Le billet de Jean-Michel Galano. Des vilains mots pour désigner de grandes et belles choses

« La France, championne du monde des prélèvements obligatoires …» ; « Les Français ont la gueule de bois pour avoir abusé de la dépense publique… »« Il faut baisser le coût du travail… » Ces mensonges, assénés en boucle à longueur d’antenne, finissent par entrer dans les êtes. C’est là qu’il faut tenir bon et rappeler un certain certain nombre de faits.

Sous le nom de « prélèvements obligatoires », à savoir la différence sur le bulletin de paie entre le salaire brut et le salaire net, il y a le financement de la sécurité sociale et des services publics. Ceux qui veulent comme le RN par exemple en finir avec ces « prélèvements obligatoires » doivent assumer le fait qu’ils veulent tout privatiser ; éducation, hôpital, justice, retraites, sécurité, tout ! C’est l’honneur de la France d’avoir cet élément de communisme, si précieux et si menacé : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Et il n’est pas anodin de constater que dans le projet de budget actuellement débattu, le gouvernement cherche à pénaliser les plus modestes avec le doublement des franchises médicales et le reste à charge plutôt que d’aller chercher les recettes nécessaires chez ceux qui engrangent des dividendes faramineux. « Prélèvements obligatoires » et « dépense publique », ce sont les vilains noms donnés par la droite et les puissances d’argent à la solidarité nationale.

S’agissant du « coût du travail »… Parler de « coût » à propos du travail, c’est exactement comme si l’on disait qui la santé est une maladie. Le travail produit de la richesse, il ajoute de la valeur aux choses, il crée en outre un tissu social, permet de satisfaire des besoins humains, et quand il n’est pas normé par des impératifs de profit, d’embellir et de protéger la nature tout en développement les potentialités humaines. Ce qui a un coût, ce n’est pas le travail, c’est l’achat de la force et des moyens de travail, investissement rapidement compensé par la production de richesses, sans compter le fait que le salarié fait l’avance de son travail avant de recevoir son salaire.

Par contre, ce qui coûte aux entreprises, ce sont les frais bancaires, les profits non réinvestis, les taux d’intérêt et le renchérissement du crédit. C’est ce que les communistes appellent « le cancer financier », qui explique à la fois que des entreprises saines soient contraintes de déposer le bilan et que des salariés se retrouvent au chômage, qui , lui, coûte très cher à la communauté nationale.

Jean-Michel Galano

Le billet de Jean-Michel Galano. Les communistes contre la starisation de la vie politique

Ainsi donc, Rachida Dati a fini par obtenir de François Bayrou, alors Premier Ministre, une modification de la loi dite « PLM » qui laissait dans les trois plus grands villes de France l’élection du maire entre les mains du conseil municipal. Cette loi avait permis que dans ces trois villes le débat politique sur les enjeux municipaux soit au premier plan. Elle avait du même coup favorisé l’accession aux responsabilités de personnalités locales liées au milieu associatif. Rachida Dati, créature médiatique s’il en est, cherche à se faire élire maire non pas sur un programme, mais sur son aura et sa supposée popularité. Pour nous les communistes, nous considérons, et nous l’avons montré y compris localement, qu’à tous les échelons de la vie politique la question déterminante ne doit pas être la question « qui ? » mais la question « quoi ». Les soi-disantes figures charismatiques, les personnages providentiels, tout cela relève d’une conception archaïque de la politique. Je veux bien qu’au Moyen-Age on ait eu le souci de ne pas mettre la charrue devant les bœufs, mais justement nous sommes au XXI° siècle et le monde, y compris le monde agricole, a bien changé. C’est le programme qui doit venir en premier, et non pas les ambitions ou les prétentions personnelles. A quelque niveau que ce soit, l’étalage des égos est une survivance choquante, qui atteste un profond mépris de l’opinion publique. Et celle-ci, en général, ne s’y trompe pas.

Jean-Michel Galano