Zohran Mamdani, le nouveau visage de l’Amérique anti-Trump (L’Indep)

Les candidats démocrates ont remporté mardi soir les trois premiers scrutins majeurs organisés depuis que le républicain Donald Trump est revenu à la Maison Blanche en janvier dernier, redonnant du souffle à un parti en difficulté depuis son revers électoral de l’an dernier et alors que se profilent les élections de mi-mandat au Congrès (midterms) l’an prochain.

Le socialiste Zohran Mamdani est élu maire de New York, concrétisant une ascension politique fulgurante qui a fait de lui l’une des personnalités les plus éminentes du Parti démocrate, tandis qu’Abigail Spanberger et Mikie Shemill ont nettement remporté les élections pour les postes de gouverneur en Virginie et dans le New Jersey.

Un test crucial

Ces trois élections étaient considérées comme un premier indicateur de l’état d’esprit de la population américaine après neuf mois de présidence tumultueuse de Donald Trump. Elles constituaient également l’occasion pour les démocrates d’évaluer différentes stratégies de campagne, alors que le parti peine à se remettre de sa défaite lors de la présidentielle de novembre 2024. Les scrutins de mardi se sont tenus, cependant, dans des régions qui penchent plutôt à gauche.

Mais, alors que nombre d’électeurs démocrates appellent au renouvellement du parti, les trois candidats victorieux pourraient le redynamiser et susciter une nouvelle vague d’engouement. Ils ont pour point commun d’avoir mis l’accent durant la campagne sur les problèmes économiques – en particulier le coût de la vie. Si Abigail Spanberger et Mikie Sherrill font partie de l’aile modérée du Parti démocrate, Zohran Mamdani s’est distingué en se décrivant comme un progressiste décomplexé dans la lignée du sénateur Bernie Sanders et de l’élue Alexandria Ocasio-Cortez.

Durant la campagne, Zohran Mandani a appelé à relever les impôts versés par les grandes entreprises et les plus fortunés afin de financer des politiques ambitieuses, comme le gel des loyers pour près d’un million d’appartements new-yorkais ou encore la gratuité des transports en bus dans la ville. À Wall Street, des patrons ont exprimé leur préoccupation à l’idée de voir un socialiste à la tête de la capitale mondiale de la finance. Donald Trump l’a décrit à tort comme un « communiste » et avait apporté lundi soir son soutien à son rival Andrew Cuomo, reitérant sa menace de réduire les fonds fédéraux alloués à New York, sa ville natale, si Zohran Mamdani gagnait le scrutin.

L’Indépendant, le 6 novembre 2025