Le PCF censurera Lecornu et se prépare à la dissolution (La Marseillaise)

La direction communiste, réunie samedi 11 octobre, a adopté à 88% une résolution appelant à construire « l’alternative pour le progrès et la paix ».

Pour les communistes, la censure est une évidence après la reconduite de Sébastien Lecornu à Matignon en dépit de son échec et de celui de ses prédécesseurs. « Nous censurerons, nous appelons à retourner aux urnes », a indiqué Fabien Roussel, secrétaire national, en ouverture du conseil national du PCF, qui se tenait à Paris, ce samedi. Pour le dirigeant communiste, il faut prendre la mesure du « dégoût de la politique », provoqué par l’attitude du président de la République, dont une majorité de Français souhaite le départ.

Les communistes ne doutent pas qu’une dissolution interviendra rapidement, peut-être d’ici vendredi prochain, car si le chef de l’État et son Premier ministre veulent à tout prix présenter le projet de budget ce lundi, c’est pour permettre à un texte d’austérité d’être lancé dans les délais constitutionnels et de servir de base de discussion, quelle que soit la suite des événements.

Périmètre du rassemblement

Au regard de la dislocation du socle commun et de l’inflexibilité présidentielle, la direction communiste table sur l’hypothèse de l’adoption d’une motion de censure dans la semaine suivie d’une dissolution. Dans cette optique, Fabien Roussel liste trois objectifs : « empêcher l’extrême droite de l’emporter, faire gagner la gauche et renforcer le PCF partout en France comme à l’Assemblée nationale ».

Dans la discussion, la question du périmètre du rassemblement a été posée, certains intervenants souhaitant renouer avec le périmètre du Nouveau front populaire, d’autres rappelant qu’il n’avait pas permis d’être majoritaires et que le PCF ne s’était vu attribuer qu’une cinquantaine de circonscriptions. Des limites qui avaient été pointées lors d’une conférence nationale du PCF après les dernières législatives.

Stéphane Peu, président communiste du groupe GDR a indiqué : « le groupe m’a donné explicitement mandat : aller partout où se discutent les conditions d’une alternative progressiste sans se substituer à la responsabilité exclusive du parti qui est de négocier un accord électoral. » Son homologue du Sénat, Cécile Cukierman, a fait part de son scepticisme sur un accord « à quatre, car dans les quatre, il y en a deux qui n’en veulent pas : le PS et la FI ».

Dans une résolution adoptée par 86 voix pour, 12 contre et 7 abstentions, les communistes lancent « un appel aux travailleurs et travailleuses, aux forces syndicales et associatives du pays et à toutes les forces de gauche, à débattre des propositions de rupture que nous portons, à s’unir pour obtenir le changement de politique tant attendu et pour battre la droite et l’extrême droite. » Le texte souligne aussi l’importance des municipales « pour protéger les habitants et développer les services publics locaux ».

Léo Purguette (La Marseillaise, le 13 octobre 2025)

Conseil national du 6 septembre 2025

Le Conseil national avait deux points à son ordre du jour : premièrement, la situation politique, la rentrée sociale et la préparation des échéances électorales ; deuxièmement l’adoption du cahier thématique formalisant nos propositions pour la Sécurité sociale à l’occasion de son 80e anniversaire.

Le premier point a débouché sur l’adoption d’une résolution caractérisant la crise actuelle, à la veille de la chute du Premier ministre, marquée par le coût exorbitant du capital et le besoin d’intervention des travailleurs et des travailleuses, la nécessité de faire grandir le mouvement social, notamment à l’occasion de la journée de grèves et de manifestations du 18 septembre.

C’est la condition indispensable pour résister aux plans d’austérité et pour rassembler autour d’un pacte d’avenir pour la France et gagner le développement de l’emploi, de la formation, le renouveau industriel et agricole, le développement des services publics, de la transition écologique et une politique de paix.

Le second point a permis d’échanger autour du projet de Sécurité sociale dont le pays a besoin conjuguant nouvelle ambition pour les différentes branches de la Sécu, impératif démocratique et nouvelles propositions de financement et s’est conclu par l’adoption du cahier thématique, quatrième cahier qui voit le jour après ceux consacrés à la mobilité, au handicap et au logement !

Les rapports et documents adoptés

Le rapport de Fabien Roussel

Résolution face à l’offensive du capital, luttons et rassemblons autour d’un pacte d’avenir pour la France
Résultat du vote : 67 Pour / 0 Contre / 1 Abs.

Les cahiers thématiques des Jours heureux : Sécurité sociale
Résultat du vote : 68 Pour / 0 Contre / 0 Abs.

Relevé des interventions transmises

Le PCF refusera tout budget de recul social

Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation et au rassemblement autour d’un « pacte d’avenir pour la France » pour préparer l’après-Bayrou. Un congrès se tiendra les 3, 4 et 5 juillet 2026.

Alors que le gouvernement Bayrou devrait tomber ce lundi, la direction communiste se réunissait samedi place du Colonel Fabien. À l’ordre du jour : les initiatives à prendre dans cette période d’instabilité politique, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, mais aussi l’adoption d’un cahier thématique sur la Sécurité sociale du XXIe siècle, 80 ans après sa création.

Dans son introduction, Fabien Roussel ne retient pas ses coups contre le gouvernement Bayrou et son budget qu’il qualifie de « déclaration de guerre sociale ». Les députés communistes et leurs partenaires d’Outre-mer voteront donc contre la confiance demandée par l’hôte actuel de Matignon.

« Nous n’accepterons aucune ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, aucun compromis sur ce sujet. Pas touche à la santé, aux salaires, aux pensions, aux allocations », affirme le secrétaire national du PCF avant de prévenir : « Nous sommes prêts à voter une nouvelle censure, à faire tomber un nouveau gouvernement s’il s’entête à taper sur les Français et donc nous sommes prêts à une nouvelle dissolution même si nous ne souhaitons pas qu’il y en ait une. »

Pacte d’avenir pour la France

Décidé à « travailler sur un budget alternatif », il rappelle, à la veille des mobilisations des 10 et 18 septembre, que « l’ADN du PCF est d’être une force au service du monde du travail et des rassemblements les plus efficaces ».

Dans la discussion, Pierre Lacaze, responsable national en charge des élections, souligne la nécessité pour les communistes d’être prêts à des candidatures dans l’ensemble des circonscriptions législatives, tout en recherchant un accord avec les autres forces de gauche. « Nous ne voulons plus d’un accord réduit à 50 circonscriptions qui ne tienne pas compte de notre implantation et de nos combats », avait insisté avant lui, Fabien Roussel.

Dans la résolution finale, adoptée par 67 voix pour et une abstention, le PCF « met en débat un pacte d’avenir pour la France avec un plan de dépenses publiques, de formation, d’embauches et d’investissement à 500 milliards d’euros pour les cinq prochaines années grâce à un fonds d’avances alimenté par le pôle public bancaire existant », tout en « remettant à plat les 211 millions d’euros d’aides publiques aux entreprises selon des critères sociaux et environnementaux et de nouveaux pouvoirs des salariés ».

Le texte appelle tous les communistes « à organiser partout, avec nos concitoyens et concitoyennes, les forces syndicales et associatives et les forces politiques de gauche, le débat sur la politique du pouvoir, l’alternative à y opposer » mais aussi à amplifier la préparation des élections municipales et les mobilisations pour la paix.

Par ailleurs, la direction communiste donne rendez-vous « aux salariés, à toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens » à la Fête de l’Humanité les 12, 13 et 14 septembre et fixe la date du prochain congrès national du PCF les 3, 4 et 5 juillet 2026.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 8 septembre 2025)

« Des salaires inférieurs de 18 % à la moyenne nationale » dans les P.-O. (L’Indep)

Ce mercredi 3 septembre 2025, lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt les indicateurs sociaux « alarmants » que présentent les Pyrénées-Orientales. Et défendu dans la foulée les 10 propositions que la formation politique met sur la table au niveau national pour redresser le pays.

Le constat est sans appel. Et traduit les difficultés que rencontrent de nombreux habitants des Pyrénées-Orientales. Un taux de chômage de 12%, « Supérieur de 5 points à la moyenne nationale », des salaires « inférieurs de 18 % à cette même moyenne », 25.000 personnes au RSA… Lors de sa conférence de presse de rentrée, la fédération départementale du Parti communiste a pointé du doigt « des indicateurs sociaux alarmants ». « Et en parallèle, la construction de logements sociaux décroît, alors que la population augmente deux fois plus vite qu’au niveau national », déplore l’un des porte-parole de la fédération, Michel Coronas. « Face à cela, l’accent est mis sur des projets qui tournent autour de l’immobilier de rapport (investissement locatif, NDLR) ou du tourisme de luxe et confortent une économie de paillettes avec des emplois saisonniers, mal payés et précaires. »

Le ton est donné. Et les doléances ne s’arrêtent pas là. Manque d’enseignants, agriculture en péril, ligne ferroviaire à l’arrêt depuis plus d’un an entre Perpignan et Villefranche. : aux yeux des responsables locaux du PC, la situation est critique. « Et le plan d’économie de paix. 44 milliards annoncé par Bayrou ne ferait qu’aggraver la situation », s’énerve Michel Coronas. « On nous dit qu’il n’y a pas d’autre choix, mais rien n’est plus faux. La production de richesses n’a pas diminué. Elle est juste accaparée par une minorité. »

En cette rentrée, le PC a donc décidé de prendre le contre-pied. En mettant sur la table, au niveau national, 10 propositions pour favoriser entre autres le travail, le renouveau industriel, la transition écologique et la paix. « Ce ne sont pas les restrictions budgétaires qui vont sauver le pays, mais la dépense publique », estime l’une des cosecrétaires de la fédération, Marie-Françoise Sanchez. « Nous sommes dans la même logique qui a produit les grands services publics et engendré un développement formidable de la France après la Seconde Guerre mondiale. »

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 septembre 2025