« Ça tombe sur les plus précaires, les plus fragiles » (L’Indep)

Ce jeudi, la troisième manifestation contre l’austérité budgétaire organisée depuis début septembre a Perpignan a rassemblé entre 1.700 et 3.000 personnes. Les fonctionnaires, en première ligne face à l’austérité budgétaire, étaient notamment bien représentes. Témoignages.

Tout le monde est d’accord sur un point : ce jeudi, les rangs de la manifestation étaient moins fournis que le 18 septembre dernier. Cependant, comme souvent, services de l’État et organisateurs ne sont pas d’accord sur les chiffres. Selon la préfecture, 1.700 personnes étaient mobilisées ce jeudi à Perpignan, alors que l’intersyndicale à l’initiative du mouvement revendique pour sa part 3.000 participants.

Reste que dans le cortège, parti vers 11 heures de la place de Catalogne et arrivé vers 12h30 au pied du Castillet, après un tour de ville via les grands boulevards, de nombreux corps de métiers étaient représentés. Les fonctionnaires, aux premières loges face à l’accentuation de l’austérité budgétaire qui se profile, étaient particulièrement présents.

Cécile, une militante de la CFDT salariée de l’Agence régionale de santé (ARS), a notamment battu le pavé. « On réclame que le budget de l’État soit plus favorable au monde du travail », résume-t-elle. « Là, on nous demande à chaque fois de payer. Ça tombe toujours sur les plus précaires, les plus fragiles. Il y a aussi un enjeu de protection sociale et de maintien des services publics. Dans Il y a un enjeu de protection sociale les hôpitaux, ils ont par exemple besoin de plus de moyens humains pour faire face à l’afflux de patients. »

Géraldine, cégétiste et infirmière à l’hôpital psychiatrique de Thuir, confirme : « Il nous manque une douzaine de médecins et nous n’avons plus assez de lits pour accueillir les patients. On est obligés de faire sortir certains d’entre eux alors qu’ils ne sont pas encore stabilisés… Ce sont les conséquences directes de l’austérité budgétaire. »

Même topo du côté des Finances publiques : « Pour faire des économies, on craint qu’ils suppriment à nouveau des emplois, qu’ils restructurent des services et qu’ils externalisent des missions », liste Franck Humbert, de Solidaires. « Ce qu’on demande, c’est un vrai service public rendu à la population et pour y arriver, il faudrait au contraire embaucher. Nous pensons qu’il y a d’autres solutions pour pourvoir le budget de l’État, comme la taxe Zucman, le retour de l’impôt sur la fortune, la taxation des dividendes ou des bénéfices des grosses entreprises. Nous demandons une véritable redistribution des richesses. »

Et la suite ? Le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle, plaide d’ores et déjà pour prendre le temps de préparer une grosse journée d’action. « II y a un ancrage fort de la classe ouvrière contre cette austérité qu’on tente d’imposer au monde du travail, mais on ne gagnera pas en faisant des journées saute-mouton », estime-t-il. Selon lui, une seule journée de mobilisation massive vaut mieux que trois plus modestes.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 3 octobre 2025)

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