À l’occasion de la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la préfecture et les différents acteurs institutionnels et associatifs ont renforcé ce mardi 25 novembre 2025 leur partenariat autour du dispositif « App-elles ». Une application avec bracelets ou boutons connectés permettant aux détentrices d’alerter face à une situation de détresse, de danger ou d’urgence.
Les chiffres de progression des violences intra-familiales, notamment celles faites aux femmes, sont sans appel. « Et assez préoccupants » plante Pierre Regnault de la Mothe, préfet des Pyrénées-Orientales, un département qui, à la mesure du phénomène, se distingue par un taux d’utilisation très supérieur à la moyenne nationale du dispositif « App-Elles ».
Depuis 2019, France victimes 66 équipe toutes les femmes en difficulté volontaires de cette application gratuite, créée par l’association Résonantes, avec bracelets et boutons connectés. Elle permet d’envoyer une alerte immédiate aux contacts de confiance, la transmission d’éléments utiles comme la localisation ou l’enregistrement sonore (servant de preuve officielle pour les procédures) et la mobilisation rapide des professionnels. Le projet s’est aussitôt agrégé la collaboration de la préfecture, de partenaires institutionnels (conseil départemental, justice, forces de sécurité intérieure) et d’acteurs associatifs spécialisés dans l’accompagnement des victimes (Mouvement français pour le planning familial, ACAL, AFFED, UDAF, APEX). Le réseau vient d’être renforcé ce mardi par l’entrée du CIDFF et par une coopération accrue avec la police et la gendarmerie détenteurs désormais des noms des personnes bénéficiant de cet outil, afin d’être aussitôt sensibilisés à la situation et mener au besoin une intervention adaptée et plus efficace.
« Retrouver un sentiment de liberté »
Sur cinq années, 372 femmes ont été dotées du dispositif dans le département pour une durée moyenne de 9 à12 mois. En 2024, 86 nouveaux appareils ont été délivrés à des femmes en difficulté élevant le nombre à 155. En 2025, on compte déjà 73 nouvelles détentrices pour 144 accompagnements en cours. Mais ce projet ne se limite pas au matériel, il s’accompagne d’entretiens psychologiques et juridiques (400 effectués en 2024). « Nous avons permis à des femmes bat-tues, harcelées, menacées de retrouver un sentiment de liberté, de reprendre presque normalement leur vie professionnelle, sociale, familiale », précisent les responsables de France victimes 66. « C’est une forme de béquille. Mais aussi l’occasion d’apporter d’autres réponses et d’orienter vers l’ensemble des structures partenaires en fonction des problèmes rencontrés et identifiés. »
Laure Moysset (L’Indépendant, le 26 novembre 2025)











