Après le coup de semonce, l’ultimatum des syndicats (L’Indep)

L’intersyndicale pose ses conditions et attend une réponse d’ici à mercredi.

Au lendemain d’une mobilisation massive à travers la France, les organisations syndicales ont appelé, vendredi, le Premier ministre Sébastien Lecornu à abandonner l’ensemble du projet de budget 2026. Elles le jugent injuste et dangereux pour les droits sociaux et menacent d’une nouvelle journée de grève et de manifestations si leurs revendications ne sont pas entendues d’ici mercredi.

« La mobilisation massive du 18 septembre démontre que le compte n’y est toujours pas », souligne l’intersyndicale dans une déclaration commune lue devant la presse par Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.

Des demandes précises

Elle exige notamment l’abandon du doublement des franchises médicales, de l’année blanche, de la désindexation des pensions et des prestations sociales, de la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, ainsi que de la réforme de l’assurance chômage. Les syndicats déplorent également des projets « attaquant » le Code du travail et le 1ª mai. Ils réclament une fiscalité ciblant les gros patrimoines et les très hauts revenus, ainsi qu’une conditionnalité sociale et environnementale des 211 Mde d’aides publiques aux entreprises.

Parmi les autres revendications figurent: des moyens budgétaires renforcés pour les services publics, une protection sociale de haut niveau l’abandon du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, des investissements dans une transition écologique juste et une réindustrialisation du pays, des mesures contre les licenciements.

« La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre », prévient l’intersyndicale. Faute de réponse d’ici le 24 septembre, elle se réunira pour décider rapidement d’une nouvelle journée de mobilisation. Cette déclaration fait suite à celle, forte, enregistrée jeudi pour dénoncer la politique économique menée sous Emmanuel Macron et les coupes budgétaires redoutées de la part du futur gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré le renversement de son prédécesseur François Bayrou. La CGT a revendiqué plus d’un million de participants dans le pays. Les autorités en ont recensé moitié moins.

Sébastien Lecornu, qui mène depuis son arrivée à Matignon des consultations avec les forces politiques et les partenaires sociaux sur le budget, a promis, jeudi, de recevoir à nouveau les forces syndicales dans les jours qui viennent.

L’Indépendant, le 20 septembre 2025

500 000 à un million dans la rue pour « plus de justice sociale » (L’Indep)

La mobilisation a tenu ses promesses, jeudi, pour l’intersyndicale qui a compté un million de manifestants, 506 000 selon les autorités. Les coupes budgétaires à venir et les finances du quotidien étaient au cœur des préoccupations.

1 Une mobilisation importante

Un million selon l’intersyndicale, comme au meilleur des manifestations contre la réforme des retraites. Et 506 000 pour le ministère de l’Intérieur, qui avait revu, la veille, l’estimation initiale de 400 000 manifestants à la hausse : 900 000 personnes étaient annoncées, pour 80 000 membres des forces de l’ordre déployés, avec un vaste dispositif de sécurité.
« C’est un succès », s’est félicitée la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. « Un succès et un avertissement très clair au gouvernement », dit l’intersyndicale, qui décidera, ce vendredi, des suites du mouvement.
« C’est un immense événement, qui aura des conséquences politiques », a aussi réagi le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon, présent dans les défilés à Marseille. Pour Raphaël Glucksmann, de Place publique, membre du cortège parisien, où 55 000 personnes ont défilé, selon la préfecture de police, « il faut passer à une culture de la négociation, du compromis ».

Ils étaient 15 000 à Montpellier, selon les estimations de Midi Libre. 15 000 aussi à Marseille, selon La Provence, 20 000 (syndicats) à 14 000 (préfecture) à Lyon, 20 000 (syndicats) à 11 500 à Rennes. Le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » avait réuni 197 000 (ministère de l’Intérieur) à 250 000 personnes.
« Les revendications des manifestants sont au cœur des consultations engagées », a réagi le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a annoncé qu’il recevra les syndicats « dans les jours qui viennent ».

2 Sous tension, sans incident majeur

Des milliers de personnes « viendront pour la bagarre »,s’était inquiété Bruno Retailleau. Des incidents ont émaillé les défilés: à Marseille, un policier a été filmé en train de donner des coups de pied à une manifestante. À Lyon, un journaliste de France Télévision a été blessé. A Paris, des cheminots ont pu pénétrer dans l’enceinte du ministère de l’Économie.
« La France n’a pas été bloquée », s’est félicité Bruno Retailleau, qui s’est exprimé à 20h. Le ministre de l’intérieur a signalé la présence de « 7300 individus radicalisés, dangereux, black blocks », dans les cortèges. Il recense 309 interpellations et 134 gardes à vue et mentionne que 26 agents des forces de l’ordre ont été blessés.

3 Enseignement ou énergie, les secteurs qui ont mobilisé

Selon le ministère de l’Éducation nationale, près d’un enseignant sur cinq (19,90 %) était en grève dans les collèges, 17,48 % dans le primaire, 13,72 % dans les lycées d’enseignement général et 13,08 % en lycée professionnel. 22 lycées ont été complètement bloqués. L’académie de Montpellier était bien au-delà, avec, de source officielle, 17,22 % de grévistes.
Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a comptabilisé, pour sa part, 45 % de grévistes dans les collèges et lycées.
Dans la fonction publique d’État, plus d’un agent sur dix (12,7 %) était en grève, selon le ministère de la Fonction publique.
EDF a fait état, à la mi-journée, de 4 000 mégawatts de baisses de charge dans ses centrales de production d’électricité, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires, précise BPMTV. Dans le secteur privé, les pharmaciens ont tenu leur promesse : 9 officines sur 10 étaient fermées et 20 000 d’entre eux « étaient dans la rue », selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

4 Les économies dans toutes les têtes

Lancé le 29 août en réaction aux 44 millions d’économies annoncées par François Bayrou, l’appel à manifester aurait pu faire « flop », alors que la France a changé de Premier ministre, avec un « plan » à redéfinir pour assainir ses finances. Il n’en a rien été.
La crainte de coupes drastiques dans les finances publiques et le quotidien difficile étaient au cœur des préoccupations dans les cortèges, où le « pouvoir d’achat », la « justice sociale », le blocage des salaires ou encore les petites retraites étaient souvent cités.

Sophie Guiraud (L’Indépendant, le 19 septembre 2025)

Grève du 18 septembre. « La colère est grande, le combat ne fait que commencer » (L’Indep)

Huit jours après le mouvement « Bloquons tout », une journée de mobilisation intersyndicale se déroulait aujourd’hui partout en France. A Perpignan, ce sont près de 4 000 personnes qui sont descendues dans les rues.

Près de 4 000 personnes selon la police et environ 7 000 selon les syndicats se sont retrouvées dans les rues du centre-ville de Perpignan en cette journée de grève du jeudi 18 septembre. Une mobilisation intersyndicale contre l’austérité budgétaire et pour le pouvoir d’achat qui a démarré sur la place Catalogne dès 10h30 pour se terminer devant la préfecture ou les représentants syndicaux devaient être reçus par le préfet des Pyrénées-Orientales.

Dans le cortège, syndicats (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) mais aussi jeunes salariés, retraités, regroupement pro-palestinien… « Ça m’embête de devoir travailler autant pour avoir si peu ou plus du tout à la fin du mois. Il faut se battre pour avoir ce qu’on mérite. Se lever tôt le matin, rentrer tard le soir et avoir – 400 € sur le compte à la fin du mois ce n’est pas possible. On doit montrer que la jeunesse est active. C’est notre avenir qui est en jeu », confiaient ce matin Louna et Zaynab, jeunes salariés en crèche. Parmi les milliers de personnes animées par les mêmes motivations, la CFTC, représentée par son secrétaire départemental Romain Martignoles, rappelle son « désaccord avec les propositions de budget du gouvernement Bayrou », « se satisfait des premières annonces du nouveau Premier ministre sur l’abandon de la suppression des deux jours fériés » mais précise que « ce n’est qu’un premier pas ». La CFTC insiste sur l’importance de la justice sociale, et à travers cette mobilisation, veut montrer sa détermination, ne mettant pas de côté l’hypothèse « d’une poursuite de la pression par des manifestations ou toutes formes d’actions pertinentes ». Même constat du côté des retraités de la CGT comme Andrée, Noëlle et Evelyne, qui veulent soutenir les actifs. « On n’attend rien mais on agit, on fera le bilan de la journée déjà et des suites qu’on va donner car on ne va pass arrêter la. Déjà, il faut remettre l’âge de la retraite à 60 ans, il faut militer pour la santé, le commerce… », témoignent les trois manifestantes.

« La justice sociale c’est le pain, la paix et la liberté »

De son côté, le syndicat FA-FPT 66, présent pour cette journée de grève mais sorti de l’intersyndicale car jugeant un discours de fin de manifestation « trop politisé », « d’accord sur le fond mais pas sur la forme », comme le rappelle Yohan Guillem, secrétaire départemental, ce jeudi, et réclame « que tout soit juste ». « Des réformes qu’ils veuillent en faire ok, mais ce n’est pas toujours les agents territoriaux qui doivent subir », ajoute-t-il.

Après avoir fait entendre leurs voix à travers la ville, syndicats et participants se montraient « fiers d’avoir pu rassembler autant de personnes en cette journée pour lutter contre l’austérité, la réforme des retraites, un climat injuste et brutal, dénoncer le gel des salaires, des points d’indices pour les fonctionnaires. », mais aussi adresser un message d’espoir : « La justice sociale c’est le pain, la paix et la liberté ». En ce sens, Julien Berthélémy, secrétaire départemental de la CGT, a d’ores et déjà annoncé une chaîne humaine ce samedi 20 septembre à 17h sur le parvis de la gare de Perpignan dans le cadre de la semaine de la paix. Sans oublier les 80 ans de la sécurité sociale, le 4 octobre, où une journée de mobilisation est prévue et à laquelle prendra part la CGT. « La réalité c’est qu’il y a une profonde colère qui s’exprime aujourd’hui sur le budget mais ce sont aussi des rancœurs sur la réforme des retraites. Maintenant, on veut un budget qui réponde aux besoins, arrêter les aides au patronat et aux plus riches. De l’argent il y en a, mais on demande toujours aux travailleurs de faire des efforts. Ce n’est plus acceptable », estime Julien Berthélémy, ajoutant que « ce jeudi soir, l’intersyndicale se réunit pour décider d’une nouvelle journée de mobilisation ».

Après une journée du 10 septembre réussie selon les syndicats, la satisfaction était toujours là en fin de manifestation. Mais « maintenant, il faut continuer car on est face à un gouvernement qui est totalement sourd. On veut une véritable politique qui prenne en compte le partage des richesses, on en a assez que ce soit tout le temps les mêmes qui payent. La colère est grande, on demande une union collective organisée car le combat ne fait que commencer », conclut Géraldine Morales, co-secrétaire départementale de la FSU.

Laura Morales (L’Indépendant, le 19 septembre 2025)

L’édito du TC par René Granmont. L’exigence démocratique

Des profondeurs du pays montent de puissants mouvements de rejet d’un système qui spolie le travail et attise les guerres. La misère gagne quand l’infime minorité des possédants accumulent du capital et du patrimoine. Cela ne pourra pas durer. C’est ce qui s’est dit avec force lors du mouvement du 10 septembre. Écouter ces mouvements, c’est entendre les sourdes colères de la lutte des classes, c’est entendre les citoyens usés, méprisés, rejetés.

Personne ne peut accepter que les grandes entreprises captent 211 milliards d’aides publiques pour délocaliser, réduire l’emploi, sacrifier la formation. Personne ne peut accepter que les 500 plus grandes fortunes voient leur patrimoine multiplié par 14, alors que le nombre de personnes en situation de pauvreté dépasse les 11 millions. Et ce ne sont pas les boniments ministériels qui changeront cette réalité.

Mais le rideau des sentiments d’impuissance se déchire. Les mouvements
pour la paix, contre le génocide à Gaza prennent de l’ampleur.

Le communiqué commun des syndicats contre le plan austéritaire de Bayrou, le mouvement du 10 septembre, les journées d’action syndicale du 18 et bien d’autres sonnent un renouveau combatif et unitaire.

Plus ou moins confusément, une majorité de nos concitoyens comprend qu’il ne suffira pas de changer de Premier ministre. L’aspiration à un changement profond de politique remettant en cause le système économique et institutionnel cherche son chemin. Se pose donc au peuple et aux travailleurs la question de devenir souverains dans les lieux de vie et dans les entreprises.

Il devient insupportable que leurs votes continuent d’être détournés en délégation permanente à des professionnels du pouvoir aux yeux rivés sur la prochaine élection alors que c’est l’avenir de la prochaine génération qui est en jeu. Se pose avec toujours plus de force la demande d’une démocratie réelle où le souverain ne soit pas les institutions financières et le grand capital, mais les citoyens, une démocratie réelle qui ne peut être confondue avec l’électoralisme.

C’est ce mouvement réel qui travaille à abolir le capitalisme, de plus en plus accapareur des fruits du travail et de la nature, de plus en plus militarisé. C’est ce mouvement qui donne leur élan aux aspirations à la justice, la liberté et la paix et qui est seul susceptible de transformer la société.

Grève du 18 septembre : écoles, bus, trains… À quoi s’attendre ce jeudi (L’Indep)

Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale (CGT, FO, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) appelle à se mobiliser contre l’austérité budgétaire et pour le pouvoir d’achat. De nombreux préavis de grève ont été déposés dans les Pyrénées-Orientales. Le point sur les perturbations a prévoir dans les secteurs clés.

Écoles. Selon nos informations, environ un professeur des écoles sur cinq prévoirait de se mettre en grève ce jeudi dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, dans le cadre du sondage qu’il effectue avant chaque mouvement de ce type, le syndicat FSU-SNUipp, qui a pris la température dans 40 écoles du département, en recense déjà une dizaine qui annoncent qu’elles seront purement et simplement fermées ce jeudi. En incluant les enseignants qui ne sont pas tenus de déclarer à l’avance qu’ils comptent participer à la journée d’action (réseaux d’aide, etc.), l’organisation table sur un taux de grévistes compris entre 35 et 40 %.

Collèges et lycées. Selon le Snes-FSU, les heures d’information syndicale se multiplient depuis quelques jours dans les établissements pour préparer le mouvement. « On sent qu’il y a une colère qui monte », confie l’un des co-secrétaires départementaux de l’organisation, Ignacio Valenzuela. « Après, on ne peut pas prédire le taux de grévistes. Contrairement aux professeurs des écoles, les collègues des collèges et lycées n’ont pas à se déclarer grévistes en amont. »

Bus. Des préavis de grève ont été déposés à la régie des bus de la Région
(liO), ainsi que chez Keolis (réseau de transport urbain Sankeo de Perpignan) et chez certains de ses sous-traitants, comme Gep-Vidal ou Pagès (cars interurbains de l’Agglo). Cependant, pour l’heure, il est encore difficile d’évaluer l’ampleur de la mobilisation. Les prévisions de circulation devraient être publiées dans la journée de mercredi.

Trains. Le représentant CGT des cheminots de Perpignan, Lucas Mas, semble plutôt optimiste : « Le 10 septembre, un cheminot sur quatre était en grève alors que seuls la CGT et Sud Rail appelaient. Or, pour le 18, tous les syndicats représentatifs de la SNCF appel-lent. Mais on ne saura que le jour J si les cheminots se mobilisent massivement. » Quoi qu’il en soit, le mouvement devrait comme d’habitude surtout impacter les TER.

Services publics. Le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, rajoute que des préavis de grève ont aussi été déposés à La Poste et « dans la plupart des services publics ». Selon lui, la mobilisation s’annonce « largement plus suivie que celle du 10 septembre ».

Manifestation à Perpignan. A noter également : un cortège intersyndical partira ce jeudi vers 10 h 30 de la place de Catalogne pour défiler dans les rues de Perpignan, ce qui compliquera sans nul doute la circulation en centre-ville.

Opération « caddies vides ». Le collectif citoyen « Indignons-nous, bloquons tout » des Pyrénées-Orientales annonce une nouvelle opération « caddies vides » ce jeudi à 15 heures à l’hypermarché Leclerc de Perpignan Sud. Dans la foulée, une assemblée générale du collectif est prévue à 18 heures au pied du Castillet.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 17 septembre 2025)

Journée d’action du 18 septembre : « L’austérité n’est pas une fatalité » (L’Indep)

Ce jeudi 18 septembre 2025, une large intersyndicale appelle salariés du public et du prive a manifester a Perpignan dans le cadre d’une journée d’action entre autres destinée à s’opposer à l’austérité budgétaire et à réclamer la « justice fiscale ». Dans la lignée des revendications exprimées ce mercredi lors du mouvement citoyen « Bloquons tout ».

L’intersyndicale réunie lors du mouvement contre la réforme des retraites est de retour. CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa, CPE-CGC : pas moins de huit organisations appellent à battre le pavé à Perpignan ce jeudi 18 septembre 2025. Entre autres pour s’opposer aux restrictions budgétaires annoncées, tout en réclamant une véritable « justice fiscale » et un meilleur partage des richesses. Le rendez-vous est fixé à 10h30 sur la place de Catalogne.

« Pas un syndicat ne manque à l’appel », se félicite le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Selon lui, cette unité est toute naturelle compte tenu de la situation : « Le budget annoncé par Bayrou est injuste, dans la continuité de ce qu’on a vécu en 2023 avec la réforme des retraites. On a pris acte de la démission de Bayrou et de l’arrivée de Lecornu en tant que Premier ministre, mais on se fout du nom de celui qui est à Matignon. Ce qu’on regarde, c’est la politique menée. Faire payer l’ardoise aux seuls salariés est inadmissible. Il faut que l’effort soit partagé. »

Du « musée des horreurs » à la « chambre de torture »

Sur ce coup, le porte-parole départemental de la CGT, Julien Berthélémy, est sur la même ligne. « 44 milliards rognés sur les finances publiques, 2 jours fériés supprimés, la monétisation de la 5e semaine de congés payés: le budget annoncé est un véritable musée des horreurs », juge-t-il. « Nous réclamons la justice fiscale. On donne 211 milliards d’euros au patronat sans contreparties, alors qu’avec la réforme de l’assurance-chômage, on va encore prendre plus aux précaires. »

« Et en plus du musée des horreurs, on a l’impression d’être dans la chambre de torture », renchérit Géraldine Moralès, de la FSU66. « Il y a une souffrance qui est sur le point d’exploser : On s’attaque aux services publics mais derrière, il y a des hommes et des femmes. »

Omar Belguellaoui, de la CFDT 66, se veut également offensif. « On tape toujours sur les mêmes, les travailleurs, les demandeurs d’emploi, les retraités, comme s’ils étaient responsables de la dette », déplore-t-il. « Depuis 2017, on a eu 7 premiers ministres, mais c’est toujours le même braquet. »

Cependant, au-delà de la critique, l’intersyndicale propose également des solutions pour sortir le pays de l’ornière. « L’austérité n’est pas une fatalité. La dette peut être réduite autrement », assure l’un des co-secrétaires départementaux de Solidaires, Christopher Pereira. « Pour nous, le mieux serait de mettre à contribution les grands patrimoines », rebondit Laurent Fourcade, de la CFTC. Pierre Grousset, de l’Unsa, acquiesce. Et appelle, comme Solidaires, à l’instauration de la taxe Zucman de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.

Jérôme Capdevielle estime quant à lui qu’au lieu de miser sur l’austérité, le gouvernement devrait également favoriser le pouvoir d’achat et par ricochets la consommation des ménages « qui pèse 60 % du produit intérieur brut ». Quand la CGT met notamment l’accent sur la nécessité de parvenir à l’égalité salariale entre hommes et femmes, qui permettrait aussi de renflouer les caisses grâce aux cotisations générées.

Arnaud Andreu (L’Indépendant, le 12 septembre 2025)