L’association Train en Têt a organisé hier une manifestation appelant au rétablissement des circulations sur la ligne de TER entre Ille-sur-Têt et Villefranche-de-Conflent, un an après l’accident de train avant percute un pont à Eus. Des annonces ont été faites.
Une fête d’anniversaire malheureuse. C’est ainsi qu’Enric Balaguer, président de l’association Train en Têt, qualifie l’événement. Le rassemblement, réunissant les usagers mécontents et maires des communes avoisinantes, a défilé depuis la gare de Perpignan, jusqu’à la préfecture.
Des usagers en détresse
Tous étaient présents pour la même raison : ils veulent que les circulations sur la ligne de TER entre Ille-sur-Têt et Villefranche-de-Confient soient rétablies. Et pour cause, depuis le 24 juillet 2024 et l’accident de train percutant le pont de la commune d’Eus, le dossier piétine. « C’est trop long ! », déclare Enric Balaguer en précisant que près de 700 voyages quotidiens sont impactés depuis le blocage de la ligne. « Les usagers sont obligés de prendre le bus, ce qui rallonge énormément le temps de trajet. C’est fatigant pour eux, mais aussi polluant », explique le président de l’association Train en Têt. Nombreux sont ceux qui optent pour la voiture comme Hélène, habitante de Villefranche-de-Conflent qui avait pour habitude de se rendre en train à ses examens médicaux à Perpignan. « En voiture, c’est plus compliqué. Il faut se garer, et payer plus cher », confie-t-elle. Pour Patrick Marcel, maire de la commune de Clara-Villerach, le rétablissement de la ligne est également important pour le développement du Confient. « Le train permet aussi d’accueillir les voyageurs et contribuer au développement touristique de notre territoire », argue-t-il.
Un sentiment d’abandon
L’impression d’être délaissés et de ne pas être prioritaires. C’est le sentiment que partagent association et usagers, le tout sur fond de colère. « Une autre ligne plus fréquentée aurait été prise en charge bien plus rapidement ». déclare Enric Balaguer. C’est un problème de phasage qui est reproché. « La reconstruction du pont et le rétablissement de la ligne ont été considérés sur un pied d’égalité. Or, rétablir la ligne de train est plus urgent », explique Enric Balaguer.
Le président de l’association Train-en-Têt souligne également le fait que les réactions politiques se sont fait attendre, tout en admettant des avancées dans le dossier depuis le changement, en décembre dernier, de maire à Eus, commune dans laquelle le pont a été percuté. Ce que voulaient l’association et les usagers en se mobilisant, c’est un calendrier précis pour le projet.
Un déblocage en deux étapes
Deux annonces positives ont été faites jeudi 24 juillet suite à la mobilisation. D’abord, le maire d’Eus a dévoilé avoir signé le mercredi 23 juillet une convention maîtrise d’usage unique actant l’autorisation de détruire le pont par la SNCF Réseau. « Je suis content d’avoir fait le nécessaire pour avancer », a déclaré le nouveau maire d’Eus, Jean-Philippe Dorandeu La seconde annonce est l’engagement de SNCF Réseau à donner une réponse entre huit et dix mois. La structure devra prendre en charge les frais d’études visant à établir les coûts de reconstruction d’un pont au-dessus de la voie. Un comité de pilotage se réunira le 31 juillet afin de décider d’un rétroplanning pour le projet. « Il faudra compter environ 12 semaines, sous réserve des disponibilités des entreprises, pour les travaux de démolition du pont et la remise en état des voies ferrées », a déclaré la direction régionale de SNCF Réseau.
Gabrielle Fromont (L’Indépendant, le 25 juillet 2025)