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Pourquoi les syndicats ont choisi de se mobiliser le 18 septembre (L’Indep)
La journée d’action de l’intersyndicale sera décorrélée de celle du 10 septembre, dans le cadre du mouvement « Bloquons tout ».
L’intersyndicale a finalement appelé, vendredi, à une journée de mobilisation le jeudi 18 septembre contre les mesures budgétaires avancées par le Premier ministre François Bayrou, a annonce Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT.
« Nos organisations appellent à une mobilisation le 18 septembre, y compris par la grève et la manifestation », a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse au siège du syndicat à Paris, ou les principaux syndicats se sont réunis, vendredi.
« Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné », a-t-elle ajouté, dénonçant au passage « la brutalité sans précédent » des différentes mesures budgétaires proposées par Matignon.
La mobilisation interviendra environ une semaine après le vote de confiance que François Bayrou a annoncé, lundi, sur la question de la lutte contre l’endettement du pays. Un vote que le Premier ministre semble voué à perdre avec la décision du Rassemblement national (RN) et des formations de gauche de voter contre son gouvernement.
François Bayrou a proposé en juillet une série de mesures visant à réaliser près de 44 milliards d’euros d’économies lors de l’élaboration du projet de loi de finances 2026. Afin de limiter le déficit budgétaire à 4,6 % du produit intérieur brut (PIB).
« Une première étape »
Par ailleurs, l’intersyndicale n’a pas appelé à mener une action collective le 10 septembre, dans le cadre du mouvement « Bloquons tout », un appel informel à protester dans tout le pays.
Ce mouvement, organisé sur les réseaux sociaux par divers groupes aux objectifs disparates, est comparé à celui des « gilets jaunes », qui avait éclaté en 2018 pour protester contre la hausse des prix du carburant et du coût de la vie. La CGT soutient toutefois cette initiative, que sa secrétaire générale, Sophie Binet, considère comme « une première étape » de la mobilisation contre le projet de budget.
« La CGT a décidé il y a deux jours de faire du 10 septembre est une étape pour dénoncer l’austérité. Nous sommes dans une complémentarité », a-t-elle ainsi soutenu.
L’Indépendant, le 30 août 2025
L’actu de la CGT (n° du 29 août 2025)
Simulateur : calculez l’impact du budget Bayrou La CGT met à votre disposition un simulateur qui calcule le coût global des mesures du budget Bayrou sur votre quotidien Lancer le simulateur |
Les travailleurs et travailleuses sont en colère. La multiplication des mobilisations sous diverses formes le confirme. Personne ne peut méconnaitre le mécontentement et la fatigue de la population. Lire la déclaration de l’intersyndicale |
Tract CGT : en grève pour gagner ! Enterrons le musée des horreurs du budget Bayrou ! Nous sommes déterminés à renverser le rapport de force pour transformer la colère en victoires ! Lire et télécharger les tracts |
Sophie Binet l’invitée de BFMTV : « La CGT appelle à la mobilisation » Voir le replay de l’emission de lundi |
Construisons un processus de lutte pour gagner, construisons la grève ! Déclaration du CCN de la CGT du 26 et 27 août
Les organisations de la CGT réunies en CCN sont particulièrement préoccupées de la situation des millions de travailleuses et de travailleurs, de leurs familles victimes de la guerre et des conflits. En Ukraine, au Soudan, en République Démocratique du Congo, en Palestine et partout dans le monde, la paix et le droit international doivent être mis en œuvre immédiatement, les populations civiles doivent être protégées. À Gaza et en Palestine occupée, la folie génocidaire de Netanyahou doit être stoppée et un cessez-le-feu immédiat imposé par la communauté internationale permettant l’acheminement de l’aide humanitaire, la fin de l’occupation militaire israélienne, la reconstruction de Gaza et le droit à l’autodétermination pour le peuple palestinien. La CGT soutient et participe à toutes les initiatives de mobilisations permettant d’arrêter immédiatement le génocide en cours. Elle portera la proposition de faire du 21 septembre, journée mondiale pour la Paix, un temps fort de mobilisation nationale pour la Palestine. La France a enfin décidé de reconnaître l’État de Palestine, il est urgent de le faire sans délai, de cesser toute coopération avec le gouvernement d’extrême droite israélien, de prendre des sanctions et de cesser toute livraison d’armes et de composants militaires.
C’est dans ce contexte international dramatique et en pleine période de congés que le gouvernement, au service du patronat, a annoncé un budget d’une violence inédite : vol de 2 jours fériés ; doublement des franchises médicales ; gel du salaire des fonctionnaires, des pensions des retraité·e·s, de toutes les allocations sociales (aides au logement, allocations familiales, allocation adulte handicapé…) ; réforme de l’assurance chômage ; suppression de 3.000 postes de fonctionnaires avant des dizaines de milliers d’autres ; coupes dans les budgets des hôpitaux, des écoles, de la culture ; volonté affichée de remettre en cause la 5ème semaine de congés payés et précariser toujours plus les contrats… Si ce budget était adopté, chacune et chacun perdrait plusieurs centaines d’euros en 2026, nos services publics et notre système de protection sociale seraient considérablement affaiblis. Dans les territoires d’Outre-Mer, ce serait la double peine : de violentes baisses de revenus alors que les prix sont déjà beaucoup plus élevés.
Pourquoi une telle cure d’austérité ? Parce qu’Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux aux plus riches et aux grandes entreprises tout en engageant une augmentation massive des budgets militaires au profit des vendeurs d’armes. Nous refusons qu’encore une fois, le monde du travail soit sommé de passer à la caisse : c’est aux grandes entreprises et aux rentiers, qui se gavent d’argent public et de dividendes, de payer !
Alors que cet été a encore battu des records de chaleur, avec de violents incendies et des morts au travail, il est temps d’arrêter la fuite en avant et de prendre enfin des mesures pour limiter le réchauffement climatique et adapter nos sociétés. Cela passe dans l’immédiat par l’abrogation des mesures anti-environnementales qui n’ont pas encore été retirées de la loi Duplomb, heureusement déjà amputée sous la pression d’une mobilisation citoyenne massive dont la CGT se félicite.
La CGT exige l’abandon du projet de budget et la mise en place de mesures d’urgence autour de 5 priorités :
- La justice fiscale : la taxation des patrimoines, des dividendes et des rachats d’action, la remise à plat des 211 Mds d’aides publiques aux entreprises, le rétablissement de l’ISF et la mise en place d’une vraie progressivité de l’impôt sur le revenu ;
- La justice sociale par l’abrogation de la réforme des retraites, première étape pour gagner la retraite à 60 ans, et une Sécurité sociale répondant aux enjeux actuels, rétablie dans ses prérogatives issues du programme du Conseil national de la Résistance, dotée de l’ensemble des moyens nécessaires pour répondre aux besoins ;
- Le financement de nos services publics et de la transformation environnementale de notre économie, de l’argent pour nos hôpitaux, nos écoles et nos universités et nos infrastructures et notre politique culturelle ;
- L’augmentation des salaires, des pensions, des minimas sociaux, l’égalité F/H et des mesures contre la vie chère dans les outre-mer ;
- L’arrêt des licenciements et l’organisation d’assises de l’industrie.
Grâce à notre mobilisation contre la réforme des retraites, le gouvernement n’a jamais été aussi faible, Emmanuel Macron n’a plus de majorité pour faire passer ses réformes régressives et la colère sociale est énorme. Pour éviter d’avoir à modifier son budget, F.Bayrou en est réduit à servir de fusible. Nous ne nous laisserons pas distraire par cette manœuvre de diversion. Quelle que soit la situation gouvernementale, ce que nous voulons, c’est un autre budget correspondant aux urgences sociales et environnementales. Tous les ingrédients sont réunis pour gagner ! Pour cela, il nous faut construire une mobilisation massive et unitaire !
La CGT se félicite que les initiatives se multiplient d’ores et déjà et appelle à les amplifier. Le 25 août, les salarié·e·s de Radio France ont commencé une grève reconductible et les hôpitaux de Paris ont engagé un processus de mobilisation, suivis le 2 septembre par les salarié·e·s du secteur de l’énergie, le 4 septembre les salarié·e·s de Novasco seront en grève comme ceux d’Owens Illinois le 9 septembre pour empêcher la fermeture de leurs usines, les fédérations CGT des Industries chimiques et du Commerce et des Services appellent depuis déjà plusieurs mois à la grève le 10 septembre contre la répression antisyndicale, pour les salaires, les conditions de travail et contre la casse sociale, une manifestation nationale des professionnel·le·s de la santé et de l’action sociale est d’ores et déjà prévue à Paris le 9 octobre ainsi qu’une grève dans les organismes sociaux et des mobilisations dans les services d’insertion/probation du ministère de la Justice.
La dynamique de l’initiative citoyenne du 10 septembre démontre l’ampleur de la colère sociale. La CGT souhaite que cette journée soit une première étape réussie, ce qui passe en particulier par la grève sur les lieux de travail. Elle appelle donc ses syndicats à débattre avec les salarié·e·s et à construire la grève partout où c’est possible.
Lors de l’intersyndicale nationale interprofessionnelle du 29 août, la CGT proposera d’appeler en septembre à une journée interprofessionnelle unitaire de mobilisation de grève et de manifestations, et de construire un processus dans la durée pour gagner un budget à la hauteur des besoins.
La CGT appelle l’ensemble de ses organisations :
- À organiser des intersyndicales, dans les professions, les territoires et les entreprises ;
- À se déployer en grand auprès des salarié·e·s, retraité·e·s, privé·e·s d’emploi en continuant à faire signer la pétition intersyndicale stopbudgetbayrou.fr, diffusant les tracts explicatifs et en faisant connaître le simulateur CGT qui permet à chacune et chacun de mesurer l’impact des mesures.
La CGT appelle l’ensemble des salarié·e·s, retraité·e·s et privé·e·s d’emplois qui souhaitent se mobiliser à se syndiquer et se mettre en contact avec la CGT pour agir.
Tous les ingrédients sont réunis pour gagner, prenons les choses en main pour imposer nos exigences sociales et environnementales.
La patronne de la CGT, Sophie Binet, à Perpignan le 5 septembre pour les 130 ans du syndicat (L’Indep)
Alors qu’une rentrée sociale agitée sa profile entre l’appel citoyen à « tout bloquer » le 10 septembre, le mouvement des taxis et les diverses mobilisations déjà annoncés par les syndicats, la venue de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, en pays catalan est annoncée pour le 5 septembre prochain. Selon les instances départementales de l’organisation, cette visite se déroulera dans le cadre de la célébration des 130 ans de la confédération, fondée en 1895. Lors de sa visite, Sophie Binet devrait notamment se rendre au mémorial de Rivesaltes et à la bourse du travail de Perpignan (place Rigaud), où le syndicat présentera une exposition photographique à l’occasion du festival Off.
Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 23 août 2025)
CGT Éduc’Action. L’éducation et l’ensemble des services publics sacrifiés, l’armée et le monde de l’entreprise sanctuarisés
Le 15 juillet, François Bayrou a dévoilé ses orientations pour faire des économies dans le cadre du prochain budget présenté à l’automne. Alors qu’E. Macron avait la veille, lors du défilé du 14 juillet, annoncé « faire de la Défense une priorité » (une augmentation de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards supplémentaires l’année suivante), François Bayrou a, quant à lui, égrainé ses recettes pour éponger la dette à travers l’objectif de son plan « stop à la dette », avec comme seul leitmotiv la baisse de la dépense publique.
« Tout le monde devra participer à l’effort ». La plupart des ministères devront se serrer la ceinture et consentir à des efforts budgétaires avec in fine des coupes dans les services publics (dont 3.000 postes de fonctionnaires). C’est bel et bien une casse sociale qui est annoncée et qui touchera davantage les plus précaires et les plus modestes.
Par ailleurs, ce sont surtout les travailleuses et travailleurs qui devront faire des efforts avec la prévision de deux jours fériés en moins. Non content de faire travailler le monde du travail 2 ans de plus avec la dernière réforme des retraites, le gouvernement s’en prend une nouvelle fois à ceux et celles qui produisent les richesses de ce pays. C’est aussi la protection sociale qui est visée : une année blanche avec de surcroît, des contrôles renforcés pour les arrêts maladies. De contrôles, en revanche, il n’en est pas question pour les entreprises : après leur avoir donné des subventions à foison à hauteur de 211 milliards, sans aucune contrepartie, le gouvernement parle de les réduire de façon marginale mais leur promet des marges de « liberté » par ordonnance. Traduction, moins de contrôles. Et que le patronat se rassure ! 900 millions de financement sont prévus pour l’investissement.
Quant à notre secteur, alors que l’Éducation manque de tout et que le service public de l’Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels, la situation ne va pas s’améliorer. En effet, François Bayrou s’est voulu rassurant, avec notamment une augmentation du budget pour financer la réforme de la formation initiale. Pourtant avec la suppression de 3.000 postes puis le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, le nombre de personnels va décroître inévitablement alors qu’il faudrait, à contrario, des créations de postes pour toutes les catégories de personnels. En effet, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader pour l’ensemble du secteur de l’Éducation, le manque d’attractivité pour tous les métiers et en particulier pour les enseignantes et enseignants devient de plus en plus prégnant.
Pour la CGT Éduc’action, l’Éducation nationale et l’ensemble des services publics, ne peuvent être sacrifiés sur l’autel de l’austérité à l’heure où tant de chantiers seraient à finaliser et à financer comme la réduction des effectifs par classe en créant massivement des postes, la titularisation des AESH, la rénovation du bâti… La liste est longue et l’urgence est bel et bien là au risque de voir l’Institution dysfonctionner encore davantage dans son rôle qui est le sien : former toute la jeunesse de ce pays en lui offrant une éducation solide et émancipatrice. Ces mesures annoncées par le 1er ministre sont brutales et inacceptables.
À nous d’imposer d’autres choix !
À Montreuil, le 16 juillet 2025