Le 2 octobre, les retraités dans l’action. L’urgence est à la mobilisation des retraité·es dans le mouvement social !

Personne ne peut nier le succès de la journée d’action du 18 septembre qui a rassemblé plus d’un million de manifestant·es dans tout le pays. Les retraité·es y ont pris toute leur place avec leurs revendications de pouvoir d’achat, de santé, de protection sociale et de services publics.

Force est de constater que le Premier ministre qui a reçu les organisations syndicales le 24 septembre, après leur ultimatum, a déclaré ne pas être en mesure de connaître la copie finale du budget 2026 qui doit être adopté par le Parlement.

En clair, ni rupture avec les annonces d’austérité faites en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale. Aucune réponse sur l’abandon de l’année blanche et le gel des pensions, sur l’abattement fiscal de 10 % remplacé par une déduction fixe de 2000 euros, l’arrêt du doublement des franchises médicales, la remise en cause des ALD qui concernent en majorité les personnes âgées. Rien sur la perte d’autonomie et sur les services publics avec la suppression des 3000 postes de fonctionnaires.

Devant un tel entêtement du Premier ministre, les retraité·es des organisations syndicales et associatives du G9, cible privilégiée du gouvernement et du patronat, ne peuvent accepter cet acharnement. Elles appellent toutes et tous les retraité·es à se mobiliser le 2 octobre partout sur le territoire, pour exiger un budget 2026 de rupture qui réponde aux exigences du monde du travail, salarié·es, retraité·es, privé·es d’emploi et précaires. Nous ne sommes en rien responsables des déficits que gouvernement et patronat ont réalisé ni des 211 milliards d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie et 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales par an.

De fait, si les mesures d’austérité se confirment, 90 % des retraité·es risquent de connaître une baisse de leur revenu. Nous n’acceptons pas de régler la note, que nous payons d’ailleurs par nos impôts : ce qui se traduit pour les retraité·es par une double peine !!! La question de fond pour le budget est d’abord un manque de recettes et une meilleure répartition des richesses produites.

Les retraité·es seront dans l’action, à l’appel du G9, le 2 octobre et dans toutes les initiatives unitaires de l’intersyndicale ayant pour objet de faire aboutir nos légitimes revendications.

Toutes et tous ensemble nous devons gagner !

Montreuil, le 30 septembre 2025

Cathy Cau (UCR-CGT, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil cedex)
Paul Barbier (UCR-FO, 141 avenue du Maine, 75680 Paris cedex 14)
Laurence Naudin (UNAR-CFTC, 45 rue de la Procession, 75015 Paris)
Yvon Le Goffic (UNIR CFE-CGC, 42 avenue de la porte de Clichy, 75017 Paris)
Marie-Laurence Moros (FSU, 22 rue de la Malmaison 93 170 Bagnolet)
Patrice Perret (UNIRS-Solidaires, 31 rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris)
Jacques Brillet (FGR-FP, 20 rue Vignon, 75009 Paris)
Roger Perret (Ensemble & Solidaires – UNRPA, 47 bis rue Kléber, 93400 St Ouen)
Bernard Serra (LSR, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil)

« Ce n’est pas en pillant les retraités qu’on va réduire la dette » (L’Indep)

Plusieurs organisations de retraités du département appellent a se joindre au rassemblement qui se tiendra ce mercredi matin au pied du Castillet Pour réclamer un budget de « justice fiscale ».

« Les retraités sont une cible facile, mais ce n’est pas en les pillant qu’on va réduire la dette. » Pour Chantal Argence, de la FSU retraités, il s’agit là d’une évidence. Et ce n’est pas le secrétaire départemental des retraités CGT, Eugène Rios, qui dira le contraire : « Il n’est pas question qu’on paye une note qui n’est pas de notre ressort. Bayrou est tombé, mais le prochain Premier ministre risque de nous présenter le même budget. »

Plusieurs mesures d’austérité évoquées récemment sont tout particulièrement dans le viseur des retraités. Dont notamment la suppression de l’abattement fiscal de 10 %, dont ils bénéficient au même titre que les salariés « par mesure d’équité ». « Avec la suppression de cet abattement, certains retraites deviendraient imposables et n’auraient plus droit à certaines aides. Des personnes qui étaient à la limite vont basculer dans la précarité », alerte Chantal Argence.

L’idée de voir certains médicaments déremboursés suscite également une forte opposition. « 30 % de la population hésite déjà à se soigner. Si on dérembourse des médicaments, il y en aura encore plus », fustige Eugène Rios. Le gel des pensions et les « coupes sombres » dans les services publics, dont ils sont parmi les premiers usagers, ont également le don de mettre les ainés en colère. Sans compter les propos du Premier ministre démissionnaire sur les « boomers », qui ont encore rajouté de l’huile sur le feu.

« On en a marre d’être agressés en permanence », résume Ginette Kesraoui, de la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP). Pour toutes ces raisons, les sections retraités de la CGT et de la FSU, ainsi que la FGR, l’association LSR et l’union des retraités et des personnes âgées (UNRPA) appellent à descendre dans la rue ce mercredi 10 septembre. Et à remettre le couvert le 18.

A. A. (L’Indépendant, le 10 septembre 2025)

L’édito du webzine. Le plan Bayrou menace des millions de retraités

L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) annonce, dans sa dernière publication que le plan Bayrou entraînerait la baisse de pouvoir d’achat de près de 90 % des retraités.

François Bayrou a promis de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici à deux ans. Pour y parvenir, le gouvernement table sur 43,8 milliards d’euros d’économies. Les pensions de retraite figurent parmi les cibles prioritaires. Deux mesures sont particulièrement scandaleuses : le gel total de l’indexation des pensions sur l’inflation en 2026, une première depuis la Ve République, et la refonte de l’abattement fiscal de 10 % appliqué aux pensions, remplacé par un forfait unique de 2.000 € par foyer.

Ce double coup fiscal et social réduira le revenu net de la quasi-totalité des retraités. Dans un contexte inflationniste, le gel des pensions équivaudrait la perte de revenu réel qui pourrait atteindre entre 200 et 400 € pour une pension moyenne. Quant à la réforme de l’abattement, elle augmentera l’impôt dû pour tous ceux dont les revenus dépassent 20.000 € par an, amputant encore davantage leur budget.

La double peine pour les seniors

Pour de nombreux ménages, la retraite représente la principale source de revenus. Toucher à la fois au pouvoir d’achat et à la fiscalité revient donc à rogner sur des dépenses essentielles : alimentation, énergie, santé, loisirs… Dans certaines zones rurales ou petites villes, où les retraités soutiennent largement l’économie locale, la baisse de consommation pourrait aussi condamner commerces et services.

Ce plan aggravera l’isolement, les difficultés financières et l’accès aux soins pour une population déjà vulnérable. Les associations caritatives, déjà sollicitées, pourraient faire face à une demande accrue, tandis que les solidarités familiales seraient davantage mises à contribution.

Après des années de débats sur les retraites, une nouvelle tempête s’annonce. Présenté comme l’outil phare pour redresser les comptes publics, le plan de François Bayrou va frapper de plein fouet les 17 millions de retraités français.

Dominique Gerbault