2 décembre 2025. Les retraité.es en action

Alors que le débat parlementaire sur les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale se poursuit en ce moment au Sénat, l’UCR CGT appelle à nouveau les retraité.es à se mobiliser massivement le 2 décembre prochain.

Pourquoi ?

Certes, des mesures telles que la suppression du gel du barème de la CSG, de la contribution supplémentaire des complémentaires santé, de l’élargissement des franchises médicales ou encore l’augmentation de la taxe sur les retraites chapeaux ont été validées par l’Assemblée nationale.

Mais, un certain nombre de dispositions néfastes pour la population, et plus particulièrement les retraité.es, demeurent :

  • maintient du taux de la contribution tarifaire d’acheminement prélevé sur les factures de gaz et électricité et dont les excédents vont continuer à financer la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. Ce sont donc les usager.es, via leur facture de gaz et d’électricité, qui vont continuer à compenser les exonérations de cotisation sociale ;
  • le doublement des franchises médicales et participations forfaitaires existantes est maintenu. Le reste à charge pour les patient·es sera donc doublé en 2026 et pourrait atteindre 200€ alors que 30% de la population a renoncé à des soins en 2024 faute de moyens ;
  • baisse du budget des hôpitaux de 6 milliards d’€ alors que les besoins de santé n’ont jamais été aussi importants. Cette mesure va entraîner des conséquences dramatiques sur la prise en charge des malades et les conditions de travail des personnels hospitaliers.

Les textes sont actuellement en discussion au Sénat dont la majorité des membres a, d’ores et déjà, annoncé vouloir revenir sur les bougées actées par l’Assemblée nationale.

Dans un contexte où le taux de pauvreté des retraité.es est en hausse, où 60% ont une retraite inférieure au SMIC.

Non les retraité.es ne sont pas des privilégié.es et ne sont pas responsables du déficit de la sécurité sociale.

En revanche, les 70 à 80 milliards d’€ d’exonérations de cotisations sociales annuelles accordées aux entreprises, les 211 milliards d’€ d’aides publiques versées aux entreprises sont la cause du déficit de la sécurité sociale.

Seule la mobilisation massive de la population et, plus particulièrement, des retraité.es, sur lesquels les mesures d’austérité budgétaires vont principalement peser, peut faire bouger les lignes.

L’UCR-CGT appelle l’ensemble des retraité.es :

  • à poursuivre la signature de la pétition pour exiger un autre financement de la sécurité sociale ;
  • à être présent.es massivement dans les manifestations le 2 décembre 2025, partout en France, aux côtés des salarié.es, des précaires et privé.es d’emploi ;
  • à se réunir pour construire une nouvelle mobilisation au cours du 1er trimestre 2026.

Montreuil, le 27 novembre 2025

Courrier de l’Union confédéral des retraités CGT au Premier ministre

Monsieur Sébastien LECORNU
Premier Ministre
Hôtel Matignon
57, rue de Varennes
75007 PARIS

Monsieur le Premier ministre,

L’Union confédérale des retraité·e·s CGT (UCR-CGT) sollicite une rencontre, afin d’évoquer avec vous la situation des retraité·e·s dans notre pays, à l’aune des discussions en cours sur les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale 2026.

En effet, ces projets, encore en discussion au Parlement, portent des mesures qui sont de nature à appauvrir les retraité·e·s et leur famille : gel des pensions de retraite, doublement des franchises médicales et participations, suppression de l’abattement fiscal de 10 %, …

Nous assistons, depuis plusieurs mois, à une stigmatisation des retraité·e·s et à des tentatives d’opposition entre les générations.

Les retraité·e·s seraient des privilégié·e·s car bénéficiant de pensions de retraite supérieures au SMIC. C’est vite oublier que, pour 60 % d’entre elles et eux, leur pension est inférieure au SMIC, et pour 31 % inférieure à 1 000 € (dont 74 % sont des femmes).

Il leur est aussi reproché d’être propriétaires de leur logement pour plus de 70 % d’entre elles et eux. C’est souvent le résultat d’années de sacrifices pour acquérir une maison ou un appartement. Être propriétaire de son logement ne signifie nullement être à l’abri de difficultés en termes d’entretien, de chauffage ou de choix budgétaire.

Aujourd’hui, nombre de retraité·e·s sont contraint·e·s de vendre leur logement pour financer leur entrée en EHPAD, sans le faire supporter à leur famille.

Les propositions contenues dans les projets de loi de finances 2026 vont aggraver la situation, déjà précaire, de millions de retraité·e·s, notamment dans l’accès aux soins, avec un risque accru de renoncement à se soigner.

Plus de 700 000 retraité·e·s ne peuvent, aujourd’hui, financer une complémentaire santé. L’augmentation de la contribution des complémentaires santé, inscrite dans le PLFSS 2026, va nécessairement les conduire à augmenter leur cotisation, et donc exclure encore plus de retraité·e·s du système, car n’ayant pas les moyens de payer.

Dans vos projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, les hauts revenus et les profits générés par les entreprises sont épargnés. Il n’est pas prévu de remettre en cause les dizaines de milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, ni de conditionner les centaines de milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises. Ce sont pourtant bien ces dispositifs qui privent notre système de protection sociale des ressources nécessaires pour répondre aux besoins grandissants de la population.

L’UCR-CGT a lancé, depuis plusieurs mois, une campagne revendicative pour exiger un autre financement de notre système de protection sociale, basé sur la cotisation sociale.