Le billet d’Yvon Huet. J’ai mal à la Palestine…

J’ai pu voir le film « Put your soul on your hand and walk (Mets ton cœur sur la main et marche) » hier au cinéma le Castillet dans le cadre d’une initiative de la LDH 66, d’Amnesty International et de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité). Fatem, femme journaliste palestinienne, témoigne de la violence de l’occupation israélienne qui détruit tout, massacre à tout va et réduit à la famine les survivants d’un véritable génocide. Cette résistante courageuse qui s’ajoute à tous les martyres de la Palestine n’y survivra pas, écrasée à l’automne 2024 dans son appartement avec sa famille sous les bombes de l’armée israélienne.

Le dialogue en visio au téléphone entre la réalisatrice documentariste franco-iranienne, survivante de la répression de Mollah en Iran, Sepideh Farsi, donne la dimension de cette catastrophe humanitaire orchestrée par Israël, avec la complicité des USA et de l’UE. Ce film peut s’adresser particulièrement aux spectateurs occidentaux qui ne seraient pas encore convaincus de l’étendue des crimes de guerre de la gouvernance israélienne… Même si le contexte est bien différent, j’ai le même sentiment d’écœurement que j’ai eu autrefois en allant voir le film Nuit et Brouillard auquel m’avait amené ma mère quand j’étais adolescent.

Je ne dis pas que c’est la même chose, mais ça y ressemble terriblement. Ceux qui ont organisé le génocide, ce qui n’excuse pas le pogrom du Hamas du 7 octobre, ne valent pas mieux que ceux qui ont ensanglanté l’Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale au nom d’une autodéfense raciale qui fait oublier que les Juifs et les Palestiniens sont des cousins autant que les Ukrainiens et les Russes au même titre que les Allemands étaient les cousins de tous les peuples européens qui les entouraient… Il est temps de faire taire tous les faiseurs de haine qui, dans le monde, précipitent l’humanité dans le gouffre d’une barbarie dont elle ne sortira que les pieds devant.

À voir et à faire voir sans modération

Yvon Huet

Le billet de Jean-Michel Galano. Des vilains mots pour désigner de grandes et belles choses

« La France, championne du monde des prélèvements obligatoires …» ; « Les Français ont la gueule de bois pour avoir abusé de la dépense publique… »« Il faut baisser le coût du travail… » Ces mensonges, assénés en boucle à longueur d’antenne, finissent par entrer dans les êtes. C’est là qu’il faut tenir bon et rappeler un certain certain nombre de faits.

Sous le nom de « prélèvements obligatoires », à savoir la différence sur le bulletin de paie entre le salaire brut et le salaire net, il y a le financement de la sécurité sociale et des services publics. Ceux qui veulent comme le RN par exemple en finir avec ces « prélèvements obligatoires » doivent assumer le fait qu’ils veulent tout privatiser ; éducation, hôpital, justice, retraites, sécurité, tout ! C’est l’honneur de la France d’avoir cet élément de communisme, si précieux et si menacé : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Et il n’est pas anodin de constater que dans le projet de budget actuellement débattu, le gouvernement cherche à pénaliser les plus modestes avec le doublement des franchises médicales et le reste à charge plutôt que d’aller chercher les recettes nécessaires chez ceux qui engrangent des dividendes faramineux. « Prélèvements obligatoires » et « dépense publique », ce sont les vilains noms donnés par la droite et les puissances d’argent à la solidarité nationale.

S’agissant du « coût du travail »… Parler de « coût » à propos du travail, c’est exactement comme si l’on disait qui la santé est une maladie. Le travail produit de la richesse, il ajoute de la valeur aux choses, il crée en outre un tissu social, permet de satisfaire des besoins humains, et quand il n’est pas normé par des impératifs de profit, d’embellir et de protéger la nature tout en développement les potentialités humaines. Ce qui a un coût, ce n’est pas le travail, c’est l’achat de la force et des moyens de travail, investissement rapidement compensé par la production de richesses, sans compter le fait que le salarié fait l’avance de son travail avant de recevoir son salaire.

Par contre, ce qui coûte aux entreprises, ce sont les frais bancaires, les profits non réinvestis, les taux d’intérêt et le renchérissement du crédit. C’est ce que les communistes appellent « le cancer financier », qui explique à la fois que des entreprises saines soient contraintes de déposer le bilan et que des salariés se retrouvent au chômage, qui , lui, coûte très cher à la communauté nationale.

Jean-Michel Galano

Le billet de Jean-Michel Galano. Les communistes contre la starisation de la vie politique

Ainsi donc, Rachida Dati a fini par obtenir de François Bayrou, alors Premier Ministre, une modification de la loi dite « PLM » qui laissait dans les trois plus grands villes de France l’élection du maire entre les mains du conseil municipal. Cette loi avait permis que dans ces trois villes le débat politique sur les enjeux municipaux soit au premier plan. Elle avait du même coup favorisé l’accession aux responsabilités de personnalités locales liées au milieu associatif. Rachida Dati, créature médiatique s’il en est, cherche à se faire élire maire non pas sur un programme, mais sur son aura et sa supposée popularité. Pour nous les communistes, nous considérons, et nous l’avons montré y compris localement, qu’à tous les échelons de la vie politique la question déterminante ne doit pas être la question « qui ? » mais la question « quoi ». Les soi-disantes figures charismatiques, les personnages providentiels, tout cela relève d’une conception archaïque de la politique. Je veux bien qu’au Moyen-Age on ait eu le souci de ne pas mettre la charrue devant les bœufs, mais justement nous sommes au XXI° siècle et le monde, y compris le monde agricole, a bien changé. C’est le programme qui doit venir en premier, et non pas les ambitions ou les prétentions personnelles. A quelque niveau que ce soit, l’étalage des égos est une survivance choquante, qui atteste un profond mépris de l’opinion publique. Et celle-ci, en général, ne s’y trompe pas.

Jean-Michel Galano

Le billet d’Yvon Huet. Trou noir ou révolution ?

La France a connu, depuis la fin du XIXe siècle, 5 républiques. Elles ont toute fini par un retour de l’autoritarisme, à des niveaux différents certes, mais toujours dans le même sens. La première, de 1792 à 1804, broyée par Napoléon Ier, la seconde de 1848 à 1852 broyée par Napoléon III, la troisième, de 1870 à 1940, la quatrième, de 1945 à 1958 broyée par le Général De Gaulle qui a instauré une République présidentielle autoritaire par un coup d’État institutionnel avec la complicité du socialiste Guy Mollet. Nous arrivons aux termes de la 5e République…

L’enjeu est de taille. Les citoyens, dont la majorité écrasante semble avoir perdu la mémoire historique, sont confrontés à un choix crucial, soit l’initiation d’une République sociale et représentative, donc démocratique, certes imparfaite –il faut se méfier de la perfection en la matière parce qu’elle est souvent synonyme d’autoritarisme– mais vivante de la diversité du peuple français et ouverte et solidaire avec les peuples du monde, soit à la conclusion qu’ont connu les quatre premières républiques, dans une version de plongée vers un État autoritaire rabougris et terrorisant, initié par une alliance de plus en plus claire entre droite et extrême-droite, avec les compliments des milieux d’affaires du grand patronat et de la finance, comme aux « bons vieux temps hitlériens ». Cette conclusion glauque ne peut en aucun cas faire rêver d’un retour démocratique rapide.

Aurait-on oublié qu’en Espagne, Franco, après avoir assassiné la République et après avoir exterminé des millions de gens attachés à la démocratie, est resté debout avec l’aimable complicités des USA et de l’Otan pendant 40 ans ? Soit dit en passant, nos amis espagnols doivent être particulièrement étonnés et déçus, vu l’idée qu’ils ont toujours eu d’une France républicaine et généreuse, particulièrement les républicains catalans, de voir Perpignan finir en place forte de l’intégrisme catholique d’extrême droite…

Ne l’oublions pas. Aujourd’hui, les amateurs de pouvoir fort osent tout. Les menaces de l’extrême droite contre le Mémorial de Rivesaltes, lieu de mémoire mettant en évidence l’horreur de l’enfermement des « indésirables » ne sont pas innocents.

Merci aux aboyeurs de la cacophonie à gauche d’arrêter de brouiller la voix nécessaire d’une urgence démocratique et sociale à construire contre ce qui nous pend au nez. Ceux qui pensent qu’on peut éviter ce qu’ont connu nos anciens par des pirouettes finiront à la casserole comme les autres. Nous sommes au temps de la résistance démocratique, sociale et environnementale (ne l’oublions pas). Il faut la mettre en musique sur le terrain des luttes. Comment la nommer ? 6e République ? Pas forcément. Ce qu’il faut surtout, c’est en changer le fonctionnement. Demain sera une démocratie si le peuple le permet par un comportement qui le sorte de sa léthargie et son dégoût récurrent de la politique. Faute de quoi, l’option du trou noir risque bien de ne pas être évitable. À nous de tout faire pour l’empêcher, chacun avec ses petits moyens qui ne peuvent être grands que dans le respect de chacune et chacun.

Yvon Huet

Le billet d’Yvon Huet. La grande trumperie


Le mégalomane du bureau ovale de la Maison Blanche est un grand accordéoniste luciférien, qu’on se le dise. Il convoque ses valets de l’OTAN, distribue les bons et mauvais points en toute impunité tout en laissant la gouvernance israélienne continuer son activité méthodique de génocide du peuple palestinien.

Il semblerait que cette situation inédite dans laquelle l’ONU a été quasiment rayée de la carte géopolitique tétanise la solidarité internationale. Chacun y va de son interprétation avec ses préférences, ses expertises sorties d’un chapeau souvent troué par une réalité qui dément toute logique prospective.

Trump jouerait-il au Monopoly en flattant la Russie pour essayer de la dégager de ses liens avec la Chine ? Disons plutôt qu’il essaie de saper les bases d’une volonté de ce que certains appellent « le reste du monde » de s’émanciper de la dépendance tant vis à vis de la puissance US que de l’Europe qui semble revenir à ses vieux démons coloniaux en menant une politique anti-migratoire brutale et mortifère toute aussi toxique que celle des USA.

Une chose est sûr. Dans un monde interdépendant, l’essentiel, aujourd’hui, c’est que les peuples se mobilisent pour la paix et la coopération dans un contexte où il faut tout faire pour prévenir les effets d’un réchauffement climatique dans lequel les USA sont les premiers responsables, donc aujourd’hui totalement irresponsables avec leur politique de fuite en avant face aux dangers qui risquent de mettre un point final à l’humanité, et dans un temps plus court que prévu. Dans ce contexte, les gouvernances européennes, particulièrement la française, se conduisent comme des valets de chambre de sa majesté Trump. Avec toutes mes excuses aux valets de chambre, les vrais, qui doivent faire preuve de courage à nettoyer les chaussures imbibées de sang des prédateurs de l’humain.

Yvon Huet