Hier, près de 400 personnes (340 selon les services de l’État) se sont rassemblées à Perpignan, devant la préfecture, pour réclamer l’arrêt immédiat des abattages de groupes de bovins au moindre cas de dermatose nodulaire en leur sein.
Ils étaient près de 400 à avoir répondu à l’appel du collectif « Stop aux massacres » ce lundi midi devant la préfecture des Pyrénées-Orientales. Drapeaux blancs en main pour réclamer, sur fond de percussions et de sonnailles, la fin des abattages de vaches ordonnés par les services de l’État, qui entendent éradiquer la dermatose nodulaire. Depuis l’arrivée de la maladie en pays catalan, le 15 octobre dernier, plus de 350 bovins ont été tués dans le cadre de cette stratégie. Dont une trentaine ce lundi matin à Espira-de-Conflent.
« Dès qu’une vache est positive, le troupeau entier est abattu. Et ce alors que plus de 90 % du cheptel départemental est vacciné et que de nombreux animaux vont atteindre l’immunisation, les 21 jours après l’injection », dénonce Mirabelle Lelièvre, l’une des porte-parole de la Confédération paysanne dans le département.
Le combat entre chapelles est dépassé
Juchée sur un tas de palettes installé devant la porte de la préfecture, la syndicaliste poursuit: « Ce matin, à Espira-de-Conflent, le troupeau qui a été abattu pour un cas positif était vacciné depuis 20 jours. Il est temps d’arrêter l’hécatombe. Nous demandons l’arrêt immédiat des abattages totaux et la mise en place d’une politique basée sur l’immunité plutôt que sur l’éradication de la maladie. »
Une fois n’est pas coutume, sur ce coup, le président départemental de la Coordination rurale, Philippe Maydat, est d’accord avec la Conf. « Le combat entre chapelles est dépassé », juge-t-il. « Aujourd’hui, la majeure partie des troupeaux sont vaccinés dans le département. Nous demandons que seules les bêtes malades soient désormais abattues, ni plus, ni moins. »
Le porte-parole du collectif citoyen « Stop aux massacres », Jean Quilleret, va même plus loin. Il milite pour sa part pour que plus aucun bovin ne soit sacrifié. « Nous souhaitons que la République donne aux éleveurs les moyens de soigner leurs bêtes », martèle-t-il. « La politique d’éradication actuelle vise à servir les intérêts du commerce international plutôt que le bien commun. »
L’autre grande revendication des syndicats agricoles et du collectif concerne l’ouverture de la vaccination à tous les éleveurs de France qui le souhaitent. Pour l’heure, celle-ci est en effet autorisée exclusivement dans les territoires ou des cas de dermatose ont été repérés. Comme l’explique au micro un éleveur du Tarn venu en soutien : « On a demandé à avoir accès à la vaccination et on nous l’a refusé.. » Beaucoup d’éleveurs considèrent qu’il s’agit là d’un « non-sens ».
Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 novembre 2025)
