Il y a une souffrance qui est sur le point d’exploser : On s’attaque aux services publics mais derrière, il y a des hommes et des femmes. »
Omar Belguellaoui, de la CFDT 66, se veut également offensif. « On tape toujours sur les mêmes, les travailleurs, les demandeurs d’emploi, les retraités, comme s’ils étaient responsables de la dette », déplore-t-il. « Depuis 2017, on a eu 7 premiers ministres, mais c’est toujours le même braquet. »
Cependant, au-delà de la critique, l’intersyndicale propose également des solutions pour sortir le pays de l’ornière. « L’austérité n’est pas une fatalité. La dette peut être réduite autrement », assure l’un des co-secrétaires départementaux de Solidaires, Christopher Pereira. « Pour nous, le mieux serait de mettre à contribution les grands patrimoines », rebondit Laurent Fourcade, de la CFTC. Pierre Grousset, de l’Unsa, acquiesce. Et appelle, comme Solidaires, à l’instauration de la taxe Zucman de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Jérôme Capdevielle estime quant à lui qu’au lieu de miser sur l’austérité, le gouvernement devrait également favoriser le pouvoir d’achat et par ricochets la consommation des ménages « qui pèse 60 % du produit intérieur brut ». Quand la CGT met notamment l’accent sur la nécessité de parvenir à l’égalité salariale entre hommes et femmes, qui permettrait aussi de renflouer les caisses grâce aux cotisations générées.
Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 12 septembre 2025)