Lycées professionnels, il y a urgence !

Toutes et tous mobilisé·es, par la grève et les manifestations, le 14 octobre

Les conditions d’études et de travail continuent de se dégrader d’année en année dans les lycées professionnels. Le manque de moyens et les réformes qui s’accumulent empêchent les établissements de remplir correctement leur mission de formation et d’émancipation de la jeunesse. La nouvelle terminale bac pro en est une parfaite illustration.

Le fiasco du parcours différencié dit Y est incontestable : élèves moins bien préparé·es aux examens, établissements complètement désorganisés, absentéisme catastrophique… Malgré le rétablissement de deux semaines de cours, maintenir le principe du parcours différencié sur quatre semaines, ne fera qu’accentuer les mêmes dysfonctionnements au mépris des élèves comme des personnels des lycées professionnels.

Suppressions d’heures de cours, remplacements d’enseignements par des dispositifs peu opérants, affaiblissement des contenus professionnels, les réformes s’empilent, sans qu’aucun état des lieux exhaustif et partagé ne soit jamais réalisé. La transformation des Brevets des métiers d’art au pas de charge pour créer une voie d’orientation spécifique et supprimer une année de formation est une étape supplémentaire dans l’affaiblissement de la formation professionnelle initiale. Si aujourd’hui les lycées professionnels tiennent, c’est uniquement grâce à l’engagement des personnels, malgré les entraves à l’exercice de leur métier et la perte de sens dans leur travail.

Le refus d’ouvrir de nouvelles formations répondant à la demande d’orientation des élèves et de leur famille a pour conséquence des classes surchargées dans plus de la moitié des lycées professionnels. Faute de places, des élèves se voient refuser l’entrée en CAP ou 2de pro.

Nos organisations FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE demandent un changement de cap pour les lycées professionnels avec un véritable dialogue social.

Dès à présent, nos organisations exigent :

  • l’abandon de tout parcours qui se fait au détriment des enseignements (abrogation du parcours personnalisé) ;
  • le rétablissement des examens de bac-pro sur la seconde quinzaine de juin dès cette année ;
  • un plan d’urgence pour les lycées professionnels publics répondant aux besoins des élèves : ouvertures de formations de CAP et bac pro, création des postes nécessaires (PLP, CPE, AESH, AED…), rénovation du bâti scolaire, notamment des ateliers.

Dès maintenant, elles appellent à organiser des réunions d’information syndicale pour faire un état des lieux de la voie professionnelle en cette rentrée, informer les collègues sur la poursuite des contre-réformes et débattre des exigences à revendiquer pour les lycées professionnels.

Pour que ces exigences aboutissent, nos organisations FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE appellent à se mobiliser par la grève et les manifestations le mardi 14 octobre.

Rassemblement devant la SEP Charles Blanc du lycée Picasso à 17h

« Une des institutions les plus importantes de la vie de gens » (L’Indep)

Ce samedi, devant la CPAM de Perpignan, syndicats et militants ont célébré les 80 ans de la Sécurité sociale.

Hier, à l’appel de l’intersyndicale, ils étaient une cinquantaine à s’être réunis devant la Caisse primaire d’assurance maladie des Pyrénées-Orientales, rue des Remparts-Saint-Matthieu à Perpignan. Pour célébrer un anniversaire pas comme les autres : celui des 80 ans de la Sécurité sociale ou Sécu pour les intimes.

Grande conquête sociale de l’après-guerre, créée à l’initiative d’Ambroise Croizat, « la Sécu est une des institutions les plus importantes de la vie de gens » a rappelé Guillaume Sicre de la CGT CPAM « et l’instrument de tous les progrès sociaux ».

« Nous célébrons les 80 ans d’un système qui a été arraché par la lutte et qu’on doit défendre par la lutte car c’est une richesse collective », embrayait Christopher Pereira au nom de Solidaires Et Jérôme Capdevielle, pour Force ouvrière, de pointer le fait que « la Sécurité sociale n’est pas un cadeau, encore moins une charge. C’est un bien commun, un acquis social, un choix de société » qui doit continuer à être « l’amortisseur de toutes les crises, la compagne invisible mais fidèle de nos vies, et le plus beau pilier de notre République sociale ».

« On ne lâche rien »

« Nous devons collectivement la préserver, la protéger et la renforcer pour les générations futures », affirmait l’UNSA par la voix de Jean-François Virama, rappelant que « selon un sondage, près de deux travailleurs sur trois (66 %) estiment que la Sécurité sociale contribue de manière déterminante à la solidarité et à la cohésion nationale. »

Face aux attaques, dont elle est l’objet régulier, notamment dans les récents projets gouvernementaux de budget (hausse des franchises médicales ou baisse de cotisations), dénonçaient les syndicats présents, tous ont affirmé vouloir défendre la vieille dame. Un état d’esprit que résumait la formule de Géraldine Morales pour la FSU : « on ne lâche rien, pour un avenir plus Juste ».

Le cortège s’élançait ensuite en direction de la place de la Victoire, après un petit passage devant le siège du Medef 66.

Nicolas Monnet (L’Indépendant, le 5 octobre 2025)

« Ça tombe sur les plus précaires, les plus fragiles » (L’Indep)

Ce jeudi, la troisième manifestation contre l’austérité budgétaire organisée depuis début septembre a Perpignan a rassemblé entre 1.700 et 3.000 personnes. Les fonctionnaires, en première ligne face à l’austérité budgétaire, étaient notamment bien représentes. Témoignages.

Tout le monde est d’accord sur un point : ce jeudi, les rangs de la manifestation étaient moins fournis que le 18 septembre dernier. Cependant, comme souvent, services de l’État et organisateurs ne sont pas d’accord sur les chiffres. Selon la préfecture, 1.700 personnes étaient mobilisées ce jeudi à Perpignan, alors que l’intersyndicale à l’initiative du mouvement revendique pour sa part 3.000 participants.

Reste que dans le cortège, parti vers 11 heures de la place de Catalogne et arrivé vers 12h30 au pied du Castillet, après un tour de ville via les grands boulevards, de nombreux corps de métiers étaient représentés. Les fonctionnaires, aux premières loges face à l’accentuation de l’austérité budgétaire qui se profile, étaient particulièrement présents.

Cécile, une militante de la CFDT salariée de l’Agence régionale de santé (ARS), a notamment battu le pavé. « On réclame que le budget de l’État soit plus favorable au monde du travail », résume-t-elle. « Là, on nous demande à chaque fois de payer. Ça tombe toujours sur les plus précaires, les plus fragiles. Il y a aussi un enjeu de protection sociale et de maintien des services publics. Dans Il y a un enjeu de protection sociale les hôpitaux, ils ont par exemple besoin de plus de moyens humains pour faire face à l’afflux de patients. »

Géraldine, cégétiste et infirmière à l’hôpital psychiatrique de Thuir, confirme : « Il nous manque une douzaine de médecins et nous n’avons plus assez de lits pour accueillir les patients. On est obligés de faire sortir certains d’entre eux alors qu’ils ne sont pas encore stabilisés… Ce sont les conséquences directes de l’austérité budgétaire. »

Même topo du côté des Finances publiques : « Pour faire des économies, on craint qu’ils suppriment à nouveau des emplois, qu’ils restructurent des services et qu’ils externalisent des missions », liste Franck Humbert, de Solidaires. « Ce qu’on demande, c’est un vrai service public rendu à la population et pour y arriver, il faudrait au contraire embaucher. Nous pensons qu’il y a d’autres solutions pour pourvoir le budget de l’État, comme la taxe Zucman, le retour de l’impôt sur la fortune, la taxation des dividendes ou des bénéfices des grosses entreprises. Nous demandons une véritable redistribution des richesses. »

Et la suite ? Le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle, plaide d’ores et déjà pour prendre le temps de préparer une grosse journée d’action. « II y a un ancrage fort de la classe ouvrière contre cette austérité qu’on tente d’imposer au monde du travail, mais on ne gagnera pas en faisant des journées saute-mouton », estime-t-il. Selon lui, une seule journée de mobilisation massive vaut mieux que trois plus modestes.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 3 octobre 2025)

2 octobre dans les P.-O. : ce que prévoient les syndicats aujourd’hui (L’Indep)

Aujourd’hui, huit syndicats appellent à se mettre en grève et a manifester dans les rues de Perpignan contre l’austérité budgétaire et pour la justice fiscale et sociale (augmentations de salaires, etc.). Le rendez-vous est fixé à 10h30 sur la place de Catalogne.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Ce jeudi 2 octobre, les bus du réseau urbain Sankéo de Perpignan devraient fonctionner à peu près normalement. L’entreprise Keolis, qui gère le service, indique que ses syndicats n’ont pas déposé de préavis de grève, mais que la circulation de certaines lignes devrait tout de même être perturbée dans le courant de la matinée en raison des manifestations prévues.

Cependant, le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, reste positif : « Nous avons à peu près autant de préavis de grève déposés que la semaine dernière. Il y en a notamment à la régie des bus de la région (liO), à la SNCF, à La Poste ou dans le secteur de l’énergie. Après, il est difficile de dire quelle sera l’ampleur de la mobilisation dans chaque secteur. »

Plusieurs cortèges annoncés dans la matinée

Dans l’Éducation, le syndicat FSU-SNUipp prévoit un taux de grévistes de 10 % au niveau national. Soit environ deux fois moins que le 18 septembre. « Qui dit grève, dit journée de salaire retiré. C’est vrai que 15 jours d’intervalle entre deux mobilisations, ça fait court », concède le secrétaire départemental de l’Unsa, Jean-François Virama. « Mais je pense qu’il faut maintenir notre présence et ne pas relâcher la pression. Il n’est plus possible que les efforts reposent toujours sur les mêmes (salariés, retraités, agents publics..) pendant que les grandes fortunes et les hauts revenus sont ménagés. »

En ce qui concerne les actions annoncées pour ce jeudi, les salariés de l’énergie prévoient de se réunir dès 7h30 devant le siège perpignanais d’Enedis (avenue de Prades) et de partir vers 9h30 en cortège jusqu’à la gare. Pour ensuite rallier, en compagnie des cheminots, la place de Catalogne, d’où partira la manifestation interprofessionnelle sur les coups de 10h30. Dans le cadre de cette dernière, les syndicats prévoient un parcours par les grands boulevards (Pyrénées, Mercader, Poincaré, Briand, Anatole-France, Bourrat, Wilson). Des axes que les automobilistes prévoyants ne manqueront pas d’éviter en fin de matinée.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 2 octobre 2025)

Le 2 octobre, les retraités dans l’action. L’urgence est à la mobilisation des retraité·es dans le mouvement social !

Personne ne peut nier le succès de la journée d’action du 18 septembre qui a rassemblé plus d’un million de manifestant·es dans tout le pays. Les retraité·es y ont pris toute leur place avec leurs revendications de pouvoir d’achat, de santé, de protection sociale et de services publics.

Force est de constater que le Premier ministre qui a reçu les organisations syndicales le 24 septembre, après leur ultimatum, a déclaré ne pas être en mesure de connaître la copie finale du budget 2026 qui doit être adopté par le Parlement.

En clair, ni rupture avec les annonces d’austérité faites en juillet, ni engagement sur ce que pourraient être des mesures de justice sociale et fiscale. Aucune réponse sur l’abandon de l’année blanche et le gel des pensions, sur l’abattement fiscal de 10 % remplacé par une déduction fixe de 2000 euros, l’arrêt du doublement des franchises médicales, la remise en cause des ALD qui concernent en majorité les personnes âgées. Rien sur la perte d’autonomie et sur les services publics avec la suppression des 3000 postes de fonctionnaires.

Devant un tel entêtement du Premier ministre, les retraité·es des organisations syndicales et associatives du G9, cible privilégiée du gouvernement et du patronat, ne peuvent accepter cet acharnement. Elles appellent toutes et tous les retraité·es à se mobiliser le 2 octobre partout sur le territoire, pour exiger un budget 2026 de rupture qui réponde aux exigences du monde du travail, salarié·es, retraité·es, privé·es d’emploi et précaires. Nous ne sommes en rien responsables des déficits que gouvernement et patronat ont réalisé ni des 211 milliards d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie et 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales par an.

De fait, si les mesures d’austérité se confirment, 90 % des retraité·es risquent de connaître une baisse de leur revenu. Nous n’acceptons pas de régler la note, que nous payons d’ailleurs par nos impôts : ce qui se traduit pour les retraité·es par une double peine !!! La question de fond pour le budget est d’abord un manque de recettes et une meilleure répartition des richesses produites.

Les retraité·es seront dans l’action, à l’appel du G9, le 2 octobre et dans toutes les initiatives unitaires de l’intersyndicale ayant pour objet de faire aboutir nos légitimes revendications.

Toutes et tous ensemble nous devons gagner !

Montreuil, le 30 septembre 2025

Cathy Cau (UCR-CGT, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil cedex)
Paul Barbier (UCR-FO, 141 avenue du Maine, 75680 Paris cedex 14)
Laurence Naudin (UNAR-CFTC, 45 rue de la Procession, 75015 Paris)
Yvon Le Goffic (UNIR CFE-CGC, 42 avenue de la porte de Clichy, 75017 Paris)
Marie-Laurence Moros (FSU, 22 rue de la Malmaison 93 170 Bagnolet)
Patrice Perret (UNIRS-Solidaires, 31 rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris)
Jacques Brillet (FGR-FP, 20 rue Vignon, 75009 Paris)
Roger Perret (Ensemble & Solidaires – UNRPA, 47 bis rue Kléber, 93400 St Ouen)
Bernard Serra (LSR, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil)

Grève ce jeudi: la bataille contre l’austérité budgétaire se poursuit (L’Indep)

Ce lundi, entre 17 heures et 18 heures, l’intersyndicale des Pyrénées-Orientales a organise une distribution de tracts a destination des automobilistes sur l’avenue d’Espagne à Perpignan. Pour faire circuler leur message et mobiliser les indécis en vue de la journée d’action de ce jeudi 2 octobre.

L’intersyndicale compte bien maintenir la pression sur le Premier ministre. Objectif : obtenir un budget de l’État à même de satisfaire à la fois les « revendications légitimes des travailleurs » et l’équilibre économique. Car, selon eux, concilier les deux est tout à fait possible. À condition d’opter pour la bonne stratégie.

Afin de transmettre ce message et de mobiliser les indécis en vue de la journée d’action prévue ce 2 octobre, les représentants de plusieurs syndicats qui appellent à la mobilisation se sont réunis ce lundi vers 17 heures sur l’avenue d’Espagne, à Perpignan. Histoire de profiter des ralentissements de l’heure de pointe pour distribuer des tracts aux automobilistes.

Selon les responsables des organisations impliquées, que ce soit pour relancer l’économie ou pérenniser le système de retraite, l’augmentation des salaires (qui ferait mécaniquement augmenter le montant des cotisations sociales)| s’impose.

Une journée cruciale

« Il faut arrêter les 211 milliards d’euros d’aides aux entreprises sans contreparties et conditionner ces aides à l’augmentation des salaires », martèle par exemple le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. « Cela permettrait aussi de remettre du carburant dans l’économie, qui porte à 60 % sur la consommation des ménages. »

« Quand on voit le nombre de salariés au smic en France et dans le département, il y a une grosse marge de progrès », renchérit Christine Mirroir, l’une des voix de Solidaires dans les Pyrénées-Orientales, qui rajoute aux revendications l’obtention d’une « vraie justice fiscale » avec une mise à contribution des plus riches.

Du côté de la fonction publique aussi, le pouvoir d’achat arrive en tête des revendications. « Il y a quelque part un déclassement. Les salaires stagnent », déplore l’une des co-secrétaires de la FSU66, Géraldine Morales. « Les budgets d’austérité ont également pour conséquence directe le manque de moyens dans l’Éducation nationale, qui engendre entre autres des classes surchargées. Les élèves payent aussi les pots cassés. »

« On est tous d’accord sur ce qu’il faut aller chercher », conclut le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy. « La journée du 2 octobre est cruciale. Nous devons faire monter le rapport de force, leur faire comprendre qu’on ne lâchera rien. Nous voulons un changement de politique et d’orientation du budget. »

Ce jeudi, à Perpignan, la manifestation partira à 10h30 de la place de Catalogne pour faire le tour de la ville par les grands boulevards. Toujours à l’appel d’une intersyndicale allant de la CGT à la CFDT. En passant par FO, la FSU, Solidaires, la CFTC, l’Unsa et la CFE-CGC.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 30 septembre 2025)

L’édito du webzine. Ne rien lâcher

La société est en colère après la nomination de Sébastien Lecornu Premier ministre. Ce fidèle lieutenant de Macron est là pour toujours mener la même politique. Cette politique inégalitaire et de destruction des services publique.

L’heure de la Résistance a sonnée. L’intersyndicale se trouve à sa tête avec des propositions concrètes et crédibles pour augmenter les salaires, développer les services publics, financer les retraites, la Sécurité sociale… Son objectif est de transformer les colères en mobilisation et en espoir. Un seul chemin pour cela : l’unité du monde du travail pour faire plier un Premier ministre missionné par Emmanuel Macron pour poursuivre la même politique.

Nous devons stopper cette politique de cadeaux fiscaux et rendre au peuple les 211 milliards d’aides publiques aux entreprises pour enrichir les grandes fortunes au détriment des salaires, des pensions, des allocations, des services publics. Ce hold-up se voit de plus en plus. Le patronat a bien compris le danger. Il a entamé une guerre idéologique avec le soutien de la droite classique et de l’extrême droite.

La Résistance dont le programme, « Les jours heureux », a posé les bases d’une société sans guerre et avec des droits nouveaux, dont la Sécurité sociale, se conjugue toujours au présent. Le mouvement social se met en route, héritier de ce combat pour la dignité et la justice sociale.

Les syndicats ne lâcheront rien

Alors que le Premier ministre est resté sourd à ses revendications, l’intersyndicale multiplie les initiatives. La riposte s’organise avec l’annonce d’une nouvelle journée de mobilisation : le jeudi 2 octobre.

Cela fait trop longtemps que Macron et sa classe gouvernent sans légitimité, en passant en force, le pillage des richesses sur le dos des travailleurs doit s’arrêter. À Perpignan, la manifestation départementale s’élancera à 10h30 de la place de Catalogne.

Il faut encore monter d’un cran la riposte et transformer cette colère sociale en mobilisation et en espoir. Cela implique de décrypter et dénoncer les mesures budgétaires proposées, les discours lénifiants sur la dette et son poids réel, mais aussi montrer qu’il est possible d’inventer un état social du XXIe siècle, basé sur des services publics renforcés, au périmètre élargi, et une protection sociale étendue à tous les âges de la vie.

Les mots d’ordre sont clairs : abrogation de la réforme des retraites imposée par le 49.3 et refus de tout budget d’austérité. Aller au devant des salariés pour convaincre qu’il faut franchir un cap. Partout dans les boîtes, les entreprises, les administrations, on va chercher les salariés pour construire la riposte.

Dominique Gerbault

Lecornu, un budget sous pression (L’Indep)

Les syndicats préparent une journée d’action le 2 octobre, le patronat un meeting le 13 octobre.

Une journée d’action intersyndicale le 2 octobre et un meeting patronal le 13 : telles ont été les annonces des partenaires sociaux mercredi, au sortir de leurs entretiens respectifs avec le Premier ministre, Sébastien Le-cornu, toujours à l’œuvre pour bâtir le budget 2026.

Selon les informations de BFMTV, le Premier ministre pourrait faire des propositions d’ici la fin de la semaine.

Mais le chef du gouvernement veut mettre les partenaires sociaux à contribution, en leur adressant un courrier pour les sonder sur divers thèmes économiques et sociaux (financement de la protection sociale, ré-industrialisation, souveraineté économique, conditions de travail, renforcement du paritarisme, modernisation du marché du travail). Il souhaite aussi les revoir « dans les prochains jours » pour évoquer plus précisément le futur budget, a fait savoir Matignon. Sébastien Lecornu affirme ne pas vouloir « passer en force » et se serait même présenté, mercredi, devant les syndicats, comme « le Premier ministre le plus faible de la Ve République ».

« Le compte n’y est pas »

Mais les syndicats estiment ne pas avoir été entendus jusqu’ici par le Premier ministre. Six jours après la journée d’action du 18 septembre, qui a réuni entre 500 000 et un million de manifestants dans tout le pays, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires ont| échangé mardi matin pendant| plus de deux heures avec lui à Matignon, sans résultats probants. « Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs », a affirmé, face à la presse, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. « C’est une occasion manquée, le compte n’y est pas » Il n’y a eu « aucun élément précis » en matière de justice fiscale et de moyens pour les services publics, a abondé la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet.

Alors que l’abrogation de la réforme des retraites, réclamée par les syndicats, reste une ligne rouge, pour le chef de l’État. A la sortie de son entretien avec Sébastien Lecomu, le président du Medef, Patrick Martin, a confirmé, lui, la tenue d’un « énorme meeting » patronal le 13 octobre. Espérant peser ainsi dans le débat et contrebalancer l’influence des syndicats et de la gauche, favorables à la ponction des gros patrimoines. Installé à Matignon depuis le 9 septembre, en quête d’un compromis parlementaire pour valider un budget et lui éviter la censure, Sebastien Lecornu tente déjà d’incarner une rupture sur la forme avec son prédécesseur François Bayrou, en consultant plus largement.

Dans un entretien accorde mardi à BFMTV, le président Emmanuel Macron a apporté son soutien aux efforts du Premier ministre, dont le discours de politique générale se fait attendre. « Il est normal que Sébastien Lecornu prenne le temps, il a raison », a commenté le chef de l’État. Les sondages semblent lui donner raison. Selon une enquête Odoxa-Backbone/Le Figaro, publiée le 18 septembre, 52 % des Français jugent ses débuts à Matignon réussis.

L’Indépendant, le 25 septembre 2025

Répondre au million de manifestant·es : l’intersyndicale lance un ultimatum

L’ensemble des organisations syndicales se félicite du succès de la journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire du 18 septembre avec un million de manifestant·es et de grévistes dans toute la France. Cela confirme la colère et la détermination des salarié·es, privé·es d’emplois, jeunes et retraité·es : les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit ! La mobilisation contre le budget d’austérité a commencé à payer, elle a obligé le pouvoir à abandonner la suppression de deux jours fériés.

La mobilisation massive du 18 septembre démontre que le compte n’y est toujours pas ! Les organisations syndicales, avec les travailleuses et les travailleurs, exigent :

  • L’abandon de l’ensemble du projet de budget et notamment le doublement des franchises médicales, l’année blanche (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, ainsi que des projets attaquant le code du travail, et le 1er mai ;
  • La justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, et contraignent le versement des dividendes ;
  • La conditionnalité sociale et environnementale des 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises privées ;
  • Des moyens budgétaires à la hauteur pour les services publics partout sur le territoire ;
  • Une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ;
  • Des investissements dans une transition écologique juste et la réindustrialisation de la France, et des mesures contre les licenciements.

La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre. Si d’ici au 24 septembre il n’a pas répondu à leurs revendications, les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations.
Les organisations syndicales pointent également la responsabilité du patronat et exigent l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et les entreprises. D’ici là, les travailleuses, les travailleurs et leurs syndicats maintiendront la pression par différentes initiatives, organisations de réunions d’information, assemblées générales du personnel, actions dans les entreprises, les services et administrations…

La réussite du 18 septembre place les travailleuses et les travailleurs en position de force. Les organisations syndicales conviennent d’ores et déjà de se revoir très régulièrement pour prendre toutes les initiatives nécessaires afin de mettre le débat budgétaire sous la pression du monde du travail et gagner enfin la justice sociale.

Le 19 septembre 2025