Communiqué de presse de la FCPE 66. « En ce 9 décembre, 120 ans de la Laïcité, un principe de notre Constitution, à Saleilles et dans toutes les Pyrénées-Orientales »

Lu dans le bulletin municipal de novembre 2025 de la commune de Saleilles sous le titre « Sondage pour les parents des enfants scolarisés à Saint Pierre La Mer à Saint-Cyprien », la FCPE 66 dénonce un acte contraire à la laïcité avec l’accompagnement par une municipalité des familles vers l’enseignement privé. De cette manière, ces enfants sont incités manifestement à faire leur scolarité dans le privé, plutôt qu’au collège de Cabestany du secteur, ce qui va à l’encontre de la carte scolaire et de la mixité.

À l’occasion des 120 ans le la laïcité, la FCPE 66 dénonce et s’insurge de cette situation de faits du contournement de la carte scolaire du collège de Cabestany par cette incitation au privé, et au-delà de ça, d’évoquer la problématique de la mixité sociale et scolaire, de la laïcité, et du rôle de certains élus de la République qui vont à l’encontre de la laïcité.

Pour information, le journal municipal est financé par de l’argent public et n’a donc pas vocation à faire de la publicité pour le privé…

L’autre point, c’est que derrière ce sondage lancé auprès des parents, il y a également les transports scolaires assurés par les financements publics, et donc intimer le fait qu’une ligne de transport pourrait être assurée entre Saleilles et le Groupe scolaire privé de Saint-Cyprien, c’est utiliser l’argent public pour desservir le privé.

Enfin, dans un département qui est l’un des plus pauvres de France, à Perpignan 32 % de la population vie en dessous du seul de pauvreté, où la mixité sociale et scolaire est peu respectée, les élus de la République, à Perpignan par exemple, ne cessent de valoriser les écoles privées, par ce type d’informations en catimini choquant !

120 ans de la laïcité en ce mardi 9 décembre et on s’aperçoit que nous sommes dans un département, où la laïcité, c’est un peu un principe que chacun instrumentalisé et usurpe à sa manière. La FCPE 66 rappelle que chaque élu de la République doit respecter les lois et notre Constitution, et le principe de laïcité n’a pas de double sens !

Rémy LANDRI, président de la F.C.P.E. des Pyrénées-Orientales
Marc ZARCONE, président de la F.C.P.E. de Cabestany

Un encart du bulletin municipal de Saleillles sur un collège privé fait bondir la FCPE (L’Indep)

L’évocation, dans le bulletin municipal de Saleilles, d’un sondage visant à recenser les enfants scolarisés au collège privé de Saint-Cyprien afin d’obtenir la création d’un arrêt de bus fait débat. La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) y voit une incitation a privilégier l’établissement catholique au détriment du public.

L’annonce parue dans le bulletin municipal Saleilles infos de novembre 2025 a mis le feu aux poudres. Le texte en question lance un appel aux parents des élèves qui suivent leur scolarité dans le collège privé catholique de Saint-Pierre-de-la-Mer, « afin qu’ils puissent agir pour mettre en place des arrêts de bus sur Saleilles, ce qui leur éviterait de se déplacer tous les jours à Saint-Cyprien ». Le tout assorti d’un QR-code permettant d’accéder au sondage destiné à recenser les familles concernées. Cette parution n’a pas manqué de susciter l’indignation de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et notamment de sa section du collège public de Cabestany, vers lequel sont en principe orientés les élèves de Saleilles. « Nous voyons dans cette annonce une manière d’inciter les parents à envoyer leurs enfants à Saint-Pierre, dans le privé. Cette incitation nous semble contraire à la laïcité », résume le président départemental de l’association, Rémy Landri.

« Il ne s’agit pas d’une pub pour St-Pierre », se défend la mairie

« Une mairie n’a pas à utiliser des moyens publics pour faire de la publicité à un établissement privé », s’énerve pour sa part le président de la section FCPE du collège de Cabestany, Marc Zarcone. « Nous craignons qu’avec des mesures comme celle-là, notre collège public ne perde de l’attractivité. »

De son côté, la mairie de Saleilles se défend de toute volonté d’incitation à la fuite des élèves vers le privé. « Il ne s’agit pas du tout de faire la promotion de Saint-Pierre », assure ainsi le directeur de cabinet du maire. « Ce sont des parents d’élèves qui nous ont demandé de faire paraître cette annonce. L’objectif est de leur permettre de se mettre en relation pour qu’ils puissent s’organiser afin d’obtenir la mise en place d’un arrêt de bus ».

Selon le propos introductif du sondage : « Une ligne de bus existe entre Cabestany et Argelès et traverse Saleilles, mais n’y prévoit pas d’arrêt ». Les auteurs du sondage expliquent dans la foulée qu’ils souhaitent contacter la compagnie de bus afin d’envisager la création d’un tel arrêt et qu’ils ont besoin pour ce faire de répertorier les enfants concernés.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 9 décembre)

« La laïcité fait partie des valeurs que nous portons » (L’Indep)

La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État fête cette année ses 120 ans.
L’occasion pour le Département des Pyrénées-Orientales de rappeler l’importance de la laïcité et de présenter les actions menées tout au long de l’année pour sensibiliser a ce principe.

Le 9 décembre prochain marquera les 120 ans de la loi de 1905, concernant la séparation des Églises et de l’État. Hermeline Malherbe, présidente du Département des Pyrénées-Orientales, a ainsi souhaité célébrer « ce bel anniversaire ».

Mais comme la laïcité ne se fête pas que pour sa date d’anniversaire, des actions sont menées toute l’année par les associations locales et l’Éducation nationale, soutenues par le Département. « Des initiatives ont été portées, mettant en avant à la fois le respect et l’écoute, à travers la laïcité. Ça me semble vraiment important de pouvoir le relayer et être à la disposition du monde associatif », développe Hermeline Malherbe.

31 collèges publics des Pyrénées-Orientales ont été sensibilisés. Le Département a d’ailleurs lancé un appel à projet visant à soutenir des actions éducatives en lien avec l’affirmation du principe de la laïcité et la défense des principes de la République. Des actions qui s’adressent aux élèves de la 6e à la 3e. « La laïcité fait partie des valeurs que nous portons », ajoute la présidente. Elle rappelle qu’il ne s’agit pas d’une « lutte contre les religions », mais d’un « respect de toutes les religions et de tous ceux qui ne croient pas ».

Ateliers, concours, expositions…

Le Département et ses partenaires organisent plusieurs événements à partir de ce jeudi 27 novembre. Tout d’abord avec l’atelier « Laïcité j’écris ton nom », à destination des élèves des écoles, collèges et lycées, par le collectif Laïque. Un concours d’éloquence « Robert Badinter. Humanité, diversité, fraternité » est organisé par le Mémorial du Camp de Rivesaltes et l’Union des jeunes avocats des Pyrénées-Orientales, le samedi 6 décembre.

Pour la « journée de la laïcité », le 9 décembre, le groupe d’études sociétales et actions et la direction des services départementaux de l’Éducation nationale prévoient divers événements, tels que la plantation d’un arbre de la laïcité et le dévoilement d’une nouvelle plaque.

Les animations continuent jusqu’au 16 décembre, avec notamment une dictée pour les élèves et une journée portes ouvertes « La laïcité en question ».

Emma Lemaire (L’Indépendant, le 25 novembre 2025)

Le programme détaillé des animations est à retrouver sur le site leDépartement66.fr

La Ligue de l’enseignement continue d’agir malgré l’incertitude budgétaire (L’Indep)

Alors que l’incertitude règne autour du budget de l’État, et donc des crédits qui lui seront alloués pour l’an prochain, la Ligue de l’enseignement, «premier diffuseur associatif de spectacles vivants dans le département», a fait le point sur son bilan et ses projets en matière d’activité culturelle.

Favoriser l’accès à la culture sur l’ensemble du territoire. Telle est l’une des principales missions que s’est fixée la Ligue de l’enseignement des Pyrénées-Orientales. « Premier diffuseur associatif de spectacles vivants dans le département », la structure, qui emploie entre 150 et 170 salariés, organise aussi des interventions dans les écoles, collèges et lycées afin de sensibiliser les plus jeunes au théâtre, à la musique, à la danse, ou encore au cirque. « Nous sommes dans une logique de défense des droits culturels, même dans les secteurs éloignés des grandes infrastructures », résume le responsable du service culturel de l’association, Pierre Habet.

Dans cet objectif, la Ligue a passé des conventions avec plusieurs collectivités du pays catalan. En 2024-2025, 150 représentations ont été organisées dans ce cadre aux quatre coins du département. « Pour nous, la Ligue est un partenaire essentiel, explique la responsable du service culture de la commune d’Alénya, Martine Solère. Elle nous fournit un appui technique important pour organiser des représentations et nous permet notamment de mutualiser le matériel. » La chargée de mission développement culturel de la communauté de communes Pyrénées-Cerdagne, Axelle Soubielle, acquiesce : « Grâce à notre partenariat avec la Ligue, les enfants n’ont plus à faire 1h30 de bus pour aller voir un spectacle de 40 minutes. »

2.500 élèves inscrits pour le théâtre en catalan

Par ailleurs partenaire de l’Éducation nationale et du conseil départemental, qui gère les collèges, la Ligue organise également spectacles et rencontres entre artistes et jeunes en milieu scolaire. Sans oublier les représentations de théâtre en catalan. « Elles remportent un succès fou », confie Pierre Habet. « L’an dernier, nous avons accueilli 2.500 élèves, mais nous en avons refusé tout autant. » La prochaine session, qui se tiendra entre décembre et janvier, affiche déjà complet.

Reste qu’en cet automne, comme beaucoup d’associations, la Ligue des P.-O. navigue à vue. « Pour l’heure, on ne connaît pas l’enveloppe qui nous sera allouée en 2026, déplore son secrétaire général, Patrick Marcel. Mais si le projet de loi de finance est adopté tel quel, l’ensemble du monde associatif sera touché. »

Pierre Habet reste néanmoins positif : « Nous avons commencé à travailler sur plusieurs projets, dont notamment un avec le mémorial du camp de Rivesaltes. Il faut qu’on y aille, malgré l’incertitude. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 24 novembre 2025)

Enseignement. Absentéisme et mauvais résultats : les propos de la rectrice ne passent pas (L’Indep)

Lors d’une récente visite a Perpignan, la rectrice, Carole Drucker-Godard, avait estimé que l’absentéisme scolaire constituait « une des grandes problématiques » des Pyrénées-Orientales et qu’il expliquait « en grande partie » des résultats « pas très bons ». La fédération syndicale FSU, pointe pour sa part du doigt « l’absence de mixité sociale » dans les établissements scolaires et réclame des moyens pour rétablir légalité des chances.

Les propos de la rectrice de la région académique Occitanie, retranscrits dans L’Indépendant, ont beaucoup fait parler. Ce n’est rien de le dire. Pour mémoire, lors d’une visite à Perpignan, le vendredi 19 septembre 2025, Carole Drucker-Godard avait déclaré au sujet des Pyrénées-Orientales : « On a des priorités comme améliorer les résultats scolaires parce qu’une des grandes problématiques de ce département particulier, c’est l’absentéisme. Et il explique en grande partie les résultats pas très bons, il faut le reconnaître, des élèves dans le département. » Avant d’ajouter que le pays catalan recensait également « une part de non-lecteurs plus importante qu’ailleurs ».

À la suite de ces déclarations, la fédération syndicale FSU, majoritaire dans l’Éducation, s’en est insurgée dans un courrier envoyé au rectorat. La missive en question évoque une « vision caricaturale des Pyrénées-Orientales », par ailleurs « stigmatisante » pour les élèves. Le syndicat embraye en déplorant que la rectrice n’ait pas évoqué « les difficultés sociales et économiques » du territoire « pourtant essentielles », ainsi que « l’absence de mixité sociale » au sein des établissements scolaires.

« Dans ce département parmi les plus pauvres de France, la promesse d’une école républicaine, inclusive et égalitaire, semble de plus en plus lointaine », fustige la FSU, qui préconise un « plan d’urgence », avec notamment des embauches d’enseignants, afin de « garantir l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous ». Car pour l’heure, martèle-t-elle : « Loin d’être un levier d’émancipation sociale, l’école publique y devient le reflet d’un territoire fracturé. »

Pour appuyer son analyse, la FSU, qui dénonce « une école à deux vitesses », rappelle qu’en ce qui concerne les collèges publics, l’indice de position sociale (IPS), proportionnel au niveau de vie moyen des élèves, est de 77,2 à Perpignan et de 94,6 à l’échelle des Pyrénées-Orientales, contre une moyenne académique de 104,2, « ce qui place le département et la ville de Perpignan parmi les territoires les plus défavorisés de France ». Ce à quoi s’ajoute un phénomène marqué de fuite des élèves issus des classes moyennes et aisées vers les établissements privés, qui affichent du coup des IPS bien plus élevés que le public.

« Parfois du simple au double », alerte la FSU. Alors que dans le même temps, il manquerait, selon le syndicat, « 18 postes d’enseignants » dans les collèges publics du département pour atteindre « une dotation équitable » par rapport au reste de l’académie.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 20 octobre 2025)

Lycée pro : une réforme qualifiée de « fiasco »

Depuis 2019, les réformes se suivent et se ressemblent dans les lycées professionnels. Au grand dam des syndicats de professeurs, qui déplorent entre autres une diminution du nombre d’heures d’enseignement général.

Dernière nouveauté qui a le don de les faire grincer des dents : la mise en place au printemps 2025 des « parcours en Y » en fin d’année de terminale. En clair : de la possibilité offerte aux élèves de choisir entre 6 semaines de cours préparant à la poursuite d’étude (BTS…) et 6 semaines de stage rémunérées 600 euros après les épreuves du bac pro (ramenées en parallèle à la mi-mai). Résultat : « Les élèves choisissent le stage, alors qu’ils ont déjà perdu énormément d’heures de cours avec les réformes successives », déplore le secrétaire départemental de la CGT Educ’action, Christophe Moya. « De nombreux chefs d’établissement parlent eux aussi d’un fiasco… » Marlène Hostaillé, du syndicat Snuep-PSO, confirme : « Le sentiment que de nombreux collègues ont, c’est que cette réforme n’a servia rien à part à vider les lycées et à faire croire aux élèves qu’on peut avoir le bac avec moins d’heures de cours. »

Le ministère semble en partie revenu sur ses pas, en annonçant fin aout que le nombre de semaines de stage en fin d’année allait passer de 6 à 4. Mais les syndicats veulent plus. « Nous demandons l’abrogation des parcours en Y et le retour des épreuves du bac pro à la fin juin, pour avoir le temps de bien préparer les élèves », indique Christophe Moya. « Si on veut que les élèves aillent en BIS et qu’ils réussissent, il faut aussi mettre plus de moyens dans les ateliers, il faut plus d’enseignants et plus d’heures de cours », rajoute Marlène Hostaillé.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 15 octobre 2025)

Grève du 18 septembre : écoles, bus, trains… À quoi s’attendre ce jeudi (L’Indep)

Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) appelle à se mobiliser contre l’austérité budgétaire et pour le pouvoir d’achat. De nombreux préavis de grève ont été déposés dans les Pyrénées-Orientales. Le point sur les perturbations a prévoir dans les secteurs clés.

Écoles. Selon nos informations, environ un professeur des écoles sur cinq prévoirait de se mettre en grève ce jeudi dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, dans le cadre du sondage qu’il effectue avant chaque mouvement de ce type, le syndicat FSU-SNUipp, qui a pris la température dans 40 écoles du département, en recense déjà une dizaine qui annoncent qu’elles seront purement et simplement fermées ce jeudi. En incluant les enseignants qui ne sont pas tenus de déclarer à l’avance qu’ils comptent participer à la journée d’action (réseaux d’aide, etc.), l’organisation table sur un taux de grévistes compris entre 35 et 40 %.

Collèges et lycées. Selon le Snes-FSU, les heures d’information syndicale se multiplient depuis quelques jours dans les établissements pour préparer le mouvement. « On sent qu’il y a une colère qui monte », confie l’un des co-secrétaires départementaux de l’organisation, Ignacio Valenzuela. « Après, on ne peut pas prédire le taux de grévistes. Contrairement aux professeurs des écoles, les collègues des collèges et lycées n’ont pas à se déclarer grévistes en amont. »

Bus. Des préavis de grève ont été déposés à la régie des bus de la Région
(liO), ainsi que chez Keolis (réseau de transport urbain Sankeo de Perpignan) et chez certains de ses sous-traitants, comme Gep-Vidal ou Pagès (cars interurbains de l’Agglo). Cependant, pour l’heure, il est encore difficile d’évaluer l’ampleur de la mobilisation. Les prévisions de circulation devraient être publiées dans la journée de mercredi.

Trains. Le représentant CGT des cheminots de Perpignan, Lucas Mas, semble plutôt optimiste : « Le 10 septembre, un cheminot sur quatre était en grève alors que seuls la CGT et Sud Rail appelaient. Or, pour le 18, tous les syndicats représentatifs de la SNCF appel-lent. Mais on ne saura que le jour J si les cheminots se mobilisent massivement. » Quoi qu’il en soit, le mouvement devrait comme d’habitude surtout impacter les TER.

Services publics. Le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, rajoute que des préavis de grève ont aussi été déposés à La Poste et « dans la plupart des services publics ». Selon lui, la mobilisation s’annonce « largement plus suivie que celle du 10 septembre ».

Manifestation à Perpignan. A noter également : un cortège intersyndical partira ce jeudi vers 10 h 30 de la place de Catalogne pour défiler dans les rues de Perpignan, ce qui compliquera sans nul doute la circulation en centre-ville.

Opération « caddies vides ». Le collectif citoyen « Indignons-nous, bloquons tout » des Pyrénées-Orientales annonce une nouvelle opération « caddies vides » ce jeudi à 15 heures à l’hypermarché Leclerc de Perpignan Sud. Dans la foulée, une assemblée générale du collectif est prévue à 18 heures au pied du Castillet.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 17 septembre 2025)

Gymnascore médiocre dans les P.-O. selon la FSU (L’Indep)

Alors que Sébastien Lecornu a succédé à François Bayrou au poste de Premier ministre, le groupement de syndicats FSU 66 a établi un bilan de la rentrée scolaire et sociale dans les Pyrénées-Orientales, ce mercredi 10 septembre.

Les membres du syndicat FSU 66 ne se font pas « d’illusion » sur le récent changement de Premier ministre. La date du 10 septembre pour effectuer leur conférence de presse n’a d’ailleurs pas été choisie par hasard. Alors que l’opération « bloquons tout » était menée, le FSU annonce que ce n’est qu’une première étape. « Nous avons l’impression d’être spectateur face à cette politique. On la subit notamment dans l’éducation et l’emploi », estime Geraldine Morales, co-secrétaire du groupement.

Des classes à près de 30 enfants à Pia, Pollestres ou Alénya

Côté éducation, les syndicats du premier comme du second degré ne sont pas satisfaits. 10 jours après la rentrée, plus de 400 élèves attendent encore d’être placés en établissements spécialisés, en école maternelle et élémentaire. Dans des communes comme Pia, Pollestres et Alénya, les classes approchent les 30 enfants par classe.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (ABSH) ne sont quant à eux toujours pas suffisants, selon la FSU.

Un « gymnascore » très médiocre

Les professeurs d’EPS, sont eux aussi mis de côté. Un « gymnascore » a été créé pour évaluer les salles de sport du second degré, de A à E. Résultat : 77 % des établissements sont classés entre C, D et E. « La majorité des aménagements classés E sont situés dans des quartiers déjà dégradés, c’est une double peine pour certains élèves de Perpignan », indique Pierre Leveil, membre du SNEP (syndicat national de l’éducation physique).

Dans l’un des départements les plus précaires de France, ce début de mois de septembre n’est pas encourageant, selon Christelle Lara, déléguée syndicale FSU emploi à France Travail. Avec un taux de chômage toujours élevé à 12 % et la moitié de la population bénéficiant d’aides sociales.

« On pense évidemment qu’une autre politique est possible. Aujourd’hui la fraude fiscale est de 80 millions d’euros et la fraude sociale d’environ 4 millions d’euros dans le département. Il y a donc des choses à faire, mais on ne va pas chercher du bon côté », considère Christelle Lara.

Emma Lemaire (L’Indépendant, le 11 septembre 2025)

« Il manque au moins un poste d’enseignant dans 1 collège sur 2 » (L’Indep)

Le syndicat de professeurs de collège et lycée Snes-FSU estime qu’il est nécessaire en cette rentrée de lancer un plan d’urgence, avec recrutements à la clé, pour redorer le blason de l’école républicaine.

« Tant qu’il n’y aura pas un enseignant devant chaque classe, il sera difficile de parler d’école républicaine: il y a une rupture d’égalité. » Aux yeux du co-secrétaire départemental du Snes-FSU Ignacio Valenzuela, le premier problème en cette rentrée dans les établissements secondaires des Pyrénées-Orientales reste bien le manque de professeurs.

« Il manque au moins un poste d’enseignant dans un collège sur deux », précise l’un des autres responsables départementaux du Snes, Marc Moliner. « Et si on effectue la comparaison avec le reste de l’académie, rien qu’en collège, il nous manque vingt postes de professeurs pour atteindre le taux d’encadrement moyen. »

Le Snes émet également de vives inquiétudes quant au nombre de jeunes sortant de 3e qui n’ont pas encore d’affectation en lycée. Selon le syndicat, ils seraient « autour de 300 ». Sans oublier la centaine d’enfants en situation de handicap sortant du CM2 qui n’auraient pas pu être affectés dans des sections adaptées en 6e, ni les 400 autres qui sont sur les listes d’attente des établissements spécialisés et qui pourraient eux aussi se retrouver scolarisés en milieu ordinaire.

Pour le Snes : « Ces élèves sont victimes de la politique d’austérité. » Audrey Mathias-Joly, la représentante FSU des assistants d’élèves en situation de handicap (ASH), acquiesce. Et renchérit : « Par ailleurs, entre les départs à la retraite et les contrats non renouvelés, on se retrouve sous-dotés en termes d’AESH. Cette année, nous allons devoir accompagner entre 4 et 15 élèves chacune. » Pour remédier à ces diverses problématiques, le Snes préconise un « plan d’urgence ». Avec notamment des embauches de professeurs et d’AESH.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 6 septembre 2025)