Jeudi 17 novembre 2025 s’est tenu le conseil d’administration de l’AGIRC ARRCO pour examiner la revalorisation des retraites complémentaires.

La fédération de la métallurgie, son UFR et l’UCR ont été reçus en délégation et ont porter nos revendications :

  • La revalorisation du prix du point Agirc-Arrco de 10 % (pour le maintien du pouvoir d’achat et un rattrapage des pertes des années précédentes).
  • Le gel du prix d’achat pour 2026.
  • La suppression de la cotisation dite d’équilibre de 1 %.
  • La prise en compte des points retraites dès le premier euro cotisé.

La présidente et le secrétaire général de l’AGIRC ARRCO ont rejeté l’ensemble de nos revendications nous renvoyant aux accords signés ou non par la CGT. Accords qui régissent le fonctionnement de l’institution. Ils nous ont indiqué qu’ils étaient prêts à renégocier les accords mais pas avant 2027.

Le conseil d’administration qui s’est réuni à partir de 10h00 s’est terminé avec un patronat arc-bouté sur sa proposition de revalorisation de 0,2%. Proposition rejetée par l’ensemble des organisations syndicales (CGT – FO – CFTC – CFE CGC – CFDT).

Devant ce désaccord, une commission paritaire s’est tenue l’après-midi à 15h. Commission qui n’a pas permis de trouver un consensus entre organisations syndicales et patronales.

Conclusion : les retraites complémentaires AGIRC ARRCO ne seront pas revalorisées au 1er novembre 2025 et la valeur du point sera gelée. Alors que les réserves s’élèvent à 101,7 milliards d’€ !

Dans le contexte politique et les jeux politiciens avec la proposition de suspension de la réforme des retraites 2023 jusqu’au 1er janvier 2028, l’ouverture d’une conférence sociale (un nouveau conclave) est une grande fumisterie pour masquer le contenu néfaste et dangereux des projets de budgets 2026 en discussion à l’Assemblée nationale.Pour le patronat et le gouvernement, les retraité.es sont plus que jamais le cœur de cible et les mesures annoncées vont encore plus impacter les retraité.es.

Le rassemblement au siège de l’AGIRC ARRCO à Paris a rassemblé près de 200 militant.es avec la participation de la confédération, de l’UGICT, des UD et de l’URIF.

L’UCR et la fédération de la métallurgie et son UFR ont recensé une vingtaine d’initiatives sur l’ensemble du territoire rassemblant des retraité.es mais aussi des actif.ves.

Camarades, notre combat est légitime pour une vraie justice sociale, nous ne devons rien lâcher si nous voulons gagner.

Les initiatives du 17 octobre constituent un point d’appui pour amplifier la mobilisation des retraité.es le 06 novembre 2025 à l’appel des organisations CGT- FSU – Solidaires – FGRF.P – CFTC – CFE CGC – FO – Ensemble solidaires – LSR

Cathy Tran-Phung Cau,
Secrétaire générale de l’UCR-CGT

Communiqué de presse de l’UCR-CGT. Les retraité·es, encore et toujours, la cible du gouvernement !

Le Premier ministre, S. Lecornu, lors de sa première nomination, avait déclaré vouloir changer de méthode et laisser la place au dialogue, à la concertation.

Son discours de politique générale a, certes, été plus court que ceux de ses prédécesseurs, mais le contenu est toujours aussi violent.

Les recettes restent les mêmes pour le projet de budget 2026 : réduire les dépenses de l’État, faire peser les efforts sur les salarié·es, et plus particulièrement sur les retraité·es, et poursuivre les cadeaux au patronat et aux plus riches.

Pas de retrait de la réforme des retraites de 2023, mais une suspension jusqu’en janvier 2028, avec un coût estimé de 400 millions d’euros pour 2026 et de 1,8 milliard d’euros pour 2027, qu’il faut donc compenser par des économies pour que la dette ne dépasse pas 4,7% du PIB.

Le Gouvernement reprend les propositions contenues dans le budget Bayrou, à savoir :

  • Suppression de plus de 3 000 emplois de fonctionnaires ;
  • Année blanche pour 2026, donc pas d’augmentation des pensions de base, pas de revalorisation des prestations sociales, ni du barème de l’impôt ;
  • Revalorisation des pensions inférieure de 0,4% à l’inflation, de 2027 à 2030 ;
  • Suppression de l’abattement fiscal des retraité·es et son remplacement par un forfait de 2 000 € ;
  • Doublement des franchises médicales, réforme des ALD et autres mesures contre les assuré·es sociaux∙ales.

Les plus riches, les entreprises verront leurs contributions exceptionnelles prolongées, mais à un taux moindre !

Une fois de plus, les retraité·es sont largement mis à contribution pour atteindre l’objectif de 30 milliards d’euros d’économies sur le budget 2026. Elles et ils, si les propositions restent en l’état, verront encore leur niveau de vie se réduire, leur accès aux services publics entravé.

L’UCR-CGT appelle l’ensemble des retraité·es à se mobiliser massivement, le 6 novembre

2025, à l’appel des organisations syndicales et associatives de retraité·es, pour exiger :

  • La revalorisation de toutes les pensions de retraite (base et complémentaires) de 10% ;
  • Le maintien de l’abattement fiscal de 10% ;
  • La revalorisation des prestations sociales a minima du niveau de l’inflation ;
  • L’abandon du doublement des franchises médicales ;
  • Le maintien et le développement des services publics sur l’ensemble du territoire ;
  • L’abrogation pure et simple de la réforme des retraites de 2023 et le retour à la retraite à 60 ans.

Montreuil, le 16 octobre 2025

Fabien Roussel. « Nous voulons l’abrogation de la réforme des retraites » (La Marseillaise)

Après les échanges entre les forces de la gauche, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a rencontré, ce mercredi matin, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu. Il se livre à La Marseillaise et demande que l’abrogation de la réforme des retraites soit mise en débat pour éviter une nouvelle censure.

La Marseillaise : Qu’avez-vous dit ce mercredi matin à Sébastien Lecornu ?

Fabien Roussel : Nous lui avons réaffirmé, pour la troisième fois, que si nous étions là, c’est parce que nous voulons trouver des solutions pour le pays, sortir de la crise économique, sociale, mais aussi politique. Dans cet état d’esprit, nous sommes ouverts au dialogue. Mais surtout, nous lui avons redit que nous voulons un changement politique. Et nous avons réaffirmé deux points qui nous semblent essentiels : nous voulons l’abrogation de la réforme des retraites et nous voulons un Premier ministre de gauche. Mais bien sûr, nous sommes prêts à travailler à des compromis, à des majorités, en laissant le Parlement travailler sans utiliser le 49.3.

La Marseillaise : Quelle réponse vous a-t-il adressée ?

Fabien Roussel : Il prend note et il dira ce soir [mercredi, Ndlr.] au président de la République s’il y a matière à construire une coalition, ou s’il faut dissoudre l’Assemblée nationale en l’absence de compromis possible ou d’accord de non-censure possible. La question de la censure se pose non pas à nous, qui sommes prêts à faire des compromis, mais plutôt aux députés Renaissance qui eux, depuis Gabriel Attal, ont toujours dit qu’ils censureraient a priori un gouvernement de gauche. Je demande aux députés Renaissance : quel prix sont-ils prêts à payer pour ne pas avoir de dissolution ? Sont-ils prêts à accepter l’abandon de la réforme des retraites qu’ils ont défendue pour donner de la stabilité au pays ? C’est à eux que je pose la question.

La Marseillaise : À quels compromis êtes-vous prêts ?

Fabien Roussel : À partir du moment où il n’y a pas de 49.3, il faut accepter qu’il y ait des débats à l’Assemblée nationale. Chaque camp doit accepter qu’il gagnera des débats, mais qu’il en perdra aussi. Chaque groupe doit accepter qu’il ne pourra pas mettre en œuvre tout son programme et rien que son programme, à moins d’avoir une majorité absolue. Le Parlement sert à cela, à construire des majorités sur des textes. Les députés de gauche et écologistes se battront tous ensemble contre le doublement des franchises médicales, et nous verront bien comment les députés de droite et d’extrême droite se positionneront. De la même manière, si l’abrogation de la réforme des retraites est soumise au vote, nous verrons bien qui la vote ou pas. Nous, nous disons qu’il y a une majorité à l’Assemblée nationale pour la voter. Et enfin, quand il y aura le débat sur la taxation du capital, via l’ISF, taxe Zucman, ou autre forme de fiscalité, en l’absence de 49.3, il y aura forcément un vote majoritaire. La gauche défendra ces mesures de justice, mais que voteront les députés du Rassemblement national, eux qui ont toujours été les alliés du capital ? L’absence de 49.3 sur tous ces sujets est quelque chose d’important qu’il faut défendre, c’est un acquis. Mais nous disons que cela ne suffit pas si nous ne pouvons pas débattre de l’abrogation de la réforme des retraites, donc nous l’avons demandé au Premier ministre Lecornu. L’abandon du 49.3 peut nous permettre tous les débats, mais pas de débattre de l’abrogation de la réforme des retraites, il n’y a que le gouvernement qui peut décider de déposer un projet de loi dessus.

La Marseillaise : Quelles sont vos lignes rouges ?

Fabien Roussel : S’il n’y a aucune possibilité de revenir sur la réforme des retraites, nous n’allons pas servir de caution à un gouvernement ultralibéral qui met en place des mesures d’austérité. Si nous n’avons aucune victoire à arracher pour le peuple, le monde du travail, nous n’avons aucun intérêt de permettre à un gouvernement de mettre en place ces mauvais coups. Nous censurerons.

La Marseillaise : Quel gouvernement de gauche est possible ?

Fabien Roussel : D’abord, il faut la nomination d’un Premier ministre issu des forces de gauche qui se sont réunies ce mardi, et qui ont toutes exprimé ce choix. Les socialistes, les écologistes, les communistes, l’Après, Génération.s, GRS : nous étions tous ensemble hier [mardi, Ndlr.] pour appeler le président de la République à nommer un Premier ministre issu de nos rangs.

Propos recueillis par Yves Souben (La Marseillaise, le 9 octobre 2025)

Le 2 octobre, les retraités dans l’action. L’urgence est à la mobilisation des retraité·es dans le mouvement social !

Personne ne peut nier le succès de la journée d’action du 18 septembre qui a rassemblé plus d’un million de manifestant·es dans tout le pays. Les retraité·es y ont pris toute leur place avec leurs revendications de pouvoir d’achat, de santé, de protection sociale et de services publics.

Force est de constater que le Premier ministre qui a reçu les organisations syndicales le 24 septembre, après leur ultimatum, a déclaré ne pas être en mesure de connaître la copie finale du budget 2026 qui doit être adopté par le Parlement.

En clair, ni rupture avec les annonces d’austérité faites en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale. Aucune réponse sur l’abandon de l’année blanche et le gel des pensions, sur l’abattement fiscal de 10 % remplacé par une déduction fixe de 2000 euros, l’arrêt du doublement des franchises médicales, la remise en cause des ALD qui concernent en majorité les personnes âgées. Rien sur la perte d’autonomie et sur les services publics avec la suppression des 3000 postes de fonctionnaires.

Devant un tel entêtement du Premier ministre, les retraité·es des organisations syndicales et associatives du G9, cible privilégiée du gouvernement et du patronat, ne peuvent accepter cet acharnement. Elles appellent toutes et tous les retraité·es à se mobiliser le 2 octobre partout sur le territoire, pour exiger un budget 2026 de rupture qui réponde aux exigences du monde du travail, salarié·es, retraité·es, privé·es d’emploi et précaires. Nous ne sommes en rien responsables des déficits que gouvernement et patronat ont réalisé ni des 211 milliards d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie et 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales par an.

De fait, si les mesures d’austérité se confirment, 90 % des retraité·es risquent de connaître une baisse de leur revenu. Nous n’acceptons pas de régler la note, que nous payons d’ailleurs par nos impôts : ce qui se traduit pour les retraité·es par une double peine !!! La question de fond pour le budget est d’abord un manque de recettes et une meilleure répartition des richesses produites.

Les retraité·es seront dans l’action, à l’appel du G9, le 2 octobre et dans toutes les initiatives unitaires de l’intersyndicale ayant pour objet de faire aboutir nos légitimes revendications.

Toutes et tous ensemble nous devons gagner !

Montreuil, le 30 septembre 2025

Cathy Cau (UCR-CGT, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil cedex)
Paul Barbier (UCR-FO, 141 avenue du Maine, 75680 Paris cedex 14)
Laurence Naudin (UNAR-CFTC, 45 rue de la Procession, 75015 Paris)
Yvon Le Goffic (UNIR CFE-CGC, 42 avenue de la porte de Clichy, 75017 Paris)
Marie-Laurence Moros (FSU, 22 rue de la Malmaison 93 170 Bagnolet)
Patrice Perret (UNIRS-Solidaires, 31 rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris)
Jacques Brillet (FGR-FP, 20 rue Vignon, 75009 Paris)
Roger Perret (Ensemble & Solidaires – UNRPA, 47 bis rue Kléber, 93400 St Ouen)
Bernard Serra (LSR, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil)

« Ce n’est pas en pillant les retraités qu’on va réduire la dette » (L’Indep)

Plusieurs organisations de retraités du département appellent a se joindre au rassemblement qui se tiendra ce mercredi matin au pied du Castillet Pour réclamer un budget de « justice fiscale ».

« Les retraités sont une cible facile, mais ce n’est pas en les pillant qu’on va réduire la dette. » Pour Chantal Argence, de la FSU retraités, il s’agit là d’une évidence. Et ce n’est pas le secrétaire départemental des retraités CGT, Eugène Rios, qui dira le contraire : « Il n’est pas question qu’on paye une note qui n’est pas de notre ressort. Bayrou est tombé, mais le prochain Premier ministre risque de nous présenter le même budget. »

Plusieurs mesures d’austérité évoquées récemment sont tout particulièrement dans le viseur des retraités. Dont notamment la suppression de l’abattement fiscal de 10 %, dont ils bénéficient au même titre que les salariés « par mesure d’équité ». « Avec la suppression de cet abattement, certains retraites deviendraient imposables et n’auraient plus droit à certaines aides. Des personnes qui étaient à la limite vont basculer dans la précarité », alerte Chantal Argence.

L’idée de voir certains médicaments déremboursés suscite également une forte opposition. « 30 % de la population hésite déjà à se soigner. Si on dérembourse des médicaments, il y en aura encore plus », fustige Eugène Rios. Le gel des pensions et les « coupes sombres » dans les services publics, dont ils sont parmi les premiers usagers, ont également le don de mettre les ainés en colère. Sans compter les propos du Premier ministre démissionnaire sur les « boomers », qui ont encore rajouté de l’huile sur le feu.

« On en a marre d’être agressés en permanence », résume Ginette Kesraoui, de la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP). Pour toutes ces raisons, les sections retraités de la CGT et de la FSU, ainsi que la FGR, l’association LSR et l’union des retraités et des personnes âgées (UNRPA) appellent à descendre dans la rue ce mercredi 10 septembre. Et à remettre le couvert le 18.

A. A. (L’Indépendant, le 10 septembre 2025)

L’édito du webzine. Le plan Bayrou menace des millions de retraités

L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) annonce, dans sa dernière publication que le plan Bayrou entraînerait la baisse de pouvoir d’achat de près de 90 % des retraités.

François Bayrou a promis de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici à deux ans. Pour y parvenir, le gouvernement table sur 43,8 milliards d’euros d’économies. Les pensions de retraite figurent parmi les cibles prioritaires. Deux mesures sont particulièrement scandaleuses : le gel total de l’indexation des pensions sur l’inflation en 2026, une première depuis la Ve République, et la refonte de l’abattement fiscal de 10 % appliqué aux pensions, remplacé par un forfait unique de 2.000 € par foyer.

Ce double coup fiscal et social réduira le revenu net de la quasi-totalité des retraités. Dans un contexte inflationniste, le gel des pensions équivaudrait la perte de revenu réel qui pourrait atteindre entre 200 et 400 € pour une pension moyenne. Quant à la réforme de l’abattement, elle augmentera l’impôt dû pour tous ceux dont les revenus dépassent 20.000 € par an, amputant encore davantage leur budget.

La double peine pour les seniors

Pour de nombreux ménages, la retraite représente la principale source de revenus. Toucher à la fois au pouvoir d’achat et à la fiscalité revient donc à rogner sur des dépenses essentielles : alimentation, énergie, santé, loisirs… Dans certaines zones rurales ou petites villes, où les retraités soutiennent largement l’économie locale, la baisse de consommation pourrait aussi condamner commerces et services.

Ce plan aggravera l’isolement, les difficultés financières et l’accès aux soins pour une population déjà vulnérable. Les associations caritatives, déjà sollicitées, pourraient faire face à une demande accrue, tandis que les solidarités familiales seraient davantage mises à contribution.

Après des années de débats sur les retraites, une nouvelle tempête s’annonce. Présenté comme l’outil phare pour redresser les comptes publics, le plan de François Bayrou va frapper de plein fouet les 17 millions de retraités français.

Dominique Gerbault