Communiqué de presse de l’intersyndicale CGT 66, FSU 66 et solidaires 66 suite au Thing tank organisé par FO 66

L’intersyndicale CGT, FSU et solidaires des Pyrénées-Orientales tient à réagir à l’article paru dans vos colonnes concernant le Thing tank lancé par le secrétaire général de FO.

Depuis 3 ans, nos organisations syndicales appellent à la mobilisation les travailleurs et les travailleuses du département pour l’emploi, l’augmentation des salaires et pensions de retraites, l’égalité professionnelle, le développement des services publics et l’abrogation de la reforme injuste et injustifiée des retraites.

À l’heure où le gouvernement avec l’appui du Medef et des grandes entreprises du pays, tente d’imposer l’un des budgets austéritaires les plus violent de l’histoire, l’intersyndicale CGT 66, FSU 66 et Solidaires 66 réaffirme la nécessité d’unir l’ensemble du monde du travail et les organisations syndicales qui le représente pour porter un projet de société en rupture avec les politiques libérales actuelles.

Les Pyrénées-Orientales, 2ème département le plus pauvre de France après la Seine-Saint-Denis, a besoin d’un plan de relance initié par l’état et décliné localement avec pour objectif le développement des service publics et les emplois nécessaires à sa réalisation.

Sur notre département, 5.000 emplois pourraient être créé dans les secteurs de la santé, de l’action sociale, de l’éducation, la recherche, de l’énergie ou des transports… ce qui réduirait considérablement le chômage et la précarité.

Pour nos organisations, le développement des services publics est indispensable et moteur du développement économique et industrielle.

La réduction du temps de travail et l’abrogation de la réforme des retraites 2023 sont aussi des leviers indispensables pour l’emploi sur le département et l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Alors que l’Assemblée nationale a rejeté la taxation du patrimoine des milliardaires (dite taxe Zucman) et les mesures visant à remettre en cause une partie des 211 milliards d’aides publiques dont bénéficient les entreprises chaque année sans condition ni contrepartie, nos organisations syndicales s’insurgent du choix, hautement symbolique et contestable, du lieu de la réunion.

L’École 42 de Perpignan, crée par Xavier Niel, milliardaire français, beau-fils de Bernard Arnault (7ème fortune mondiale), déjà condamné à 2 ans avec sursis pour recel d’abus et de biens sociaux. Une École privée, hors contrat, qui bénéficie de 10 % de fonds publics et qui prône « pas de cours, pas de prof, pas de classe » alors que nos organisations syndicales défendent une école publique pour toutes et tous, plus de professeurs et plus de moyens.

Pour nos organisations syndicales, l’urgence n’est donc pas à la création d’une association « Think progress PO » en partenariat avec les organisations patronales, le Medef et la CCI, l’urgence est à la défense des travailleurs et des travailleuses, des jeunes, des retraités et des plus fragiles de notre pays et de notre département.

L’intersyndicales CGT 66, FSU 66 et solidaires 66 réaffirme plus que jamais que c’est par la mobilisation dans la rue et sur les lieux de travail et la grève dans les administrations et les entreprises qu’il faut maintenir la pression afin de gagner de vraies mesures de justice sociale.

Dans l’attente que vous diffusiez ce communique de presse.

L’intersyndicale CGT 66, FSU 66 et Solidaires 66

25 novembre 2025 : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Au travail aussi, il faut des actes et des moyens !

Les violences faites aux femmes au travail sont massives. Ainsi elles touchent les femmes de toutes professions, du secteur privé comme public et de toutes catégories socioprofessionnelles.

Le 20 octobre 2025, dans un communiqué, l’intersyndicale a alerté sur la profondeur de la colère sociale. Le budget à l’étude n’apporte aucune réponse à la hauteur et fait peser l’essentiel des efforts sur le monde du travail. Nos organisations syndicales demandent un budget de justice sociale et fiscale qui prend en compte l’objectif d’égalité salariale femmes/hommes. La lutte contre les violences faites aux femmes implique de se doter d’un plan global interministériel adossé à des moyens pour prévenir et traiter rigoureusement les violences sexistes et sexuelles. Dans ce cadre, les services publics – en particulier ceux de la santé, la justice, la police, l’éducation – doivent être renforcés et bénéficier d’un budget à la hauteur des enjeux que représente l’éradication de ces violences.

Aujourd’hui encore : 9 % des viols ou tentatives de viols ont lieu au travail, 30 % des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail et 70 % de ces victimes de violences au travail déclarent n’en avoir jamais parlé à leur employeur. Pour celles qui parlent, c’est souvent la double peine : 40 % estiment que la situation s’est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée voire un licenciement.

De trop nombreux employeurs, qu’ils soient publics ou privés, ne respectent pas leurs obligations relatives à la santé et sécurité des travailleuses et des travailleurs en matière de prévention, de protection des victimes et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Les budgets alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes sont encore trop faibles, mal répartis et imparfaitement évalués comme l’indique le rapport sénatorial d’information déposé le 2 juillet 2025 sur « l’évolution du financement de la lutte contre les violences faites aux femmes ».

Le delta est énorme entre les budgets dépensés de 171,6 millions d’euros et ceux nécessaires pour répondre aux besoins estimés à 3,1 milliards d’euros selon la fondation des femmes.

Ainsi dans le domaine du travail, il est urgent de franchir de nouvelles étapes en matière de prévention, d’obligations et de sanctions pour lutter contre ces violences et renforcer la protection des victimes. Le lieu de travail doit pouvoir être une ressource pour la lutte contre les violences conjugales et intra-familiales, par la mise en œuvre de mesures spécifiques et la prise en charge, par le service social du travail de l’entreprise, de l’accompagnement de la victime.

  • La France doit s’aligner sur les meilleures législations européennes, en transposant notamment dans les meilleurs délais la directive 2024/1385 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Elle doit aller au bout de ses engagements et des concertations doivent être rapidement ouvertes pour intégrer ces nouvelles obligations et de nouveaux dispositifs dans la loi :
  • Faire un bilan rigoureux des mesures de 2018 et identifier les nouvelles dispositions à adopter ;
  • Construire un baromètre annuel sous l’égide du Haut Conseil à l’Égalité pour évaluer le ressenti des travailleuses sur les violences sexistes et sexuelles au travail, dans le secteur privé comme dans les fonctions publiques ;
  • La mise en place de sanctions dissuasives pour toutes les entreprises et établissements qui n’ont pas de plan de prévention des violences sexistes et sexuelles et de dispositif de signalement ;
  • Des droits pour protéger les victimes de violences conjugales, conformément à la convention 190 et la recommandation 206 de l’OIT : abrogation des jours de carence en cas d’arrêt maladie et de la décote salariale de 10 % pour les agentes de la fonction publique, interdiction de licenciement, droit à absences rémunérées pour faire ses démarches, droit à la mobilité géographique et fonctionnelle ;
  • L’obligation de formation des personnels des ressources humaines, personnels encadrants, élu·es dans les instances représentatives du personnel (comité sociaux CSE / CSA…) ;
  • Des moyens pour que les référent∙es harcèlement sexuel/agissement sexiste des CSE et les élues VDHA (violence, discrimination, harcèlement, agissement sexiste) puissent jouer leur rôle syndical : prérogatives clairement définies, temps de délégation, formations… ;
  • L’obligation annuelle d’une campagne de sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles auprès de l’ensemble des salarié∙es sur leur temps et lieu de travail ;
  • L’obligation de mise en place de dispositifs de prévention spécifiques pour les travailleuses et travailleurs les plus vulnérables et notamment les jeunes, les précaires, les apprenties, les personnes LGBTQI+, les travailleuses de nuit ou en milieu non mixte… ;
  • Des droits pour que les victimes de violences sexistes et sexuelles travaillant dans des entreprises sans représentant∙e du personnel puissent être défendues et accompagnées par un syndicat face à leur employeur ;
  • Un accès aux soins garanti avec le remboursement à 100 % des consultations en psycho-traumatologie pour les victimes ;
  • La mise en œuvre partout et sans délai du programme EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle, et Sexuelle ) dans les écoles et les établissements, avec le recrutement de personnel médico-sociaux à hauteur des besoins.

Les violences sexistes et sexuelles au travail ne sont pas une fatalité

Transformer le travail, c’est transformer la société tout entière !

Le 2 décembre toutes et tous mobilisé·es contre l’austérité et pour nos salaires

Par notre mobilisation depuis le mois de septembre nous avons obtenu l’abandon du vol de 2 jours fériés et le décalage de la réforme des retraites, première brèche en vue de son abrogation. Le Premier ministre a aussi été contraint de s’engager à ne pas utiliser le 49-3.

Cependant, les premières semaines de débat parlementaire démontrent que sans la mobilisation du monde du travail ce budget aura des conséquences catastrophiques pour les travailleurs et les travailleuses, pour nos services publics et pour l’avenir de notre pays.

Rien n’est encore joué, car le débat budgétaire durera jusqu’à mi-décembre. C’est le moment d’amplifier nos mobilisations de la rentrée pour mettre la pression pour obtenir la justice sociale, fiscale et environnementale dans ce budget. Nous voulons enterrer définitivement toutes ces régressions, gagner l’abrogation de la réforme des retraites, et obtenir les moyens nécessaires pour nos services publics !

Des régressions nombreuses et graves que nous avions dénoncées dans le budget Bayrou

demeurent et notamment :

  • La suppression de 3 000 postes dans la Fonction publique et notamment dans l’Éducation nationale, à France Travail, aux Finances publiques, dans les organismes de Sécurité sociale…
  • Le gel du salaire des agent.es de la Fonction publique qui a déjà baissé depuis vingt ans de 23 % en euros constants !
  • La baisse des moyens des services publics notamment des universités, des collectivités territoriales, de la culture, de la santé, de l’action sociale, ainsi que la baisse des dotations aux associations…
  • La taxation des malades avec le doublement des franchises médicales qui pourraient atteindre 350€ par personne, l’augmentation des frais de complémentaire et l’explosion des dépassements d’honoraires.
  • La limitation à 15 jours des arrêts maladie et à 4 mois des arrêts en accidents du travail / maladies professionnelles (ATMP).
  • L’année blanche et le gel des pensions de retraites jusqu’en 2030, ainsi que de toutes les prestations sociales (APL, allocations familiales, bourses étudiantes, AAH, RSA…). Sous la pression, le premier ministre s’est engagé à y renoncer mais nous n’avons aucune garantie solide à ce stade.
  • La baisse du budget des hôpitaux et des Ehpad alors qu’ils sont déjà contraints de fermer de nombreux lits.

Alors que les féminicides continuent d’augmenter, aucun budget digne de ce nom n’est alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes et les associations qui prennent en charge les victimes de violences voient leurs ressources diminuer.

Aucune réelle mesure de justice fiscale n’a été adoptée. Avec le soutien de l’extrême droite, l’Assemblée nationale a rejeté la taxation du patrimoine des milliardaires (taxe Zucman) et les mesures visant à remettre en cause une partie des 211 milliards d’aides publiques dont bénéficient les entreprises chaque année sans condition ni contrepartie.

Dans le même temps, alors que les bénéfices des entreprises du CAC 40 atteignent des records, le patronat veut imposer le gel des pensions et des salaires et multiplie les licenciements. Il a bloqué l’augmentation des retraites complémentaires des salarié·es du privé (Agirc-Arrco) et s’oppose à toutes les augmentations de salaires dans les entreprises.

Nous appelons donc l’ensemble des jeunes, des salarié·es, des retraité·es et des privé·es d’emploi à se mobiliser par la grève et la manifestation le 2 décembre prochain partout en France.

Le 2 décembre et après, c’est le moment où tout va se jouer. Partout, organisons des assemblées générales pour décider des revendications à porter sur chacun de nos lieux de travail à commencer par les augmentations de salaires.

Partout mettons en débat la construction de la mobilisation, la grève et ses suites ! Faisons

converger les mobilisations sectorielles !

Cet appel est une initiative qui vise à s’élargir.

Partout, dans les professions, sur les lieux de travail et dans les territoires organisons les intersyndicales les plus larges possibles. Associations, acteur·rices de la culture, du logement, de l’action sociale, collectivités territoriales, jeunes, organisations environnementales, féministes… nous appelons toutes celles et ceux qui sont frontalement attaqué.es par ce budget à nous rejoindre pour construire la mobilisation du 2 décembre.

La porte est ouverte à toutes celles et ceux qui souhaiteront se joindre à cet appel pour gagner enfin la justice sociale, fiscale et environnementale !

Le 06 novembre 2025

6 novembre : Intervention que Catherine Tran-Phung Cau, secrétaire générale de l’UCR-CG, lors de la manifestation parisienne au nom des 7 organisations appelantes

Bonjour les Camarades,

C’est au nom des organisations syndicales et associatives des retraité·es CGT, FSU, CFE-CGC, FP-FGR, Solidaires, LSR et Ensemble que j’interviens.

Nous sommes des milliers de retraité·es mobilisé·es et rassemblé·es, dans plus de 100 rassemblements et manifestations dans tout le pays pour nos revendications :

  • La revalorisation de 10 % toutes les pensions de bases et complémentaires ;
  • Des mesures pour les petites retraites ;
  • L’indexation des pensions sur l’évolution des salaires ;
  • Le droit à la santé et à l’accès aux soins pour toutes et tous ;
  • Le retour de la retraite à 60 ans avec des départs anticipés pour les métiers pénibles ;
  • Le maintien de l’abattement fiscal de 10%.

Camarades !

Nous ne sommes pas seul·es dans l’action car dans de nombreux départements et en région parisienne, les syndicats de salarié·es ont appelé à converger avec les retraité·es en présence des secrétaires générales des confédérations de la CGT, de Solidaire et de la FSU.

Au nom de nos organisations, nous tenons à les remercier d’être en convergence avec nous parce que ce budget des horreurs 2026 touche également les salarié·es et leurs familles (APL, modification des allocations familiales …) pour ne citer que celles-ci.

Les 1ers ministres se succèdent mais la politique reste la même. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2026 version LECORNU II, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale est un copier/coller de celui de F. Bayrou du 15 juillet 2025. Seul le maintien des deux jours fériés et la suspension de la réforme des retraites reportée en 2028, une vaste fumisterie. Ce sont les retraité·es qui vont la payer…0,4% et 0,9% de gel supplémentaire car elle maintient le départ à la retraite à 64 ans et sert de monnaie d’échange pour faire voter le budget 2026 et l’application de la réforme actuelle pour celles et ceux qui partent maintenant à la retraite.

Son coût est estimé à 400 millions d’euros pour 2026 et 1,8 milliards d’euros en 2027. Sommes qu’il faudra compenser par des économies afin que la dette ne dépasse pas les 4,9% du PIB.

Pour nous, nous sommes toujours pour l’abrogation de cette réforme.

Mêmes recettes, mêmes effets. Les retraité·es demeurent au cœur des attaques.

Partant du principe que les retraité·es ont un niveau de vie élevé, que leur taux d’épargne progresse, que les pensions ont fortement augmenté entre 2021 et 2025, ce sont à elles et eux de fournir des efforts pour amoindrir le déficit de la sécurité sociale :

  • Pas de revalorisation des pensions du régime général en 2026 = une année blanche pour 2026 ;
  • Revalorisation de 0,9 point en dessous de l’inflation en 2027 et 0,4 point en dessous de l’inflation de 2028 à 2030 ;
  • Suppression de l’abattement fiscal de 10% pour un abattement forfaitaire de 2 000 euros.

Ces mesures s’ajoutent au gel de la retraite complémentaire AGIRC ARRCO imposé par le Medef qui préfère prendre des actions des sociétés Thales, Airbus, Safran pour un total de 3 milliards d’euros pour contribuer à l’effort de l’industrie d’armement du pays du pays et maintenir un taux de réserve de l’AGIRC ARRCO de 108 milliards d’euros.

Au-delà du gel des pensions en 2026, ce sont l’ensemble des prestations sociales qui ne seront pas revalorisées ainsi que le barème des impôts. Les conséquences vont être dramatiques pour certain·es retraité·es qui vont devenir imposables et donc perdre certaines aides réservées aux ménages non imposables.

La santé des retraité·es est mise en péril avec ce projet de loi pour une économie de 7 milliards d’euros.

Le gouvernement souhaite doubler le montant des franchises médicales ainsi que le plafond annuel de 50 € à 100 €.

Également, Il remet aussi en cause le statut Affection Longue Durée (ALD) en le recentrant uniquement sur des pathologies nécessitant des soins importants. La prise en charge des cures devrait diminuer.

Autant de mesures qui vont contraindre nombre de retraité·es à faire des choix dans leur vie quotidienne avant d’engager des soins ou un suivi médical.

À nouveau, ce projet de budget effectue un transfert de prestations de la sécurité sociale vers les complémentaires santé qui sont appelées à verser une contribution supplémentaire d’un milliard d’euros. Contribution qui sera automatiquement répercutée sur les assuré·es (nous avons aujourd’hui des camarades qui ont reçu leur tarif 2026 avec pour certain·es une augmentation de 6%).

Ce sont déjà 700 000 retraité·es qui n’ont pas de complémentaires santé et le nombre va obligatoirement augmenter.

Alors que le vieillissement de la population est un fait avéré, que la prise en charge de la perte d’autonomie est un défi à relever dès maintenant, aucune mesure d’ampleur n’est inscrite dans ce projet de loi. Les personnes âgées en perte d’autonomie sont encore les grandes oubliées du gouvernement.

Mais rassurons-nous, le gouvernement a décidé de simplifier le cumul emploi-retraite pour permettre aux retraité·es de travailler et ainsi améliorer leur revenu !

Ce projet de loi 2026 constitue une attaque sans précédent contre notre sécurité sociale, contre les droits des retraité·es.

Les plus hauts revenus, les entreprises sont à nouveau épargnées et pourront continuer à bénéficier de niches fiscales très avantageuses, à verser des dividendes aux actionnaires, à être exonérés de cotisations sociales et à bénéficier d’aides publiques sans contreparties.

De plus, le gouvernement LECORNU envisage d’ouvrir des discussions sur l’avenir même de notre sécurité sociale, son financement mais aussi de remettre le sujet des retraites à la table des négociations.

Oui, il est possible de financer une sécurité sociale répondant aux besoins de la population en termes de niveau de retraite, de prise en charge de la maladie, de la perte d’autonomie, …

C’est une question de choix politique :

  • 88 milliards d’euros, c’est le montant des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises ;
  • 211 milliards d’euros, c’est l’ensemble des aides publiques accordées aux entreprises ;
  • 80 milliards d’euros par an dans les paradis fiscaux.

Des sommes qui permettraient largement de couvrir l’ensemble des dépenses actuelles de la sécurité sociale, de développer l’hôpital public, de créer des centres de santé public et de développer nos services publics (écoles, transports, logements…) permettant de répondre à l’ensemble de la population et d’assurer un niveau de retraite décent et de partir à la retraite à 60 ans.

Mais notre intervention s’adresse aussi par une lettre ouverte au Patronat, au président du Medef et aux représentant·es du monde économique.

Nous, ancien·nes salarié·e·s, ouvrier·e·s, employé·e·s, cadres, artisan·e·s, commerçant·es, et agent·es publics avons contribué à la richesse de la France et des entreprises quelques soient leurs tailles. Pourtant, aujourd’hui, nous sommes nombreu·ses·x à vivre avec des pensions insuffisantes, souvent indignes, dans un contexte d’inflation qui ne cesse de rogner notre quotidien.

Cette situation n’est pas le fruit du hasard, elle est le fruit d’un modèle économique qui a longtemps privilégié la compression salariale au nom de la compétitivité.

Elle est le résultat de décennies de politiques salariales qui ont maintenu des millions de travailleur·euse·s à bas salaires. Or de faibles salaires produisent mécaniquement de faibles retraites. Le patronat porte une grande part de responsabilité dans cette paupérisation.Les entreprises ont comprimé les rémunérations, externalisé les emplois, précarisé les carrières. Et aujourd’hui, les conséquences se font sentir jusque dans nos foyers.

Nous dénonçons également la décision récente du patronat de ne revaloriser les pensions AGIRC-ARRCO que de 0,2 point, une proposition jugée inacceptable par les organisations syndicales et finalement rejetée.

En conséquence, il n’y aura aucune revalorisation des retraites complémentaires en novembre, malgré une inflation persistante et des réserves de plus de 108 milliards d’euros.

Nous observons aussi, avec colère, que les entreprises sont exonérées de cotisations sociales et bénéficient chaque année de milliards d’euros d’aides publiques. Pourtant, nombre d’entre elles délocalisent, automatisent et précarisent l’emploi, sans contrepartie sociale réelle. Cette logique contribue à la paupérisation des retraité·es et affaiblit la solidarité intergénérationnelle.

Nous appelons à une revalorisation immédiate des pensions de 10%, à une politique salariale plus juste pour les générations actuelles et futures, et à une prise de responsabilité du patronat dans la crise sociale que traverse notre pays.

Retraité·es, salarié·es et privé·es d’emploi ne baissons pas les bras, nous sommes une force.

Nous appelons les député·es et les sénateur·es à ne pas voter ce budget et compter sur nous pour rendre public les votes à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Montreuil, le 6 novembre 2025

« Je vais être obligé de moins manger, de moins me soigner… » (L’Indep)

Ce jeudi 6 novembre 2025, entre 100 et 150 personnes ont défilé a Perpignan malgré la pluie à l’appel des organisations de retraités. Pour dénoncer les mesures d’austérité du projet de budget qui pourraient faire diminuer le pouvoir d’achat des aînés.

Les fortes pluies de la fin de matinée ont perturbé le cheminement de la manifestation. Le défilé s’est déroulé comme prévu entre le Castillet et le siège du Mouvement des entreprises de France (Medef), mais les trombes d’eau ont ensuite empêché l’ensemble du cortège de poursuivre jusqu’à la préfecture.

Reste que de nombreux retraités ont tout de même bravé le mauvais temps pour faire entendre leurs revendications ce jeudi. Entre 100 et 150 personnes ont pris part à la manifestation, qui avait pour objectif de dénoncer les mesures d’austérité prévues par le projet de budget du Premier ministre Lecornu, qui est en cours de discussion au Parlement. Projet qui, s’il était adopté tel quel, aurait selon les organisations de retraités un impact significatif sur le pouvoir d’achat des aînés.

« J’ai fait le calcul », indique Michel, un retraité de la RATP syndiqué à la CGT et résidant au Soler. « Si on additionne la fin de l’abattement de 10 % pour l’impôt sur le revenu et l’augmentation des mutuelles, pour un foyer comme le mien, cela représente un mois de pension en moins par an. Je vais être obligé de faire des choix, de moins manger, de moins me soigner… »

Antoine, un retraité du bâtiment pianenc, est également remonté. « Ce qu’on entend tous les jours est insupportable », juge-t-il. « L’impôt n’est pas juste en France. Ils veulent faire payer ceux qui n’ont pas les moyens, alors qu’il faudrait prendre l’argent là où il est. Avec toutes les mesures annoncées, je vais perdre 4 ou 5 % de pouvoir d’achat. Je vais être obligé de me priver, même si j’estime avoir une re traite qui tient la route. Alors imaginez ceux qui ont 1 200 euros par mois. »

De plus, les retraités soulignent avoir déjà été mis à contribution ces dernières années. Et nombre d’entre eux confient devoir aussi aider leurs enfants ou petits-enfants, qui sont eux-mêmes en difficulté.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 7 novembre 2025)

Les retraités dans la rue jeudi : « Le budget de Lecornu est pire que celui de Bayrou » (L’Indep)

Ce jeudi 6 novembre, six organisations de retraités des Pyrénées-Orientales appellent a manifester a Perpignan pour s’opposer a plusieurs mesures budgétaires ciblant les aînés. Elles craignent que faute d’accord au Parlement, le projet de budget initial du Premier ministre Lecornu ne soit adopté par ordonnances.

Alors que les discussions autour du projet de budget 2026 pataugent à l’Assemblée nationale, les retraités entendent bien maintenir la pression.

En descendant dans la rue ce jeudi 6 novembre. « Le budget qu’a proposé Lecornu est encore pire que celui de Bayrou », s’insurge le secrétaire de l’union départementale des retraités CGT, Eugène Rios. « Le projet est en cours de négociation au Parlement, mais on ne sait pas trop où ils vont… S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, ça risque de passer avec des ordonnances et on reviendrait à la proposition de budget initiale. » Avec
notamment plusieurs mesures qu’Eugène Rios juge « inacceptables ». Comme la fin de l’abattement de 10% sur l’imposition des revenus des retraités, le gel des pensions pour 2026 et leur sous-indexation jusqu’en 2030.

Chantal Argence, de la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP), est également remontée : « Si on additionne toutes les mesures qui impacteront les retraités, nous devrons donner plus de 2 %, plus que ce que la taxe Zucman prévoit de prendre aux grandes fortunes, alors que dans le département, un tiers des retraités ont moins de 1 000 euros de pension par mois. »

Selon les organisations qui appellent à manifester ce jeudi à Perpignan (rendez-vous à 10 heures au pied du Castillet), les mesures à l’encontre des retraités pourraient par ailleurs se révéler contre-productives. « Il ne faut pas oublier que les retraités consomment », souligne ainsi Eugène Rios. « Si on diminue leur pouvoir d’achat, le produit intérieur brut (PIB) risque de baisser lui aussi. » Les retraités précisent pour conclure que certaines des mesures contre lesquelles ils luttent (doublement des franchises médicales, etc…) impacteraient également les actifs.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 4 novembre 2025)