Le billet d’Yvon Huet. Trou noir ou révolution ?

La France a connu, depuis la fin du XIXe siècle, 5 républiques. Elles ont toute fini par un retour de l’autoritarisme, à des niveaux différents certes, mais toujours dans le même sens. La première, de 1792 à 1804, broyée par Napoléon Ier, la seconde de 1848 à 1852 broyée par Napoléon III, la troisième, de 1870 à 1940, la quatrième, de 1945 à 1958 broyée par le Général De Gaulle qui a instauré une République présidentielle autoritaire par un coup d’État institutionnel avec la complicité du socialiste Guy Mollet. Nous arrivons aux termes de la 5e République…

L’enjeu est de taille. Les citoyens, dont la majorité écrasante semble avoir perdu la mémoire historique, sont confrontés à un choix crucial, soit l’initiation d’une République sociale et représentative, donc démocratique, certes imparfaite –il faut se méfier de la perfection en la matière parce qu’elle est souvent synonyme d’autoritarisme– mais vivante de la diversité du peuple français et ouverte et solidaire avec les peuples du monde, soit à la conclusion qu’ont connu les quatre premières républiques, dans une version de plongée vers un État autoritaire rabougris et terrorisant, initié par une alliance de plus en plus claire entre droite et extrême-droite, avec les compliments des milieux d’affaires du grand patronat et de la finance, comme aux « bons vieux temps hitlériens ». Cette conclusion glauque ne peut en aucun cas faire rêver d’un retour démocratique rapide.

Aurait-on oublié qu’en Espagne, Franco, après avoir assassiné la République et après avoir exterminé des millions de gens attachés à la démocratie, est resté debout avec l’aimable complicités des USA et de l’Otan pendant 40 ans ? Soit dit en passant, nos amis espagnols doivent être particulièrement étonnés et déçus, vu l’idée qu’ils ont toujours eu d’une France républicaine et généreuse, particulièrement les républicains catalans, de voir Perpignan finir en place forte de l’intégrisme catholique d’extrême droite…

Ne l’oublions pas. Aujourd’hui, les amateurs de pouvoir fort osent tout. Les menaces de l’extrême droite contre le Mémorial de Rivesaltes, lieu de mémoire mettant en évidence l’horreur de l’enfermement des « indésirables » ne sont pas innocents.

Merci aux aboyeurs de la cacophonie à gauche d’arrêter de brouiller la voix nécessaire d’une urgence démocratique et sociale à construire contre ce qui nous pend au nez. Ceux qui pensent qu’on peut éviter ce qu’ont connu nos anciens par des pirouettes finiront à la casserole comme les autres. Nous sommes au temps de la résistance démocratique, sociale et environnementale (ne l’oublions pas). Il faut la mettre en musique sur le terrain des luttes. Comment la nommer ? 6e République ? Pas forcément. Ce qu’il faut surtout, c’est en changer le fonctionnement. Demain sera une démocratie si le peuple le permet par un comportement qui le sorte de sa léthargie et son dégoût récurrent de la politique. Faute de quoi, l’option du trou noir risque bien de ne pas être évitable. À nous de tout faire pour l’empêcher, chacun avec ses petits moyens qui ne peuvent être grands que dans le respect de chacune et chacun.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. Personne n’est parfait

Il m’est souvent arrivé d’écorcher l’aura de quelques leaders politiques, de gauche comme de droite, particulièrement un certain Mélenchon qui pourrait être mon petit frère de deux ans de moins… Je ne fais pas une fixation loin de là et je n’ai contre la personne que je ne connais pas personnellement aucune revanche personnelle à prendre sur quoi que ce soit.

J’en viens à ce qui me chagrine le plus en fait. Quand Marie Georges Buffet, secouée par le score catastrophe de l’élection présidentielle de 2007 avec 1,9 % des votants dans un contexte d’avancée fulgurante du vote FN, elle est allée chercher un éventuel sauveur d’une situation politique désastreuse à gauche comme d’autres sont allés chercher d’autres sauveurs dans notre histoire française.

Cette naïveté politique, récurrente dans mon parti et qui l’a fait souvent trébucher, notamment lors de l’alignement historique sur l’URSS de Staline pendant vingt ans (à la louche), a toujours été payée très cher, pas sur le champ, mais à long terme. L’analyse sur ce sujet n’a pas encore été assez loin pour mieux comprendre ses effets sur le reflux du vote communiste en France depuis les années 1980.

J’ai moi-même joué le jeu du Front de Gauche, qui apportait un peu de fraîcheur dans un contexte politique où les socialistes se vautraient majoritairement dans le social-libéralisme. Ce que nous n’avions pas compris, c’est que ce Front de gauche n’était qu’un marchepied pour un aventurier politique socialiste qui avait une toute autre ambition que de travailler avec les communistes. Il est arrivé en partie à ses fins et un certain nombre de communistes qui se sentaient orphelins d’une grande histoire l’ont suivi lorsqu’il a créé la France Insoumise sous une forme verticale, avec une direction non révocable et sans adhérents cotisants. Il a ensuite surfé sur la vague d’un populisme de gauche (qui n’a rien de radical en fait, encore moins « extrémiste »), surtout quand on sait que le programme de la FI est très influencé par l’idéologie rocardienne du Parti Socialiste. Il a donc gagné un pari qu’il a transformé avec la venue en masse de députés LFI à l’Assemblée nationale, la porte du Sénat lui étant fermée parce que son mouvement trop récent n’a jamais pu avoir d’implantation territoriale significative, contrairement aux socialistes, aux communistes et aux verts.

Son excitation par des phrases assassines contre les dirigeants politiques du PCF, Pierre Laurent d’abord et Fabien Roussel ensuite était due à son impatience de voir disparaître la tradition communiste française, telle qu’elle avait évolué depuis la signature du programme commun de la gauche en 1972. Il est tombé sur un os, un « provincial » du Nord qui, malgré une grande difficulté à faire remonter l’influence communiste, a résisté, avec la nouvelle équipe élu au congrès du PCF, à son rouleau compresseur, certes avec une autre forme de populisme bon enfant très apprécié dans les médias, sans pour autant l’être sur le programme politique proposé, mais suffisamment dissocié de la rhétorique LFI pour que les Français fassent la différence.

Je ne sais pas ce que sera l’avenir des partis de gauche, tels qu’ils sont aujourd’hui. Personne ne le sait d’ailleurs. Mais ce que l’on sait déjà, c’est qu’avec un PCF trop faible dans la coalition actuelle du NFP, on tourne en rond avec une influence qui ne dépasse pas les 30 % de la population et des reculs programmatiques incontournables face à la pression des milieux d’affaires. La concurrence entre le PS et LFI ne fait que renforcer cette tendance à l’immobilisme des comportements sur fond de méfiance réciproque.

Une chose est sûre, qui s’est révélées lors de la dernière fête de l’Humanité, la tradition communiste française a une potentialité dont beaucoup de communistes eux-mêmes à qui on serine tous les jours qu’ils ne sont que 2 % ne semblent pas croire.

À ceux-là je dis que c’est le moment de sortir du doute, parce que mouvement social peut leur permettre d’apporter une contribution originale et réellement révolutionnaire, dans le souffle des idéaux de la Commune de Paris dont se sont inspirés les leaders du Front Populaire et du CNR…

Lorsqu’André Chassaigne a décidé de démissionner de l’Assemblée nationale, il a fait un geste plus que symbolique, celui du relai aux nouvelles générations pour qu’elles fassent leur expérience et qu’elles l’assument. Dans un autre sens, Mélenchon l’a fait aussi, mais pour une autre raison. Il veut être Président de la 5e République et naviguer au-dessus des péripéties comme un roi soleil, en ayant éliminé toute diversité dans la gauche française, dans le droit fil d’une aventure de type napoléonien, pas André Chassaigne, républicain jusqu’à l’os.

Est-ce à dire que j’aimerais André et haïrais Jean-Luc ? Cela n’a rien à voir. Sachons différencier la représentation du mouvement des idées et l’intégrité des personnes dont la vie privée doit être respectée. J’ai moi-même des amis Insoumis, PS ou verts ou proches de ces mouvements que j’aime beaucoup et je sais faire la différence entre le débat politique et les valses de la haine gratuite dans laquelle les réseaux sociaux jouent un rôle qui n’aide pas au rassemblement. J’avoue que je me fais piéger parfois, mais, comme le dit la conclusion d’un film que je vous recommande pour passer vos colères, « Certains l’aiment chaud », personne n’est parfait

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. Mémorial de Rivesaltes… Un bijou de résistance culturelle

J’ai été hier, avec la délégation de la LDH66 au Mémorial de Rivesaltes pour la fête de ses 10 ans d’existence. Ce lieu concentre tous les témoignages vivants de l’indésirabilité, d’où qu’elle vienne, avec le soutien de la gauche qui, est, et doit rester, espérons-le, au pouvoir en Occitanie, ainsi que le conseil département des Pyrénées Orientales.

À noter que c’est un certain Daladier qui, en 1938, a promu une loi permettant d’enfermer dans des camps de rétention des gens sans jugement, pour se débarrasser des étrangers indésirables, d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur origine, ce que nous a rappelé l’historien Gregori Tuba, responsable du conseil scientifique du Mémorial.

À cette occasion, la LDH, par la voix de Dominique Noguères, a réitéré son attachement à l’activité efficace et enthousiasmante de ce lieu où sont passés des dizaines de milliers d’exclus, en route pour la mort pour certains, que ce soit sur place ou envoyés dans les camps nazis.

À cette occasion aussi, notre ami Georges Bartoli a été promu Chevalier des Arts et des Lettres, distinction qu’il a acceptée, non pas pour faire plaisir à la gouvernance mais en respect de sa mère, républicaine espagnole, qui lui conseilla d’accepter les honneurs de la République Française.

Une soirée magnifique…

Un conseil, pour ceux qui peuvent. Consultez le programme du Mémorial de Rivesaltes qui organise une foule d’événements culturels et artistiques et agrège autour de lui toutes les bonnes volontés, sous la houlette de sa directrice, Céline Sala-Pons qui a décoré notre reporter et journaliste chéri, Georges, neveu du grand Josep, dont les œuvres exposées ont fait briller le Mémorial récemment.

En partage, cinq photos, dont celle de l’excellente exposition de Nicole Bergé qui a transformé en pépites de mémoire les objets enfouis sur le lieu du camp de Rivesaltes…

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Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. Faire exploser le plafond de verre…

Les amateurs de sondages pour l’élection présidentielle nous envahissent déjà de statistiques qui permettent aux instituts de sondage qui engrangent des bénéfices grassouillets d’influencer l’opinion publique. Et quand on sait que ces instituts sont dirigés par des proches de la droite et du MEDEF, on ne s’étonnera pas des manœuvres récurrentes permettant de manipuler l’opinion.

Le dernier en date met d’un côté la droite à 30 % et l’extrême droite à 40 dont 35 % à Marine Le Pen devant Édouard Philippe à 26 %, ce qui fait tout compris environ 70 %. La gauche plafonne, comme hier, à 30 % dont 15 % à Raphaël Glucksmann devant Mélenchon à 10 %, Fabien Roussel étant crédité de 4 %. C’est la réalité d’une « opinion » globale saisie à un instant T sur la base de projections imposées par l’institut de sondage.

Cette situation dure depuis trop longtemps pour qu’on ne se pose pas de question forte. Unité ou dispersion n’y font rien C’est toujours 30 %. Il y a donc un problème quelque part. Hormis la question institutionnelle qui permet à un parti d’obtenir une majorité relative ou absolue même s’il est minoritaire dans le pays. Quel que soit le montage des alliances, la question du rapport des Français à la politique, à qui on demande régulièrement de s’identifier à une personne, pose un véritable problème.

La stratégie des médias, c’est de mettre en réflexe la peur des extrêmes, avec d’un côté la FI et de l’autre le RN en essayant de faire monter un ventre mou sur un centre virtuel qui en fait n’est que la bonne droite française, affublée de sa fausse gauche dans laquelle s’engouffrent quelques anciens mammouths de la période « hollandaise ». Son seul but est de défendre la caste des puissances financières, françaises et internationales. En même temps, si cela ne marche pas, la majorité des médias de la TNT et au-delà valorisent l’extrême droite, comme c’est le cas de façon caricaturale pour CNews.

Pour certains, je ne fais qu’enfoncer le clou de l’évidence. Pour d’autres j’aurais peut-être tendance à trop simplifier les choses. Ce qui me paraît toutefois nécessaire, c’est que les forces de gauche sortent de cet étau manipulateur et fassent LA surprise en créant les conditions d’un Front Populaire où aucun parti n’aurait le droit de s’imposer pour avaler les autres et où ceux qui luttent sur le terrain, par le biais des associations et des syndicats pourraient avoir toute leur place. Je rêve ?

C’est pourtant ce que je ressens en écoutant beaucoup de gens. Certes le cas Mélenchon qui, ne l’oublions pas, est arrivé à ses fins (enfin presque puisqu’il n’est pas président ou 1er ministre) parce que nous, les communistes, avons été le chercher après le traumatisme des élections présidentielles de 2007, pose un sérieux problème. Que le PCF paye la note, passe encore, mais que le peuple français soit enfermé dans cette prison de l’esprit, c’est vraiment dommage…

La seule solution, dans un premier temps, c’est de changer la règle de fonctionnement du NFP qui doit sortir des griffes de « Monsieur la République ». Je n’ai pas dit LFI mais une personne qui s’arroge le droit d’écraser tout ce qui n’est pas lui et sa garde rapprochée. En cela, je suis les propositions utiles de Fabien Roussel, qui ne s’arrêtent certes pas à une personne et pose les clés d’un débat serein et sérieux à gauche sur les conditions du changement à réaliser. D’autres à gauche, font, à leur façon, la même démarche, et c’est bien.

Ensuite, il faudra bien créer les conditions d’un retour aux sources d’une gauche qui doit nager au cœur des classes populaires, pour reprendre l’esprit d’une expression chinoise, comme un poisson dans une mer débarrassée de sa pollution… On n’y est pas, certes, mais l’objectif me paraît tout à fait réaliste. Si on n’y arrive pas, je crains bien que la gauche de demain se réduise comme une peau de chagrin face à une confrontation artificielle entre droite et extrême droite, ce qui existe déjà dans certains autres pays européens. Notre pays mérite mieux que cela, non ? On n’a rien à perdre à sortir du plafond de verre qui nous est imposé par la classe dominante qui se vautre sur son tapis de milliards pendant que le bon peuple sue et survit comme il peut…

Le 18 septembre, j’espère bien que le mouvement social saura donner le ton de ses exigences… et il faudra une suite, syndicale et politique certes, mais aussi citoyenne. Le mouvement « Bloquons tout » n’est pas un tentacule de LFI, loin de là. Il faut le prendre pour ce qu’il est, une expression actuelle de la résistance à l’existant qui ne doit pas se perdre dans la fumée des lacrymogènes ou dans la fosse colère de l’extrême droite mais s’intégrer au mouvement populaire qui doit se renforcer et s’élargir.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. José Fort ou la résistance du cœur

Différents hommages à notre si cher ami José ont été publiés, dont celui du journal l’Humanité qui lui devait bien cela. À « l’élégance acérée », à l’honnêteté intellectuelle constante dont il a toujours fait la preuve, et dont j’ai eu la chance de bénéficier avec mes camarades et amis de la rédaction de Vie Nouvelle, j’ajoute le courage politique, le goût du débat, la résistance sans mollesse au fascisme rampant et au populisme retord qui gangrènent notre société et, cerises sur le gâteau, le respect des dites « petites gens » qui n’ont pas une médaille à la boutonnière et ce charme particulier qui illuminait le cœur de toutes celles et ceux qui l’ont connu.

José à qui j’avais confié le projet d’un ouvrage que je voulais finaliser avant de disparaître m’avait répondu « Fonce, mais presse-toi tranquillement, ne te disperse pas »

Il va falloir surmonter cet énorme vide qu’il a laissé à ceux qui le connaissaient et appréciaient bien. Je pense qu’il m’en voudrait de baisser les bras. Je respecterai son sage conseil en pensant à la douleur que doivent ressentir ses proches que j’embrasse très fort.

Un conseil à la jeunesse. Lisez le livre de José Fort, « 30 Ans d’humanité. Ce que je n’ai pas eu le temps de vous dire », un délice d’écriture et un témoignage historique qui sort des sentiers battus de l’histoire événementielle.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. Le choix d’une révolution à construire

Depuis que le patronat français a, sur un demi-siècle, créé les conditions d’une liquidation en règle de l’appareil productif de notre pays, il a gagné beaucoup de sous en investissant dans la spéculation et la bulle financière. Il a provoqué ainsi ce que nous pouvions prévoir facilement, une fracture abyssale entre riches et pauvres en France et une précarisation de l’emploi majoritaire dans le monde du travail avec une fragilisation aigüe des services publics et de la protection sociale.

Certes, il reste encore quelques points forts incontournables qu’il n’a pu détruire, mais l’essentiel est dans la tendance lourde qui explique l’état de crise économique, sociale et culturelle que notre pays traverse. Nous arrivons à un point où cette stratégie peut amener l’extrême droite au pouvoir pour finir le sale boulot et museler le mouvement social, comme le dit si bien Sophie Binet. Mais elle peut aussi réveiller des consciences endormies qui commencent à se rendre compte qu’il faut se bouger. Tout est donc dans le choix auxquels les Français seront amenés à prendre leur responsabilité individuelle et collective. Dans ce contexte, la gauche ne peut pas faire de compromis avec les liquidateurs qui ont œuvré avec Macron et Hollande pour mettre à genou le pacte social français. Elle doit inventer, créer les conditions d’une nouvelle donne, prendre des risques nécessaires pour stopper le rapt des milliardaires contre le bien collectif.

Le patronat est désormais incapable de penser autrement que dans la logique de profitabilité qui le pousse à préférer le chaos de l’extrême droite au nouveau front populaire. La force du mouvement social et le respect de toutes les nuances de la gauche française sont les deux jambes qui doivent permettre de gagner. Ce n’est pas « gagné » certes, mais nous n’avons pas le choix. Dans le mouvement social, il n’y a pas les petits bras d’un côté et les grosses têtes de l’autre. Il y a tout le monde, femmes, hommes, citoyennes et citoyens de toutes les générations, qui peuvent faire basculer les choses. Puisse les manipulateurs assoiffés de pouvoir ne pas gâcher ce mouvement nécessaire. Au-delà de cette nécessité, il y a aussi un défi à relever, celui du travail, celui qui devrait permettre à chacune et chacun de s’épanouir et permettre à notre pays de retrouver sa fierté, sans oublier les migrants dont la France a un grand besoin, contrairement à ce que serinent l’extrême droite et la droite. Si les communistes insistent sur cette question, c’est parce qu’elle est une des clés de la réussite de la gauche si elle prend le pouvoir. Les aménagements de la misère ne font que figer une situation désespérante. Il faut associer solidarité et travail en évitant tous les pièges de la division, ce que dit aussi clairement Fabien Roussel.

Le 10 septembre ne doit pas être un grand soir du pétard mouillé. Il doit être le début de quelque chose, ce que les syndicats ont compris en prolongement les propositions de mobilisation au 18 septembre et au-delà.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. La grande trumperie


Le mégalomane du bureau ovale de la Maison Blanche est un grand accordéoniste luciférien, qu’on se le dise. Il convoque ses valets de l’OTAN, distribue les bons et mauvais points en toute impunité tout en laissant la gouvernance israélienne continuer son activité méthodique de génocide du peuple palestinien.

Il semblerait que cette situation inédite dans laquelle l’ONU a été quasiment rayée de la carte géopolitique tétanise la solidarité internationale. Chacun y va de son interprétation avec ses préférences, ses expertises sorties d’un chapeau souvent troué par une réalité qui dément toute logique prospective.

Trump jouerait-il au Monopoly en flattant la Russie pour essayer de la dégager de ses liens avec la Chine ? Disons plutôt qu’il essaie de saper les bases d’une volonté de ce que certains appellent « le reste du monde » de s’émanciper de la dépendance tant vis à vis de la puissance US que de l’Europe qui semble revenir à ses vieux démons coloniaux en menant une politique anti-migratoire brutale et mortifère toute aussi toxique que celle des USA.

Une chose est sûr. Dans un monde interdépendant, l’essentiel, aujourd’hui, c’est que les peuples se mobilisent pour la paix et la coopération dans un contexte où il faut tout faire pour prévenir les effets d’un réchauffement climatique dans lequel les USA sont les premiers responsables, donc aujourd’hui totalement irresponsables avec leur politique de fuite en avant face aux dangers qui risquent de mettre un point final à l’humanité, et dans un temps plus court que prévu. Dans ce contexte, les gouvernances européennes, particulièrement la française, se conduisent comme des valets de chambre de sa majesté Trump. Avec toutes mes excuses aux valets de chambre, les vrais, qui doivent faire preuve de courage à nettoyer les chaussures imbibées de sang des prédateurs de l’humain.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. La culture de paix, urgente permanente

L’économie de guerre, quel que soit le pays, c’est la misère et la mort pour la jeunesse des peuples et la « milliardocratie » pour les profiteurs du pouvoir et des banques qui la mettent en musique… Ils continuent à se goinfrer en construisant des cliniques pour soigner les blessés et, cerise sur le gâteau, créent des fondations pour s’occuper des estropiés en bénéficiant de réductions d’impôts… Ils vont même, après, jusqu’à sponsoriser tous les films de guerre possibles en récoltant les profits juteux des productions cinématographiques…, ne serait-ce que pour donner le goût de la barbarie aux nouvelles générations qui jouent à la guerre avec les jeux vidéo…

La culture de la paix est un combat permanent. Il ne faut jamais le lâcher, même dans les pires moments de l’histoire humaine. Merci Jaurès, dont nous commémorerons l’anniversaire de son assassinat le 31 juillet prochain, il y a 111 ans (comme si c’était hier), d’avoir inspiré la force de conviction de tous les pacifistes.

Yvon Huet