Des examens gynécologiques offerts aux étudiantes de l’université (L’Indep)

Les élus du conseil départemental des départemental ont adopté le renouvellement de ce dispositif mis en place depuis un an mais encore peu connu, permettant aux étudiantes de l’université de Perpignan d’obtenir des soins gynécologiques.

Améliorer l’accès aux soins gynécologiques pour les étudiantes de l’université de Perpignan, c’est tout le sens de la délibération votée ce jeudi par les élus du conseil départemental des Pyrénées-Orientales. Les conseillers départementaux ont adopté le renouvellement d’une offre de soins qui permet aux étudiantes de la faculté de rencontrer un médecin et une sage-femme grâce à des permanences, directement depuis le campus du Moulin à Vent. Un examen gynécologique peut y être assuré ainsi qu’une proposition de contraception personnalisée. Mis en place depuis un an mais encore peu connu, ce dispositif a permis à cinquante patientes d’obtenir des soins gynécologiques en 2025. À noter que ce service de santé assure également des actions de dépistage et vaccination.

Les élus ont adopté le renouvellement de ce service pour une durée d’un an qui pourrait encore être reconduit.

Durant cette même session, les conseillers départementaux ont voté une motion visant à soutenir les éleveurs des Pyrénées-Orientales dont les bêtes ont été touchées par la dermatose nodulaire. Plus de 400 vaches, veaux et taureaux ont été abattus sur les terres catalanes, malgré un déploiement de la couverture vaccinale. Les élus du Département se sont engagés à accompagner ces éleveurs et « activer tous les leviers pour apporter son soutien financier en complément des dispositifs de l’État et de la Région ». Mais, pour l’heure, la collectivité n’a pas déterminé le montant de l’enveloppe de ces aides.

Les conseillers départementaux ont aussi appuyé les requêtes formulées par la Chambre d’Agriculture. À savoir, la prise en charge par la solidarité nationale de la vaccination de tous les bovins avant l’estive 2026. Mais aussi le financement des pertes d’exploitation et le remplacement des cheptels tués, privilégier l’abattement sélectif et mener une étude approfondie sur les vecteurs de l’épidémie et déployer un dispositif de surveillance.

Diane Sabouraud (L’Indépendant, le 28 novembre 2025)

Agriculture. « Une concurrence déloyale avec des importations illégales (L’Indep)

La Confédération paysanne a surpris hier matin la plateforme logistique Azura de Saint-Charles à Perpignan avec une opération coup de poing. Elle s’est introduite dans ses locaux pour récupérer des barquettes de tomates et prouver qu’elles sont « mal étiquetées ». Les paysans dénoncent une « concurrence déloyale et illégale de leurs importations ». Ils ont ensuite pris la route vers une grande surface pour vider les rayons de ces tomates.

C’est sur la jonction de deux histoires que la Confédération paysanne a décidé de mener des actions hier matin dans les Pyrénées-Orientales. « Nous sommes là pour la défense de l’autodétermination du peuple sahraoui et le combat des producteurs français qui vivent une concurrence déloyale face à des importations prétendument marocaines, comme là chez Azura, alors que clairement les tomates qui arrivent ici sont produites au Sahara occidental », introduisait Fanny Metrat, porte-parole de la Confédération paysanne nationale.

C’est donc dans la zone Saint-Charles à Perpignan, à la plateforme logistique Azura, entreprise franco-marocaine, qu’a démarre le mouvement. Une soixantaine de paysans ont réussi à s’introduire dans les locaux afin de récupérer une barquette de tomates pour vérifier ses étiquettes. « On est allé chercher à l’intérieur pour avoir la preuve, on a trouvé une barquette étiquetée « Maroc », alors que depuis des années nous nous battons juridiquement, et nous avons gagné l’année dernière le procès, pour dire que l’étiquetage de ces produits-là n’était pas conforme. En fait, il devrait y avoir écrit « Sahara occidental ». Ces entreprises passent outre toutes les règles commerciales mondiales », poursuit la porte-parole.

Chassés en dehors des locaux après des échanges tendus avec les salariés, ils ont ensuite pris place devant les entrées pour bloquer l’accès aux camions et donc au déchargement de marchandises.

Aujourd’hui la Confédération porte plainte contre Azura, puisqu’en fait elle ne respecte pas l’accord de libre-échange qui a été signé entre l’Union européenne et le Maroc, puisque les produits importés par Azura sont des produits issus du Sahara occidental qui est un territoire non autonome. On attend depuis des années avec le peuple sahraoui qu’il y ait un référendum(*), mais du coup on bafoue le droit international, on bafoue les revendications portées par l’ONU, et on importe des produits qui ne sont clairement pas marocains », expriment les porte-parole.

Un combat mené pour la solidarité de tous les peuples mais aussi pour tenter d’éradiquer cette « concurrence déloyale ». Pour exemple, les représentants du syndicat rapportent que des tomates qui arrivent à moins de 4 € le kilo sont affichées sur le territoire français 8 à 10 € minimum le kilo, donc « une concurrence déloyale sur des importations illégales ».

Les actions se sont poursuivies en fin de matinée dans la grande surface Carrefour ou le syndicat a pu « constater d’énormes stocks de barquettes de tomates mal étiquetées ». « On les a récupérées et chargées dans des chariots. C’est bien la preuve que le consommateur est trompé », explique Jean Thevenot, délégué de la Confédération paysanne à la Via Campesina, mouvement paysan international. Cet agriculteur du Pays Basque dénonce notamment les questions des conditions de production socio-environnementales au Sahara occidental, « avec des salaires au minimum dix fois plus bas, typiquement sur la tomate cerise, qui est le produit principalement importé par Azura ».

Le combat est clair et ne semble pas s’arrêter là pour la Confédération paysanne. « On va continuer à s’attaquer aux accords, continuer les actions s’il le faut, même si on doit aller en justice », poursuit Jean Thevenot. « Ce qu’on dénonce aujourd’hui, c’est la concurrence à son paroxysme, vraiment la pièce la plus sombre peut-être du libre-échange qui met en compétition nos productions, avec celles issues de territoires occupés, qui sont produits par des salariés payés à très bas coût. C’est un cri d’alarme, parce qu’on n’arrive pas à vivre de notre métier ».

Laura Morales (L’Indépendant, le 27 novembre 2025)

(*) Comme le relate la Confédération paysanne, « Le Maroc est censé organiser un référendum d’autodétermination pour que le peuple sahraoui décide s’ils veulent rejoindre le Maroc ou s’ils veulent devenir un État indépendant. Ce référendum n’a jamais eu lieu. Donc aujourd’hui, le Maroc considère que le Sahara occidental est marocain, mais le droit international ne le considère pas. Du coup, quand le Maroc signe un accord de libre-échange avec l’Europe, avec l’Union Européenne, c’est un accord consacré au Maroc ».

À lire dans Le Travailleur Catalan spécial des clés pour comprendre l’économie des P.-O. (n° 4092 – vendredi 21 novembre 2025)

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Les vignerons catalans au rendez-vous (L’Indep)

Ce samedi 15 novembre 2025, des viticulteurs venus de l’ensemble de l’ex-région Languedoc-Roussillon, voire d’au-delà, ont manifesté à Béziers pour défendre la filière, actuellement menacée. Ils étaient entre 4 000 (selon la préfecture de l’Hérault) et « plus de 7 000 » (selon les organisateurs). Les agriculteurs des Pyrénées-Orientales étaient notamment au rendez-vous.

« Il faut qu’on se fasse entendre. On est à un tournant de la viticulture. Si on ne nous écoute pas, c’est la fin. » Vigneronne à Trouillas, Laurianne faisait partie des agriculteurs catalans venus grossir les rangs des manifestants ce samedi à Béziers. Il faut dire qu’en pays catalan, la filière fait actuellement face à des baisses de rendement particulièrement inquiétantes.

« Cette année, la récolte s’annonce encore plus petite que celle de l’an dernier, qui était déjà historiquement basse, alerte la vigneronne. Les déclarations de vendange ne sont pas terminées, mais on devrait être à environ 320 000 hectolitres dans le département. Les rendements sont de plus en plus bas. On est à 20 hectolitres par hectare. Cela provient des aléas climatiques et notamment de la sécheresse. Même s’il a plu au printemps, ça n’a pas suffi pour faire remonter les nappes d’eau souterraines. Et puis les vignes ont tellement souffert qu’elles ne s’en remettent pas. »

Pour Laurianne, qui travaille sur le terroir particulièrement sec des Aspres, l’accès à l’irrigation est l’une des principales revendications. Thierry, qui cultive la vigne dans le même secteur, à Fourques, confirme : « Cela fait 15 ans qu’on attend le projet de retenue collinaire dans les Aspres, qui nous permettrait de maintenir les vignes en vie. Nous avons des souches qui meurent… »

Autre problématique : les prix auxquels les viticulteurs se retrouvent contraints de vendre leur production. « Nous sommes confrontés à une mévente historique, particulièrement sur les vins rouges, et ce malgré tous les signes de qualité (bio, etc.) qu’on peut avoir », déplore ainsi Thieny.

Viticulteur à Rivesaltes, Brice tire également la sonnette d’alarme. « Avec les aléas climatiques qui se succèdent, sur les trois dernières années, on ne produit chaque année que la moitié d’une récolte normale. On est même plutôt en dessous. Et dans le même temps, les charges augmentent, alors que le prix du vin reste, dans le meilleur des cas, stable. Il faut réfléchir au partage de la valeur. Le prix des bouteilles augmente en grande surface ou dans les restaurants, mais le prix payé au viticulteur reste le même. »

« Mévente historique » et « concurrence déloyale »

Le secrétaire général des Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Orientales, Benoît Bousquet, installé à Estagel, pointe du doigt une « concurrence déloyale ». « C’est comme pour le maraîchage. On est sous le régime de l’Europe, mais chaque pays n’a pas les mêmes contraintes, pas les mêmes taux horaires. Certains ont aussi plus d’accès à l’eau et donc plus de rendement, ce qui leur permet de baisser les prix. »

C’est afin d’alerter sur cette situation que les viticulteurs catalans et leurs homologues de l’ex-région Languedoc-Roussillon ont défilé ce samedi à Béziers. Pour exprimer leur colère. Mais aussi pour réclamer un certain nombre de mesures à même de sortir la filière de l’ornière.

« Nous avons besoin d’accompagnement pour traverser la grande crise que nous connaissons actuellement », plaide le président de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles des Pyrénées-Orientales, Bruno Vila. « Nous réclamons notamment des primes à l’arrachage, des aides à la trésorerie et un allégement de certaines réglementations trop strictes : on commence à avoir des impasses sur le traitement de certaines maladies. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 16 novembre 2025)

Souanyas-Marians. Le préfet à l’écoute des éleveurs

Réunion de crise autour de la Dermatose entre des éleveurs et les représentants de l’État

Après les interventions de la municipalité, sur proposition du préfet Pierre Régnault de la Mothe, s’est tenue une réunion lundi en mairie(*) sur le préoccupant sujet de la Dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNCB). Dans une ambiance où se mêlaient inquiétude, angoisse, indignation, incompréhension, colère, les représentants de l’État et les éleveurs ont longuement échangé, de façon constructive. Ne pouvant refaire le passé, les discussions se sont orientées vers les mesures à prendre « pour arrêter la propagation, éviter l’abattage des bêtes vaccinées en cours d’immunisation, éliminer les animaux contaminés, pour sortir de ce contexte anxiogène, prévoir les protocoles à mettre en place pour garantir les santés animale, économique des exploitations, et mentale des éleveurs ».

Il a été dit que « tout éleveur devrait pouvoir bénéficier d’une liberté de décision pour la protection sanitaire de son troupeau ». Des décisions graves ont été prises dans un contexte de questionnements et d’ignorance de la maladie.

Devant ces incertitudes, le préfet s’est engagé à faire venir un spécialiste de santé animale en la personne d’Eric Cardinale.

« La position frontalière des P.-O. avec l’Espagne, le changement climatique imposent une vigilance accrue et la mise en place de mesures de prévention renforcées pour ne pas exposer les exploitations et les estives à d’autres drames, en créant un département sentinelle », a aussi expliqué le maire Guy Bobé.

Les conséquences abordées

Ces éleveurs passionnés ont évoqué la volonté de « garder un cheptel souche, adapté à ce très particulier milieu montagnard, socle fondateur d’adaptation des bêtes de remplacement introduites, dans une zone vaccinée, avec toutes les précautions à prendre pour la présence latente du virus, hautement résistant ». Le préfet a informé que « les observations, lors de l’épizootie en Savoie, ont permis de constater qu’une quarantaine de 36 jours sur la parcelle infestée était nécessaire ».

Après ces échanges d’importance pour l’élevage local, les conséquences économico-financières pour les exploitations impactées ont été abordées, pour être suivies et soutenues dans toutes les démarches administratives qui vont en découler.

Le préfet a quitté la commune avec nombre de réponses à apporter et la promesse d’une rencontre prochaine.

Pour ces éleveurs, s’exprimer, se défendre, se battre pour que vive l’élevage, c’est déjà exister et se projeter vers de meilleurs lendemains dans ces exigeantes montagnes.

A. C. (L’Indépendant, le 14 novembre 2025)

(*) En présence du sous préfet Didier Carponcin, de Myriam Cormary directrice de la chambre d’agriculture, de Tony Baurès président de la Société d’élevoge, des éleveurs de Souanyas-Marians et du Groupement pastoral de Carença, de Guy Bobé maire et des membres du conseil municipal.

Le Parc Corbières-Fenouilledes alerte sur un modèle d’élevage en danger (L’Indep)

Le Parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes (PNRCF) a publie un communique hier pour « réaffirmer son soutien aux éleveurs des Pyrénées-Orientales directement touches et dont les bêtes ont été abattues ainsi qu’aux éleveurs dont l’activité est impactée dans leur quotidien ». La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) « fait des ravages depuis plusieurs semaines dans les vallées du Tech et de la Têt », provoquant de nombreux abattages et plongeant les éleveurs dans une détresse profonde. Le PNRCF dénonce notamment la mesure d’abattage total des troupeaux infectés et réclame une vaccination généralisée ainsi que des solutions adaptées pour préserver l’élevage extensif, un modèle essentiel au territoire.

Ce modèle d’élevage, majoritairement extensif sur ce territoire, est valorisé pour ses multiples services : « il façonne les paysages, soutient la vie locale et la biodiversité typique de la région, contribue à l’attrait touristique et participe à la prévention des incendies ». Le PNRCF insiste sur l’importance de préserver les races locales, souvent menacées par leur faible effectif et l’effort de sélection génétique accompli depuis des décennies.

Le Parc appelle à une réflexion collective et à une adaptation des dispositifs étatiques face à cette crise sanitaire. Il préconise notamment « une organisation nouvelle du secteur de l’élevage pour que les animaux nés sur le territoire y soient engraissés jusqu’à leur abattage local, ce qui permettrait aussi de renforcer l’abattoir de Quillan ». Le développement des circuits courts est également encouragé afin de favoriser la consommation de la production locale, en accord avec les enjeux actuels de soutien à l’agriculture et au pastoralisme dans la région méditerranéenne.

Le PNRCF réaffirme enfin son engagement aux côtés des éleveurs, notamment dans le contexte de lutte contre les incendies qui donne une nouvelle importance au pastoralisme comme activité écologique et territoriale.

L’Indépendant, le 13 novembre 2025

P.-O. : dermatose nodulaire, restera-t-il des vaches en Conflent ? (L’Indep)

Un nouvel abattage de troupeau s’est déroulé ce mercredi 12 novembre sur la commune de Nyer (hameau d’En). Un énième épisode dans cette crise sanitaire où les tensions s’exacerbent.

La colère et la frustration sont plus que jamais palpables en Conflent. « À ce jour, près de 400 vaches ont été tuées dans les Pyrénées-Orientales pour une vingtaine de symptomatiques. Et la stratégie sanitaire n’évolue pas alors que plus de 90 % du cheptel est vacciné dans le département », dénonce entre autres la Confédération paysanne.

Hier, dix-huit bovins devaient être abattus par les services de l’État. Dix-huit pour deux bêtes qui présentent des symptômes. Une intervention qui ne s’est pas vraiment déroulée comme prévu. La piste menant au hameau d’En, à Nyer, était en effet obstruée dès le petit matin par des véhicules qui empêchaient le passage les services vétérinaires et de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations). L’éleveur concerné, qui n’était pas sur place, a ensuite dénoncé un début de l’opération d’abattage sans sa présence et sans celle de l’expert qui doit évaluer le montant total de l’indemnisation (calculée en fonction du préjudice lié à chaque animal abattu).

Des lieutenants de louveterie en renfort

Enfin, 7 à 8 vaches n’ont pu être capturées par les services de l’État et la préfecture s est vue obligée de mandater deux lieutenants de louveterie pour les abattre. Pour rappel, « le dépeuplement total des foyers, c’est-à-dire l’abattage de tous les bovins présents dans un élevage infecté (animaux présentant des signes cliniques ou non, conformément à la réglementation européenne en vigueur), la vaccination massive des bovins en zone réglementée, et des mesures de biosécurité, dont la limitation aux mouvements », sont les bases de la stratégie mise en place par l’État. Des abattages systématiques de troupeaux fortement dénoncés par les éleveurs et par une partie de la population. Des citoyens étaient invités à manifester à Olette dès 7 h du matin afin d’alerter les automobilistes présents sur la RDD66. Une trentaine de personnes avait répondu présent équipée de pancartes et de tracts.

Impossible de toute façon pour eux de se rendre à Nyer par la RD57. La seule route carrossable menant au village était bloquée par les forces de l’ordre depuis la veille au soir. La population, tout comme la presse, était invitée à rester au loin. Deux maires de communes voisines qui soutiennent le mouvement se posaient tout de même la question, « Restera-t-il des vaches en Conflent à ce rythme ? ». Malgré les efforts des forces de l’ordre pour bloquer les accès, un petit rassemblement a quand même pu être fait dans le village de Nyer. Mais là encore la gendarmerie empêchait le passage vers le hameau d En (situé à environ 3 km).

Après l’estive du Canigó, l’estive de la Carança est la plus touchée par la dermatose nodulaire contagieuse. Reste maintenant à voir si la gestion de crise imaginée par l’État sera payante et empêchera la maladie d’arriver dans les départements voisins.

Philippe Comas (L’Indépendant, le 13 novembre 2025)

Rappel: Cette maladie ne touche que les vaches. Elle ne se transmet pas aux humains.
La viande et le lait produit par les vaches malades sont consommables.

Vinça. Le collectif « Stop aux massacres » filtre et tracte sur la RD66 (L’Indep)

Hier matin, un nouvel abattage de vaches s’est déroulé chez un éleveur d’Espira-de-Conflent après la découverte d’un cas de dermatose nodulaire dans son troupeau. En parallèle, une trentaine de manifestants ont organisé un tractage sur la RD66 pour dénoncer la situation.

« Stop aux massacres des vaches », pouvait-on lire sur une grande bâche installée sur la RD66. Une trentaine de personnes avait répondu à l’appel lancé par « le comité citoyen pour prendre soin des vaches, des humains… Des autres. » Les manifestants ont ainsi tracté de 7 heures à 10 heures à l’embranchement de la RD66 et de la RD25 (en direction d’Espira-de-Conflent), ralentissant fortement cet axe routier stratégique. Parmi les participants, Elia et Anne-Lise « citoyennes révoltées » : « Nous sommes venues soutenir les éleveurs. Pour nous l’État prend des décisions radicales sans concertation avec les personnes concernées. Il pourrait y avoir plus de nuance dans les solutions proposées. »

Une nuance, ou en tout cas une évolution dans la politique sanitaire comme le demande
Jean-Louis Régné, le président du groupement pastoral Conflent-Fenouilledes, « Nous avons aujourd’hui atteint près de 100 % de couverture vaccinale, on pourrait lever le pied sur les abattages avant qu’il n’y ait plus de bêtes en Conflent. »

Sébastien, éleveur conflentois, s’étonnait pour sa part du peu de participants: « Il a certainement plus de 50 éleveurs en Conflent, où sont-ils ce matin ? J’ai vu des citoyens mais trop peu d’éleveurs. » Les représentants de la Confédération paysanne présents encourageaient d’ailleurs les non-éleveurs présents : « La force citoyenne nous fait du bien et doit nous permettre d’amplifier le mouvement. »

Philippe Comas (L’Indépendant, le 11 novembre 2025)

Dermatose bovine : près de 400 personnes contre les abattages (L’Indep)

Hier, près de 400 personnes (340 selon les services de l’État) se sont rassemblées à Perpignan, devant la préfecture, pour réclamer l’arrêt immédiat des abattages de groupes de bovins au moindre cas de dermatose nodulaire en leur sein.

Ils étaient près de 400 à avoir répondu à l’appel du collectif « Stop aux massacres » ce lundi midi devant la préfecture des Pyrénées-Orientales. Drapeaux blancs en main pour réclamer, sur fond de percussions et de sonnailles, la fin des abattages de vaches ordonnés par les services de l’État, qui entendent éradiquer la dermatose nodulaire. Depuis l’arrivée de la maladie en pays catalan, le 15 octobre dernier, plus de 350 bovins ont été tués dans le cadre de cette stratégie. Dont une trentaine ce lundi matin à Espira-de-Conflent.

« Dès qu’une vache est positive, le troupeau entier est abattu. Et ce alors que plus de 90 % du cheptel départemental est vacciné et que de nombreux animaux vont atteindre l’immunisation, les 21 jours après l’injection », dénonce Mirabelle Lelièvre, l’une des porte-parole de la Confédération paysanne dans le département.

Le combat entre chapelles est dépassé

Juchée sur un tas de palettes installé devant la porte de la préfecture, la syndicaliste poursuit: « Ce matin, à Espira-de-Conflent, le troupeau qui a été abattu pour un cas positif était vacciné depuis 20 jours. Il est temps d’arrêter l’hécatombe. Nous demandons l’arrêt immédiat des abattages totaux et la mise en place d’une politique basée sur l’immunité plutôt que sur l’éradication de la maladie. »

Une fois n’est pas coutume, sur ce coup, le président départemental de la Coordination rurale, Philippe Maydat, est d’accord avec la Conf. « Le combat entre chapelles est dépassé », juge-t-il. « Aujourd’hui, la majeure partie des troupeaux sont vaccinés dans le département. Nous demandons que seules les bêtes malades soient désormais abattues, ni plus, ni moins. »

Le porte-parole du collectif citoyen « Stop aux massacres », Jean Quilleret, va même plus loin. Il milite pour sa part pour que plus aucun bovin ne soit sacrifié. « Nous souhaitons que la République donne aux éleveurs les moyens de soigner leurs bêtes », martèle-t-il. « La politique d’éradication actuelle vise à servir les intérêts du commerce international plutôt que le bien commun. »

L’autre grande revendication des syndicats agricoles et du collectif concerne l’ouverture de la vaccination à tous les éleveurs de France qui le souhaitent. Pour l’heure, celle-ci est en effet autorisée exclusivement dans les territoires ou des cas de dermatose ont été repérés. Comme l’explique au micro un éleveur du Tarn venu en soutien : « On a demandé à avoir accès à la vaccination et on nous l’a refusé.. » Beaucoup d’éleveurs considèrent qu’il s’agit là d’un « non-sens ».

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 11 novembre 2025)

Dermatose Nodulaire Contagieuse : la Confédération paysanne 66 appelle à rejoindre la mobilisation du 10 novembre à Perpignan

Depuis trois semaines, les élevages des Pyrénées-Orientales sont menacés par la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC), mais aussi et surtout par la politique sanitaire conduite par l’État. Sans aucune concertation, ce dernier reproduit ici les mêmes mesures qui ont prouvé leur inefficacité ailleurs en France, avec en particulier l’abattage total de tout troupeau dès le 1e bovin infecté.

Alors que les foyers continuent de se multiplier, nous refusons de nous taire face à cette politique autoritaire, scandaleuse et absurde. C’est pourquoi la Confédération paysanne des Pyrénées-Orientales appelle tou.tes les paysan.nes et tou.tes les citoyen.nes à rejoindre massivement la mobilisation de lundi 10 novembre devant la Préfecture de Perpignan, initiée par un collectif citoyen.

  • Pour nous, cette mobilisation sera l’occasion de rappeler nos exigences aux représentant.es de l’État :
  • Le changement urgent de catégorie de la maladie dans la réglementation européenne, qui est actuellement la source de la politique mise en place en France.
  • L’arrêt immédiat des abattages totaux.
  • L’accès à la vaccination avec suffisamment de doses pour tous les élevages en France. Actuellement, les éleveurs et les éleveuses en zone indemne n’ont pas le droit de protéger leur troupeau par la vaccination malgré l’arrivée possible de la DNC !
  • Un dispositif d’indemnisation pour toutes les pertes économiques subies par les élevages en raison de la politique sanitaire de l’Etat.
  • Une gouvernance des politiques sanitaires basée sur la concertation avec les acteurs et actrices de terrain, tenant compte de la diversité des avis scientifiques.

Face à la violence de l‘État et de ses institutions dans la gestion de la crise, nous souhaitons y opposer une résistance déterminée et pacifique. Ne laissons pas faire !