Le billet d’Yvon Huet. De la vague brune au tsunami ? Comment en sortir ? Contribution

Les deux derniers votes de l’Assemblée nationale, l’une sur les conditions de l’immigration algérienne statué en 1968 et l’autre sur la question de l’imposition des riches en disent long sur la suite qui risque bien, dissolution ou non, présidentielle ou non, de nous faire passer une période telle que nos anciens l’on connue, adaptée à notre temps certes mais toute aussi contraire au désir d’humanité pour lequel nos anciens se sont battus quand ils ont abattu la bête immonde du nazisme.

Le grand rêve nationaliste et fascisant d’une Europe de l’ordre « blanc » telle qu’elle se dessine dans la majorité des pays européens marque des points, avec quelques résistances certes, en Irlande et en Espagne, mais le temps a la couleur du vert de gris, en France, en Italie, en Belgique, en Suède, en Allemagne, en Pologne, en Hongrie et en Roumanie et j’en passe.

Les raisons sont multiples et ce n’est pas en se rabattant sur une nième polémique pour savoir quel serait le responsable d’une telle situation qu’on créera les conditions de la résistance et de la préparation d’un avenir plus encourageant pour les nouvelles générations. Il est nécessaire, et je parle pour moi comme pour les autres, de prendre la mesure de ce qui nous attend pour s’y préparer et trouver la parade. Ma réflexion n’est pas faite pour me faire plaisir mais essayer de service à cela.

Ulysse, quand il était confronté à la colère des dieux qui avaient peur de sa capacité à les remettre en cause, utilisait une arme efficace issue de ses cellules grises, l’imagination et la ruse, qui lui permettaient de trouver à chaque fois la parade pour échapper à leur foudre. Dans le même esprit, il faudrait que l’imagination revienne, sur le devant de l’histoire. En la matière, elle sera plus utile que l’IA.

Plus récemment, par-delà la littérature de nous sources, l’être humain a été capable d’une capacité de résistance que nous ont prouvée des êtres humains comme Henri Krasucki et tant d’autres, pour reprendre une image qui m’est particulièrement sympathique. Ceux qui ont le vrai pouvoir sur la société, les ultra-riches de la caste financière internationale avec leurs tentacules français pour ce qui nous concerne, savent utiliser et gérer ce qui marche toujours, les peurs, après avoir enlevé aux citoyens, à force de pression médiatique permanente, toute capacité de remise en cause de ce qu’ils subissent, socialement, économiquement et culturellement.

Les politiques qui se succèdent au pouvoir ne sont que leurs marionnettes, qui sont jetées orties quand elles ne servent plus pour être remplacées par d’autres. La démocratie, dans ce cadre, n’est qu’un spectacle drolatique qui exhorte les gens à demander, je me répète, l’ordre, des crottes de chien à la mise au pas de tout ce qui pourrait apparaître comme étranger, marginal, voire tout simplement original. Cette tendance a bien été exprimée en littérature par Franz Kafka et d’autres, d’une société où l’individu doit être un sujet obéissant et non un citoyen agissant. Nous y sommes.

Au-delà d’une gauche qui se perd à force de se chercher dans le cadre d’une Ve République autoritaire et décadente, il faudra chercher les forces de résistance au-delà des critères actuels de reconnaissance, sachant que les contre-pouvoirs devront reprendre l’initiative du courage contre la passivité qui, très majoritaire dans le pays, sert d’engrais à ceux qui piaffent d’impatience à prendre le pouvoir, j’entends le RN et désormais ses alliés qui vont de la droite dure à une grande majorité de ce qu’on appelle « la macronie ».

La résistance peut être joyeuse, à condition toutefois de ne pas se tromper de siècle. Nous sommes au XXIe siècle, dans une première partie qui ressemble certes à celle du XXe, avec une différence immense : la planète est un immense village où ce qui se passe dans un de ses quartiers a des effets de domino sur les tous les autres, avec conséquences immédiates. Une France fasciste « à la Française » risque bien d’emporter l’Europe dans une aventure qui obligera les nouvelles générations à sortir de leur réserve… Petits soldats ou citoyens, il faudra qu’elles choisissent.

Les communistes appellent cela la lutte des classes. Elle a en effet changé de forme, mais elle n’a jamais été aussi prégnante à un moment où le capitalisme cherche un nouveau souffle pour s’affirmer indestructible. L’alternative sociale et démocratique, qu’on peut appeler dans sa version noble, le socialisme, ne peut se construire que dans la résistance, de Brest à Vladivostok, d’Oslo à Johannesburg et de San Francisco à Pékin, sachant que la majorité des gouvernances actent aujourd’hui une nouvelle forme de relation qui remet en cause la domination dite « occidentale » ce qui est mieux que rien mais limité. Ce n’est qu’une alternative géopolitique. Elle ne suffira pas à libérer les exploités de la planète de leurs chaînes, même si on peut la souhaiter.

Le communisme n’est pas un modèle de société. C’est une démarche dont le but est d’aider les peuples à se libérer de la servitude, à quelque niveau que ce soit de n’importe quel stade d’évolution d’une société. Cette conception est française, issue de ses processus de révolution et de luttes politiques et sociales, très différente de celle des Chinois et des Russes qui confondent « classe ouvrière » et appareil d’État. L’histoire dira qui avait raison… Je me range à la française sans pour autant mépriser qui que soit qui pense autrement. Encore une fois, le débat d’idée sera toujours plus constructif que la polémique qui fige les rapports humains.

Yvon Huet

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